Des grèves et des protestations ont éclaté à Abdanan suite au décès de Bamshad Soleimankhani. Cet étudiant de 21 ans de la ville est mort dans des circonstances suspectes à l’hôpital d’Ilam le 24 mai. Il y était soigné pour des fractures, quelques jours après sa libération pour avoir exprimé son opposition au régime sur internet. Après la cérémonie traditionnelle ayant lieu sept jours, les commerçants et les entreprises de la ville d’Abdanan, dans la province occidentale d’Ilam, peuplée de Kurdes, se sont mis en grève pour protester contre cette mort inexpliquée présentée par les autorités comme un suicide. Des manifestations de masse ont également eu lieu dans différents quartiers de la ville tout au long de la soirée et de la nuit. Plus de 20 civils ont été blessés par des gaz lacrymogènes et des chevrotines tirés par la police anti-émeute (photo). Abdanan est militarisée depuis hier et des mesures de sécurité strictes ont été mises en place, les forces de sécurité ont perquisitionné les hôpitaux à la recherche de manifestants blessés.

Des manifestants antifascistes et la police se sont affrontés pour la deuxième nuit de suite à Leipzig après la condamnation de Lina et d’autres antifascistes de la ville (voir nos articles). Les manifestants ont érigé des barricades, allumé des feux et des engins pyrotechnique et jeté des pierres sur les policiers. La manifestation avait été interdite auparavant, mais de nombreuses personnes s’étaient tout de même rendues au point de rassemblement. Les affrontements d’hier samedi ont fait suite à des scènes similaires la nuit précédente, lorsque plusieurs centaines de personnes ont allumé des flares dans la rue et ont jeté des pierres sur des véhicules de police depuis des bâtiments. Dimanche, la police a déclaré qu’une cinquantaine de policiers avaient été blessés et que 30 manifestants avaient été arrêtés au cours des deux nuits.

L’Association des petites villes de France était en congrès jusqu’à ce vendredi à Millau Dans le centre-ville bunkerisé de la sous-préfecture de l’Aveyron, plusieurs centaines de manifestants s’étaient retrouvés ce jeudi pour célébrer les «Assises du peuple debout», proclamant la ville «capitale du Zbeul français». Ces militants qui tentaient de maintenir une mobilisation contre la réforme des retraites attendaient avec leurs casseroles la Première ministre, Elisabeth Borne. Ils ont été tenus à distance et ont dû affronter les charges de la police.

Les représentants des communautés indigènes dénoncent une nouvelle proposition de loi qui réduira à néant les droits fonciers des autochtones et la protection de l’environnement. La loi a été adoptée par la chambre basse du Congrès brésilien mardi en fin de journée et devrait passer devant le Sénat. Parmi ses dispositions, elle limitera la création de nouvelles réserves indigènes aux terres qui n’étaient occupées par les autochtones qu’en 1988. Il s’agit de la date de promulgation de la dernière constitution brésilienne. Cette approbation accélérée met en évidence la puissance du lobbying de l’industrie agricole brésilienne.

Les manifestants indigènes ont bloqué une grande autoroute pour protester contre la proposition de loi. Nombre d’entre eux brandissaient des pancartes indiquant que « nous existions avant 1988 ». Ils se sont heurtés à la police, utilisant des arcs et des flèches contre les forces de sécurité, qui ont dispersé la foule à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Les opposants à la loi affirment que de nombreuses tribus ont été expulsées de leurs terres pendant la dictature militaire brésilienne, qui a pris fin en 1985, et qu’elles n’y sont retournées que des années plus tard. Le Brésil compte 764 territoires indigènes, mais plus de 300 d’entre eux n’ont pas encore été officiellement délimités et restent dans le flou juridique. La plupart sont situés en Amazonie et sont considérés comme des zones tampons essentielles contre la déforestation.

La manifestation organisée samedi à Rennes contre Macron, Darmanin et le fascisme a été attaquée dès son départ par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur le cortège place de Bretagne. Les manifestants se sont alors dirigés vers la place de la République. La préfecture avait interdit la manifestation et déployé un important dispositif pour barrer la route du centre-ville aux manifestants. Il y a eu quatre arrestations.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des soldats israéliens ont blessé des dizaines de Palestiniens dans le village de Faqqu’a, à l’est de Jénine, dans la partie nord de la Cisjordanie occupée. Plusieurs véhicules de l’armée ont envahi le village, entraînant des protestations avant que les soldats ne tirent des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes à gaz. Les forces d’occupation ont également envahi le village de Ta’nak, à l’ouest de Jénine, et Toura, au sud-ouest de la ville.

Le 12 mai, le combattant anarchiste Giannis Michailidis a repris la grève de la faim pour sa libération, une grève qu’il avait suspendue en juillet 2022 (voir notre article). En février 2011, il avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Libéré sous conditions, il est recherché un mois plus tard pour appartenance à la CCF et passe à la clandestinité. En avril 2011, il est soupçonné d’avoir pris part à une fusillade avec la police. En février 2013, il est arrêté avec trois autres anarchistes, suite au braquage d’une banque et d’un bureau de poste. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades et accusé d’une autre attaque de banque.

En décembre 2021, il peut demander sa libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il avait mené une première grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération. Giannis a le droit dêtre libéré, ayant terminé presque dix ans dincarcération. Plusieurs actions de solidarité ont déjà eu lieu et une manifestation de soutien aura lieu ce soir à Athènes.

Vendredi 26 mai, plusieurs centaines de manifestants se sont assis par terre devant les deux côtés de la salle Pleyel à Paris pour bloquer l’arrivée des actionnaires de TotalEnergies, qui veulent se rendre à l’assemblée générale du groupe. À chaque fois qu’un actionnaire arrivait, les militants faisaient en sorte de ne pas le laisser passer.  Les forces de police ont voulu mettre fin à ce blocage, ce qui a provoqué des affrontements. Des gaz lacrymogènes ont été lancés par les policiers, qui ont donné aussi quelques coups de matraque et procédé à au moins une arrestation. Les actionnaires de la compagnie ont été invités par le conseil d’administration à voter à cette assemblée contre une résolution visant à renforcer ses engagements climatiques. Celle-ci propose d’aligner davantage les objectifs de TotalEnergies sur l’accord de Paris pour 2030, visant à contenir le réchauffement climatique sous les 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Hiroshima a accueilli, du 19 au 21 mai, le 49e sommet des dirigeants du G7, qui regroupe les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et du Canada. Des affrontements ont éclaté les 20 et 21 mai entre manifestants et policiers anti-émeute, notamment dans un centre commercial. Les manifestants dénonçaient un sommet de puissances impérialistes nourrissant l’escalade de la guerre en Ukraine avec la livraison d’avions de combat. Présent à cette rencontre réservée aux dirigeants occidentaux, le président ukrainien Zelensky a engrangé de nouvelles promesses d’aide militaire, notamment via le feu vert accordé par Washington à d’éventuelles livraisons futures d’avions de combat.

 

Lundi après-midi, une manifestation contre le féminicide d’une jeune femme de 20 ans, qui s’ajoute à d’autres féminicides d’autres femmes ces dernières années, a eu lieu à Cancun. Sur la Plaza de la Reforma, se trouve l’hôtel de ville et les bureaux du procureur, les jeunes ont cassé des vitres des bâtiments officiels, provoquant la réaction extrêmement violente des policiers qui ont tiré des coups de feu et battu des manifestants et journalistes. Plusieurs manifestants et au moins deux journalistes ont été blessés par balles. Des manifestations similaires ont également eu lieu dans dautres parties de lÉtat, mais sans atteindre le niveau de ce qui sest passé Plaza de la Reforma.