Réseau Libres de lutter – Entraver le DDL 1660, c’est le nom choisi pour la coordination nationale d’organisations de lutte, syndicats de base et groupes militants, qui a débuté en juillet avec des assemblées en ligne et quelques initiatives locales (voir notre article ici). Le moment est critique : cette loi, qui sera votée en septembre, s’attaque à tous les secteurs en lutte, à toutes les formes de lutte les plus incisives et même historiques, comme les piquets de grève, les barrages routiers, les occupations de logements, jusqu’à la « résistance passive » en prison. Cette coordination est le résultat d’une large prise de conscience de la gravité de cette législation de « guerre intérieure », et précisément par rapport aux « guerres extérieures ». C’est pourquoi elle a déjà fixé en septembre un calendrier d’initiatives de combat. En même temps que se poursuivent gréves et protestations locales, en photo un piquet ouvrier mardi matin, 13 août dans la ville de Potenza.
Plus d’information sur la coordination sur le site (en italien) Il pungolorosso

Quarante-sept étudiants ont été arrêtés vendredi 9 septembre alors qu’ils marchaient en direction du Parlement pour y remettre une pétition contre un mégaprojet  d’extraction pétrolière de TotalEnergies. Parmi les 47 personnes arrêtées,  deux ont été inculpées d’incitation à la violence.

Les militants demandent la fin des financements pour un projet pétrolier qu’ils jugent nuisible pour l’environnement. En 2022, TotalEnergies a signé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise Cnooc ( China National Offshore Oil Corporation ). Cet accord comprend la construction d’un oléoduc (Eacop) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne, sur l’océan Indien ainsi que le forage de 419 puits dans le parc naturel des Murchison Falls.

Ce projet est dénoncé par des organisations de protection de l’environnement estimant que ce dernier menace l’écosystème de la région et des populations qui y vivent.

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Samedi 10 juillet, des groupes de défense de l’environnement ont organisé une manifestation à Belgrade qui a rassemblée près de 40.000 personnes (24 à 27.000 selon la police). La manifestation s’est organisée pour dénoncer l’accord du gouvernement Serbe de la relance de l’exploitation d’une mine de lithium. Rio Tinto est le nom du géant anglo-australien qui a reçu le droit d’exploitation et dont il espère extraire chaque année quelque 60 000 tonnes de lithium et assurer la production de 1,1 million de voitures électriques en Europe.

Les gisements avaient été découverts en 2004. En 2021, des semaines de manifestations massives avaient forcé les autorités à interrompre le projet (voir notre article ici). En juillet, le tribunal constitutionnel serbe a cassé la décision gouvernementale d’interdire l’exploitation du lithium en Serbie permettant la relance de l’exploitation de la mine.

Lors de la manifestation de samedi, 19 personnes ont été interpellées, accusées d’avoir bloqué les voies dans la principale gare ferroviaire de Belgrade. Elles seront relâchées finalement le dimanche matin. Les organisations environnementales ont informé que la mobilisation se poursuivrait.

Mardi 6 août, une manifestation s’est organisée contre la base de Sigonella où sont déployés les radars  du réseau MUOS. Le MUOS est un système géosatellite utile à la défense américaine pour coordonner les systèmes d’armes à l’échelle mondial , y compris les drones employés par l’armée israélienne en Palestine. Tout au long du cortège, des dizaines de coupures de réseau ont été effectuées et plusieurs brèches ont été ouvertes dans le périmètre de la base .

Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir avec des lancés denses de lacrymogènes à hauteur d’homme. La police anti-émeute a tenté d’attaquer les manifestants, ces derniers ont pu se défendre. Aucune arrestation n’a eu lieu.

Ce mardi 6 juillet , un tribunal allemand a infligé une amende de 600 euros à une manifestante pour avoir crié le slogan  » From the river to the sea, Palestine will be free » lors d’un rassemblement de soutien à La Palestine à Berlin en octobre 2023. Le slogan est interdit depuis le mois de novembre 2023  en Allemagne, le pays considère ce dernier comme un soutien aux forces du Hamas.

Ava Moayeri encoure une peine de trois ans de prison

Semaine de violentes manifestations d’extrême droite depuis une attaque au couteau survenue lors d’un cours de danse pour enfants le lundi 29 juillet. Ce week-end du 3 et 4 août, des contre-manifestants antifascistes, antiracistes principalement issus des communautés musulmanes locales,  se sont rassemblés à Bolton, Londres, Bristol, Liverpool, Belfast, Leeds pour affronter des groupes d’extrême droite, défendre des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.

Depuis l’attaque au couteau, des manifestants d’extrême droite ont mené de violents pogroms, pris pour cible des lieux de refuge pour migrants jetant des briques et tentant d’y bouter le feu, pillé des magasins, attaqué des mosquées, incendié des commissariats. La police a procédé au total à 147 arrestations.

Les exactions en Cisjordanie, menés en parallèle du génocide à Gaza, se poursuivent toujours avec intensité élevée (voir notre article). Voici quelques exemples plus récents :

Captures

Dans le gouvernorat d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, les troupes d’occupation ont effectué une série de raids et arrêté neuf Palestiniens. À Naplouse et dans la ville voisine d’Urif, six personnes ont été capturées après que l’armée israélienne ait pris d’assaut leurs maisons. Deux anciens prisonniers palestiniens et un étudiant de l’université An-Najah figurent parmi les captifs.

Tirs sur les civils

Les soldats israéliens ont ouvert le feu et réprimé une marche dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, au nord de la ville d’al-Khalil, où des manifestant·es protestaient contre l’assassinat de Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas assassiné mercredi à Téhéran). Un autre jeune qui ne manifestait pas mais, circulait en vélo a été grièvement blessé au dos par un tir israélien. En réponse, de jeunes Palestiniens ont visé les soldats avec des feux d’artifice. D’autres civils ont été blessés par des tirs de colons dans la zone de Khallat an-Nahla, près du village de Wadi Rahal, au sud de Bethléem.

Les forces d’occupation israéliennes ont également mené des raids sur plusieurs villes faisant usage de gaz lacrymogène, de grenades assourdissante et tirant à balles réelles sur la population :

Dans la ville de Qusra un jeune homme a été blessé par balle au pied tandis qu’à Qalqilya un jeune homme et un enfant ont été blessé. Ce dernier a, par la suite, été capturé par les soldats. Un autre enfant de neuf ans a quant à lui été écrasé par un véhicule israélien.

Les colons pris pour cible en réponse

Dans la ville de Tarqumiyah, à l’ouest d’al-Khalil, un incendie s’est déclaré après que des Palestiniens aient jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de colons. D’autres voitures de colons ont été ciblés par des jets de pierre dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse ainsi qu’à Tuqu’ twon, au sud-est de Bethléem. Deux autres colons ont également été blessés lorsque des Palestiniens les ont attaqués avec des pierres et ont fermé des routes près de la colonie d’Efrat.

Le camp de réfugiés de Shu’fat à al-Quds et la ville de Qalqilya, ainsi que les villes d’Anabta, Burqa et Dayr Istiya ont également été le théâtre d’échauffourées.

Répression en Palestine (archive)

Depuis le jeudi 1er août, une série de manifestations contre la vie chère ont éclaté au Nigeria. Celles-ci sont menées principalement par des jeunes qui protestent contre le manque de nourriture et réclament notamment la remise en place de certains subsides pour le gaz et l’électricité ainsi que l’annulation de certaines économiques.

Elles ont donné lieu à des affrontements avec la police. Plus de 400 manifestants ont été arrêtés et des couvre-feux ont été imposés dans cinq États du nord du pays après le pillage de biens publics et gouvernementaux. L’armée a par ailleurs menacé d’intervenir si les pillages devaient continuer.

Les affrontements du vendredi 2 août ont été particulièrement intenses dans la capitale où les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes dès le début du rassemblement. Ceux-ci ont ensuite tué 9 manifestants qui ont répondu, causant la mort d’un policier.

Les forces de sécurité tuent 9 manifestants contre la faim et la vie chère au Nigeria

De nouvelles manifestations ont eu lieu au Bangladesh après les prières du vendredi. La libération de six meneurs n’ayant pas suffi à calmer la colère des étudiants. Le pouvoir a de nouveau limité l’internet mobile utilisé par les manifestants, les réseaux sociaux et les plateformes Facebook, Whatsapp et Telegram ont à nouveau été restreints.

Au moins 206 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en juillet, victimes pour la plupart de tirs des forces de l’ordre, au moins 32 mineurs figurent parmi les victimes. Au total, plus de 10.000 personnes auraient été arrêtées. Dans ce pays de 170 millions d’habitants comptant de nombreux diplômés au chômage, les étudiants exigent l’abolition d’un système de discrimination positive accusé de favoriser l’embauche de proches du pouvoir dans l’administration (voir article ici)

Parmi les leaders libérés figure le leader du mouvement étudiant , Nahid Islam, arrêté le 26 juillet, ainsi que deux autres  étudiants, ils avaient été sortis de force d’un hôpital de Dacca où ils étaient hospitalisés et emmenés dans un lieu inconnu. Des milliers d’étudiants en colère  se sont rassemblés pour protestés contre les violences des forces de répression, ils exigent la libération de tous les étudiants et personnes arrêtées, la réouverture des écoles et des universités fermées mi-juillet.

Les 25 et 26 juillet, des étudiant·es de l’Universidad Nacional de Bogota se sont affrontés avec la police anti-émeute au cours de deux manifestations.

Au cours d’un des affrontements, le 25 juillet, un groupe d’étudiant·es a lancé une série de cocktails molotov (éteints) sur un véhicule de police. Ses occupants ont répliqué en tirant plusieurs coups de feux sans atteindre les manifestant·es. Le lendemain, d’autres affrontements ont fait au moins 4 blessés.

Ces manifestations se déroulent dans le cadre d’un mouvement qui dure depuis plusieurs mois (voir notre article).

Suite aux derniers affrontements, les responsables de l’université ont proposé d’ouvrir des négociations pour mettre fin aux manifestations et discuter de la perspective de mettre en place une aide sociale et sanitaire généralisée ainsi que de délais plus souples pour le payement des frais d’inscriptions.

Un policier tire contre des manfestant·es étudiant·es en Colombie