Alors que le propriétaire de l’immeuble qui s’est effondré la semaine dernière faisant près de 400 morts a été interpellé et placé en détention, des centaines d’ouvriers sont à nouveau descendus dans les rues ce mardi. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs zones industrielles de la banlieue de Dacca. Les ouvriers ont crié leur colère, dénonçant notamment les conditions de travail dans l’industrie textile avant d’endommager une série de véhicules. La police anti-émeute est rapidement intervenue pour les disperser violemment. Elle a fait usage de matraques et de bâtons pour disloquer les différents cortèges.

Violence policière à Dacca

Violence policière à Dacca

La semaine dernière, de violentes émeutes s’étaient déroulées aux environs de la mine de Monywa (cf notre article du 25 avril). Dimanche, les autorités locales ont émis des mandats pour l’arrestation de huit personnes qui sont accusées d’avoir incité à l’instabilité dans les villages. Il s’agit de membres du Yangon Public Service Network, du Yangon University Student’s Union et du Group Taking Care of Political Prisoners. Ceux-ci ont poussé des centaines de fermiers locaux à re-cultiver les terres dont ils ont été expropriés pour permettre l’extension de l’exploitation minière. La police était rapidement intervenue. Quinze policiers et trois manifestants avaient été blessés. Trois personnes avaient été arrêtées juste après les affrontements, les huit autres manifestants accusés sont actuellement activement recherchés.

Vendredi, l’armée israélienne a attaqué une manifestation de Palestiniens du village de Deir Jarir en Cisjordanie. La manifestation – la plus importante de ce genre depuis des années – avait lieu en réaction après que des colons israéliens, dont les caravanes sont installées sur les terres du village, aient attaqué deux fois les habitants palestiniens cette semaine. Les colons aient incendié une dizaine de voitures appartenant à des Palestiniens, planté un drapeau israélien sur l’église et agressé les jeunes du village avec des pierres.

Les habitants de Deir Jarir, y compris les clercs chrétiens et musulmans, se sont rassemblés pour la prière du vendredi sur un piton escarpé entre leur village et un groupe d’une demi-douzaine de maisons de fortune érigées par des colons et protégées par l’armée israélienne.Leur marche, précédée par un groupe de jeunes, a été repoussée à plusieurs reprises par des salves de grenades de gaz lacrymogène et des balles en acier enrobé de caoutchouc. Plusieurs villageois ont été blessés.

Palestine: Manifestation réprimée

La police marocaine a réprimé une manifestation sahraouie vendredi après-midi à Laâyoune, une quarantaine de personnes ont été blessées. Cette manifestation intervenait au lendemain du vote prolongeant le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso).

Sahara occidental: 40 blessés dans une manifestation indépendantiste

Les gardes d’un chantier de construction à Noïda ont tiré sur un rassemblement d’un millier d’ouvriers qui n’avaient pas touché leurs salaires depuis parfois trois mois. Deux ouvriers, dont un adolescent de 15 ans, ont été blessés dans la fusillade. Furieux, les ouvriers ont incendié une douzaine de véhicules, saccagé le bureau de la Société 3C 108 et bloqué la circulation pendant des heures.

Des rassemblements de masses de travailleurs bengladais ont eu lieu vendredi pour réclamer l’arrestation et l’exécution des propriétaires de l’usine qui s’est effondré à Savar, tuant au moins 300 ouvriers et ouvrières. Les manifestants ont attaqué des usines et des véhicules, et la police bangladaise a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les manifestants, dont certains étaient armés de bâtons de bambou, ont bloqués des routes à Gazipur, près de Dacca.

Partis de trois endroits de la capitale, un millier de manifestants ont convergé hier dans l’après-midi vers la place faisant face au Congrès sous le mot d’ordre: ‘Assiégé le Congrès’ lancé par divers collectifs appelant à la ‘rébellion populaire’. Plus de 1400 policiers anti-émeutes avaient été déployés et d’épais cordons des forces de l’ordre encerclaient le quartier. Par deux fois, les policiers casqués et équipés de boucliers ont chargé la foule pour la disperser. Ils ont dû faire face à des jets de pierres, de pétards, de bouteilles et de feux de bengale. Cinq personnes ont été interpellées à l’issue de ces affrontements alors que quelques heures avant le début du rassemblement, quinze personnes avaient été arrêtées préventivement.

Manifestation pour la démission du gouvernement espagnol

Manifestation pour la démission du gouvernement espagnol

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de villageois, principalement des fermiers, se sont mobilisés contre l’exploitation d’une mine de cuivre par une société chinoise à Monywa, dans le nord-ouest du pays. Les villageois ont été obligé d’abandonner leurs terres pour permettre l’extension de la mine, ce qu’ils dénoncent. Ce jeudi, les affrontements avec la police ont débuté lorsqu’une centaine de fermiers à commencer à travailler la terre. Cette dernière est rapidement intervenue pour les en empêcher. Des dizaines de personnes avaient été blessées lors de manifestations semblables en novembre dernier. La mine de Monywa est détenue conjointement par une société chinoise et le Myanmar Economic Holdings, appartenant à l’armée birmane. Depuis hier, les fermiers réorganisent des sit-ins. Ce matin, 400 policiers sont violemment intervenus pour les déloger. Trois villageois ont été grièvement blessés, dont un par balle. Ils ont été hospitalisés. Sept policiers ont également été légèrement blessés. Un récent rapport publié par une commission d’enquête indépendante a révélé que lors des manifestations en novembre à Monywa, la police avait utilisé des bombes fumigènes contenant du phosphore, provoquant de sévères brûlures. Malgré les nombreux blessés, la police continue à maintenir n’avoir utilisé que des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Villageois birman blessé au phosphore

Villageois birman blessé au phosphore

Six personnes ont été arrêtées lundi soir et mardi matin lors d’une manifestation menée à l’initiative de la communauté San Francisco à Tejar de El Guarco, dans la province de Cartago. Les membres de la communauté dénoncent le manque d’eau potable, ainsi que son prix très élevé. Lundi, en milieu d’après-midi, un groupe d’habitant s’est rassemblé sur le pont ‘Interamericana Sur’ où il a érigé une barricade de pneus et de matelas avant d’y mettre le feu. Une quarantaine de policiers anti-émeutes sont rapidement intervenus sur les lieux. Vers 21h, une violente bagarre a éclaté entre les habitants et les forces de l’ordre qui ont arrêté six personnes pour ‘trouble de l’ordre public et dommages matériels’.

En octobre 2011, une ‘indignée’ qui manifestait devant le siège de la banque Dexia avait été violemment frappée par un policier. Celui-ci lui avait, entre autre, asséné plusieurs coups de pied au visage. Jugé pour coups et blessures volontaires avec la circonstance aggravante qu’elles étaient illégitimes, il a été reconnu coupable. Néanmoins, il a obtenu la suspension du prononcé de la condamnation, ce qui lui préserve un casier judiciaire vierge.