Depuis plusieurs mois, des militants utilisent la grève de la faim comme moyen de pression à l’encontre des politiques gouvernementales, et notamment la corruption qui sévi en Inde. C’est contre un projet de loi en cours d’examen que le militant Anna Hazare avait annoncé le début de sa grève pour ce mardi. Mais ce matin, il a été arrêté chez lui par des policiers en civil, emmené dans une voiture banalisée et placé en détention provisoire. La nouvelle s’est immédiatement propagée à travers le pays et partout, les gens sont descendus dans la rue pour exiger sa libération. A New Delhi, les autorités ont procédé à plus de 1300 interpellations sous prétexte que les manifestants ne respectaient pas les consignes de la police. En effet, entre autres mesures répressives, les autorités n’autorisent aucun rassemblement de plus de 500 personnes.

En fin de matinée hier, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées sur l’artère principale de Tunis dans le but de se rendre devant le ministère de l’intérieur pour exiger le départ du gouvernement. Leur mouvement a immédiatement été empêché par des unités anti-émeutes, dont plus de dix blindés bloquaient la route. Ils ont été repoussé vers le centre-ville où ils ont été accueillis par la police. Celle-ci les a dispersé à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Plus tard dans la journée, la police a encore chargé des manifestants qui tentaient de se regrouper à nouveau dans le centre.

Plus de 2000 personnes ont par ailleurs pu se rassembler devant la Bourse du travail, encadrées par un lourd dispositif policier. D’importantes manifestations ont également eu lieu à travers le pays, toutes sous les mêmes slogans: ‘Tunisie libre, voleurs dehors!’ et ‘Le peuple veut le départ du gouvernement!’.

Manifestation à Tunis

Manifestation à Tunis

Une cinquantaine de personnes (dont une délégation du collectif toulousain Coup pour Coup) se sont rassemblées en fin de journée ce lundi devant l’ambassade du Maroc à l’appel de notre Secours Rouge afin d’exiger la libération de la militante Ilham Hasnouni ainsi que de tous ses camarades étudiants communistes marocains.

Les tribunaux tentent de faire face à l’afflux de centaines de pillards et d’émeutiers présumés interpellés lors des violences qui ont secoué plusieurs villes d’Angleterre. Dans le centre de Londres, des fourgons de police stationnaient en file indienne autour du tribunal de Westminster, théâtre d’une procession ininterrompue de prévenus appelés à comparaître.
La police londonienne a procédé à 922 arrestations en rapport avec les violences, les actes de pillage et autres troubles à l’ordre public. Sur les 922 personnes interpellées (compte arrêté à jeudi midi), 401 ont déjà été inculpées. Face à cet afflux inattendu de prévenus, les juges des tribunaux de la capitale et d’autres grandes villes anglaises ont siégé toute la nuit de jeudi à vendredi.

Ce lundi, notre Secours Rouge organise un rassemblement pour soutenir les militants, les étudiants et les communistes actuellement emprisonnés au Maroc dans le cadre d’une campagne lancée par le collectif Coup pour Coup. Rendez-vous entre 17h et 18h devant l’ambassade du Maroc, 29 boulevard Saint-Michel à Etterbeek.

Affiche pour la manifestation Ilham Hasnouni

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Affiche pour la manifestation Ilham Hasnouni

Il y a un mois, de violentes manifestations avaient secoué la province du Guizhou dans le sud du pays. Celles-ci avaient été déclenchées suite à l’assassinat d’un vendeur ambulant par trois agents de la police urbaine. Ce jeudi, une femme qui avait mal garé son vélo a été violemment brutalisée par un policier local alors qu’il tentait de saisir la bicyclette. Des milliers de personnes se sont rassemblées vers 17h devant le siège du gouvernement du district pour dénoncer l’attitude des forces de l’ordre. Elles ont bloqué les principales rues e la ville et ont renversé la voiture du policier mis en cause. Dix véhicules ont également été endommagés et cinq autres brûlés. La police s’est déployée pour disperser les manifestants, entrainant des affrontements qui ont duré jusque 3h du matin. Selon les autorités, une dizaine de policiers et du personnel de la sécurité ont été blessés.

Les émeutes ont éclaté à nouveau la nuit dernière lorsque cinq postes de police ont été attaqués avec des engins incendiaires artisanaux à Nottingham. Les postes de police Canning Circus, The Meadows, Oxclose Lane, Bulwell et St Ann’s ont été pris pour cible. Une voiture de police devant le poste des Meadows a également été incendiée.

La police de Nottingham a déclaré avoir arrêté plus de 80 personnes en lien avec les troubles et ils s’attendent à ce que ce chiffre dépasse 100. Dix personnes ont été arrêtées lors d’un incident impliquant des jeunes grimpant sur le toit de la Nottingham High School près de Forest.
La Nottingham High School, est un symbole de la richesses et des opporunités des élites : une école payante avec des grands bâtiments et un terrain énorme, à deux pas des quartiers ouvriers d’Arboretum, de Radford et de Forest Fields.

Hier, des milliers de paysans ont bloqué la route reliant Bombay à Pune pour s’opposer au projet gouvernemental de dérivation de l’eau depuis un barrage local vers les usines de la région. Ce détournement entrainerait, après la construction du pipeline à travers les terres agricoles, une pénurie d’eau tant pour l’agriculture que pour la consommation. Depuis plusieurs années, les ruraux indiens s’opposent aux tentatives du gouvernement de s’emparer de leurs terres pour l’industrie et l’infrastructure de capitalistes étrangers. Hier, à l’issue d’une réunion d’information, les paysans en colère ont décidé de mener une action et ont formé un barrage humain sur l’autoroute. Les forces de sécurité ont violemment réagit, faisant feu sur la foule et tuant trois paysans.

Ce mardi, la police londonienne a mis en oeuvre un plan d’action intitulé ‘London rioters wanted’ (‘Emeutiers recherchés’). L’objectif avoué de ce dernier est de retrouver et d’identifier toutes les personnes qui ont pris part aux actions qui secouent le pays depuis quatre jours. Le pays étant littéralement quadrillé de caméras de surveillance, les autorités judiciaires disposent de nombreuses photos de manifestants. Celles-ci ont été mises en ligne sur un compte Flickr dédié. Le chef de la police britannique a clairement lancé cet appel hier soir ‘Nous avons les images et nous demandons aux Londoniens d’identifier les personnes qui sont impliquées dans les activités criminelles de la nuit passée’.

Bien qu’il ne s’agisse pas officiellement d’un avis de recherche émis par la police, les médias britanniques lui ont emboité le pas. Un tabloïd a fait sa Une avec les photos de certains responsables présumés et d’un numéro de call-center.

Enfin, le fabricant de Blackberry (RIM) s’est pour sa part engagé à collaborer pleinement avec les autorités. Très populaire en Grande-Bretagne, les appareils permettent aux usages de s’échanger des messages instantanés sans passer par le réseau téléphonique, dans une sorte de ‘chat’. Cette technologie rend l’interception des messages par la police très compliqué. RIM s’est donc mis à sa disposition. Cette nuit, RIM s’est fait piraté par un groupe de hackers nommé ‘Team Poison’. Ceux-ci ont exigé que la société n’aide pas la police sous peine de révéler nombre de données confidentielles.