Dans le cadre de la campagne « Stop Arming Israel », des centaines d’activistes ont bloqué ce matin les sites de deux entreprises complices du génocide à Gaza. Il s’agit d’OIP (détenu par l’entreprise israélienne Elbit) dont un entrepôt situé à Tournai et contenant du matériel militaire a été encerclé puis occupé. Elbit fournit 85% des drones et la plupart des équipements militaires de l’armée israélienne. Les activistes sont ensuite partis vers Tournai, entourés d’un dispositif policier qui a essuyé des jets de projectiles.  Il s’agit ensuite de Syensqo (spin-off de Solvay) à Bruxelles, qui fournit des produits à UAV Tactical System, l’entreprise spécialisée dans les drones militaires co-détenue par Elbit. Les différents accès à Syensqo ont été bloqués par les activistes, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge et taguée.

A 10H30, trois heures après le début de l’occupation, la police est intervenue pour dégager Syensqo de manière violente. Il y a eu des jets de projectiles, usage d’autopompe et de chiens – mais des dispositifs de blocage retardent l’action policière. A 16H30 la police avait procédé à de nombreuses arrestations sans toutefois avoir repris le contrôle de tout le site (évacués plus tôt par les travailleurs).

MàJ : Le groupe de Tournai a pu longtemps progresser vers la ville en échappant aux tentatives de blocage de la police (trop peu nombreuse pour effectuer un vrai nassage malgré la mobilisation de toutes les zones de police locale: tournaisis, ath, borinage, mouscron, val de l’escaut, peruwelz, etc.). Le cortège s’est dispersé en petits groupes, mais le plus grand nombre d’entre eux a été arrêté par des policiers guidés par un hélicoptère. Il y a eu des tirs de flashball sur des interpellés alors qu’ils et elles étaient à terre.

MàJ 2 : Au total, environ 700 activistes ont été arrêtés. 600 à Bruxelles et emmenés dans les casernes d’Etterbeek, tandis que 101 ont été arrêtés à Tournai et gardés dans un garage appartenant à la police locale. Six des arrestations qui ont eu lieu à Tournai sont des arrestations judiciaires.

MàJ 3 : Un million d’euros de dégâts à Elbit ! Le CEO d’OIP/Elbit a déclaré que les bureaux avaient été saccagés, les ordinateurs détruits, et plusieurs véhicules militaires (destinés à l’Ukraine) fortement endommagés dans les ateliers. Il estime les dégâts à environ un million d’euros.

 

Depuis de nombreuses années, Palestine Action mène des actions spectaculaires contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems et les différentes entreprises de l’armement impliquées dans le génocide en cours en Palestine. Après avoir pénétré une base de la Royal Air Force dans l’Oxforshire et endommagé plusieurs avions ce vendredi 20 juin, la ministre de l’Intérieur britannique envisage d’interdire cette campagne, la qualifiant ainsi « d’organisation terroriste ». Cela est possible en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 s’il estime qu’elle est « concernée par le terrorisme ». Elle prépare une déclaration ministérielle écrite qui sera présentée au Parlement lundi 23 juin. Elle devra ensuite être promulguée par une nouvelle loi. Si elle est adoptée, l’adhésion au groupe sera illégale.

Arrêté à New York le 8 mars pour son rôle de porte-parole de la contestation contre le génocide à Gaza sur le campus de Columbia (voir notre article), Mahmoud Khalil est devenu le symbole de la volonté du président américain Donald Trump de museler les mouvements étudiants. Après son interpellation par la police fédérale de l’immigration (ICE), Mahmoud Khalil, titulaire d’une carte verte de résident permanent, avait été transféré à près de 2.000 kilomètres dans un centre en Louisiane et était expulsable depuis le mois d’avril (notre article ici) .

La semaine dernière, le juge Michael Farbiarz du tribunal fédéral du New Jersey, avait ordonné sa libération, mais le ministère de la Justice avait rétorqué qu’il n’était « pas illégal » de détenir M. Khalil sur la base d’un autre motif d’accusation, ce qui avait poussé le juge à surseoir à sa libération. Ce vendredi 20 juin, le juge Farbiarz a ordonné la libération de Mahmoud Khalil. Libéré sous certaines conditions, il n’est pas autorisé à quitter le territoire américain, sauf dans le cas d’une démarche « d’auto-expulsion », et devra limiter ses déplacements à quelques États, celui de New York, où il réside, et celui du Michigan où réside sa famille.

Mo Chara, le rappeur du trio nord-irlandais Kneecap, a comparu ce mercredi pour « infraction terroriste » devant un tribunal de Londres. Accueilli sous les acclamations et les applaudissements, Mo Chara a dû traverser une foule compacte brandissant des drapeaux irlandais, palestiniens et des pancartes « Libérez la Palestine ! ». Son groupe originaire de Belfast rappe en anglais et en irlandais, revendique haut et fort son engagement en faveur de la cause palestinienne. Liam O’Hanna (Liam Og O Hannaidh en gaélique), nom de scène Mo Chara est accusé de s’être couvert d’un drapeau du Hezbollah classé terroriste pendant un concert à Londres le 21 novembre 2024 et d’avoir crié « Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah ! ». Le rappeur sous le coup d’une enquête depuis le 1er mai (notre article ici) a été inculpé le 21 mai. Les avocats du rappeur, ont affirmé que son inculpation avait eu lieu hors délai légal. Mo Chara, qui était accompagné des autres membres du trio, Móglaí Bap et DJ Próvaí, est reparti libre. La prochaine audience est prévue pour le 20 août.

Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

George Habash est l’un des fondateurs du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), organisation de la gauche palestinienne. Le livre « Rien n’est plus précieux que la liberté » est un recueil de textes et entretiens, la plupart inédits en français et rédigés entre 1970 et 1990, qui témoignent de la ligne politique du FPLP. Alors que le génocide en cours en Palestine se poursuit grâce au soutien de l’impérialisme occidental, ce livre se propose d’être un outil pour le mouvement anti-impérialiste et antisioniste d’aujourd’hui.

Soirée de présentation du livre « Rien n’est plus précieux que la liberté » à 19H à la Chapelle (36 rue Danielle Casanova) avec Tom Martin, militant anti-impérialiste et antisioniste. Suivie d’une lecture de poésies par le collectif Sumud.

Événement co-organisé par le Comité de soutien à la Palestine, le Secours Rouge Toulouse, Tsedek ! et les Editions Premiers Matins de Novembre.

Samedi 14 juin, le Secours Rouge International était présent à la grande marche pour la libération de Georges Abdallah et de la Palestine organisée à Paris avec la participation de délégations venant de France, de Belgique, de Suisse et d’Italie (voir notre appel). Dans un bloc internationaliste réunissant des centaines de personnes co-organisé par plusieurs organisations (Samidoun, Kifah, Libérons Georges Abdallah 38, CMPK, Collectif Vietnam Dioxine, Young Struggle, Comité de soutien à la Palestine 31, Charleroi pour la Palestine, CSRP, GPI, etc.), nous avons réaffirmé la centralité du combat pour la libération de Georges Abdallah pour la gauche révolutionnaire en Europe. Par ailleurs, plusieurs actions ont eu lieu durant la marche en soutien aux luttes anticolonialistes comme en Kanaky ou aux prisonniers de la cause palestinienne en Europe.

Au cours des 40 dernières années, Georges Abdallah a été un exemple puissant de la connexion et du développement des luttes – de la lutte pour la libération de la Palestine à la lutte contre l’impérialisme, de la lutte contre l’impérialisme à la lutte pour la révolution. Par sa constance, il est devenu un symbole important pour les futures générations de militants. Il représente la continuité du combat, il avance là où d’autres reculent. Alors qu’une audience décisive pour sa libération aura lieu le 19 juin prochain, de nouvelles initiatives solidaires sont annoncées à Paris, Toulouse ou encore Bordeaux.

Alors que les bombardements croisés entre Israël et l’Iran font la une, le génocide ne cesse pas à Gaza. Depuis le 7 octobre, les bombardements israéliens ont tué 55.362 et blessé 128.741 habitants de Gaza. Gaza avait une population de 2.143.000 habitants. Rapporté au nombre d’habitants, ce génocide aurait tué 1.773.000 hommes, femmes et enfants en France, 305.900 en Belgique, et 170.000 en Suisse. Avec à chaque fois plus du double de personnes gravement blessées et souvent mutilées.

Les opérations continuent aussi en Cisjordanie où les forces d’occupation ont lancé samedi 14 juin au soir une vaste campagne d’arrestations et d’interrogatoires qui s’est poursuivie jusqu’à dimanche 15 juin. Au moins 40 personnes dont des enfants et des anciens prisonniers ont été arrêtées. La majeure partie des arrestations et des interrogatoires ont eu lieu dans le gouvernorat d’Hébron suivi des gouvernorats de Naplouse, Ramallah, Bethléem et Jérusalem. 17.500 Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023. A Gaza, les arrestations se comptent par dizaines de milliers.

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La Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza) a été contrecarrée par les autorités égyptiennes qui ont bloqué le convoi à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, procédant à de nombreuses arestations. Plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture vendredi pour se diriger vers la ville d’Ismaïlia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale. Ils ont été interceptés et bloqués, passeports confisqués, parfois molestés, avant d’être embarqués de force dans des bus. La Global March comptait traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d’al-Arich, à quelque 350 km à l’ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

Alors que des milliers de citoyens venus de 52 pays s’apprêtent à entamer une marche pacifique de 48 km vers la bande de Gaza pour réclamer un couloir humanitaire, des dizaines de participants sont  retenus, expulsés ou interrogés au Caire. Hier jeudi 12 juin, ils avaient rendez-vous au Caire pour poursuivre vers Gaza. Mais à la veille du départ, des dizaines de membres des délégations étrangères, ont été actuellement retenus à l’aéroport du Caire – voire expulsés manu militari. Au moins une dizaine de Français et 34 Algériens auraient déjà été expulsés ainsi que des Marocains, des Turcs et de Jordaniens.

Une descente de police a également eu lieu dans un hôtel du centre-ville de la capitale égyptienne, le Down Town, où séjournaient des membres de la délégation française. Une seconde intervention aurait eu lieu dans un autre établissement. Les agissements des autorités égyptiennes montrent la vieille complicité l’Égypte avec Israël et les États-Unis contre la résistance palestinienne. Les prochaines 24 heures seront décisives.