Jeudi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, deux Palestiniens qui venaient de poignarder et légèrement blesser un soldat israélien. Ils avaient été blessés.
Ils gisaient sur le sol, remuant faiblement. Un soldat a alors achevé un des blessés. Deux officiers qui était présents lors de l’incident et ont vu le soldat tirer. Un premier rapport indiquait que « les deux terroristes avaient été mortellement touchés par des tirs de riposte ». Mais un vidéo de l’incident filmée par l’organisation Betselem a montré qu’il s’agissait d’une nouvelle exécution extra-judiciaire.

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->http://www.btselem.org/firearms/20160324_soldier_executes_palestinians_attaker_in_hebron]

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Les Palestiniens ont marqué la Semaine contre l’Apartheid israélien par de nombreuses manifestations vendredi, en Cisjordanie occupée. Les forces d’occupation ont attaqué plusieurs de ces marches de protestation à coups de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles. A Kafr Qaddum, les soldats ont blessé Khalid Murad Shtewei, 12 ans, à la jambe droite, puis ont froidement tiré sur Mashhour Jumaa, 45 ans, le blessant à la hanche alors qu’il se précipitait pour secourir l’enfant. Une vidéo montre clairement des soldats surarmés tirant à courte distance sur un gamin qui était en train de fuir. De même pour les tirs sur Mashhour, qui court vers l’enfant et le prend dans ses bras, les soldats qui le visent étant derrière lui.

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Les militaires tirant sur l'adulte emportant l'enfant

Une nuit de lourds affrontements entre les troupes israéliennes et des Palestiniens a transformé le camp de réfugiés de Qalandiya en champ de bataille. Le combat, déclenché par une opération de sauvetage après que deux soldats soient entrés lundi par erreur dans le camp et ont alors été attaqués, a impliqué des centaines de soldats et des dizaines de véhicules blindés qui sont arrivés dans Qalandiya pour chercher dans les allées et les ruelles du camp les soldats égarés. Presque chaque jour, des unités d’élite de l’armée israélienne mènent des opérations à Qalandiya, sous couverture ou en uniforme. Ce camp de 0,35 km², qui est situés entre Jérusalem et Ramallah et qui héberge 11.000 personnes, est un des foyers de la Résistance.

Check point à Qalandiya

Omar Nayef Zayed, ancien prisonnier politique et militant du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine) a été assassiné ce vendredi matin dans l’ambassade de Palestine à Sofia en Bulgarie (qui a reconnu l’état de Palestine en 1988), vraisemblablement par des agents du Mossad. Né à Jenine, en Cisjordanie occupée, il avait été arrêté à Jérusalem en 1986 et condamné à perpétuité pour une opération contre des colons israéliens (où l’un d’entre eux avait trouvé la mort). En 1990, Omar avait commencé une grève de la faim qui a duré 40 jours. Transféré dans un hôpital de Bethléem il avait réussi à s’évader et à fuir la Palestine avant de voyager clandestinement dans le Moyen-Orient et d’entrer en Bulgarie en 1994 où il s’est marié et a eu trois enfants. Le 17 décembre 2015, les autorités bulgares avaient perquisitionné son domicile afin de l’arrêter et de l’extrader mais Omar a réussi à se réfugier dans l’ambassade de Palestine. Trois mois plus tard, Omar a été retrouvé au sol dans le jardin de l’ambassade, selon les autorités bulgares il aurait été poussé par la fenêtre et serait mort dans l’ambulance alors que la presse palestinienne parle d’une balle dans la tête.

A l’occasion de cette exécution, le FPLP a salué la mémoire du Camarade Omar Nayef Zayed et a dénoncé la responsabilité du Mossad et de l’état sioniste tout en tenant responsable l’Autorité Palestinienne d’avoir failli à protéger Omar.

Omar Nayef Zayed

Mohammed al-Qeeq qui est dans un état de santé critique vient de mettre un terme à la grève de la faim qu’il menait depuis 94 jours contre sa détention administrative (détention qui implique l’absence d’inculpation et de procès). Cette décision fait suite à un accord avec les autorités israéliennes qui ont annoncé que sa détention administrative prendra fin le 21 mai prochain. Jusque là il sera détenu à l’hopital israélien où il pourra recevoir la visite de sa famille. A l’annonce de la fin de sa grève, le journaliste palestinien de 33 ans a pu recevoir la visite de plusieurs leaders palestiniens. Mohammed a dénoncé le fait qu’un prisonnier palestinien doit forcément faire une grève de plus de 60 jours pour attirer l’attention internationale et médiatique.

Mohammed al-Qeeq

Le 1er février, les forces israéliennes ont imposé un blocus serré sur la ville Qabatia, au sud de Jénine, interdisant le mouvement des personnes. Le siège a duré pendant cinq jours comme mesure punitive collective après que les soldats aient tués trois jeunes de la localité qui attaquaient des colons israéliens. Les forces israéliennes ont alors imposé un nouveau blocus de la ville après qu’un autre de ses habitants ait été tué dimanche pour avoir tenté de poignarder un soldat israélien à un barrage militaire au sud de Naplouse.

Au moins cinq jeunes Palestiniens ont été blessés et deux autres ont été arrêtés mardi soir dans des affrontements dans la ville de Qabatia. Ces affrontements se sont concentrés dans les quartiers de Habssa et de Kahlisheh. Des dizaines de personnes ont subi des effets des gaz lacrymogènes tandis que cinq jeunes ont été touchés par balle en caoutchouc au cours des affrontements. Deux jeunes hommes ont également été arrêtés lors des affrontements, alors que les forces israéliennes ont fermé toutes les entrées de la ville. Au moins sept blessures de balles en caoutchouc et une blessure de tir direct ont été signalés depuis que les forces israéliennes ont imposé le blocus à Qabatia au cours des dernières 48 heures.

Le blocus de Qabatia

La condition physique de Mohamed al-Qeeq s’est déteriorée hier au 92ème jour de sa grève de la faim contre sa détention sans inculpations ni procès, son rythme cardiaque a beaucoup chuté. Les négociations avec les autorités israéliennes ont totalement cessé depuis dimanche. Israel refuse à sa femme Fayha Shalash et à ses deux enfants de le voir durant ce qui pourrait être ses dernières heures.

Mohammed al-Qeeq dans un état critique

Un rassemblement de solidarité avec le journaliste palestinien indépendant Mohammed al-Qeeq, détenu depuis plusieurs mois dans une prison israélienne sous le régime de détention administrative, et donc sans procès (voir notre précédent article), a eu lieu devant le siège de l’Union Européenne, rond-point Schumann, à Bruxelles. Mohammed al-Qeeq a 33 ans et est en grève de la faim depuis 88 jours. Diverses prises de parole on eu lieu, dont celle du Secours Rouge qui a bien entendu appelé à la libération de Mohammed al-Qeeq, mais aussi à celle d’Ahmad Sa’adat et de Georges Ibrahim Abdallah.

Le rassemblement place Schumann

Lors du premier conseil de la ville de Paris qui s’étalait du 15 au 17 février, deux ‘voeux’ ont été présentés, l’un proposé par le PS, l’autre par ‘Les Républicains’. Le Conseil de Paris a approuvé ces deux textes, « condamnant le boycott envers Israel ». Ces voeux critiquent les actions de blocage contre des représentations culturelles israéliennes dans la capitale française. La suite du communiqué, plus loufoque, explique que « Ces actes illégaux visent à instaurer un climat délétère qui ne favorise en rien la cause palestinienne », alors que la campagne BDS est une initiative palestinienne.

Mobilisation de BDS à Lyon

Des centaines de jeunes Palestiniens ont affronté à coups de pierre des soldats israéliens qui ont fait irruption tôt lundi dans le camp de réfugiés d’al-Amari. Une escouade de soldats israéliens est entrée tôt dans le camp situé à l’entrée de Ramallah. Ils semblaient vouloir arrêter un responsable du Fatah, qui a pu s’échapper. Une fois entrés dans les ruelles d’al-Amari, les soldats ont affronté des centaines de jeunes qui leur lançaient des pierres et des bouteilles. Les soldats ont tiré à balles réelles ainsi qu’à balles caoutchoutées. Le ministère de la Santé palestinien a fait état de 28 blessés par balle, dont un touché à la tête. Un soldat a été blessé par des jets de pierre.

Une porte-parole de l’armée israélienne a dit que « des dizaines d’émeutiers ont jeté des explosifs artisanaux et des pierres sur les soldats », mais les journalistes de l’Agence France-Presse n’ont vu aucun objet incendiaire lancé. « Les soldats ont appelé les émeutiers à cesser leurs attaques et utilisé les moyens de dispersion antiémeute. Alors que les violences ne faiblissaient pas, ils ont tiré sur les principaux instigateurs », a-t-elle ajouté. Les heurts ont duré près de trois heures avant de cesser quand les soldats sont sortis du camp aménagé en 1949 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres par la création d’Israël, et qui compte aujourd’hui environ 15 000 habitants. Avant l’aube, des soldats israéliens sont par ailleurs entrés dans un autre camp, celui de Qalandia, situé entre Ramallah et Jérusalem, et y ont arrêté Jamal Abou Lil, membre de la direction du Fatah.

Affrontements en Cisjordanie