Vendredi 1er avril, une cinquantaine de militant·es des collectifs Artisans de la paix et Bake Bidea ont mené une occupation d’un centre d’impôts en soutien aux prisonniers basques. Cette action fut organisée pour soutenir plus spécifiquement Jakes Esnal (un ancien militant d’ETA, voir nos articles) et Ion Parot (un ancien membre du commando Itinérant d’ETA). La police est intervenue en nombre, peu avant 20h, pour déloger les manifestants qui avaient l’intention de passer la nuit sur place.

Occupation d'un centre d'impôt en soutien aux prisonniers indépendantistes

Occupation d’un centre d’impôt en soutien aux prisonniers indépendantistes

Le 8 décembre 2020 un groupe de 7 personnes a été arrêté en France pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. La majorité de ces personnes a été relâchée sans plus de charge qu’une instruction en cours pour “association de malfaiteurs”. Libre Flo, est la dernière personne à être incarcérée et il est placé en isolement depuis son arrestation. À travers cette affaire l’Etat français essaye de faire passer l’engagement de Flot dans la lutte libertaire contre l’état islamique, pour un engagement comparable à celui des personnes qui rejoignent daesh en Syrie.

Le 27 février dernier, face au rejet de sa demande de mise en liberté, Libre Flot a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire dans l’attente d’un procès qui n’arrive pas ; pour dénoncer cette association reprochée qui n’est autre que pure fabulation puisqu’elle est supposée exister entre des personnes qui ne se connaissent même pas ; ainsi que pour dénoncer la répression de l’Etat français envers les personnes qui ont combattu l’état islamique. Le 24 mars dernier, Libre Flot a été hospitalisé, après avoir perdu beaucoup de poids, et voyant son état de santé se dégrader (voir notre article). Le 4 avril a été choisi comme date pour une journée internationale d’actions de solidarité.

 

Libre Flo, un ancien volontaire français des YPG en grève de la faim depuis le 27 février (lire notre article), a été hospitalisé ce vendredi 25 mars. Depuis le début de sa grève de la faim, celui-ci a perdu près de 10 kg et son état physique se détériore. Malgré les nombreuses demandes de mise en liberté déposées depuis le 27 février et les avis favorable de professionnels des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP), celui-ci est maintenu en détention provisoire et à l’isolement depuis plus d’un an.

La justice française a accordé jeudi une suspension de peine “pour motif médical” au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d’Arles début mars (voir notre article). Cette agression, facilitée par son statut DPS et sa détention hors de Corse, a soulevé une vague de protestation en Corse (voir nos articles ici et ici). Ses avocats avaient fait cette demande alors qu’Yvan Colonna est toujours hospitalisé à Marseille entre la vie et la mort. La loi prévoit qu’une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé. La décision a été rendue par le juge d’application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste. Les visites de ses proches à l’hôpital devraient être facilitées, un permis de visite n’étant désormais plus nécessaire. Condamné à la perpétuité pour l’exécution du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna est libérable en droit depuis 2021.

Yvan Colonna

Yvan Colonna

Julian Assange a vu lundi disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours. Les hauts magistrats britanniques ont estimé que son recours ne soulevait “aucun point de droit discutable”. Assange est poursuivi par la justice américaine pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison.

Le dossier va à présent revenir à la juridiction de première instance. En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur d’Assange (voir notre article), mais la Haute Cour avait annulé cette décision (voir notre article). Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres depuis près de trois ans, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Le stade de pelote basque de Berango était plein à craquer ce dimanche pour accueillir Ibai Aginaga, militant communiste et indépendantiste, revenu dans sa ville après une absence de 21 ans, dont 2 dans la clandestinité dans ETA et 19 autres passés dans différentes prisons d’Espagne. Au petit matin, Ibai a quitté la prison de Basauri et est arrivé peu après à Berango pour participer à l’Ongi Etorri (l’accueil populaire) que les voisins et les militants voulaient lui offrir, malgré l’interdiction du gouvernement espagnol et la dissociation de la direction de la gauche nationaliste officielle qui demande « instamment » que l’accueil des prisonniers se fasse de manière discrète et privée. Accepter cet accueil était pour Ibai une nouvelle manière de critiquer les choix de cette direction et de la ligne adoptée par la gauche nationaliste officielle depuis que l’ETA a déposé les armes.

Ibai est populaire dans la localité, tout comme sa mère, qui l’a soutenu pendant ces 20 ans de lutte carcérale, mais Berango est aussi une ville particulière, rebelle et combattive. Dès les premières heures du matin, les rues étaient remplies d’affiches et de banderoles saluant l’événement. Celui-ci s’est déroulé parfaitement. Des centaines de personnes se pressaient dans le lieu. Il y était interdit d’entrer avec des téléphones portables et la presse espagnole était tenue à l’écart. L’assistance a scandé « Presoak kalera, amnistía osoa » (prisonniers dans les rues, amnistie maintenant) ou « Jotake Irabazi arte » (Lutte jusqu’à la victoire). Un concert a précédé la montée sur scène d’Ibai qui a reçu dix minutes d’ovation. Des discours ont suivi et une nouvelle ovation a salué l’arrivée à la tribune de la mère d’Ibai fleurie par les enfants de la localité. D’autres prisonniers étaient présents, comme Josemari Sagarduy (« Gatza »), arrêté à l’âge de 22 ans et libéré à 53 ans, ou Iñaki Etxeberría « Mortadelo », qui a purgé 25 ans de prison.

Ibai a ensuite pris la parole. Très ému, il a souligné sa joie de retrouver plusieurs camarades de lutte. Il a rappelé la situation d’autres prisonniers indépendantistes comme Kepa Preciado, Dani Pastor, « Txikito » et tous les prisonniers antifascistes, y compris ceux du PCE (r) et des GRAPO (voir notre dossier). Il a appelés à continuer à se battre et a terminé son discours en disant : « Je suis entré en prison comme militant de l’ETA et je suis sorti comme militant communiste », ce qui a provoqué la dernière ovation prolongée de cet événement mémorable.

La justice militaire israélienne a condamné l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri à quatre mois de détention administrative. Elle estime qu’il « menace la sécurité de la région ». En octobre dernier, Israël avait déjà révoqué son statut de résident de Jérusalem. Né d’une mère française et d’un père palestinien, cet avocat âgé de 36 ans est accusé depuis des années, par l’État hébreu, d’être membre du FPLP. Salah Hamouri, fervent défenseur des droits des Palestiniens, avait déjà été emprisonné entre 2005 et 2011. Cette fois-ci, il écope de quatre mois de détention administrative, c’est-à-dire une condamnation sans inculpation, et sans véritable procès. Cette mesure Elle permet à la justice militaire israélienne d’incarcérer des suspects, pour une durée allant jusqu’à six mois renouvelables indéfiniment et souvent sans accusation.

Salah Hamouri

 

Une blocage est en cours sur le port d’Ajaccio où les marins du Syndicat des travailleurs corsesempêchent un bateau de la Corsica Ferries d’accoster. Le navire transporte des véhicules et des agents des forces de l’ordre envoyé en renfort pour réprimer les protestations à l’agression d’Yvan Colonna, mercredi à la prison d’Arles (voir notre article). Un nouveau préfet a été expédié en Corse quarante-huit heures avant son arrivée prévue, sous une escorte policière conséquente. Des manifestations ont eu lieu hier, pour dénoncer le fait qu’un « Détenu Particulièrement Surveillé » (DPS) comme Yvan Colonna, 61 ans, ai pu être laissé à la merci d’un jeune jihadiste, lui-même DPS, qui a déjà eu de nombreux épisodes violents dans sa détention. La détention d’Yvan Colonna loin de la Corse était dénoncée depuis longtemps.  L’Université de Corse située à Corte (Haute-Corse) était bloquée jeudi par des étudiants qui portaient des banderoles « Statu francese Assasinu » (l’Etat français assassin) et « Gloria Ate Yvan » (Gloire à toi Yvan). L’état de santé d’Yvan Colonna, en coma post-anoxique et actuellement soigné à l’hôpital nord de Marseille, est toujours stationnaire.

Incarcéré à la prison d’Arles pour l’exécution du préfet Erignac, Yvan Colonna est entre la vie et la mort ce mercredi 2 mars, après avoir été agressé par un détenu jihadiste. L’agression s’est déroulée ce mercredi 2 mars dans la prison d’Arles. L’agresseur est un jihadiste de 36 ans incarcéré pour association de malfaiteurs terroristes, qui avait déjà été détenu en Afghanistan. Le jihadiste a sauté attaqué Yvan Colonna dans le dos et, après l’avoir mis au sol, lui a écrasé la trachée pendant plus d’une minute avec son pied. Selon certaines sources, Yvan Colonna serait en état de mort cérébrale. Yvan Colonna, âgé de 61 ans, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour l’exécution du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio en Corse (voir notre article sur le procès).

Yvan Colonna

Yvan Colonna

Un ancien volontaire français des YPG incarcéré depuis plus d’un an (voir notre article) en attendant son procès, a entamé une grève de la faim ce dimanche 27 février à partir de 18 heures. Dans un communiqué rendu public sur la page Facebook du CCFR (Collectif de combattants francophone du Rojava), il dénonce le caractère politique de sa détention et sa mise en isolement :

Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.
Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.
Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.
Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.
Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.
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