Un total de 167 personnes ont été arrêtées ce mardi pour leurs prétendus liens avec le DHKP-C dans une série d’opérations menées dans 28 villes différentes dont Istanbul, Izmir et Ankara. Les autorités les justifient par
la revendication par l’organisation de l’action contre l’ambassade américaine le 1er février dernier. La plupart des personnes arrêtées aujourd’hui sont membres de la Confederation of Public Sector Trade Unions (KESK) dont le siège à Ankara a été perquisitionné. La police est intervenue dans dix villes de la province d’Izmir pour arrêter dix personnes tandis que seize autres ont été interpellées à Bursa, toutes à leur domicile. Une cinquantaine de personnes ont quant à elles été interpellées à Istanbul. De nombreux mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de diverses personnalités, dont un fonctionnaire de la KESK, des avocats, des médecins et des professeurs d’université. Les 167 personnes ont toutes été formellement accusées d’être ‘membres d’une organisation terroriste, le DHKP-C’. Les autorités ont par ailleurs déclaré la poursuite des opérations, sous-entendant clairement que le nombre d’arrestations allait encore augmenté dans les heures qui viennent.

Au terme de neuf jours de procès sans interruption, la cour martiale a prononcé son verdict dans le procès des 24 Sahraouis poursuivis après avoir été arrêtés lors d’une manifestation en 2010 à Gdaim Izik. Revendiquant une amélioration de leurs conditions de vie et le référendum sur l’indépendance promis par le gouvernement depuis 1991, tous étaient accusés ‘d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’état, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction’. Les peines prononcées à l’encontre des 24 accusés sont lourdes: huit condamnations à perpétuité, quatre condamnations à 30 ans de prison, sept condamnations à 25 ans et deux condamnations à 2 ans. La défense a d’ores et déjà dénoncé le manque de preuves, pointant notamment le fait que les armes présentées ne portent aucune trace d’empreintes des accusés et que la vidéo projetée et présentée comme preuve ne permet d’identifier aucun d’entre eux. Cette dernière dispose maintenant de trois jours pour faire appel.

La police a annoncé avoir arrêté vendredi deux guérilleros haut placés, dont une femme. Tous deux ont été capturés durant une opération de ratissage du Special Operation Group (SOG) et de la District Voluntary Force (DVF) dans une forêt du Chitrakonda, dans le district de Malkangiri (Odisha). Les autorités auraient identifié la femme comme étant Bhagya, alias Satyabati, membre du comité régional frontalier Andhra-Odisha du CPI(m) où elle serait active depuis plus de douze ans. Le second maoïste arrêté serait Undaliam Bangarya, également actif dans la région depuis de nombreuses années. Les deux guérilleros sont accusés d’avoir été impliqués dans la capture du percepteur du district de Malkangiri en 2011 ainsi que dans des attaques contre les forces de sécurité.

Le tribunal militaire permanent de Rabat a terminé mardi soir l’audition des 24 prisonniers politiques sahraouis dans le cadre du procès du « groupe Gdeim Izik », ouvert le 1er février. A l’issue de ces auditions, les avocats de la défense ont demandé une expertise médicale suite aux affirmations de prisonniers faisant état de traitements « inhumains » subis lors de leur détention.

Le procès reprendra mercredi avec l’audition des témoins des évènements qui se sont déroulés à l’automne 2010, à Gdeim Izik, proche d’El-Aaiun occupé, au Sahara occidental où environ 40.000 Sahraouis avaient dressé quelque 8.000 tentes et élu domicile pour défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux avant d’en être délogés par les forces marocaines, le 8 novembre 2010. En détention depuis plus de 27 mois, les 24 prisonniers saharaouis sont notamment accusés d’ »atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction ». Ils risquent la réclusion à perpétuité.

Mardi, un groupe de Mapuches s’était réuni devant le tribunal de Collipuli, dans le sud du Chili pour soutenir Fernando Millacheo qui devait y comparaitre dans la journée. Millacheo est détenu dans l’attente d’un éventuel procès, poursuivi par les autorités chiliennes pour vol, tentative de meurtre et incendie volontaire. Depuis sept semaines, tout comme les autres prisonniers Mapuches dans le reste du pays, il mène un grève de la faim pour dénoncer les spoliations dont est victime le peuple mapuche. En effet, depuis plusieurs mois, la militarisation de l’Araucania, territoire mapuche, s’intensifie. Hier, le rassemblement a tourné à l’affrontement entre les indigènes et les forces de l’ordre, celles-ci arrêtant vingt manifestants pour avoir lancé des pierres à l’extérieur du bâtiment.

Les autorités allemandes ont inculpé ce mardi un homme de 46 ans pour ‘appartenance à une organisation terroriste étrangère’. Abdullah S. est accusé d’avoir récolté des fonds à travers toute l’Europe pour le PKK. Le procureur général allemand affirme qu’il aurait travaillé, sous le pseudonyme de ‘Hamza’ entre juin 2003 et juin 2004 en Allemagne à ‘rassembler de l’argent pour le PKK en récoltant des donations et des contributions, en dirigeant des activités commerciales et en vendant du matériel de propagande’. Il aurait également battu le rappel pour soutenir des manifestations du PKK. Abdullah S. avait été arrêté le 27 avril 2012 et maintenu en détention depuis lors.

Vendredi, la police a arrêté le militant Dandapani Mohanty chez lui, à Berhampur (Odisha) affirmant que six mandats d’arrêts avaient été délivrés contre lui. Il a été violemment embarqué sans même pouvoir avertir sa femme, qui se trouvait dans la maison. En 2011, Mohanty avait été désigné par le gouvernement de l’Odisha pour négocier avec les maoïstes au moment où ceux-ci détenaient le percepteur du district de Malkangiri. C’est également lui qui avait été chargé des pourparlers avec la guérilla alors qu’elle détenait deux touristes italiens dans le district de Kandhamal l’an dernier. Ce dimanche, les autorités ont annoncé qu’elles l’avaient inculpé de sédition et de manoeuvres à l’encontre de l’état, ainsi que pour de prétendus liens avec les maoïstes. Enfin, Mohanty a également été inculpé en vertu de la loi antiterroriste UAPV – Unlawful Activities (Prevention) Act.

Dandapani Mohanty