Nikos Maziotis et Pola Roupa entrent dans leur quatrième semaine de grève de la faim (voir notre précédent article). Leurs revendications sont : Retraits des articles de lois concernant l’isolement et la détention dans les locaux de la police ; sortie immédiate de Nikos Maziotis de l’isolement dans lequel il est détenu depuis juillet dernier ; adaptation des conditions (locaux et durée d’au moins trois heures) de visite des enfants par leur parents (c’est le cas pour Pola et Nikos qui reçoivent la visite de leur fils, Lambros) ; possibilité de rencontre entre Pola et Nikos. Les autorités n’ont donné aucun signe jusqu’à présent et les camarades refusent leur transfert à l’hôpital tant qu’ils n’auront pas l’autorisation de voir leur fils.

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Le régime carcéral du prisonnier républicain Gabriel Mackle s’est considérablement aggravé. L’État britannique, non content de l’internement de Gabriel (officiellement soupçonné d’appartenir à l’IRA-Continuité, la CIRA), l’a transféré dans le sinistre camp de Maghaberry où il s’est vu refuser tout accès au courrier, aux lettres et aux cartes de sa famille et de ses amis. La compagne de Gabriel, Joanna, lui a rendu visite hier matin 26 novembre, accompagné de deux amies. La visite a immédiatement été supprimée au premier prétexte futile (une tasse de café apportée à la table) avec une telle soudaineté, brutalité et promptitude d’exécution que cela trahissait l’intention préméditée, d’autant que le responsable du contact avec les familles a refusé de prendre acte de la plainte des visiteuse et a supprimé les permis de visite.

Gabriel Mackle

Gabriel Mackle

Le 23 novembre, Mahmoud Salehi, militant syndical iranien qui avait déjà purgé plusieurs années de prison dans le passé, a pu quitter la prison centrale de la ville de Saghez où il purgeait une nouvelle peine d’emprisonnement d’un an pour ses activités (voir nos articles ici et ici). Mahmoud Salehi souffre d’important problèmes de santé qui se sont encore aggravés lors de cette dernière détention. Suite à une campagne internationale et à la pression des autorités médicales, le pouvoir judiciaire a changé la peine de prison en une amende de 3 millions de tomans. Mahmoud Salehi a été libéré après le paiement de l’amende.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi

Ce vendredi 24 novembre Nadia Lioce, militante des BR-PCC (Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant), emprisonnée depuis mars 2003 à l’isolement total (régime carcéral 41bis) depuis 2005, comparaissait pour une action de protestation contre de nouvelles restrictions. Ces restrictions concernent notamment le nombre des livres dont elle peut disposer en cellule. Ce nombre a été réduit à trois qu’elle ne peut acheter que via l’administration pénitentiaire, avec la censures et les atermoiements buraucratiques que cela comporte. Cette audience a été l’occasion de mobilisations solidaires en Italie et ailleurs, à commencer par des rassemblement devant le palais de justice et la prison de l’Aquila parce qu’en raison de son régime d’isolement, Nadia comparait via une vidéoconférence, mais aussi devant le palais de justice de Turin à l’initiative de la section locale du Secours rouge international.


Devant la prison de L’Aquila

Devant la prison de L'Aquila

Plusieurs groupes de la société civile, des organes d’étudiants adivasis et certains partis politiques de l’opposition ont introduit une demande afin que G.N. Saibaba reçoive immédiatement, entre autre, des couvertures et des aménagements médicaux dans sa celle à la Nagpur Central Prison. Vendredi, ils ont organisé une table ronde sur la question du professeur à la Osmania University d’Hyderabad (Telengana). Cette réunion a été organisée suite à la lettre que le prisonnier a fait parvenir à sa femme il y a quelques semaines. Handicapé à 90%, il disait qu’il ne recevait pas de couverture, ni ses médicaments de manière régulière, ce qui entraine une détérioration de son état de santé. « Bien que son avocat lui rende visite toutes les semaines avec des médicaments, il ne les reçoit que 7 à 10 jours plus tard » affirme l’écrivain militant Varavara Rao. « Si ce n’est son droit à la mobilité, un prisonnier bénéficie de tous les autres droits. Mais ce n’est pas le cas dans cette affaire. Dès lors, Saibaba désire être transféré vers la Cherlapally Central Jail à Hyderabad ». Saibaba est détenu à la Nagpur Central Jail depuis sa condamnation à la perpétuité il y a huit mois pour de prétendus liens avec la guérilla ». Suite à cette demande de G.N. Saibaba et à la réunion de ce vendredi, une pétition a été déposée devant les autorités.

Inde: G.N. Saibaba demande son transfert

L’ancien procureur du district de Philadelphie, Seth Williams a été condamné à cinq ans de prison après avoir plaidé coupable pour une trentaine d’affaires de corruption (voir notre précédent article). Williams a reconnu notamment avoir reçu environ 175.000 $ en espèces, en cadeaux et en voyages. Il a par ailleurs été condamné à une amende de 62.000 $ par le comité d’éthique de Philadelphie. Sa licence de droit lui a été retirée la semaine dernière. C’est Seth Williams qui a fait condamné en catimini Mumia à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle lors de sa sortie du couloir de la mort en 2011. L’administration du procureur fait toujours obstacle à la production des documents en sa possession prouvant la présence du même magistrat lors des procédures de recours de Mumia ayant abouti à sa condamnation à mort, ce qui est désormais interdit par la Cour Suprême des Etats-Unis sous peine de nullité de la sentence.

Seth Williams

Seth Williams

Nikos Maziotis et Pola Roupa, militants emprisonnés de l’organisation Lutte Révolutionnaire, ont commencé ce samedi 11 novembre une grève de la faim avec les revendications suivantes: Retraits des articles de lois concernant l’isolement et la détention dans les locaux de la police; sortie immédiate de Nikos Maziotis de l’isolement dans lequel il est détenu depuis juillet dernier; adaptation des conditions (locaux et durée d’au moins trois heures) de visite des enfants par leur parents (c’est le cas pour Pola et Nikos qui reçoivent la visite de leur fils, Lambros); possibilité de rencontre entre Pola et Nikos.

Ils ont produit à l’occasion de cette entrée en grève de la faim une importante analyse politique de la situation en Grèce: voir ici le texte (en anglais)

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Une permission de sortie de 48h a été accordée à Dimitris Koukontinas, combattant de l’organisation révolutionnaire 17 Novembre (17-N) emprisonné depuis le 5 septembre 2002 pour plus de 200 actions et 23 exécutions attribuées au 17-N depuis 1975. Il avait été condamné à 11 fois la perpétuité plus 25 ans pour 11 actions (exécutions, attaques à la bombe et braquages). Dimitris s’était rendu en 2002 en prenant la responsabilité politique de la totalité des actions du 17-N, alors que de nombreux membres de l’organisation avaient déjà été arrêtés, cette vague d’arrestation avait fait suite à la capture de Savvas Xiros, grièvement blessé dans l’explosion prématurée de l’engin qu’il transportait.

L’Organisation 17 Novembre était une organisation marxiste et guévariste, c’est à priori l’organisation de guérilla urbaine qui a tenu le plus longtemps sans subir de répression, c’est à dire 27 ans. Dimitris est donc sorti de la prison en souriant ce jeudi matin, après 15 années de détention, il devra pointer au commissariat. La plupart des partis politiques grecs se sont indignés contre cette permission, ainsi que l’ambassadeur des Etats-Unis. Parmi les 22 autres cibles de l’organisation: Richard Welch en 1975 (chef de poste de la CIA à Athènes), de nombreux officiers, dignitaires et bourreaux de la dictature des colonels, plusieurs officiers militaires américains et britanniques et politiciens capitalistes et industriels.

Dimitris Koufontinas à la sortie de la prison.

Dimitris Koufontinas à la sortie de la prison.

Le mercredi 1er novembre, Konstantinos « Dinos » Yigtzoglou a été emmené à la chambre judiciaire, où un procureur et un juge spécial pour des questions de terrorisme ont ordonné sa mise en détention. Konstantinos, qui avait été arrêté le 28 octobre, doit faire face à des accusations liées à l’attaque avec une lettre piégée contre l’ancien Premier ministre grec Lucas Papademos le 25 mai 2017, pour des colis explosifs trouvés dans le centre de distribution de la poste, et suivant l’article 187A de participation à une organisation criminelle, à savoir la Conspiration des Cellules de Feu, le groupe qui a réclamé l’envoi de l’un des colis explosifs. Il a été emprisonné dans les prisons de Larissa. Vendredi 3, une audience était prévue pour les armes qui ont été trouvées dans l’appartement dans lequel il a été arrêté le samedi 28 octobre.

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l’ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Les enquêteurs de la police travaillant là ou l'ancien premier ministre Papademos a été sérieusement blessé par une bombe

Quatre prisonniers palestiniens sont en grève de la faim dans les prisons israéliennes; trois réclament leur libération de la détention administrative, l’incarcération sans inculpation ni procès et le dernier proteste contre ses conditions de détention. Bilal Diab, de Kafr Ra’i près de Jénine, est en grève de la faim depuis 21 jours. Il a été transféré le mercredi 1er novembre de la prison d’Ashkelon à la prison d’Ohli Kedar, le deuxième transfert depuis qu’il a commencé sa grève de la faim. Les transferts pénitentiaires sont physiquement épuisants et pénibles, particulièrement pour les grévistes de la faim. Diab, 32 ans, a déjà mené une grève de la faim de 78 jours avec Thaer Halahleh en 2012. Arrêté de nouveau le 14 juillet 2017, son appel contre son incarcération sans inculpation ni procès a été refusé le 17 octobre, l’incitant à entamer sa grève de la faim.

Il a rejoint Hassan Shokeh, 29 ans, de Bethléem, lors de son 24e jour de grève de la faim contre son propre emprisonnement sans inculpation ni jugement. Shokeh a été de nouveau arrêté par les forces d’occupation fin septembre, moins d’un mois après avoir été libéré de la prison israélienne le 31 août et condamné à une peine d’emprisonnement sans inculpation ni jugement. Toujours en grève de la faim, Hamza Bouzia, de Salfit, est détenu sans inculpation ni jugement en détention administrative. Il refuse la nourriture depuis 18jours pour exiger sa libération de prison. Musab Sa’id, un journaliste emprisonné de Ramallah, en grève de la faim depuis 10 jours, pour protester contre ses conditions de détention et le refus de son transfert.

Les quatre grévistes de la faim

Les quatre grévistes de la faim