Depuis la prison d’Evin à Téhéran, quatre prisonnières politiques dénoncent l’agression militaire des États-Unis et d’Israël contre l’Iran à travers la publication d’une déclaration.

[…] Nous condamnons l’attaque contre l’Iran, le massacre de civils et la destruction des infrastructures du pays par le « régime sioniste » et ses soutiens américains, tout comme nous condamnons les autres crimes commis dans le monde et au Moyen-Orient.

De même, tout individu, groupe ou courant politique qui soutient Israël ou s’appuie sur sa puissance destructrice – quels que soient ses rêves ou sa vision – est condamné sans équivoque. Un tel soutien est une marque de honte et de corruption morale.

La libération du peuple iranien de la dictature qui règne sur notre pays ne se fera que par la lutte de masse et la puissance des forces sociales, et non par l’attachement ou l’espoir d’une intervention étrangère. […]

Varisheh Moradi, Sakineh Parvaneh, Reyhaneh Ansari, Golrokh Iraee

Varisheh Moradi est condamnée à mort, elle est membre de la Communauté des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR) et a également combattu Daech en Syrie. Sakineh Parvaneh est aussi kurde et a été condamnée à sept ans et demi de prison et également arrêtée lors des manifestations de Mahsa Amini. Reyhaneh Ansari est une militante syndicale condamnée à quatre ans de prison. Golrokh Iraee est une écrivaine et militante arrêtée lors des manifestations après la mort de Mahsa Amini.

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Le 18 juin 2025, 15e jour du procès de Daniela Klette, le tribunal régional de Verden a donné une suite favorable à une requête des avocats de Daniela datant du 3 juin, visant à l’obligation qui lui était faite de porter lors des déplacements un gilet pare-balles. Depuis l’ouverture du procès, le 25 mars, Daniela est tenue de porter un gilet pare-balles pesant 12 kilos sur ordre de la maison d’arrêt de Vechta pendant des heures lors des transports aller-retour entre la prison. Daniela est âgée de 66 ans et de corpulence mince, ce port lui était d’autant plus douloureux qu’immobilisée, poignets menottés et les jambes entravées, elle ne pouvait faire aucun mouvement pouvant réduire la tension causée par le gilet. Toutes les parties au procès ont enfilé pendant un bref instant le gilet en question. Toutes l’ont trouvé lourd et pénible. Seul le procureur l’a trouvé léger…

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Depuis le début de la grève de la faim, Maja a perdu environ sept kilos. Elle se sent très faible et épuisée et sa capacité de concentration diminue. Ces symptômes physiques sont attendus et habituels après presque deux semaines de grève de la faim. Le dimanche 15 juin, pour la première fois depuis son incarcération à Budapest il y a un an, Maja a pu faire une heure de promenade avec quatre autres détenus, le lendemain, aussi. Les visites devraient être autorisées le week-end, on a parlé d’un téléviseur. De plus, l’établissement pénitentiaire a demandé à Maja des suggestions pour un programme de réinsertion.

Ainsi, avec sa grève de la faim, Maja a pu gagner des premières améliorations. Cependant, il n’y a pas eu de communication de l’établissement avec Maja ou son avocat, ni de garanties écrites sur la durée de ces améliorations. La requête liée à de grève de la faim de Maja est encore loin d’être satisfaite. Elle a clairement indiqué exiger son renvoi en Allemagne. Il n’est pas encore clair si les audiences de son procès auront lieu comme prévu les 18 et 20 juin et si Maja y sera de nouveau amenée. Lors de l’audience du 12 juin 2025, le procureur et le juge avaient nié le fait que Maja soit en grève de la faim et avaient essayé de faire en sorte que l’audience ait lieu comme prévu, jusqu’à ce qu’ils doivent l’interrompre après quatre heures, à cause de l’épuisement de Maja. Les journées d’action internationales pour Maja commencent ce vendredi 20 juin (voir notre article).

Samedi le 14 Juin, plus de 6 000 personnes se sont rassemblées à Iéna pour manifester leur solidarité avec les antifascistes emprisonnés et persécutés. L’attention était principalement portée sur l’antifasciste Maja, en grève de la faim à l’isolement depuis le 5 juin en Hongrie . Elle fait partie des militants antifascistes arrêtés dans l’affaire des « antifas de Budapest » (voir notre article). Lina E., une autre militante de l’affaire des antifas de Budapest, a également adressé des salutations de son emprisonnement de solidarité à l’égard de Maja. Maja se retrouve dans une situation bien plus difficile que ses camarades emprisonnés en Allemagne, puisqu’elle est emprisonnée en Hongrie où les conditions sont bien pires. Le père de Maja était présent à la manifestation et a prononcé un discours sur les conditions de vie de Maja en prison, malgré la chaleur intense. Les manifestants ont également demandé la libération des prisonniers antifascistes et socialistes en Turquie (voir notre article).

Esila Ayik, étudiante en photographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand (KASK), avait décidé de se rendre en Turquie pour 3 semaines afin d’y voir sa famille et participer aux manifestations contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan. Des milliers d’étudiants et citoyens turcs sont descendus dans les rues d’Istanbul et d’autres villes, la répression ne s’est pas fait attendre et des centaines d’étudiants ont été arrêtés dans la foulée, dont Esila Ayik ( voir article ici ). Lors de la manifestation anti-gouvernementale à Istanbul, elle avait brandi une pancarte où il était mentionné « Dictateur Erdogan ». Elle est détenue sans perspectives de procès à ce stade et pour l’unique accusation « d’offense au chef de l’État ». Incarcérée dans des conditions difficiles, elle ne bénéficie d’aucun soin alors qu’elle souffre d’une affection cardiaque et de problèmes rénaux. Esila Ayik est citoyenne turque et ne possède pas la nationalité belge. Le corps professoral de la KASK appelle néanmoins l’ambassade belge au dialogue avec les autorités turques en vue d’obtenir sa libération.

 

Environ 70 personnes solidaires avec Daniela Klette et venus de différentes régions d’Allemagne se sont rassemblées au cours de la journée du 31 mars devant le tribunal de l’OLG (Haute Cours Régionale de Justice) à Celle. De nombreux discours ont été prononcés, des slogans ont été criés, un stand d’information avait été installé. Les contrôles d’admission, y compris pour la presse, étaient rigides, les chaussures ont dû être enlevées pour être contrôlées, seuls les stylos et les blocs-notes ont pu être emportés. Le public n’a pas été admis au sein du tribunal bien que ce dernier connaît l’intérêt du public pour cette affaire. Selon la défense, l’acte d’accusation ne se réfère pas uniquement aux vols dont est suspectée Daniela (voir article ici) mais à plusieurs reprises font référence au prétendu passé de la RAF de l’accusée (notre dossier ici), « il y a donc une condamnation préliminaire publique claire », explique Ulrich Klinggräff, un de ses avocats.

Dans l’après-midi, Lukas Theune, son autre avocat, a mis en évidence un autre problème de l’accusation : les données numériques font 18 téraoctets, elles ont été copiées sur un disque dur juridique, mais n’ont pu être récupérées à la LKA (organisme d’application de la loi) de Basse-Saxe que la veille du procès. Pour la défense, il n’est pas humainement possible d’en prendre connaissance dans un laps de temps, aussi court. Lors du départ de Daniela Klette vers la prison, une quinzaine de personnes ont maintenu une banderole et scandé des slogans de soutien afin de rendre son retour en incarcération moins douloureux.

Daniela Klette fait face à la justice, ce mardi 25 mars, à Celle, dans le centre de l’Allemagne, non pas pour son appartenance au groupe RAF (Fraction armée rouge) mais pour sa participation à des vols à main armée pour financer sa clandestinité. Daniela Klette avait été interpellée il y a un an, à la suite d’un indice décelé par l’IA (Intelligence artificielle) sur le réseau social Facebook (notre article ici). Depuis un quart de siècle, elle vivait au centre de Berlin, dans le quartier alternatif de Kreuzberg. Appréciée de ses voisins, celle que ses amis connaissaient sous le nom de Claudia avait une « vie cachée », disparaissant régulièrement pendant plusieurs semaines, officiellement, à cause de son travail en Bavière. Mais cette version est contestée par les enquêteurs. Ces derniers sont convaincus que Daniela Klette a participé, avec deux complices, eux aussi en clandestinité depuis plus de 30 ans, à 13 vols à main armée entre 1999 et 2016, visant des fourgons et des supermarchés. Ils la soupçonnent d’avoir également pris parti à une tentative de meurtre. Lors de perquisitions, les enquêteurs ont trouvé 230 000 euros en liquide, un kilo d’or, une quantité d’armes, de perruques ainsi que plusieurs déguisements. Daniela Klette compte s’exprimer ce mardi 25 mars lors de cette ouverture de procès.

En avril 2024, Lyubov Lysunova, alors âgée de 17 ans, et Alexandr Snezhkov, âgé de 20 ans, ont été condamné.es à des peines de prison pour des tags disant « Mort au régime » et pour avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram. Lysunova a été condamnée à trois ans et demi de prison et Snezhkov à six ans (sa peine a été réduite de deux mois par la suite). Le 14 février, Lyubov Lysunova, a été sortie du centre de détention provisoire n°1 de Tchita, dans l’Extrême-Orient russe. Le transfert, qui a duré trois semaines, l’a faite passer par Irkoutsk et Mariinsk, dans la région de Kemerovo, en Sibérie. Le 2 mars, Lyubov a informé ses parents qu’elle était arrivée à la colonie pénitentiaire pour mineurs de Tomsk. La TVK-2 est actuellement la seule colonie pénitentiaire pour filles mineures. Selon la loi, les prisonnières peuvent y être détenus jusqu’à l’âge de 19 ans. Lyubov est actuellement en quarantaine.

Pour lui écrire (en russe obligatoirement): Lyubov Vitaliyevna Lysunova (née en 2006) [Лизунова Любовь Витальевна, 2006 г.р.]
Koltsevoi pr.-d 20, TVK-2 [Кольцевой пр.-д, 20, ТВК-2]
634027 Tomsk г. [Томск] (Russie]

31 octobre 2024, l’anarchiste Marianna M a été gravement blessée lors de l’explosion d’un appartement à Ampelokipi, Athènes ( voir notre article ici ). Pendant les deux semaines où Marianna M. est restée hospitalisée, elle a été surveillée aux soins intensifs par la police antiterroriste 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la privant de toute intimité et de son droit d’être traitée en patiente alors qu’elle n’était pas encore en état d’arrestation.

Alors qu’elle était inconsciente donc non consentante, la police a ordonné la prise d’empreintes digitales et d’un échantillon de sang pour des tests ADN. Le 15 novembre, encore blessée, son hospitalisation a été interrompue et elle a été emmenée à la prison de Korydallos. Marianna y a été transférée sans soin hospitalier et sans aucun traitement médical. Dès les premiers jours, elle n’a pas reçu les fournitures nécessaires à ses soins et a été incarcérée dans une cellule insalubre.

Aujourd’hui, après trois mois, les tests de diagnostic requis par les médecins de l’hôpital n’ont pas été réalisés. Les blessures à la tête de l’anarchiste nécessitent un scanner refusé par le médecin de la prison. Marianna souffre de vertiges, de lésions du système nerveux et de problèmes neurologiques qui provoquent un dysfonctionnement de son œil. Des soins et une aide quotidienne sont fournis par Dimitra Z. incarcérée pour la même affaire et détenue dans la même cellule.