Une salariée et syndiquée CGT de l’entreprise Magellium Artal est menacée de licenciement par une direction qui lui reproche une « insuffisance professionnelle » sur base d’un dossier sans fondement. « Ce que la direction vise réellement, c’est une salariée engagée, qui a osé parler, résister, s’organiser » dénonce le communiqué de la CGT Magellium-Artal. Pour justifier sa menace de licenciement, la direction s’appuie sur des témoignages que la travailleuse avait donnés en tant que victime lors d’une enquête interne menée suite à l’alerte donnée par les salariés sur des conditions de travail extrêmement dégradées : surcharge chronique de travail, altercations répétées avec le responsable d’unité, humiliations, encadrement défaillant, etc.

Six mois auparavant, la direction avait aussi tenté, en vain, de licencier un membre de cette même unité qui avait lancé l’alerte avec elle et 14 autres salariés. Ainsi, la CGT dénonce une répression qui vise « à faire un exemple, à briser un syndicat combatif, et à dissuader toute dynamique collective ». Face à cette situation, une soixantaine de travailleurs se sont réunis en assemblée générale solidaire avant l’entretien disciplinaire. Cette répression antisyndicale se comprend à la lumière du rachat de l’entreprise par le fonds d’investissement Eiréné de Weinberg Capital Partners, lié à l’industrie de défense. Un rassemblement solidaire aura lieu mercredi 30 avril à 12h30 devant le site de Magellium Artal à Ramonville Saint-Agne (1 rue Ariane).

Arrestations arbitraires, intimidations, menaces de radiation et poursuites judiciaires infondées ponctuent le quotidien des syndicalistes de l’enseignement en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Ghislain Dugarry Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, a été interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril, à son domicile. Une arrestation musclée, la fille du syndicaliste évoque une porte d’entrée défoncée et une maison saccagée. Au moins trois instituteurs avaient également été arrêtés, Ghislain Dugarry Assy a été présenté devant un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’Etat », a été transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et il a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril.

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Anthony, cheminot et militant SUD-Rail à Paris Nord, a été convoqué pour un entretien disciplinaire, le 10 avril pour avoir été « inapproprié et irrespectueux » lors d’un appel téléphonique à sa direction. Anthony et ses collègues et camarades de SUD-Rail Paris Nord accompagnent depuis plusieurs mois une intérimaire victime de harcèlement sexuel au travail. Après que l’agente a signalé les faits, sa hiérarchie a menti en assurant avoir pris en charge le problème alors qu’elle n’avait en réalité lancé aucune démarche.

L’agente et ses collègues se sont battus et c’est lors d’un rassemblements, le 26 février à la gare de Montsoult, alors que la direction a refusé une nouvelle fois de rencontrer les cheminots, qu’Anthony l’a appelée devant ses collègues. C’est cet appel qui est à la base de la procédure. La SNCF a déjà sanctionné les agents qui dénoncent les violences faites aux femmes au sein de l’entreprise. Le 10 avril, les cheminots et cheminotes de la ligne H étaient en grève pour accompagner Anthony à son entretien disciplinaire et un rassemblement a eu lieu à la Gare du Nord.

Lundi 31 mars, grève générale en Belgique contre les mesures antisociales du gouvernement Arizona. Des tensions entre la police et les membres de la Centrale Nationale des Employés ( CNE ) de la Confédération Syndicale Chrétienne ( CSC ) ont éclaté devant le magasin de vêtements « New Yorker », situé dans une rue commerçante à Bruxelles-Ville. Sans aucune décision de justice, alors que tout se déroulait paisiblement, la police de Bruxelles a tenté de forcer deux piquets de grève alors que les syndicalistes tentaient par des négociations avec le personnel de le convaincre de rejoindre le mouvement de contestation. Des militants syndicalistes ont été bousculés et pris à la gorge par des policiers. Les représentants du syndicat comptent interpeller les autorités communales.

La répression s’intensifie une nouvelle fois à l’université de Lille, 2 syndicalistes de la FSE (Fédération Syndicale Étudiante) dont le secrétaire général, sont ciblés par des menaces et des intimidations. Une situation inacceptable qui s’inscrit dans une logique d’entrave à l’action syndicale. Depuis plusieurs mois, la FSE fait face à des obstacles administratifs injustifiés, leurs affiches sont arrachées par la sécurité, leurs actions sont surveillées et réprimées. Un nouveau cap a été franchi avec la mise en place de pratiques de fichage des militants à la faculté de Lille. Un dispositif qui marque une escalade répressive, et s’ajoute à la longue liste de violences et d’intimidations déjà subies : envoie de la police pour gazer les étudiants mobilisés, répression physique et administrative, fouille de sac à l’entrée. L’organisation est active contre les coupes budgétaires. Un militant autonome a également été ciblé par ce fichage. Face à ces tentatives d’intimidation, iels continueront à se mobiliser contre les coupes budgétaires, la sélection universitaire, la précarité étudiante et les partenariats de leur université avec Thales, Safran et les universités israéliennes. Les étudiant.e.s de la FSE restent déterminés à lutter pour une université libre, publique, ouverte à toutes et tous, peu importe la répression.

Les salariés de Neuhauser ont appris ce 25 mars que le groupe InVivo a été condamné pour avoir mis à pied Christian Porta, délégué syndical CGT chez Neuhauser, propriété d’InVivo. La direction reprochait à Christian d’avoir publié des tweets et des vidéos dénonçant les conditions de travail dans l’entreprise. Elle doit désormais lui payer ses jours de mise à pied.

Les faits reprochés à Christian remontent à 2021, lorsque le groupe InVivo rachète le groupe Soufflet et l’entreprise de boulangerie et viennoiserie Neuhauser. L’offensive antisyndicale a commencé dès le moment où InVivo a gradué les sanctions après le rachat, l’une des premières ayant été de le sanctionner pour des vidéos et des tweets faits par le syndicat. Dans ces tweets, le syndicat dénonçait les pratiques patronales dans l’entreprise et dénonçait les posts Twitter du DRH du groupe qui s’attaquait au SMIC. Les vidéos dénonçaient la répression et les conditions de travail dans l’entreprise. Le DRH reprochait que les vidéos étaient tournées dans l’usine, mais surtout le fait qu’avec Jul en fond sonore, il y avait des gestes « de mitraillettes en l’air » (en fait le mot « Jul » fait avec les mains – photo), que c’était « antisémite », un « appel à la haine », etc.

En 2020 que plusieurs aides à domicile, salariées de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), ont mené une grève de plusieurs mois pour de meilleurs salaires et indemnités. Une section syndicale CGT a alors été créée. Précarisées et féminisées, les travailleuses de l’ADMR sont pourtant essentielles, surtout dans un département rural comme le Loir-et-Cher où la destruction des services publics de santé de proximité fragilise une population vieillissante. Les aides à domicile de la CGT ADMR 41 ont mené plusieurs autres luttes syndicales, qui ont conduit à une condamnation de l’ADMR avec versement de dommages et intérêts aux salariées lesées.

C’est dans ce contexte que la répression s’abat sur l’une de ses porte-paroles, Ana Fernandez, déléguée CGT à l’ADMR 41. A la fin de l’hiver, des syndicalistes de la section ont été auditionnéEs dans le cadre d’une enquête interne. Les syndicalistes CGT, en particulier Ana, sont accuséEs par des salariées, en réalité des syndicalistes de la CFTC, de harcèlement. La CFTC est un syndicat jaune essentiellement composée de membres de la direction de l’association et majoritaire au CSE, CVSE qui a demandé le licenciement d’Ana le 13 mars dernier.

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Lundi 17 mars au soir, sur son exploitation près d’Ajaccio, Pierre Alessandri, syndicaliste agricole engagé, figure incontournable du monde paysan corse, a été abattu. Victime de plusieurs tirs dans le dos, il est mort dans la nuit à l’hôpital d’Ajaccio. Membre depuis plus de 20 ans du syndicat « Via Campagnola », Il en avait été le secrétaire général pour la Corse-du-Sud. En avril 2019, sa distillerie avait été détruite par un incendie criminel en réaction à ces positions syndicales. Passé par le Rinnovu (Renouveau de la Corse), il était de tous les combats du mouvement nationaliste. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes et trouver les auteurs du meurtre du syndicaliste.

Pour museler la colère qui s’organise face aux coupes budgétaires, la suppression de 500 postes, l’exécutif PS (Parti Socialiste ) du Conseil départemental de Haute-Garonne a coupé la possibilité pour les syndicats d’envoyer des mails au personnel. Une censure inédite et annoncée par la direction comme étant une mesure de « protection de la santé et la sécurité des agents de la multiplication de messages anxiogènes transmis à l’ensemble des agents de la collectivité par les organisations syndicales » cela après le suicide d’une agente ayant subi une suppression de poste. Les syndicats dénoncent cette mesure qui fait suite à la publication par la CFDT ( Confédération française démocratique du travail ) d’un message dénonçant un dialogue social inexistant et une critique de la direction. Depuis novembre 2024, suite à une grève d’environ 3000 travailleurs, trois grévistes, parmi lesquels des représentants syndicaux, ont été sanctionnés. Les syndicats Solidaires et Force Ouvrière ont connu une première mesure de censure en se voyant retirer l’accès à leur messagerie, vient ensuite la censure de l’ensemble des organisations syndicales, ces dernières sont privées de contact par mail avec le personnel.

 

Les enseignants de la région de Niena, au Mali ont entamé une grève illimitée ce lundi 3 mars. En cause, l’arrestation controversée de plusieurs d’entre eux. Les syndicats de l’éducation dénoncent des arrestations “injustes, illégales et inhumaines” d’enseignants par la gendarmerie. Ces arrestations auraient été ordonnées par le promoteur d’une école privée. En signe de protestation, les enseignants ont cessé le travail dans toutes les écoles de la région de Niena. La grève est illimitée, tant que les enseignants n’auront pas obtenu satisfaction. La situation met en lumière les tensions entre les enseignants du public et les établissements d’éducation privés.

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