En mai, Chiquita Panama avait déjà annoncé le licenciement de tous ses travailleurs journaliers pour “abandon injustifié du travail” (voir notre article) et la cessation de son activité dans son centre de production de Changuinola, dans la province caribéenne de Bocas del Toro, à la frontière avec le Costa Rica. Un tribunal panaméen avait déclaré “illégale” la grève des travailleurs en question. La société a informé le gouvernement qu’elle licencierait le reste de ses employés cette semaine. Les travailleurs de Chiquita participent à un vaste mouvement social contestant la réforme des retraites adoptée par le Congrès. Ils demandent le rétablissement d’un règlement antérieur qui leur assurait de meilleures pensions et de meilleurs services de santé.
Après avoir négocié avec les syndicats, le gouvernement de droite de José Raúl Mulino a accepté d’élaborer un projet de loi pour rétablir les avantages sociaux des employés des plantations de bananes. Il conditionne toutefois son examen au Parlement à la réouverture des routes, ce que les syndicats refusent tant que le texte n’est pas approuvé. Au-delà des travailleurs du secteur de la banane, le gouvernement est confronté à une grève des travailleurs de la construction et des arrêts de travail des enseignants des écoles publiques. Parmi les motifs des manifestations figure un accord avec Washington permettant le déploiement de troupes américaines dans le pays pour contribuer à la protection du canal du Panama.