L’industrie du jeu vidéo est secouée par le bras de fer entre la direction de la société Rockstar Games et les travailleurs créateurs de GTA. En octobre dernier, Rockstar Games a licencié brutalement une trentaine d’employés sous prétexte de sanction pour des fuites. Take-Two Interactive, la maison mère, s’aligne sur cette version. Mais ces licenciements massifs ciblent étrangement des travailleurs affiliés au syndicat IWGB. Le syndicat a immédiatement dénoncé une tentative de répression syndicale pour étouffer la contestation interne. Les « fuites » (des messages Discord, relayés par « People Make Games ») ne comportent aucun secret industriel, juste des critiques sur les pratiques managériales douteuses de Rockstar. Cela s’inscrit dans un climat social déjà explosif, exacerbé par la pression extrême entourant le développement de Grand Theft Auto 6, le jeu le plus attendu de la décennie. Le député travailliste Chris Murray, furieux de ses échanges stériles avec Rockstar, a porté le dossier devant le Parlement. Le Premier ministre Keir Starmer a pris la parole pour qualifier la situation de grave. Le gouvernement promet l’ouverture d’une enquête ministérielle sur ce dossier.
Le bras de fer actuel met en évidence la situation des travailleurs des studios: perdre son emploi signifie perdre son visa. Certains employés étrangers se retrouvent forcés de quitter le pays précipitamment. Plus de 200 autres travailleurs de Rockstar North ont signé une lettre commune pour exiger la réintégration de l’équipe. L’affaire dépasse le cas Rockstar. L’issue de l’enquête gouvernementale pourrait créer un précédent juridique massif pour le droit du travail dans le secteur du jeu vidéo.
