Jonas est un syndicaliste de la CGT qui est salarié à Carrefour Portet. Il est convoqué le samedi 12 juillet à 8h00 à un entretien préalable au licenciement. Afin de le soutenir, l’Union Locale CGT Mirail et la CGT Commerce et Services appelle à se rassembler au même moment devant l’entreprise boulevard Europe, 31120 Portet sur Garonne.

Vendredi 4 juillet à Toulouse, près d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’occasion de la tenue de l’audience aux Prud’hommes de Nadia, syndicaliste licenciée par le sous-traitant en ingénierie Magellium-Artal en raison de son engagement militant. À l’appel de plus de 40 organisations, la mobilisation a été l’occasion de dénoncer la répression anti-syndicale de toutes celles et tous ceux qui s’opposent aux politiques patronales, mais aussi qui dénoncent la participation de leurs entreprises au militarisme et au génocide en Palestine. La décision finale sera rendue par le tribunal le 25 juillet prochain.

15 salariés d’EDF-PEI (EDF Production électrique insulaire), grévistes à l’époque du black-out, ont été placés en garde à vue puis relâchés, entre lundi soir et mardi soir. Cela fait suite à une enquête ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradations de biens d’utilité publique », après la coupure généralisée qui avait touché l’archipel, le 25 octobre 2024. La veille, le 24, les alarmes ont été déclenchées dans la salle de contrôle du système électrique central de Jarry en Guadeloupe, et les moteurs thermiques ont été brutalement arrêtés, de sorte que les deux autres groupes électriques ont été désactivés, privant d’électricité l’ensemble du Département de Guadeloupe pendant plus 24 heures. La gendarmerie avait alors pris le contrôle de la salle des commandes.

La Grande Marche des Enseignants du Syndicat des Enseignants du Secteur Privé est arrivée à Ankara le 1er juillet. Le 25 juin, elle était partie d’Istanbul pour réclamer des droits salariaux de base, des contrats à durée indéterminée ou encore l’égalité des droits avec le secteur public. Arrêtés par la police rue Ziya Gökalp, les travailleurs de l’éducation ont été bloqués pendant de longues heures. Certains d’entre eux ont été menottés dans le dos et d’autres frappés.

Syndicaliste à la CGT et employée de Magellium-Artal, Nadia a été licenciée pour avoir osé parler, s’organiser et dénoncer des conditions de travail dégradées. La direction a utilisé des mesures particulièrement brutales pour imposer son éviction rapidement. Avec le soutien de l’UL CGT Toulouse Sud, Nadia a saisi les prudhommes en référé pour exiger sa réintégration. Après une première mobilisation unitaire devant le site de l’entreprise (voir notre article), un rassemblement de soutien est organisé ce 4 juillet à 8H30 devant le Conseil des Prud’hommes (6, rue Antoine Deville à Toulouse) à l’appel de 44 organisations politiques, syndicales et associatives.

En Tunisie, un rapport d’Amnesty International publié le 17 juin dénonce la répression envers des militants syndicalistes et écologistes. Contrairement au discours politique du président Kaïs Saïed qui s’est engagé à défendre la justice économique et sociale et les plus marginalisés, des militants et des syndicalistes sont arrêtés et parfois détenus sur la base de l’article 136 du Code pénal « entrave au travail » et l’article 107 « obstacle à un service public ». La répression a notament eu lieu dans les régions de Sfax, Siliana, Tunis et Kairouan. Les militants sont détenus pendant des périodes allant de trois jours jusqu’à vingt mois. Près de 90 personnes font l’objet de poursuites judiciaires. La répression dissuade les gens d’aller manifester et les médias traditionnels couvrent de moins en moins les protestations sociales et environnementales.

Parmi les mouvement réprimées, le mouvement Stop Pollution, un mouvement écologique dans le sud tunisien qui milite contre la pollution de la ville de Gabès, où se trouve le complexe industriel du Groupe chimique tunisien, et le syndicat des agents de la société Tunisie Autoroutes qui avait organisé une grève en mai 2023.

Trois ouvriers ont été licenciés de l’usine de pneus Michelin à Midigama, dans le sud du Sri Lanka dans le cadre des tentatives de la direction de briser la résistance des travailleurs de l’usine. Ceux-ci se battent depuis le 23 mai pour défendre leurs emplois et salaires contre les attaques liées à la restructuration de la multinationale française. L’usine, qui emploie plus de 1 500 travailleurs, a été vendue par Michelin à la société indienne CEAT, la transaction devant être finalisée ce mois-ci. Le groupe Michelin a également annoncé une vague de fermetures d’usines, dont deux dans l’ouest de la France – Cholet et Vannes – impactant environ 1 250 salariés.

Les trois travailleurs ont été licenciés sans préavis, sans aucune enquête en violation du droit du travail en vigueur au Sri Lanka. Ils ont également été convoqués par la police suite aux plaintes de la direction selon lesquelles ils seraient entrés dans l’usine sans autorisation. Le trust a également traité « d’illégal » une grève des travailleurs de Michelin Midigama pour la réintégration des trois travailleurs licenciés et pour les emplois de tous, la direction a aussi procédé à un lock-out en arrêtant les opérations au sein de l’usine.

Le procès en appel du leader syndicaliste et enseignant Ghislain Dugarry Assi s’est tenu mercredi 11 juin. Il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour « coalition d’agent public » et « entrave au fonctionnement du service public ». Lors de l’audience, les débats se sont focalisés sur l’exercice du droit syndical.  Ghislain Dugarry Assi a comparu libre. Il bénéficie d’une liberté conditionnelle depuis près d’un mois. L’enseignant avait été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril par des hommes armés qui ont défoncé la porte d’entrée. Aucune convocation ou mandat d’arrêt n’avait été délivré au préalable. La justice lui reproche… d’avoir incité à la grève en distribuant des tracts pendant les heures de cours. Ghislain Dugarry Assi a affirmé l’avoir fait dans le cadre des quinze heures payées pour l’exercice des droits syndicaux. Le délibéré a été fixé au 16 juillet.

 

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

À Bushehr, une manifestation pacifique de marins-pêcheurs devant l’Organisation portuaire et maritime a été chargée à la matraque par les forces de sécurité. Les manifestants réclamaient une réforme de la politique commerciale qui a dévasté leurs moyens de subsistance. La corruption et la dégradation des conditions de vie sont dénoncées par des nombreuses mobilisations,  particulièrement ces derniers jours: métallurgistes d’Ardestan, travailleurs de l’Iran National Copper Industries à Rafsanjan, étudiants de l’université de Sharif, travailleurs de la Kooshkan Transformer Manufacturing Company à Zanjan, etc.