Les salariés des hypermarchés Carrefour –Milénis et Promocash, situé dans la commune des Abymes, sont en grève depuis le 22 novembre pour le maintien de leurs acquis, la direction ayant décidé unilatéralement de réduire primes et avantages acquis représentant jusqu’à 2000 € de diminution de revenu par an. Ne voyant aucune avancée dans les négociations, les grévistes (CGTG et UGTG) ont décidé détendre le mouvement aux autres entreprises du Groupe Despointes (SAFO) en bloquant les accès du site de Jarry (Baie-Mahault) où sont situées cinq autres entreprises du groupe.

Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG a été interpellé le vendredi 18 janvier devant un des magasin du groupe et libéré dans la soirée, après quatre heures de garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault. Selon le parquet, le secrétaire général de la Confédération Générale des Travailleurs Guadeloupéens, aurait frappé un militaire. Les forces de l’ordre sont intervenues pour libérer les accès bloqués depuis jeudi par des grévistes. Aucune charge n’a été retenue contre Jean-Marie Nomertin.

Arrestation de Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG

Arrestation de Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG

Pour la deuxième fois en une semaine, la police grecque a utilisé des gaz lacrymogènes pour dissuader une manifestation de 3.000 enseignants qui tentaient de percer un cordon de police protégeant le parlement à Athènes. Les enseignants – qui sont en grève – s’opposent à un projet de loi sur l’embauche dans le secteur public inacceptable pour eux après des années de restrictions. Les enseignants grévistes ont par deux fois affronté la police à l’issue dee leur manifestation à Athène après des années sans nouveaux emplois en raison de la crise économique. Une femme a été blessée dans les affrontements.

Enseignants contre policiers à Athènes

Enseignants contre policiers à Athènes

Au moins 20 travailleurs de plusieurs usines de confection ont été blessés dimanche dans un affrontement avec la police dans la région de Narsinghapur (Ashulia), lors de la septième journée consécutive de manifestation. Plusieurs milliers de travailleurs de la confection manifestent depuis le 6 janvier à Savar, Ashulia, Gazipur et Mirpur, dans la ville, pour des revendications salariales (voir notre article).

Dimanche, dans la matinée, des travailleurs de différentes usines ont bloqué l’autoroute Dacca-Tangail et organisé une manifestation. Au moins 20 ouvriers ont été blessés lorsque la police a tenté de les disperser. Depuis le début du mouvement, la répression policière a blessé une centaine de travailleurs et tué l’un d’eux.

Blocage d’une route avant-hier samedi par les travailleurs de la confection

Blocage d'une route avant-hier samedi par les travailleurs de la confection

Un travailleur de l’industrie de la confection a été tué par balle et une centaine d’autres ont été blessés lors d’affrontements avec la police à Savar, à Uttara, à Dhaka et à Gazipur, alors que les travailleurs continuaient de manifester mardi pour la troisième journée consécutive en vue d’une augmentation de salaire. L’ouvrier tué,, Sumon Miah, âgé de 22 ans, était un salarié d’Anlima Yarn Dying Ltd situé à Ulail, dans la ceinture industrielle de Savar.

Les travailleurs de différentes usines à Hemayatpur et Kathgora de Savar, Tongi et Konabari à Gazipur et aux quartiers de Dakkhinkhan, Uttara et Abdullahpur, de la capitale, ont affronté la police. Rien qu’à Savar, au moins 10 000 travailleurs de la confection se sont affrontés aux policiers. 30 membres de la police ont été blessés alors qu’ils tentaient d’empêcher les travailleurs de bloquer l’autoroute Dhaka-Tangail. Le vice-président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh, a déclaré qu’au moins 35 usines ne pourraient pas fonctionner en raison de la grève. dans certaines usines, des équipements ont été incendiés.

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Le 27 décembre, lors d’une manifestation organisée à Alger, 15 syndicalistes dont 3 dirigeants syndicaux ont été arrêtés et placés en détention pendant plusieurs heures. Les manifestants réclamaient la réintégration des onze dirigeants de SNATEG licenciés pour leurs activités syndicales à la compagnie publique de gaz et d’électricité, Sonelgaz, la fin de la criminalisation des activités des défenseurs des droits syndicaux et des droits de l’homme, y compris pour les journalistes et les blogueurs et la mise en œuvre des recommandations faites par la Commission sur l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2018.

Les syndicalistes ont été placés en garde à vue à la préfecture de police d’Alger pendant six heures et contraints de signer un document dénonçant leur propre comportement avant de pouvoir s’en aller.

Manifestants portant des banderoles de revendications

Manifestants portant des banderoles de revendications

Début décembre, Shahou Sadeghi, Aram Mohammadi, Mehrdad Sabouri et Omid Ahmadi, des militants syndicaux Kurde iraniens de la ville de Kamyaran (Rojilat – Kurdistan iranien), ont été transférés à la prison de Kamyaran pour y purger leur peine. En mai 2016, les quatre syndicalistes ainsi que deux autres syndicalistes kurdes, Rozhin Ebrahimi et Delniya Sabouri, avaient été arrêtés pour leur participation à la journée du 1er mai. Rozhin Ebrahimi et Delniya Sabouri avaient été provisoirement libérés après interrogatoires et les quatre autres, sous caution, après une semaine de détention.

Le 3 octobre 2016, le procès de ces six militants avaient eu lieu sans la présence de leurs avocats les condamnant à 4 ans et six mois de prison pour propagande contre l’état dans le cadre de leur participation à la journée du 1er mai. L’appel du procès s’est tenu à la mi-novembre 2018. Mehrdad Sabouri et Omid Ahmadi ont été condamnés à un an de prison, Shahou Sadeghi et Aram Mohammadi à 91 jours de prison et Rozhin Ebrahimi et Delniya Sabouri à 3 jours de prison.

Iran : 4 syndicalistes kurdes emprisonnés pour avoir exercé leur liberté syndicale

Iran : 4 syndicalistes kurdes emprisonnés pour avoir exercé leur liberté syndicale

Le 26 décembre, les employés d’Azkoiengo Huerta de Peralta, société de maraîchage navarraise, ont entamé une grève illimitée pour demander la réintégration de quatre travailleurs licenciés. Les travailleurs s’étaient organisés afin d’améliorer leurs conditions de travail. Leurs principales revendications concernent les journées interminables, le salaire payé en dessous du montant prévu dans l’accord de travail et l’impossibilité d’obtenir des congés. Suites aux élections sociales, des représentants syndicaux avaient été élus au sein de l’entreprise. Suite au travail syndicale mené dans l’entreprise, les dirigeants de Huerta de Peralta ont licencié 4 travailleurs syndicalistes « par vengeance ».

Depuis le début de la grève, les travailleurs ont menés plusieurs manifestations. Le 28 décembre, quatre travailleurs manifestants ont été blessés à Iruñea (Pampelune) par la Foruzain (Police de la communauté de Navarre). Le syndicat LAB, majoritaire au sein du comité d’entreprise, a appelé à la démission de la directrice Maria Jose Beaumont, conseillère à la présidence de Navarre.

LAB a appelé à une manifestation le 12 janvier à Iruñea et le 4 janvier, une journée de solidarité à Azkoia sera organisée.

Manifestation des travailleurs grévistes d’Azkoiengo Huerta de Peralta

Manifestation des travailleurs grévistes d'Azkoiengo Huerta de Peralta

Plus de 400 travailleurs temporaires des docks de Valparaiso sont en grève depuis plus d’un mois. Employés par la société privée TPS ils touchent de très bas salaires, leurs conditions de travail sont précaires et ils ne bénéficient pas des garanties offertes par les travailleurs réguliers. La société TPS leur a proposé un prêt de 600.000 pesos (environ 900 dollars) et une prime de 250.000 pesos, auxquels le gouvernement a ajouté 250.000 autres pesos « pour la formation ». Mais les dockers réclament dès le début de la grève une prime compensatoire de deux millions de pesos et non un prêt.

Ils ont donc rejeté le projet d’accord et repris leurs manifestations et se sont affrontés aux troupes spéciales du corps des carabiniers qui cherchaient les à disperser à l’aide de gaz lacrymogène et de jets d’eau lancés par des véhicules blindés. Dans plusieurs des principales artères de Valparaiso, le trafic est interrompu. Dans la zone des quais, des dizaines de grévistes ont franchi les barrières donnant accès à la société du port.

Les affrontements à Valparaiso

Les affrontements à Valparaiso

Depuis début novembre, les travailleurs du Groupe sidérurgique national iranien (INSIG) de la ville d’Ahvaz sont en grève pour réclamer le paiement de plusieurs mois de salaires impayés et des garanties pour la sécurité de leur emploi (voir notre article). Lundi 17 décembre, 31 sidérurgistes grévistes ont été arrêtés, principalement à leur domicile, durant des raids organisés de nuit, 10 autres seront arrêtés le mardi 18. Certains d’entre eux ont été battus par la police devant leur famille et des effets personnels ont été saisis, dont les téléphones portables. Sur les 41 arrêtés, 31 ont été emmenés à la prison de Sheyban (à Ahvaz). Dans la matinée du 19 décembre, la police et des Gardiens de la Révolution ont encerclé des quartiers de la ville d’Ahvaz pour empêcher les rassemblements de travailleurs à l’usine. Un groupe de travailleurs a malgré tout manifesté, notamment pour appeler à la libération de leurs collègues arrêtés.

Des travailleurs d’INSIG en grève

Des travailleurs d'INSIG en grève

Le 11 décembre 2018, deux anciens cadres de l’usine Ford de Buenos Aires ont été condamnés par le tribunal pour complicité avec la dictature militaire en place entre 1976 et 1983. Le 24 mars 1976, le soir-même du coup d’État par la junte militaire, une unité de l’armée s’installe dans l’usine Ford. Durant les semaines qui suivront 24 délégués syndicaux seront détenus au centre sportif de l’usine, transformé en centre de torture. La plupart d’entre eux seront envoyés par la suite dans une prison militaire. Au final, trois syndicalistes ne seront jamais retrouvés.

Pedro Muller, à l’époque, numéro 2 de Ford Buenos Aires, a été condamnée à 10 ans de prison, et Hector Sibilla, chef de la sécurité de l’usine Hector Sibilla, à 12 ans de prison. Les deux hommes étaient poursuivis pour avoir autorisé la mise en service de ce centre de torture clandestin au sein de l’usine, mais également pour avoir désigné des travailleurs et donné des informations aux agents de la sécurité pour leur enlèvement et leur torture. Lors de ce procès, l’ancien général Santiago Riveros, qui commandait la base militaire de Campo de Mayo où les ouvriers ont été détenus et torturés, a également été condamné à quinze ans prison. La dictature fut l’occasion pour des dirigeants d’entreprise de faire taire toute revendication sociale et d’augmenter les cadences de productivité des usines. D’autres procès pour complicité avec la dictature sont en cours contre des entreprises étrangères et argentines. Celui de Ford a une portée symbolique particulière, les militaires utilisant pour les enlèvements des Falcon, alors le modèle le plus vendu par la firme américaine.

Pedro Muller et Hector Sibilla

Pedro Muller et Hector Sibilla