Un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les USA intitulé « Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement » (PTCI) est à l’étude, prévoyant l’harmonisation des normes et règles entre les deux puissances, Cet accord pourrait menacer les droits syndicaux européens. Les USA ont refusé de ratifier les normes les plus élémentaires en matière de droit du travail, dans le cadre de l’Organisation Internationale du Travail. Dans le même temps, les récentes attaques de la commission européenne sur les salaires, dans le cadre de la crise de l’euro, démontrent les dispositions menaçantes de l’UE à l’égard des normes en matière de travail. Le PTCI pourrait servir d’instrument pour réformer la législation du travail en Europe, et l’« harmoniser » avec celle des USA. Celle-ci comprend par exemple une disposition anti-syndicale célèbre, le « The Right To Work », qui restreint systématiquement la liberté des employés de s’associer.

Lorsque la commission européenne annonce qu’elle souhaite faire l’inventaire de la législation du travail de sorte à « réduire le risque de voir l’investissement étatsunien diminuer en Europe au bénéfice d’autres régions du monde », il y a fort à craindre que la compétition entre les Etats membres de l’UE soit exacerbée par la signature d’un accord transatlantique. Après tout, la législation du travail européenne n’a-t-elle pas été identifiée comme « mesure non-tarifaire » qui ferait obstacle au commerce transatlantique ?

Il y a près d’un an, la direction de Goodyear annonçait sa décision de fermer l’usine d’Amiens-Nord qui emploie 1173 personnes. Depuis, le comité d’entreprise négocie pour tenter de trouver un repreneur. Après une réunion de bureau samedi matin pour préparer le rendez-vous de ce lundi avec le directeur, la CGT, en concertation avec les ouvriers, a décidé de changer de tactique. Aujourd’hui, 200 salariés ont dressé des barricades de pneus à l’entré du site avant d’y mettre le feu. Ils ont ensuite bloqué le directeur de production et la personne en charge du Point info-conseil dans une salle de réunion à l’aide d’un imposant pneu agraire. Le secrétaire adjoint du comité d’entreprise a communiqué ce matin: ‘Même s’il faut attendre trois ou quatre jours, ils ne sortiront pas. On va chercher des matelas, tout, on dort là. La CGT souhaite voir l’application d’une version ‘améliorée’ d’un plan de départ volontaire pour tout le monde avec énormément de fric si aucun repreneur ne se présente’.

Directeur de Goodyear bloqué par un pneu dans une salle de réunion

Le parquet général de Lyon a fait appel mardi de la décision du tribunal correctionnel de Roanne de relaxer les cinq syndicalistes de la CGT qui avaient refusé un prélèvement ADN. Ces derniers avaient tagué « casse toi pov con » lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en 2010 à l’adresse du député du secteur, Yves Nicolin.

les cinq cgt de roanne

Environ 4.000 médecins à travers l’Etat du Maharashtra se sont mis en grève illimitée à partir de ce jeudi pour protester contre l’agression sur un médecin résident à l’hôpital civil de Solapur par trois policiers mardi matin. Le Dr Prashant Patil avait été battu par trois membres de la police locale à la suite d’une altercation. Le docteur avait refusé d’abandonner un patient pour traiter prioritairement la patiente que lui amenait les policiers.

L’armée cambodgienne a dispersé ce jeudi une manifestation d’ouvriers du textile réclamant un doublement des salaires dans le cadre d’une grève nationale. une centaine de soldats en tenue anti-émeute et armés de fusils d’assaut a utilisé la force pour dégager des centaines de travailleurs de l’usine qui protestaient devant leur usine à 20 km à l’ouest de la capitale, Phnom Penh. Les soldats ont battus les ouvriers et utilisé des matraques électriques. Au moins 10 manifestants ont été arrêtés, le nombre des blessés est inconnu.

l'armée cambodgienne contre les grévistes du textile

Les deux principaux partis politiques de la Corée du Sud ont mis fin à une année de relations glaciales pour parvenir à un accord qui mettra fin à la longue grève des travailleurs de chemin de fer. Les leaders du Parti de la Nouvelle Frontière (au pouvoir) et du Parti Démocrate (opposition) ont eu des entretiens avec le chef du syndicat des chemins de fer, Kim Myung-hwan, poursuivi depuis le 16 décembre sous l’accusation de mener une grève illégale. La majorité des 20.000 travailleurs des chemins de fer s’étaient mis en grève le 9 décembre pour protester contre une décision qui annonçait une processus de privatisation.

Ce 28 décembre, la KCTU (Confédération coréenne des syndicats) lançait un appel à la grève générale en solidarité avec les syndicalistes du rail menacés de lourdes sanctions pour avoir refusé la privatisation de leur entreprise. Les travailleurs ont répondu présent. Plus de 100 000 manifestants dans les rues de Séoul, des dizaines de milliers d’autres à Pusan, Gwangju, Daejon ou Daegu au cri de « Non à la privatisation de KORAIL ».

Car l’étincelle qui a mis le feu à la rue coréenne, c’est le projet de privatisation de KORAIL, la SNCF coréenne, commençant par une ouverture à la concurrence des trains inter-cités. Les travailleurs du rail ont commencé une grève il y a 20 jours et la répression a suivi : interdiction de la grève, menaces de sanctions financières à la hauteur du « préjudice financier », arrestation des cadres syndicaux, prise d’assaut du siège du syndicat par les CRS coréens, enfin menaces de révocation de tous les grévistes.

Le gouvernement a déployé plus de 13.000 policiers anti-émeutes dans le centre de la ville. Si l’immense majorité des cortèges était composé de syndicalistes, à noter que les étudiants, avocats, médecins ont aussi rejoint les cortèges. Petite anecdote: la comédie musicale « Les Misérables » a connu un grand succès en Corée et le refrain « Entendez-vous le peuple chanter ? » est repris dans plusieurs villes par les manifestants.


grève générale en corée

La géante marche de protestation prévu pour ce vendredi 27 par six centrales et fédérations syndicales a faillit tourner au drame. Très tôt ce matin à Cotonou, alors que les responsables syndicaux et les syndiqués membres de la Cstb, de la Csa-Bénin, de la Cgtb, de la Cosi-Bénin, de la Cspib et de la Fesyntra-Finances, se préparaient à descendre ensemble dans les rues de Cotonou, ils ont été encerclés dans l’enceinte de la bourse du travail et empêchés à coups de matraque et de gaz lacrymogène par un impressionnant contingent des forces de sécurité. Cette violente répression a fait dans le rang des manifestants une dizaines de blessés

La marche avait pourtant été légalement autorisée par la Mairie de la ville de Cotonou, mais aux dernières nouvelles, c’est le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral qui aurait pris des dispositions pour empêcher la marche. Outre la précarité de la vie dans les foyers et le manque d’emploi, les responsables des centrales et confédérations syndicales et leurs militants avaient prévus de dénoncer l’insécurité qui a refait surface, avec l’agression des voix discordantes au régime Yayi.

Des habitants de Sidi Bouzid et de la délégation de Menzel Bouzaiane ont mené jeudi, une manifestation suivie d’un sit-in à partir du siège de l’Union régionale du travail (URT) de Sidi Bouzid, jusqu’au district de la garde nationale, pour demander la libération de Abdesselam Hidouri, membre du syndicat régional de l’enseignement secondaire, et Ferid Slimani, professeur, arrêtés mercredi sous l’accusation d’intrusion dans un poste de sécurité et tentative d’incendie.

Quelque 130 syndicalistes ont été arrêtés le 22 décembre lorsque des milliers de policiers ont effectué une descente au siège de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), en réaction à une grève des ouvriers du rail qui craignent des licenciements massifs imminents. Plusieurs ouvriers ont été blessés lorsque la police a utilisé des aérosols de gaz poivre. Il s’agissait du premier raid de la police au siège de la Confédération coréenne des syndicats, mené sans mandat de perquisition, depuis qu’elle s’est vue accorder un statut juridique en 1999.

La grève a démarré le 9 décembre pour protester contre la décision de Korea Railroad (KORAIL) de fonder une société distincte pour gérer une nouvelle ligne de train à grande vitesse. Le Syndicat coréen des ouvriers du rail (KRWU), qui fait partie de la KCTU, craint que cela ne conduise à la privatisation de KORAIL et à des licenciements massifs. Lors de précédentes descentes de police dans deux bureaux du Syndicat coréen des ouvriers du rail à Séoul le 17 décembre, une trentaine de policiers ont saisi des disques durs et des documents confidentiels. Deux jours plus tard, la police a saisi de nouveaux disques durs et des documents lors de raids simultanés dans quatre sièges régionaux du KRWU à Daejeon, Busan, Suncheon et Yeongju.

Le 18 décembre, le Premier ministre Chung Hong-won aurait qualifié la grève des ouvriers du rail d’« illégale ». KORAIL a suspendu 7.927 ouvriers grévistes, à titre de sanction disciplinaire. Les mandats d’arrêt émis contre 28 représentants syndicaux se fondaient sur les charges pénales d’« obstruction de l’activité économique » et deux dirigeants syndicalistes ont été arrêtés. KORAIL a également intenté une action en dommages-intérêts pour pertes estimées à 5.314.000 contre le KRWU et ses 186 dirigeants.

cheminots coréens en grève