À Paris, des centaines de milliers de personnes, sans doute un million (et 1,3 millions pour toute la France), ont marché contre la loi travail. La manifestation a quitté la place d’Italie vers 13h30 pour rejoindre les Invalides, et après quelques centaines de mètres seulement, la manifestation a tourné à l’affrontement. En début de soirée, on dénombrait officiellement 40 blessés, dont 29 issus des forces de l’ordre. Parmi les manifestants blessés (bien plus que les 11 annoncés par la police), 4 grièvement: boulevard de Montparnasse, la police a chargé le cortège de biais, puis a tiré des grenades, dont une s’est coincée en haut du dos du manifestant. Evacué par le Samu avec un autre participant, il était toujours, en fin de journée, dans un état grave.

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

73 personnes ont été interpellées. Sur le parcours, les dégâts matériels sont impressionnants: nombreuses vitrines fracassées, Abribus incendiés, poubelles en feu. Les forces de l’ordre ont usage de tout leur arsenal anti-émeute y compris, pour la première fois depuis le début des mobilisations contre la loi travail, des canons à eau. Dans les cortèges, des mots d’ordre comme «Paris, debout, soulève-toi!» ou encore «tout le monde déteste la police» retentissaient. Après le grand cortège syndical, une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes s’est dirigée vers le Sénat. De nouveaux affrontements ont eu lieu entre dockers et policiers à proximité du point de départ de leur bus (la CGT a affrété 600 bus!).

Les affrontements de Paris du 14 juin

Les affrontements de Paris du 14 juin

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi dans une attaque à la voiture piégée visant le palais de justice de la petite ville kurde d’Ovacik. Une violente explosion s’est produite devant le complexe qui abrite aussi les logements des magistrats et d’autre personnels. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle est attribuée au PKK.

Le théâtre de l'explosion

Le théâtre de l’explosion

EDIT: L’action, qui visait non pas directement le palais de justice mais les logements de fonction de son personnel, a été revendiquée par le HBDH (Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire), qui l’a dédiée au commandant HPG Baran Dersin et ses camarades, tués dans un bombardement le 17 septembre à Ovacik. Le HBDH regroupe le PKK et 9 organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan (voir notre article).

Funérailles du commandant Baran Dersin

Funérailles du commandant Baran Dersin

Pour surveiller les mouvements de foule lors de l’Euro 2016, la Mairie de Lille a acheté un logiciel au fournisseur téléphonique SFR, « SFR Geostatics » qui permet de cartographier en temps réel les déplacements de foules grâce aux téléphones des utilisateurs. SFR utilise habituellement le logiciel à des fins de marketing, la CNIL a « validé » l’utilisation du logiciel, le jugeant respectueux de la vie privée des utilisateurs.

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Plus de 150 militants d’un courant maoïste dissident ont été arrêtés jeudi après des affrontements durant une grève générale. Les manifestants faisaient pression dans la rue pour l’application de la grève et pour la libération de leurs cadres arrêtés lors des manifestations précédentes.

La fraction dissidente du PCN Maoïste dirigée par Netra Bikram Chand a lancé un mot d’ordre de grève. Les manifestants s’en sont pris aux autobus et taxis collectifs qui défiaient leur appel à la grève. Un chauffeur de camion a été blessé par l’explosion d’un cocktail Molotov dans le district de Rautahat. Le trafic était très faible en raison de la grève. Les écoles et les collèges ont été fermés en raison de la grève. La police a arrêté 62 manifestants à Katmandou, Bhaktapur et Lalitpur et près de de 90 à Sarlahi, Kaski, Kalikot, Sunsari, Banke et Chitawan. Les forces de sécurité étaient déployées en grand nombre. Le PCN, qui applique les accords de paix avec les partis bourgeois et monarchiques, a subi un certain nombre de scission, de nombreux militants l’accusant de trahir le projet révolutionnaire.

Arrestation à Katmandou

Arrestation à Katmandou

Anarchiste, Gabriel Pombo Da Silva a déjà passé près de 30 ans en détention, dont une vingtaine dans différentes prisons espagnoles. Il a également affronté toute la palette des punitions et des régimes d’isolement. En octobre 2003, Gabriel n’a pas regagné la prison après un congé pénitentiaire. Le 28 juin 2004, suite à un contrôle de police qui tourne à la fusillade, il est arrêté près d’Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne, en compagnie de sa sœur Begoña et des anarchistes Bart de Geeter et José Fernandez Delgado (lui aussi en fuite des prisons espagnoles).

Le 25 septembre 2005, José, accusé en outre de hold-up, est condamné à 14 ans de prison, Gabriel à 13, Bart à 3 ans 1⁄2 et Begoña à 10 mois avec sursis. Bart sort en 2007, José est à présent dans la prison de Rheinbach après plusieurs transferts, quant à Gabriel, il purgera sa peine à Aachen où il refusera l’obligation de travailler et devra donc rester 23 heures sur 24 en cellule. Le 16 janvier 2013, aux deux tiers de sa peine (selon les pratiques en vigueur en Allemagne), Gabriel est extradé vers l’Espagne. Il a été liberé avant-hier, vendredi, mais une nouvelle procédure semble en cours pour le ré-emprisonner dans 45 jours.

Lire la lettre de Gabriel pour sa libération (en anglais)

Gabriel Pombo Da Silva

Gabriel Pombo Da Silva

Dans un communiqué publié vendredi, le porte-parole du gouvernement a fixé aux enseignants grévistes un ultimatum de 24 heures, à partir de lundi, pour se conformer à l’ordre de réquisition des autorités. Des réquisitions ont été envoyées à près de 5.000 enseignants, dans le but de mettre fin aux nombreuses grèves dans les écoles. Ceux qui ne s’exécuteront pas vont s’exposer à plusieurs sanctions. Ils risquent « la révocation, avec suspension du droit à pension » quand il s’agit des enseignants fonctionnaires, ou le « licenciement sans préavis » pour les agents non fonctionnaires.
La menace brandie par le gouvernement a provoqué la colère du Grand cadre des syndicats d’enseignants et du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants. Ces deux confédérations syndicales ont décidé de déposer une plainte contre le gouvernement.

La grève des enseignants au Sénégal

La grève des enseignants au Sénégal

Le Mont Shengal est toujours au centre des tensions entre les partis Kurdes progressistes -PKK et PYD- et le PDK qui gouverne le quasi-état kurde irakien. Dernier échange de cette guerre froide, le Conseil Provincial de Ninive a « exigé » que les guérillas du PKK se retirent du Mont Shengal, au motif qu’elles violeraient l’intégrité territoriale irakienne. Le PKK a répondu qu’il ne se retirerait pas de Shengal car cela se ferait au bénéfice de l’Etat Islamique.

Le Mont Shengal est habité par les Yézidis, une minorité kurde. Lorsque Daech a envahi le Mont à l’été 2014, des centaines de Yézidis ont été massacrés, des centaines de femmes ont été kidnappées et réduites à l’esclavage (nombre d’entre elles sont toujours détenues par Daesh). Les combattants « Peshmergas » du PDK -responsables de la protection des Yézidis- ont fuit avant même l’arrivée des troupes djihadistes, laissant 200.000 civils désarmés errer dans les montagnes avec Daesh aux trousses. Ce sont finalement les guérillas du PKK et du PYD qui leur ont porté secours, les guérillas sont restées à Shengal et sont à présent la seule barrière entre les islamistes qui occupent Mossoul et le Rojava. Depuis que le Mont a été totalement libéré il y a quelques mois, le PDK tente de faire expulser le PKK, sans succès jusque là.

Carte du Mont Shengal

Carte du Mont Shengal

Deux hommes ont été condamnés en appel mercredi pour « soutien économique à une organisation terroriste » au Danemark après avoir récolté un total de 33,5 millions de couronnes (4,5 millions d’euros) pour le PKK. Les deux hommes, qui avaient été relaxés en première instance, connaîtront leur peine ultérieurement. La justice danoise a estimé qu’en recueillant des fonds entre 2009 et 2012 pour la télévision kurde Roj TV, qui émettait depuis le Danemark, ils savaient qu’ils aideraient le PKK, organisation désignée comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux, dont l’Union européenne. Huit autres prévenus ont été relaxés aussi bien en appel qu’en première instance, car il n’a pas été prouvé qu’ils étaient conscients que Roj TV envoyait des fonds au PKK.

Roj TV

Roj TV

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Un tribunal colombien a donné suite à la demande du bureau du procureur général de poursuivre en leur absence les membres du commandement central de l’ELN pour les attaques menées contre le réseaux d’oléoduc national, en particulier les 136 qui ont visé l’oléoduc Caño Limón – Covenas, entre 2008 et 2016. Le tribunal a déterminé que les accusés n’ont manifesté l’intérêt d’assister aux audiences, et qu’ils pourront donc être jugés en leur absence. Les dirigeants visés sont Nicolas Rodriguez, alias « Gabino »; Herlington Eliecer Chamorro, alias « Antonio Garcia »; Israel Ramirez, alias « Pablo Beltran »; Rafael Sierra Granados alias « Ramiro Vargas »; Gustavo Anibal Giraldo et, alias « Pablito ».

Quelques membres du Commandement central de l'ELN

Quelques membres du Commandement central de l’ELN

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Un tribunal de Delhi a acquitté vendredi le leader maoïste Kobad Ghandy des charges de terrorisme, mais l’a condamné pour fraude, falsification et usurpation d’identité, à hauteur de la période qu’il a déjà purgé depuis son arrestation du 20 septembre 2009. Le tribunal a également reconnu coupable son co-accusé, Rajinder Kumar, des mêmes charges mais aussi d’association de malfaiteurs. Kumar a également reçu la peine de prison déjà subie par lui. Selon la police, Ghandy résidait à Delhi avec le faux nom et l’identité fournie par Kumar. La police accusait Kobad Ghandy de mettre en place de nouveaux réseaux clandestin du PCI (Maoïste) et l’avait fait arrêter alors qu’il suivait un traitement contre le cancer. Cette décision n’implique pas une libération pour le leader maoïste: Ghandy restera en prison le temps que les 14 autres affaires soient jugées dans divers tribunaux du pays.

Kobad Ghandy à son procès

Kobad Ghandy à son procès