A l’appel de la communauté sahraouie, du Secours Rouge et des dizaines d’autres organisations, une manifestation de soutien aux prisonniers politiques sahraouis est organisée ce samedi 19 avril dès 11h au départ de Jean Jaurès à Toulouse (lire l’appel unitaire). Celle-ci est organisée dans le cadre de la Marche pour la Liberté qui s’est élancée d’Ivry le 30 mars et a pour objectif d’arriver à la prison marocaine de Kenitra en juin (voir notre article).
Dans la nuit de dimanche à lundi, les véhicules garés sur le parking du centre de formation des gardiens de prison, basé à Agen (Lot-et-Garonne) ont été incendiés. Plus de 1000 élèves ont dû être évacués des bâtiments situés proches du sinistre. Sur place, dix-huit sapeurs pompiers ont été mobilisés. Ce lundi matin, les policiers agenais débutent les investigations. Selon les premiers éléments recueillis, la piste criminelle est envisagée. Il semblerait que les incendiaires aient fait usage de cocktails molotov.
Lors du point presse du ministère français des Armées du 10 avril, le directeur du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD, le contre-espionnage militaire], le général Philippe Susnjara, a pointé la menace « des groupuscules de plus en plus violents ». « Historiquement, cette menace était liée à l’islam radical (…). Désormais, tous les mouvements idéologiques, religieux et politiques sont touchés par cette tendance de radicalisation : ultra-droite, ultra-gauche, verts radicaux, complotistes, etc. (…) aujourd’hui, notre point d’attention est la convergence des luttes entre différents types de groupuscules, à l’image de ce qui s’est passé récemment entre les groupuscules antimilitaristes et les mouvements pro-palestinens, qui ont par exemple ciblé un certain nombre d’entreprises de notre Base industrielle et technologique de défense ».
Même si « il n’y a pas eu d’action étatique caractérisée (…) la possible instrumentalisation, consciente ou non, de ces groupuscules par des acteurs étatiques qui y auraient un intérêt (…) est un point d’attention pour nous », a conclu le général Susnjara.
Anthony, cheminot et militant SUD-Rail à Paris Nord, a été convoqué pour un entretien disciplinaire, le 10 avril pour avoir été « inapproprié et irrespectueux » lors d’un appel téléphonique à sa direction. Anthony et ses collègues et camarades de SUD-Rail Paris Nord accompagnent depuis plusieurs mois une intérimaire victime de harcèlement sexuel au travail. Après que l’agente a signalé les faits, sa hiérarchie a menti en assurant avoir pris en charge le problème alors qu’elle n’avait en réalité lancé aucune démarche.
L’agente et ses collègues se sont battus et c’est lors d’un rassemblements, le 26 février à la gare de Montsoult, alors que la direction a refusé une nouvelle fois de rencontrer les cheminots, qu’Anthony l’a appelée devant ses collègues. C’est cet appel qui est à la base de la procédure. La SNCF a déjà sanctionné les agents qui dénoncent les violences faites aux femmes au sein de l’entreprise. Le 10 avril, les cheminots et cheminotes de la ligne H étaient en grève pour accompagner Anthony à son entretien disciplinaire et un rassemblement a eu lieu à la Gare du Nord.
Mercredi 9 avril, une étude du «Défenseur des droits» dénonce une «politique institutionnelle» menée en région parisienne afin d’évincer les jeunes issus de l’immigration et des milieux populaires de l’espace public. Plusieurs commissariats les considèrent comme «indésirables». Une chercheuse co-autrice du rapport, Magda Boutros, a repéré la consigne «évincer les indésirables» dans un rapport d’enquête. De 2013 à 2015, les policiers ont sélectionné, quotidiennement, dans un logiciel : «Perturbateurs – indésirables» comme motif d’intervention. Les personnes qualifiées d’«indésirables» sont majoritairement des hommes jeunes originaires de l’immigration, principalement subsaharienne et nord-africaine. Sans incivilité ou délit, la police procède à des contrôles d’identité qui ont pour but de les faire disparaître de l’espace public. Dans les rapports de ces interventions ont pourra lire : «Nous sommes en présence d’une dizaine d’indésirables, rien à signaler». Ces pratiques mènent à des situations de harcèlement policier et renforcent l’exclusion sociale.
Début avril, un étudiant de l’école d’ingénieurs INSA Toulouse a été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur le mouvement de solidarité avec la Palestine sur le campus. Plusieurs organisations, dont le Secours Rouge, ont publié un communiqué pour dénoncer la situation : lire la déclaration unitaire
Ce mercredi 9 avril, condamnation de 5 militants d’Extinction Rébellion pour “dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion”, une action qui s’est déroulée le 10 janvier. Les militants avaient aspergé de peinture des SUV et la porte d’un garage pour dénoncer l’impact environnemental de ces voitures, les SUV sont la deuxième plus grosse source de pollution derrière l’aviation civile. Des tags avaient été inscrits, on pouvait y lire: “Plus gros, plus dangereux, plus polluants”, ou “pollution de riches”. Durant leurs gardes à vue, tous ont gardé le silence, trois d’entre eux continueront de faire pendant l’audience. Un autre a refusé que la police prélève son ADN, ce qui lui vaut un chef d’inculpation supplémentaire. Ils ont été condamnés à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et à 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.
Rexhino Abazaj, dit Gino, poursuivi pour sa participation présumée à une manifestation contre l’extrême droite à Budapest en février 2023, ne sera pas extradé. Ce mercredi 9 avril, la justice française a rejeté la demande hongroise, elle pointe les risques de traitements inhumains et les atteintes aux droits fondamentaux. Dès sa sortie de la salle d’audience, Gino fait état de son soulagement alors que la centaine de ses soutiens l’acclame. Visiblement ému,il rappelle qu’il a encore des camarades italiens et allemands qui sont recherchés par le régime de Viktor Orbán. Il appelle aussi à ne pas oublier les autres militantspoursuivis, notamment Maya, femme transgenre emprisonnée en Hongrie dans des conditions très difficiles et lui dédie cette victoire (article ici). En refusant d’extrader Gino vers la Hongrie, la justice française envoie un signal fort, cette décision pourrait faire jurisprudence pour d’autres militants poursuivis à travers l’Europe pour leurs engagements antifascistes.
Ce mardi 8 avril, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein, qui contestait sa détention provisoire en métropole. Il a été arrêté et incarcéré au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024 (voir article ici). Christian Tein est mis en examen pour sept chefs d’accusation : complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme et participation à une association de malfaiteurs lors du soulèvement en Kanaky en 2024 (article ici). En octobre, la Cour de cassation avait annulé une première décision de placement en détention dans l’hexagone, suite au recours à sa comparution par visioconférence et la tenue des débats à huis clos (notre article ici). Lors de sa parution devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, mardi 8 avril, l’avocat général a demandé le rejet du pourvoi, il estime que le recours à la visioconférence était justifié par un « risque grave de troubles à l’ordre public », et que la procédure n’avait pas porté atteinte aux droits de la défense. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences et se présente comme un « prisonnier politique ».
Course à la militarisation et guerres inter-impérialistes, montée de l’extrême droite, génocide en Palestine, racisme et violences d’Etat, écocide planétaire, transphobie d’Etat, etc. La situation actuelle est plus que jamais préoccupante. Mais partout, des résistances s’y affrontent et ouvrent des perspectives révolutionnaires.
Dans ce contexte, nous avons besoin d’outils qui nous permettent d’organiser la résistance et passer à la contre-offensive. A sa modeste échelle, le Secours Rouge a pour ambition de participer à la construction d’un front révolutionnaire face à l’État et ses institutions pénales, organiser la solidarité de classe et internationale, se battre pour la libération des prisonniers révolutionnaires mais aussi proposer des outils pour lutter contre la répression.
Mercredi 30 avril à 19H à la Chapelle, rejoins notre soirée de présentation afin de mieux connaitre notre organisation, ses principes comme ses activités. La discussion sera suivie de la chorale révolutionnaire La Canaille du Midi. Une soirée la veille d’un 1er mai que nous voulons révolutionnaire et internationaliste afin de réaffirmer que la solidarité est notre arme !