Il y a en France 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM). L’activité opérationnelle des EGM s’est singulièrement accentuée au cours de ces dernières années. Au point que, en 2019, année marquée par le mouvement des Gilets jaunes, l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale avait tiré le signal d’alarme. Une utilisation normale ne devrait dépasser 65 EGM employés chaque jour. Or cette année là, le taux moyen d’emploi des escadrons est de 74 chaque jour. Par la suite, l’activité opérationnelle de la Gendarmerie mobile a retrouvé un niveau peu ou prou soutenable.

Mais cette année, les affrontements en Nouvelle-Calédonie (au plus fort de la crise, 35 EMG y étaient déployés), et en Martinique, la sécurisation des Jeux olympiques (55 EGM), les commémorations du Débarquement en Normandie, les opérations « places nettes » contre les trafiquants de drogue, les manifestations du monde paysan et la mobilisation contre le chantier de l’autoroute A69 ont de nouveau mis la Gendarmerie mobile dans le rouge. Un taux d’emploi de 68 EMG engagés par jour représente pour la gendarmerie le seuil de viabilité maximal pour gérer les jours de repos et de permissions des gendarmes mobiles. Or, de janvier à septembre 2024, le taux d’emploi effectif a été de 80 escadrons engagés chaque jour.

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Quatre hommes comparaîtront prochainement devant la justice à la suite de violents heurts ayant émaillé une manifestation de soutien à Yvan Colonna en septembre 2022 à Bastia (voir notre article). Présentés au procureur de la République de Bastia ce jeudi 7 novembre, ils sont tous poursuivis du chef « de violences volontaires en réunion aux dépens de personne dépositaire de l’autorité publique et de participation armée à un attroupement ». Deux des quatre mis en cause sont renvoyés devant le tribunal correctionnel le 5 décembre prochain. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Les deux autres jeunes hommes, mineurs au moment des faits, comparaîtront quant à eux devant le tribunal pour enfants le 15 janvier 2025. Eux aussi ont été placés sous contrôle judiciaire (l’un d’eux est incarcéré dans un autre dossier). La veille, mercredi 6, ces quatre personnes avaient toutes été placées en garde à vue dans le cadre de cette enquête confiée à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).

 

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Lancée en janvier 2015 après l’attentat contre Charlie Hebdo et de la prise d’otages de l’Hypercacher, l’opération Sentinelle mobilise encore actuellement 10 000 militaires, dont 3 000 placés en réserve, afin de soutenir police et gendarmerie dans le cadre du plan Vigipirate, lequel fait partie du dispositif de lutte contre le terrorisme. Cette opération Sentinelle va durer encore longtemps, comme l’a confirmé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale dont le compte-rendu vient d’être publié.

Mais surtout, le général Burkhard a évoqué la possibilité d’élargir la mission: « La réserve de Sentinelle est orientée vers la lutte antiterroriste. Or, sur le territoire national, le terrorisme n’est pas la seule menace qui pèse sur les Français, ou en tout cas qui perturbe leur quotidien – pensons à une catastrophe naturelle par exemple. Nous pourrions étendre la capacité de réaction de la réserve à d’autres champs et la rendre utilisable plus rapidement – l’objectif est de disposer de personnels prêts à quitter leur quartier en trois heures », a détaillé le général Burkhard, qui s’est gardé d’évoquer tout autre rôle précis…

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Le 5 novembre 2022, Loïc milite près de Nancy, région ciblée par la répression, il relaie sur Youtube une chanson visant le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Inculpé pour «menace de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique », il était relaxé en décembre 2023 par le tribunal de Nancy, qui estimait que Loïc n’était pas l’auteur de la chanson. Le procureur s’est empressé de faire appel, le militant est passé une deuxième fois en procès ce mardi 5 novembre. Le délibéré est fixé le 14 Janvier 2025, il risque une peine de 6 mois à 3 ans de prison ou 140 heures de travail d’intérêt général et un stage de citoyenneté.

Dans un article de StreetPress, on apprend que la Marie de Saint-Denis est en train de déployer un dispositif de vidéo surveillance algorithmique (VSA) basé sur 500 caméras et un logiciel (développé par la société Altrnativ) qui analyse le comportement des citoyens et citoyennes à l’aide de leurs données biométriques. Les habitants de la ville s n’ont pas été informés du déploiement de cette nouvelle technologie, ni des domaines dans lesquels elle serait utilisée d’application.

La VSA est officiellement encore en phase d’expérimentation jusqu’en mars 2025 (voir notre article), mais il est de plus en plus clair que cette technologie sera autorisée à titre définitif, le premier ministre Michel Barnier s’étant prononcé en faveur de sa généralisation début octobre.

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Le mardi 29 octobre, la police a procédé à l’expulsion du squat du 15 rond-point de l’Orne, une barre d’immeuble propriété du bailleur Inolya, occupée depuis juin 2023 par une quarantaine de personnes exilées. Le bailleur Inolya a déjà fait expulser plusieurs squats cette année en s’appuyant sur le durcissement des lois anti-squat et la complicité de la préfecture. Bien que le bailleur dispose de milliers de logements (et que certains sont vacants), il décide de mener une politique agressive envers les squats et ses habitant⸱e⸱s, à Caen comme à Lisieux où, mercredi le squat du chemin de Rocques a été expulsé.

Depuis l’expulsion de Caen, les habitant⸱e⸱s et leurs soutiens se mobilisent. Le jour de l’expulsion (mardi), un centre commercial a été occupé. Le lendemain mercredi, les locaux d’Inolya sont envahis, puis la médiathèque municipale (photo). Des actions à chaque fois réprimées par la police. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un véhicule utilitaire d’Inolya a été tagué « STOP EXPULSIONS » et ses vitres ont été brisées.

 

 

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Le gouvernement français cherche à étendre la surveillance des activités des Français sur le web pour mieux «les comprendre ». Le SIG ( Service d’information du gouvernement ) vient de publier un appel d’offres pour renouveler le contrat d’écoute des réseaux sociaux. En 2025, cela concernera également l’analyse des recherches en ligne sur les moteurs comme Google et des signaux faibles comme les appels à manifester, à se rassembler. D’après le SIG, ce protocole permet de mieux comprendre la circulation de l’information. Seront scrutés: le nombre de vues, les commentaires, les likes, les retweets ainsi que les mentions sur un sujet particulier. En outre, les discussions publiques tenues en ligne sur Emmanuel Macron, Michel Barnier, des membres du gouvernement, des ministères ou des représentants de l’Etat (policiers, fonctionnaires, ambassadeurs, etc.) pourront être consultées.

Il s’agira de détecter les signaux faibles, de scruter Google, Youtube, Tik Tok et consorts à la recherche des tendances qui pourraient aboutir à des “évènements critiques” comme le mouvement des gilets jaunes ou les récents affrontements en Kanaky. L’IA serait notamment utilisée pour “prédire ces évènements”.

Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.

 

André Olivier, 81 ans, ancien militant d’Action directe à Lyon, bénéficie depuis le 14 octobre, d’une libération conditionnelle sous surveillance électronique assortie de plusieurs obligations : interdiction de port d’arme, de rencontrer toute personne condamnée pour « terrorisme », interdiction de publication et de déclaration publique. L’ancien professeur de français s’est toujours refusé à demander une remise en liberté et ce par opposition au système judiciaire.

Le 29 juin 1989, la cour d’assises spéciale du Rhône l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 18 ans. Cette condamnation était liée à une série de braquages et d’actions armées menés pour la lutte anticapitaliste et anticolonialiste.

Deux personnes ont été interpellées vendredi 25 octobre à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Elles sont soupçonnées d’avoir participé à une action d’Extinction Rébellion sur le siège de TotalEnergies dans le quartier de La Défense à Paris. Plusieurs activistes ont aspergé de peinture les portes d’entrée du siège et ont cassé plusieurs vitres munis de marteaux et de pics à glace. Une affiche a été posée sur l’une des portes du siège de TotalEnergies, où on pouvait lire : « En cas de crise sociale, briser la glace contre les criminels climatiques. En fin d’action, une banderole à été déployée portant le slogan « Nos vies valent plus que vos profits ».