La préfecture de la Vienne a interdit tout rassemblement autour du palais de justice de Poitiers le 3 décembre, jour où quatre militants anti-bassines condamnés en 2024 doivent être rejugés en appel pour « organisation de manifestation illégale » lors des mobilisations de Sainte-Soline. Alors que plusieurs organisations – dont les Soulèvements de la Terre, la Confédération paysanne, la CGT, Solidaires et Bassines non merci – avaient appelé à un rassemblement à midi devant la cité judiciaire, le préfet justifie cette interdiction par des risques de provocations et d’affrontements. L’arrêté s’appliquera de 10H à 22H dans un périmètre englobant l’ensemble du palais de justice jusqu’au boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Les organisateurs de l’événement n’ont pas encore réagi à cette annonce.

Le lundi 1ᵉʳ décembre à Clermont-Ferrand, deux militants doivent comparaître en justice pour leur présumée participation au saccage du local du Bastion Social, un groupuscule d’extrême droite. Sept ans après les faits, la justice a refusé la prescription dans ce dossier. Afin de les soutenir, un rassemblement est organisé le même jour dès 13H45 devant le Palais de Justice clermontois.

Le 26 novembre, JR-Lycée et l’Assemblée générale des lycéens de Limoges ont organisé un blocus au lycée Turgot pour protester contre la baisse de 15 % du salaire des apprentis. Une centaine de lycéens étaient présents jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre. Plusieurs élèves ont été frappés et certains ont eu la bouche ensanglantée lors d’une intervention violente visant à désoler les jeunes mobilisés devant l’établissement (voir la vidéo).

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Le 20 janvier 2024, Tayeb Khouira, syndicaliste de SUD aérien à Roissy, est convoqué au commissariat du Blanc-Mesnil pour ce qu’il croit être une affaire mineure, avant d’être interrogé de façon par deux agents du renseignement français sur sa religion, ses opinions politiques et un prétendu soutien au Hamas, sans notification de ses droits ni cadre judiciaire. Reparti sans procès-verbal, il porte plainte à l’IGPN. Celle-ci remonte l’origine de la convocation : il s’agissait d’un numéro prépayé, activé puis désactivé dans la même soirée. Rapidement, le commissaire du Blanc-Mesnil informe l’IGPN qu’il appartenait à un policier du renseignement français. L’enquête est alors transférée à l’IGSI, l’Inspection générale de la sécurité intérieure. Le service assume avoir utilisé ces méthodes pour faire face à une soi-disant « menace terroriste imminente » visant un vol le soir même. Cette version est jugée incohérente par l’avocate du syndicaliste, qui y voit plutôt une opération d’intimidation liée à ses activités syndicales et à son engagement pro-palestinien. Sa plainte ayant été classée sans suite, Khouira prévoit désormais de poursuivre l’État devant le tribunal administratif.

Depuis le 18 novembre, une enquête sur l’antisémitisme, commandée par le ministère de l’Enseignement supérieur à l’IFOP, est diffusée dans plusieurs universités. Présenté comme un outil d’étude des perceptions et expériences liées à l’antisémitisme, le questionnaire inclut toutefois de nombreuses questions portant sur les opinions politiques, la perception de la situation en Palestine occupée ou encore sur la religion des répondants. Plusieurs organisations dénoncent un risque de fichage politique et une confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme, dans un contexte de mesures renforcées de surveillance et de sanctions à l’université. En effet, cela intervient après l’adoption récente d’une loi élargissant les dispositifs de signalement et par des interdictions répétées d’événements liés à la Palestine.

Mardi 25 novembre à la foire de la Sainte-Catherine à Vesoul, le dirigeant d’extrême droite Jordan Bardella a été aspergé de farine par un lycéen de 17 ans devant le stand de la Coordination rurale. Rapidement exfiltré pour se nettoyer, il a ensuite poursuivi une séance de dédicaces, qualifiant l’événement de « non-événement » et attribuant le geste à un « manque d’éducation ». Le RN a annoncé son intention de porter plainte et l’adolescent a été arrêté et placé en garde à vue.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi 26 novembre son intention de fouiller toutes les cellules de prison d’ici le 31 décembre 2025, dénonçant l’usage « inacceptable » des téléphones portables par les détenus. Selon lui, ces appareils permettent la préparation d’actes criminels et d’agressions. Darmanin a promis de mettre fin à ce qu’il qualifie de « naïveté » dans la gestion des prisons françaises, en renforçant drastiquement les contrôles et la sécurité dans les établissements pénitentiaires.

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Lors des 1er Mai 2022 et 2023 à Barcelone, des vitrines — notamment de banques — ont été brisées, entraînant des arrestations puis, des mois plus tard, de nouvelles interpellations menées par l’unité catalane des « extrémismes violents », chargée de surveiller et judiciariser les mouvements contestataires. Les procès, très longs en Espagne, se soldent par des peines sévères : les inculpé·es de 2022 viennent d’écoper jusqu’à 21 mois de prison, tandis que pour ceux de 2023 le parquet réclame jusqu’à huit ans de détention, de lourdes amendes, l’expulsion de deux étrangers et une interdiction de centre-ville. Une collecte est organisée pour couvrir frais juridiques, amendes et soutien aux personnes incarcérées. Dans ce cadre, une soirée de soutien est organisée le vendredi 12 décembre à l’Impasse (1 impasse de Lapujade, Toulouse) dès 16H30 avec débat, cantine, tombola et concert.

Face à la hausse des traversées de migrants vers l’Angleterre, les autorités françaises expérimentent une nouvelle tactique : l’usage de filets capables d’immobiliser les moteurs des small boats (petits canots pneumatiques) en mer. Adoptée lors d’un sommet bilatéral avec le Royaume-Uni, cette méthode marque un changement de doctrine jugée jusqu’ici trop risquée. Plusieurs unités de gendarmerie maritime seront mobilisées, avec des navires de la Marine prêts à intervenir en secours, mais les risques de collisions et de morts demeurent importants. Ceux-ci surviennent principalement à proximité des côtes à bord de ces canots surchargés.

Le Comité Vérité et Justice pour Bilal dénonce avec force les propos d’Émilion Esnault, porte-parole du maire de Toulouse, qui a réagi à une vidéo diffusée suite à un meeting politique en qualifiant les témoignages dans l’affaire de la mort de Bilal de « factuellement faux » et « diffamatoires », des accusations qui ont été suivies de l’annonce d’un dépôt de plainte contre X. Le Comité accuse l’élu de transformer « le deuil d’une famille en instrument de communication », en s’exprimant au-delà de ses fonctions et en empiétant sur le secret de l’instruction. Il dénonce ainsi une tentative de diversion politique alors que les proches de Bilal sont toujours privés de réponses essentielles, près d’un an après sa mort.

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