Dimanche 30 novembre à Marseille, cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue après avoir été arrêtées à Belsunce en train de coller des affiches dénonçant l’extrême-droite. Afin de les soutenir, des rassemblements ont été organisés devant le commissariat de Noailles. Après 38H de privation de liberté, ils ont finalement été libérés.

Trois personnes ont été interpellées mardi 2 décembre dans la région de Bastia dans le cadre d’une information judiciaire pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme », une opération menée par la Sous-direction antiterroriste. Ces arrestations seraient liées à la distribution de tracts du Front de libération nationale corse (FLNC) lors d’une réunion étudiante à Corte le 28 février 2024, où deux individus cagoulés avaient appelé à poursuivre la « lutte de libération nationale » et à rejoindre « l’action clandestine ». Cet épisode, survenu en pleine séquence politique autour des discussions sur l’autonomie de la Corse et à l’approche des deux ans de la mort d’Yvan Colonna (voir notre article), avait déjà déclenché une enquête pour « apologie du terrorisme ».

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Le ministère de l’Intérieur a annoncé porter plainte contre le jeu de cartes « Fachorama », créé par le collectif antifasciste La Horde et la maison d’édition Libertalia (voir ici). Parodiant le jeu des sept familles, « Fachorama » met en scène diverses figures politiques et essayistes d’extrême droite, dont une carte intitulée « Flic raciste de la BAC ». Le syndicat de police Alliance a dénoncé le jeu comme une insulte, demandant son retrait immédiat des magasins et plateformes en ligne. Libertalia, déjà à l’origine du jeu « Antifa » en 2022, assume le message de son jeu et affirme vouloir dénoncer les violences policières.

La Cour de cassation a confirmé la condamnation à huit mois de prison ferme de Jean-Marc Rouillan pour des propos qualifiés d’« apologie du terrorisme », malgré un arrêt de la CEDH de 2022 jugeant disproportionnée la précédente sanction infligée pour les mêmes faits. En confirmant cette peine, les juridictions françaises s’écartent ouvertement de la jurisprudence européenne, une situation que l’avocat du militant dénonce comme une « hérésie juridique » et qui le conduit à engager une nouvelle saisine de la CEDH. Cette affaire s’inscrit dans un climat plus général de durcissement répressif, où l’accusation d’« apologie du terrorisme » sert de plus en plus à cibler les soutiens à la cause palestinienne, comme en témoignent les procédures visant de nombreux militants, dont le porte-parole d’Urgence Palestine, Omar Alsoumi (voir notre article).

Lors de la journée de mobilisation du 2 décembre, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a annoncé sa mise en examen pour « injures publiques » après avoir comparé lors d’une interview certains grands patrons à des « rats quittant le navire » en réaction aux menaces de délocalisation liées à une possible hausse d’imposition. À l’origine de la plainte : le lobby patronal ETHIC (Entreprises de Taille humaine, indépendantes et de croissance) dirigé par la très libérale Sophie de Menton. La responsable syndicale dénonce une volonté de faire taire la contestation sociale alors que le gouvernement porte un budget qualifié d’ultra-austéritaire, dans un contexte dans lequel les procédure-bâillons visant des syndicalistes se multiplient, comme le montre le procès en appel de Jean-Paul Delescaut (voir notre article).

Une rave-party réunissant plus de 500 personnes dans un entrepôt privé de Corps-Nuds, près de Rennes, a été interrompue dimanche 30 novembre par les forces de l’ordre après des affrontements nocturnes entre gendarmes et une centaine de participants. Trois teufeurs et un gendarme ont été blessés, tandis que 137 gendarmes et 42 CRS ont été mobilisés pour disperser les derniers participants et mettre fin à la fête vers 11H30. La mairie a également annoncé déposer plainte et de nombreuses amendes ont également été dressées pour rassemblement non autorisé.

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Le 1er novembre, Louisana Richardson a été victime d’une agression par les forces de l’ordre (voir ici). Depuis, sa vie a été bouleversée. Elle doit faire face à d’importants frais médicaux, des soins indispensables et des dépenses juridiques pour se défendre. Louisana vit seule en France, sans famille ni ressources pour l’aider dans cette épreuve. Ses soutiens appellent à la solidarité pour pouvoir l’aider à se reconstruire et affronter cette situation. En effet, elle a porté plainte et l’enquête est ouverte par le service de déontologie de la police. Elle est convoquée mercredi 3 décembre pour être entendue.

Participer à la cagnotte

Condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » suite à un tract en soutien à la Palestine (voir notre article), le secrétaire général de l’UD CGT 59 Jean-Paul Delescaut voit son procès en appel se tenir ce mardi 2 décembre. La CGT appelle à un rassemblement de solidarité dès 9H devant la Cour d’appel de Douai, dénonçant la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien et la nécessité de mobiliser largement face à la répression d’État. Par ailleurs, une manifestation partira également du même lieu à 14h, dans le cadre de la journée de grève interprofessionnelle.

Ces derniers jours, Jordan Bardella a été visé à deux reprises lors de déplacements publics : d’abord enfariné à Vesoul par un lycéen ayant déjoué la sécurité (voir notre article), puis, à Moissac, touché par un œuf lancé par un homme septuagénaire venu à sa séance de dédicace. L’auteur présumé a été interpellé et placé en garde à vue pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité », selon le procureur de Montauban, Bruno Sauvage. Le RN a annoncé porter plainte. L’homme avait déjà été accusé d’avoir jeté un œuf sur Éric Zemmour à Moissac en 2022.

La préfecture de police de Paris a lancé une enquête administrative après la diffusion, par le média Blast, d’une photo montrant des policiers cagoulés posant dans un commissariat derrière une banderole féministe et antifasciste tenue à l’envers, un geste reprenant les codes de hooligans et de milieux d’extrême droite. La banderole avait été saisie lors de la manifestation parisienne du 22 novembre contre les violences sexuelles et sexistes. Avertie de la publication de ce cliché, la préfecture a annoncé l’ouverture d’une enquête.

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