C’est hier que la Chambre du Conseil devait décider si il y aurait procès ou non-lieu dans l’affaire du 5 juin contre les 4 du Secours Rouge. Cependant, un élément nouveau étant intervenu entre les débats du 25 janvier et ce 8 mars, à savoir l’arrêt de la cour de cassation de Milan qui invalidait la qualification de « terroriste » pour les inculpés de l’affaire PCPM, une requête pour la reprise des débats a été déposée et acceptée. Les débats reprendront le 22 mars.

Le 8 au soir, une soirée de solidarité a été organisée par le Secours Rouge à « la Pétroleuse », le centre occupé du 83 de l’avenue du Parc. Cette soirée a été une réussite. Merci à ceux qui y ont participé.

Le comité R, comité permanent de contrôle des services du renseignement et de sécurité vient de boucler son rapport annuel. En 2011, les services du renseignement ont obtenu 831 autorisations de recourir à des méthodes particulières de recherches: écoutes téléphoniques, inspection des données bancaires, traçage de numéros de téléphone,… Par ailleurs, le rapport révèle que c’est la Sûreté de l’Etat qui a le plus eu recours à ces techniques l’an dernier. Il souligne en outre que les 355 autorisations obtenues par la Sûreté pour tracer des numéros de téléphones concernaient 1892 numéros. A ce chiffre, il faut ajouter tous les numéros entrant en contact avec ces dernier, ce qui le fait augmenter de manière significative.

Mardi et mercredi, un policier de 25 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nantes pour des faits de ‘violences aggravées’ lors d’une manifestation de lycéens le 27 novembre 2007. Il est accusé d’avoir éborgné un adolescent avec une arme à balles souples, nouveau type de flash-ball plus précis et d’une plus longue portée. Le policier a reconnu avoir fait usage de son LDB40 à une reprise, mais a nié avoir tiré sur la victime, affirmant avoir visé et touché, également à la tête, un jeune plus âgé. Hier, le ministère public a requis la relaxe du prévenu, jugeant que sa responsabilité pénale ne pouvait pas être engagée malgré ‘le lien de causalité certaine et directe entre le tir du prévenu et les blessures causées’. Il a fait valoir que le policier n’avait fait qu’exécuter les ordres de tir de sa hiérarchie, ordres dont le caractère ‘manifestement illégal’ n’était pas constitué selon lui, entraînant l’exonération du fonctionnaire de sa responsabilité. Le jugement a été mis en délibéré.

Depuis le 20 février, les métallurgistes de l’aciérie de Florange mènent de multiples actions pour obtenir le redémarrage des deux hauts-fourneaux de l’usine. Depuis lundi, les ouvriers ont dressé des barrages filtrants devant la sortie des expéditions du site, ils bloquent l’accès de la gare d’Ebange approvisionnant l’usine en brames d’acier, forment des piquets de grève,… Toutes ces actions de blocage ont été jugées inacceptables par la direction qui a saisi la justice, arguant que celles-ci étaient illégales et qu’elles lui portaient un grave préjudice économique et financier. Hier, le tribunal de grand instance de Thionville a donné droit à la requête introduite en urgence par la direction, autorisant l’intervention de la force publique pour faire les piquets de grève. Cette décision a été notifiée au directeur du site qui peut désormais demander son exécution immédiate au préfet de la Moselle. Les syndicalistes ont quant à eux réaffirmé qu’ils resteraient sur les piquets.

Ce jeudi 8 mars à 19h, nous vous donnons rendez-vous à La Pétroleuse (83, avenue du Parc à 1060 Saint-Gilles) pour boire un verre, manger un morceau en solidarité avec les quatre inculpés de notre Secours Rouge. Ce sera également l’occasion de faire le point sur la situation, après la décision tombée plus tôt dans la journée.

Vignette No procès

Vignette No procès

L’île de Jeju (Jeju-do en coréen) est une île du sud de la Corée du sud, réputée pour ses paysages et ses pêcheuses traditionnelles. On y vient souvent pour se marier : c’est « l’île des amoureux » en Corée.
Mais c’est aussi un lieu historique de résistance à l’Etat : alors que les Etats-Unis imposaient le dictateur Singman Lee, les habitants se sont insurgés et ont résisté d’avril 1948 à mai 1949. La répression fit 80.000 morts, 170 villages sont rasés (70% des villages de l’île). Pendant 50 ans, les gens commémorant ce massacre furent arrêtés et torturés.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la résistance actuelle contre l’implantation d’une immense base navale américaine qui s’installe, détruisant le littoral, et accompagné par des entreprises multinationales (comme Samsung). Les habitants dénoncent la course à l’armement vu comme une provocation dangereuse contre la Chine, le saccage environnemental de grande échelle, la répression féroce : de nombreuses personnes, y compris des maires, ont été emprisonnées et tabassées. Mais la mobilisation ne faiblit pas, les habitants s’attaquent à des installations d’entreprises et de militaires, les manifs s’enchaînent, malgré le débarquement de flics et de soldats pour les réprimer. Lundi 5 mars, près de 700 policiers sont arrivés du continent au village de Gangjeong pour permettre le dynamitage du littoral de roche volcanique, et le dragage du fond marin, contre la mobilisation des villageois qui bloquent la voies d’accès.

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Le site des insulaires de Jeju

Jeudi soir, plusieurs dizaines d’antifascistes du mouvement IPEH Antifaxista se sont regroupé devant l’hôtel où dix fascistes du Bloc Identitaire organisaient une réunion pour créer une section Pays basque. Des pierres et de la peinture ont été jeté sur l’établissement, des container à poubelle ont été incendiés. Le commissariat a alors déployé la Section d’intervention départementale (SID) et des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et militants antifascistes.

Un manifestant a été interpellé pour « dégradation, violence contre personne dépositaire de l’autorité publique » (il a été placé en garde à vue, puis laissé libre pour la poursuite de l’enquête). Une deuxième personne a été interpellée le soir même par la Brigade anticriminalité qui l’accuse d’avoir tenté de mettre le feu à des poubelles. Il a été présenté samedi devant le magistrat et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé ce mois à l’audience correctionnelle. La police a interpellé le lendemain une autre personne qu’elle accuse d’avoir jeté des pierres.

Ezedine Eroussi, militant communiste et syndicaliste étudiant, a été arrêté le 1er décembre dernier par une trentaine de policier qui l’ont immédiatement battu jusqu’à évanouissement. Dans les locaux de la police, les interrogatoires ont porté sur l’organisation du mouvement communiste « basiste » et se déroulaient suivant une alternance de question et de tortures (coups, supplice de la baignoire, etc.). Ezedine Eroussi a pu faire parvenir le témoignage de ces journées. En grève de la faim, il est actuellement à l’hôpital, menotté en croix sur un lit et nourri de force.

Azzedine Eroussi

Azzedine Eroussi


Lire le témoignage d’Ezedine Eroussi

Tôt lundi matin, plus de 300 guérilleros maoïstes ont déclenché une attaque simultanée contre un camp de la police et un chantier entrepris par la société Central Coalfield Limited dans le Jharkhand. Les guérilleros ont mis le feu à 29 véhicules avant l’intervention des forces de sécurité. Leur arrivée a déclenché une fusillade au cours de laquelle quatre maoïstes ont été tués. Un membre des forces de sécurité a également été blessé.

Toujours lundi mais dans le Chhattisgarh, les autorités ont annoncé avoir saisi une énorme quantité de matériel destiné à être transmis à la guérilla maoïste. Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités ont découvert 80 boîtes de matière première pour la fabrication de lances-roquettes et de mortiers dans un quartier animé de Raipur. Une équipe conjointe de trois états (Chhattisgarh, Andhra Pradesh et Bengale occidental) ont procédé à la saisie au cours d’une descente dans un entrepôt après avoir reçu divers renseignements en provenance de diverses sources. Les informateurs avaient signalé aux autorités que les maoïstes avaient un itinéraire d’approvisionnement vers le Bastar depuis Kolkata via Raipur. Suite à cette descente, les autorités ont également procédé à plusieurs arrestations mais ont jusqu’à présent refusé de communiquer davantage d’informations.