Après trois mois de mobilisation, la tension est à son comble à Hong Kong. Des milliers de manifestants antigouvernementaux ont marché, hier samedi à Hong Kong, à l’occasion du cinquième anniversaire du refus par Pékin d’organiser des élections au suffrage universel dans cette région semi-autonome. La police chinoise a décidé d’interdire la manifestation, invoquant des raisons de sécurité. Mais sous une mer de parapluies, le signe de ralliement du mouvement, des milliers de personnes ont manifesté dans la ville.  La police a tiré des cartouches de gaz lacrymogènes et brièvement utilisé des canons à eau contre des protestataires rassemblés près du siège local de l’Armée populaire de libération. Des manifestants ont répliqué en jetant des briques et des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Deux des représentants de premier plan du « Mouvement des parapluies », Joshua Wong et Agnes Chow, âgés de 22 ans et très populaires au sein de l’actuel mouvement de contestation, ont été arrêtés vendredi notamment pour « incitation à participer à un rassemblement non autorisé ». Tous deux ont été inculpés dans l’après-midi et libérés sous caution. Plus de 900 personnes ont été interpellées depuis le début de la contestation.

Une des manifestations d'hier à Hong Kong

Environ 6 000 Palestiniens ont manifesté à la frontière de Gaza dans le cadre du 72ème vendredi de la « marche du retour ». L’un d’eux, Badr al-Din Abou Moussa, 25 ans, est décédé samedi après avoir été touché à la tête hier par des tirs lors d’affrontements à Khan Younès. Au moins 75 autres Palestiniens ont été blessés, dont 42 par des tirs israéliens à balles réelles, lors de cette manifestation.

Manifestation à la frontière de Gaza (archive)

 

Le Comité exécutif de HBDH a publié une déclaration sur les actions des deux derniers mois et revendiqué 20 actions depuis juillet 2019. Ces actions sont menées dans la lutte contre la politique du gouvernement turc AKP-MHP en Turquie à l’encontre des femmes, des travailleurs et de la population kurde de Turquie et du Rojava.

1 juillet : Sabotage des émetteurs de télévision à Datça (Palmutbükü),
2 juillet: Sabotage du Grand Hôtel et des hôtels avoisinants à Izmir,
26 juillet : Action de sabotage des yachts de luxe à Ataköy Marina et à Pendik Marina (Istanbul),
26 juillet : Action à l’encontre des installations de stockage et de production de palettes dans la région d’İzmir (Pınarbaşı, district de Bornava),
27 juillet : Action contre un hors-bord à Bodrum,
28 juillet: Action au port d’Ambarli à Istanbul,
30 juillet: Attaque de l’usine d’armes de Konya Beyşehir,
30 et 31 juillet : Action contre le dépôt du ministère de la justice, à Denizli et à İzmir,
1er août: Action contre la fabrique de Cem Boyner et de la famille Ali Kurşat à Ayvalık, Balıkesir,
4 août : Action contre la zone industrielle de Denizli,
5 août : Action contre l’école d’infanterie de Tuzla,
6 août : Action au Centre scientifique d’Üsküdar,
6 août: Attaque de l’usine appartenant à la famille Ercal, dans le district d’Alapli à Zonguldak,
9 août: Attaque de l’usine de production de peinture de Tuzla,
10 août : Attaque de la zone industrielle de Çiğli, Izmir,
10 août : Attaque contre un convoi militaire chargé de munitions à Konya Aksehir,
10 août : Sabotage du dépôt de munitions militaires à Reyhanli, Hatay,
12 août : Attaque contre l’usine qui produit des conteneurs à Bornova, Izmir.

Déclaration du comité exécutif du HBDH (en turque).

À Genève, dans le cadre de l’Acte 42 des Gilets jaunes, un millier de manifestants français ont défilé  entre la frontière française et le Palais des Nations, siège européen de l’ONU, pour y dénoncer les violences policières. Plusieurs personnes  victimes de la répression policière étaient présentes dans le cortège. Cette action en Suisse est la deuxième du genre après celle de février. Un dossier sur les violences commises par la police depuis le 17 novembre a été remis dans le courant de la semaine à la nouvelle directrice générale de l’ONU à Genève. Une autre copie est destinée au Haut Commissariat aux droits de l’homme. Les gilets jaunes dénoncent l’utilisation d’armes de guerre, en particulier le LBD40 fabriqué à Thoune, en Suisse, qui ont mutilé de nombreux manifestants. À Paris, un cortège de quelques centaines de manifestants est parti de la place Gambetta, à l’est, peu avant 14h. Arrivé au pied du Sacré-Coeur, à Montmartre, il s’est dispersé dans le calme en fin d’après-midi. « Climat, emploi, retraites, même combat », « Urgence pour les urgences »: dans le défilé, les pancartes plaidaient pour une convergence des luttes en cette rentrée. Il y a également eu des manifestations à Toulouse, et à Bordeaux.

Les Gilets jaunes à Genève

Lundi 26 août, plus de 150 personnes étaient arrêtées à Exarchia, des migrants pour la plupart (voir notre article). Avant-hier 29 août, les MAT (policiers anti-émeute) ont attaqué le Centre Social Occupé K*Vox. alors que la soirée était conviviale et musicale, tant sur la place Exarcheia avec un concert gratuit que dans des centres sociaux autogérés comme le K*Vox. Les MAT ont chargé à coup de gaz lacrymogènes, de grenades et ont matraqué de nombreuses personnes sur la place et jusqu’au K*Vox. Dans ce lieu bien connu, les policiers ont fait de nombreux dégâts, frappé des personnes, cassé des chaises et des vitres, et surtout, ils ont jeté une grenade lacrymogène dans ce lieu clos. Plusieurs blessé.es sont à déplorer, dont un camarade de Rouvikonas matraqué violemment par les MAT. Il a été emmené d’urgence à l’hôpital. Il y a eu au moins 4 arrestations, sans doute plus. Depuis quelques temps, les policiers sont en nombre dans le quartier, mais ce lundi, toutes les proportions ont été dépassées. MAT, Anti-terrorisme, services secrets, drones, hélicoptère, voltigeurs. En réaction, 3000 personnes ont manifesté place Exarcheia ! Le cortège a repoussé la police et a réussi à tourner dans tout le quartier.

Rendez-vous mercredi 4 septembre pour un rassemblement à Bruxelles devant l’ambassade de Grèce !

La tête de la manifestation de ce samedi

 

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Pas loin de 160 interpellations ont eu lieu durant ces quelques jours de contre-sommet. Une centaine de gardes à vue, traitées dans les commissariats de Bayonne et de Hendaye ; la dernière a été levée vers 19h30 lundi 26. Plus d’une vingtaine ont reçu des convocations pour des procès ultérieurs, programmés pour septembre ou octobre prochain. Lundi on a appris la mise sous écrou d’une 5e personne sur simple décision du procureur, sans procès et sans possibilité de faire appel. À noter aussi plusieurs interdictions administratives de territoires pour des militants venant du Pays basque Sud ou d’autres pays de l’UE, comme un militant allemand refoulé par deux fois.

Bilan chiffré plus précis :
– Les interpellations ont quasiment toutes été préventives, suite à des fouilles de sac ou de voitures, pour des motifs fallacieux, avec ou pas d’éléments matériels (groupement en vue de…, attroupement malgré sommation, ports d’armes divers, quelques outrages…), malgré les engagements des autorités à n’arrêter personne de manière préventive ;
– Les gardes à vue ont été quasiment toutes prolongées de 24h. En sachant que la plupart des arrestations a eu lieu à partir de vendredi, cette astuce de procédure revient à interdire les gens de manifester, puisque leur sortie n’était pas possible avant dimanche soir ou lundi ;
– La grande majorité des gardes à vue s’est soldée par des remises en liberté simple ou avec un « rappel à la loi » (qui signifie un abandon des poursuites, mais qui implique une inscription dans un fichier policier, dont la trace peut ressurgir lors de la moindre prochaine infraction) ;
– Le collectif anti-répression a eu connaissance de 23 convocations pour des procès ultérieurs, à Dax ou à Bayonne, dans les semaines qui viennent (9, 20, 25 septembre, 1er, 11 octobre et 3 décembre).
– Six personnes à sa connaissance ont été emprisonnées : les trois qui venaient d’Allemagne, qui n’ont pas pu être défendus par les avocat·e·s du collectif que leurs familles avaient pourtant désigné·e·s ; les deux personnes contraintes de purger une ancienne peine sans pouvoir faire appel ; et enfin une autre qui est restée en détention provisoire de jeudi à lundi en attente de sa comparution à Dax — elle est sortie de détention lundi 26, placée sous contrôle judiciaire avec un camarade arrêté le même jour, jusqu’à leur procès le 9 septembre.

Des policiers retiennent un groupe de manifestants en marge du G7, à Bidart, le 25 août.

 

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Un maoïste recherché et un paramilitaire anti-guérilla ont été tués mercredi dans une fusillade dans une jungle du district de Malkangiri dans l’Odisha. Un autre paramilitaire a également été grièvement blessé lors du heurt qui a eu lieu au cours d’une opération de ratissage menée par le Groupe d’opérations spéciales (SOG) et la Force volontaire de district (DVF). Le militant maoïste, Rakesh Sodhi, était recherché depuis dix ans et faisait l’objet d’une mise à prix pour sa capture de 800.000 roupies. Rakesh Sodhi était dans un campement avec une quinzaine d’autres maoïstes dans la forêt de Pakanguda. Il était recherché comme un des principaux dirigeants du Comité spécial zonal des frontières d’Andhra-Odisha pour une douzaine d’attaques de la guérilla maoïste dans l’Odisha, le Chhattisgarh et l’Andhra Pradesh. Parmi ces actions, l’attaque à l’IED à Kalimela (Malkangiri), qui a tué 17 membres des forces spéciales de la police en juillet 2008.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

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Quatorze vulnérabilités critiques ont aujourd’hui été révélées par les chercheurs en sécurité informatique du « Project Zero » de Google, une structure chargée de rechercher les vulnérabilités dites « Zero Day » (c’est à dire inconnues des développeurs). Ces failles affectaient les iPhones aux versions d’iOS 10 à 12 et permettaient aux attaquants de viser sans discrimination de très nombreux utilisateurs puisque la simple visite d’un site infecté via le navigateur de l’iPhone pouvait mener à une infection. L’attaque permettait d’installer dans le téléphone un implant qui avait un accès au Keychain (trousseau de clés de chiffrement), et donc aux mots de passe, clés et certificats de l’utilisateur, ainsi qu’aux bases de données des applications enregistrées localement, ce qui signifie que le virus avait accès probablement accès aux messages des applications de communication sécurisées avant que le message ne soit chiffre (puisque le chiffrement se fait au moment de la communication, de bout-en-bout). On sait que Whatsapp et iMessages sont concernés, ce pourrait être le cas pour Signal mais ce n’est pas confirmé (nous mettrons cet article à jour dès que possible pour ce cas particulier). La sécurité de ces applications n’est en soi pas problématique dans le cas présent, puisque lorsque le système d’exploitation est compromis à ce point, tout est compromis.

Les chercheurs ont d’abord découvert ces failles au-travers des sites qui transmettaient l’infection, des sites recueillant des milliers de visiteurs hebdomadaires et infectant sans discrimination les utilisateurs d’iPhones. Un simple redémarrage du téléphone effaçait bien le malware, mais puisque celui-ci avait accès aux certificats, clés de chiffrement, et tokens d’identification, il faut supposer que les hackers ont pu utiliser les infos récoltées soit pour maintenir un accès constant à l’appareil, soit pour maintenir un accès constant aux comptes et services dont les clés et certificats avaient été volés. Project Zero a découvert un total de 14 vulnérabilités au travers de 5 chaines d’exploit, l’une de ces vulnérabilités n’avait pas encore été corrigée par Apple en février, lorsque Google leur a communiqué ces vulnérabilités. Illustrant encore une fois la gravité de la situation, Google n’a donné que 7 jours à Apple pour corriger au lieu des 90 habituels. Les failles ont été corrigées par la version d’iOS 12.1.4, mais les chercheurs craignent que d’autres campagnes de piratage de masse ne soient en cours.

Apple utilise depuis plusieurs années la sécurité de ses systèmes d’exploitation comme un argument marketing, un argument explosé par les rapports du Project Zero (consultables ici après 7 mois d’analyse approfondies), pendant au moins 2 années complètes, les pirates ont eu accès à des iPhones en ordre de mises à jour.

Les 5 chaines d'escalade de privilège découvertes

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Jeudi 29 août, Iván Márquez, négociateur en chef des FARC dans le cadre de l’accord de paix conclu avec le gouvernement (voir notre article) est apparu dans une vidéo aux cotés de deux autres commandants de la guérilla (Seuxis Paucias Hernández, alias Jesús Santrich, et Hernán. Darío Velázquez, El Paisa) pour annoncer « une nouvelle étape de lutte armée ».

Iván Márquez avait disparu depuis un an. Il justifie la décision des FARC par la trahison de l’accord de paix de La Havane par l’État colombien ainsi que les nombreux meurtres de dirigeants sociaux et d’anciens guérilleros (voir notre article). Par ailleurs, il annonce que la guérilla recherchera des alliances avec l’Armée de libération nationale (ELN). Ces commandants pourraient également s’organiser avec les dissidents qui opèrent déjà dans différentes régions mais cela n’est pas confirmé. Par ailleurs, il n’est pas garanti que ces groupes disposent d’une chaîne de commandement. Selon des estimations les dissidents opéreraient dans 85 municipalités, seraient regroupés en 23 structures et regroupant 1 800 guérilleros, en plus de 300 nouvelles recrues.

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Mardi 27 août 2019, le combattant palestinien Rafiq Odeh a été libéré après 18 ans dans les prisons de l’occupation israélienne. Il est originaire de Beit Hanoun, dans le Nord de Gaza, et militant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Il avait été la cible de l’armée d’occupation pour son implication dans la Seconde Intifada au début des années 2000. Suite à l’assassinat du secrétaire général du FPLP Abu Ali Mustapha en août 2001, il avait revendiqué une action contre l’armée d’occupation.
Brassart d'un·e combattant·e du FPLP