Alors que Cesare Battisti est arrivé ce lundi 14 janvier en Italie pour y purger une peine de réclusion à perpétuité (voir notre article), Matteo Salvini compte écrire une lettre à Emmanuel Macron pour réclamer à la France l’extradition de 30 autres anciens militants ayant pratiqué la lutte armée durant les années de plomb.

Parmi eux on peut compter Giorgio Pietrostefani, un des fondateurs de Lotta Continua, et les ex-membres des Brigades rouges Simonetta Giorgieri, Carla Vendetti et Sergio Tornaghi. Tous ces militants s’étaient réfugié en France à l’époque de Mitterrand car ce dernier avait promis de ne pas extrader de militants recherchés pour raisons politiques.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

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Ce sont des centaines de procès qui ont eu lieu ou qui se tiennent en France contre des gilets jaunes. Impossible d’en rendre compte systématiquement. Quatre exemples:

Hedi M., 28 ans connu dans la région de Narbonne pour son engagement dans le mouvement avait été interpellé jeudi 3 janvier au matin alors qu’il est en train de filmer pendant le blocage d’un dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle par des gilets jaunes. Il avait ensuite été placé en détention provisoire. Parmi les éléments retenus contre lui, plusieurs messages et vidéos diffusés sur sa page Facebook, et notamment un appel au blocage du dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle. Il a été condamné pour «organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration», «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou destruction ou dégradation», et «entrave à la circulation de véhicules» à 6 mois d’emprisonnement ferme et 3 ans d’interdiction de manifester sur la voie publique, contre deux ans dont six mois de sursis requis par la procureure.

Un homme de 24 ans était accusé d’avoir lancé un caillou en direction de la police lors de la manifestation samedi des gilets jaunes à Bar-le-Duc (Meuse) et d’avoir insulté un policier lors de son interpellation. Il a écopé de six mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve dont deux mois ferme avec mandat de dépôt.

Le tribunal de Bordeaux a condamné lundi 14 janvier un Gilet jaune de 55 ans à deux mois de prison avec sursis pour détention de pavé et participation à une manifestation non autorisée. Il avait été interpellé samedi 12 janvier à Bordeaux après l’ordre de dispersion. Une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis avait été requise par l’avocat général. L’homme avait été victime d’un tabassage en règle lors de son arrestation, et la vidéo avait circulé sur le web.

Yovan, un gilet jaune de 28 ans a comparu, ce lundi à Toulon, devant la chambre des comparutions immédiates. Il a été condamné à six mois de prison pour « violence » et « outrages » (des insultes lancées aux policiers). Comme il est bénéficiaire d’une allocation d’aide pour le retour à l’emploi, le tribunal lui a déclaré que «ce sont les bourgeois qui paient leurs impôts qui vous financent»…. La sanction est assortie d’une interdiction de paraître à Toulon et à Marseille pendant un an.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Depuis samedi 12 janvier, date à laquelle le président Emmerson Mnangagwa a annoncé une hausse de 150% du prix de l’essence, une vague de colère s’est manifestée, qui a été durement réprimée par le pouvoir. À Harare, les protestataires, qui avaient érigé des barricades et bloqué de nombreuses routes menant des quartiers pauvres vers le centre-ville. Des techniques reprises à Bulawayo, ville considérée comme le fief de l’opposition, où les citoyens mécontents ont incendié des véhicules.

La situation est toujours extrêmement tendue, à la suite de ces manifestations dont la répression a fait six morts et des dizaines de blessés à Harare. Le troisième jour de grève décrété par l’opposition s’est soldé par de nombreuses arrestations. Tandis que l’armée continue à patrouiller, l’Internet a été coupé et les réseaux sociaux ont été suspendus.

Manifestations au Zimbabwe

Manifestations au Zimbabwe

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Aujourd’hui, un hélicoptère appartenant la compagnie Brinks a été abattu dans le nord du département du Santander. Le site a été pris d’assaut par l’ELN. L’hélicoptère transportait 1,7 milliard de pesos (environ un demi million de dollars) en espèces, qui ont été saisis par la guerilla et serviront à financer la lutte révolutionnaire. Cet argent était protégé par deux gardes du corps qui ont été capturés avec le pilote mais l’ELN s’est déclarée prête à les libérer.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Mercredi 16 décembre au matin, la police a arrêté 11 personnes : les maires de Verges et Celrà, deux communes de Gérone et neuf autres personnes, dont des militants d’un CDR (Comité de Défense de la République). Plus tard dans la journée, cinq autres personnes seront également arrêtées. Tous ont été arrêtés pour troubles de l’ordre public pour avoir bloqué pendant plus de deux heures la ligne TGV dans la gare de Gérone. Les faits remontent au 1er octobre 2018, date anniversaire du référendum sur l’indépendance de la Catalogne (aussi nommé 1-O) où environ 400 personnes avaient bloqué la ligne de TGV pendant 2 heures. Apparemment, le juge n’avait pas ordonné la détention. Il s’agirait donc d’arrestations uniquement ordonnées par la police. Les détenus ont été relâchés après avoir comparu au poste de police assisté de leurs avocats, en attendant de comparaître devant un juge.

Les maires de Verges et Celrà

Les maires de Verges et Celrà

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Le Parti Communiste du Swaziland est illégal dans cette monarchie absolue enclavée en Afrique du sud. Le 11 janvier, la police royale a arrêté deux dirigeants du Parti communiste du Swaziland pour… avoir traversés la route hors des passages. Le vice-président Mcolisi Ngcamphalala et le responsable international Njabulo Dlamini ont été arrêtés à Manzini alors qu’ils allaient assister à une réunion syndicale en leur qualité de dirigeants de l’une des branches de leur syndicat, l’Association nationale des enseignants du Swaziland.

Les deux dirigeants étaient en compagnie d’un groupe important qui traversait la route légalement. La police a arrêté seulement les deux leaders et a laissé les autres partir. Lorsque Njabulo Dlamini a souligné cette anomalie évidente, la police l’a menacé d’utiliser la violence. Une trentaine de policiers en renforts, dont la moitié en civil, ont arrêté les deux dirigeants et les ont traînés de force dans un fourgon de police. Ils ont ensuite décidé de les inculper pour «obstruction à la police en service». Remis en liberté provisoire, ils doivent comparaître devant le tribunal de Manzini.

Militants du Parti Communiste du Swaziland

Militants du Parti Communiste du Swaziland

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Samedi 12 janvier, se tenait une manifestation nocturne des Gilets Jaunes à Pau qui a rassemblé environ 2500 personnes. À la fin de cette manifestation des affrontements ont éclatés avec la police et plus d’une dizaine de personnes ont été arrêtées. Sept de ces dernières ont été placé en garde à vue. La plupart des personnes ont été relâchées dimanche mais sont toujours menacées par une enquête. Trois autres étaient toujours en garde à vue lundi matin.

L’un des gardés à vue est un Gilets Jaune de la première heure. Il est accusé de dégradations sur un véhicule de police, de provocation à la rébellion et d’avoir participé à un rassemblement en vue de violences volontaires sur des biens et des personnes.

Barrage des

Barrage des

Au moins 20 travailleurs de plusieurs usines de confection ont été blessés dimanche dans un affrontement avec la police dans la région de Narsinghapur (Ashulia), lors de la septième journée consécutive de manifestation. Plusieurs milliers de travailleurs de la confection manifestent depuis le 6 janvier à Savar, Ashulia, Gazipur et Mirpur, dans la ville, pour des revendications salariales (voir notre article).

Dimanche, dans la matinée, des travailleurs de différentes usines ont bloqué l’autoroute Dacca-Tangail et organisé une manifestation. Au moins 20 ouvriers ont été blessés lorsque la police a tenté de les disperser. Depuis le début du mouvement, la répression policière a blessé une centaine de travailleurs et tué l’un d’eux.

Blocage d'une route avant-hier samedi par les travailleurs de la confection

Blocage d’une route avant-hier samedi par les travailleurs de la confection

Le panneau publicitaire géant Coca-Cola, situé place De Brouckère, avait été la cible d’une action, le 10 juillet 2016. Le logo avait été remplacé par le message « TTIP Game Over » – No more negotiations – No more free trade deals – It’s time for action », ainsi qu’un appel à la manifestation du 20 septembre contre les accords de libre-échange TTIP et le CETA. Des actions similaires avaient eu lieu sur trois autres panneaux publicitaires : place Stéphanie, rue de la Loi et à la Foire de Libramont. Un militant est aujourd’hui poursuivi pour sabotage et piratage informatique et risque de la prison et une amende allant jusqu’à 125 000€.

Une première audience avait déjà eu lieu le 5 septembre 2018, au cours de laquelle un rassemblement de soutien réunissant entre 200 et 250 personnes s’était tenu (voir notre article). Le procès y avait été reporté au 12 février. Un nouveau rassemblement en solidarité est donc prévu le jour du procès le 12 février à 8h00 place Poelaert.

Plus d’infos ici sur le site du comité de soutien

L'écran Place De Brouckère

L’écran Place De Brouckère

Le prochain apéro du Sacco-Vanzetti se tiendra le vendredi 18 janvier à partir de 19h au local Sacco-Vanzetti (chaussée de Forest, 54, 1060 Saint-Gilles). C’est l’occasion de se rencontrer autour d’un verre, d’une bière ou d’un jus de fruit. Des images de luttes en cours seront projetées, et plusieurs groupes tiendront des stands d’info. Pour proposer le votre, contactez nous. Les fonds serviront au maintien du Local Sacco-Vanzetti et de la lutte contre la répression.

Apéro du Sacco-Vanzetti ce vendredi 18 janvier

Apéro du Sacco-Vanzetti ce vendredi 18 janvier