Samedi 11 avril, le prisonnier anarchiste Ilya Romanov est sorti de prison suite à la décision du tribunal de Zubovo-Polyanski (de la République de Mordovie) de le libérer pour raison de santé. En 2015, il a été condamné à 10 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « préparation d’un attaque terroriste ». Il avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal près de la commission militaire de la ville. Cette explosée lui avait couté son poing gauche qui avait du être amputé (voir notre article).

Ilya Romanov à sa sortie de prison

Jeudi 9 et vendredi 10 avril, une révolte a éclaté à la prison n° 15 de la ville d’Angarsk dans la région d’Irkoutsk. Des affrontements ont éclaté entre gardiens et prisonniers dont plusieurs se sont ouvert les veines pour protester contre les violences qu’ils subissent. Les forces spéciales sont intervenues. Elles auraient tiré sur les détenus avec des armes automatiques et les aurait gazés. Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie d’envergure a détruit huit bâtiments d’une superficie de 30 000 m2 sur le territoire de la prison. Samedi, le corps d’un prisonnier a été découvert samedi dans les décombres de la prison.

Les prisonniers se sont ouvert les veines

Les prisonniers se sont ouvert les veines

En décembre 2019, le père (Paul Newie) et le plus jeune frère (Sam Newie) d’un volontaire YPG présent au Rojava (Dan Newie), étaient arrêtés et mis en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste » (voir notre article). Parallèlement, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, passait devant le tribunal de Westminster suite à son arrestation le 7 décembre. Le système judiciaire britannique souhaite maintenant coupler les deux affaires et poursuivre Paul Newie, Sam Newie et Daniel Burke ensemble. Le procès devrait commencer le 1er mai sous réserve que l’épidémie de Coronavirus ne le reporte pas. Une campagne de soutien est en cours.

Daniel Burke

Daniel Burke

Lundi 30 mars, le parlement a voté une loi octroyant des pouvoirs exceptionnels à durée indéterminée à Viktor Orbán, premier ministre, qui pourra légiférer par ordonnances dans le cadre d’un état d’urgence, au motif de lutter contre le nouveau coronavirus. Le gouvernement peut dorénavant « suspendre certaines lois par décret, s’écarter des dispositions statutaires et introduire d’autres mesures extraordinaires » par ordonnances gouvernementales, dans le but de garantir « la santé, sécurité personnelle et matérielle des citoyens, ainsi que l’économie ». La diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou les mesures du gouvernement pourrait coûter jusqu’à cinq ans de prison. Cette disposition vise spécifiquement la presse indépendante du pays.

Vikto Orban au parlement le 30 mars 2020

 

Le 19 mars, la police a arrêté dans une rue de Minsk un militant anarchiste biélorusse, ancien prisonnier politique, Mikalai Dzyadok. Le motif officiel de la détention était une poursuite pénal fondée sur l’art. 17.1 du Code des infractions administratives (petit hooliganisme). L’affaire a été engagée contre lui pour avoir prétendument écrit des insultes contre la police sur les murs d’une auberge de jeunesse. Mikalai Dzyadok a été emmené au département de police du district de Savetski. Actuellement, il est détenu dans un « centre de pré-détention ». Il avait été condamné à 4,5 ans de prison en 2014 (voir notre article), assorti d’une condamnation supplémentaire d’un an  (voir notre article). L’année passée, il avait été condamné à une amende pour une manifestation non autorisée pour la libération des prisonniers politiques.

Mikalai Dzyadok

Le tribunal de district de Dabrowa Górnicza a prononcé un nouveau verdict à l’encontre de membres du Komunistyczna Partia Polski, poussé par les procédures en appel incessantes du Parquet (voir notre article). Le jugement qui eu lieu sans la présence des accusés, et sans attendre la fin des mesures anti Coronavirus. Le jugement a condamné les camarades de la rédaction de Brask à une amende mais le parquet pouvant faire appel à une instance supérieure on peut s’attendre à un nouvel appel pour obtenir une condamnation plus sévère (les inculpés risquent deux ans de prison). Le KPP est victime des lois anticommunistes en vigueur, éditées par un des gouvernements les plus réactionnaires d’Europe.

Le Parti communiste polonais illégalisé

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Le mercredi 18 mars, le président Marcelo Rebelo de Sousa a déclaré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire portugais. Les mesures reprises dans cette décision furent annoncées le lendemain par le premier ministre António Costa, mesures qui comprennent la suspension du droit de grève au moins jusqu’au 2 avril. Les mesures prises pourront être renouvelées par le parlement. Suite à cette annonce, Groundforce, l’entreprise gérant les opérations au sol dans les aéroports portugais a annoncé le licenciement de 500 personnes et des baisses de salaires pour une partie de son personnel. Le Portugal est le premier pays européen à suspendre le droit de grève depuis le début de la crise du coronavirus. En Italie, le droit de grève n’a été suspendu que dans les secteurs essentiels liés à la lutte contre le virus.

Marcelo Rebelo de Sousa

Les autorités de Moscou ont lancé ce mercredi leur projet de construction d’une route à travers un site d’enfouissement ancien de déchets radioactifs malgré les protestations des riverains et des écologistes. Une autoroute à huit voies doit traverser une colline dans le sud-est de la capitale, près d’une ancienne usine soviétique qui faisait jusque dans les années 1970 de l’extraction de thorium, un élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l’époque. Jouxtant une station de train très fréquenté, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d’habitation. Fin janvier, le maire de Moscou a admis pour la première fois que la colline contenait bien des « déchets radioactifs ». Il a cependant assuré qu’il n’y avait que des « traces de contamination insignifiantes » sur le tracé de l’autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.

Ce mercredi, des ouvriers équipés d’un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux. L’excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblés sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux avec un mégaphone, puis est intervenue, provoquant des heurts. Quelque 61 personnes auraient été arrêtées à la suite des affrontements, qui ont vu des policiers en tenue antiémeute utiliser des gaz lacrymogènes contre des manifestants.

Faceà face entre policiers, écologistes et riverains

Six squats du quartier de Tweebosbuurt, à Rotterdam, sont menacés d’expulsion à partir de ce 4 mars: trois officiellement et trois autres très surement. Ces six sont maisons occupées depuis plusieurs mois en résistance à la destruction et gentrification. Les occupants lancent un large appel à venir en solidarité face aux expulsions, à venir occuper, défendre et habiter le quartier, avant et après les expulsions. Le 27 février un squat s’était fait expulser de manière illégale car les personnes étaient présentes depuis 8 jours. La police avait alors procédé à trois arrestations. En tout, en quelques semaines, 25 personnes ont été arrêtées, trois squats ont été expulsés, des personnes ont été frappées par la police de Rotterdam (certaines dans l’espace public, d’autres en cellule de garde a vue). Des personnes ont été agressées par des individus inconnus. Une personne va probablement être déportée dans un pays ou sa vie est directement menacée. Pour en savoir plus

Solidarité avec les squats de Rotterdam

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Mardi 25 février, le parlement britannique a adopté un amendement visant à faire reconnaitre les Faucons de la liberté du Kurdistan (en kurde : Teyre Azadiye Kurdistan, TAK) et les Forces de défense du peuple (en kurde : Hêzên Parastina Gel, HPG) comme étant des alias du PKK et ainsi à les interdire. Faire partie ou soutenir une de ces organisations pourra ainsi être passible de 10 ans de prison. Cet amendement était inclus dans une loi dont le but officiel était d’interdire deux groupes néo-nazis. Le parlement aura ainsi utilisé le prétexte de la lutte contre l’extrême droite pour également faire interdire deux organisations du mouvement de libération kurde.

Emblème du TAK