Un parlementaire russe a fait à nouveau savoir publiquement qu’il voulait faire appliquer des restrictions sur l’usage de TOR et des VPN. De nombreux sites sont fermés car présentant des contenus illégaux mais sont facilement contournables (comme partout) en utilisant un logiciel comme TOR ou un VPN. Ces logiciels sont de plus en plus populaires et permettent aux internautes russes (et d’ailleurs) de visiter les sites internet censurés par les gouvernements. Selon les autorités, 150.000 Russes utilisent TOR et 25% de la population utilise une forme ou l’autre de VPN. La proposition n’est pas neuve : 2012, ce sujet avait déjà été proposé par un autre parlementaire -sans succès. En 2013, le FSB avait remis le couvert avec le soutien de la Douma fédérale.

Un projet de loi déposé à la Rada (Parlement ukrainien) par des députés du parti du Premier Ministre porte « Sur l’interdiction et la diffusion de l’idéologie communiste en Ukraine ». Selon son article 1, le projet de loi définit l’ idéologie communiste « comme un système de concepts, d’idées, d’opinions reposant sur la lutte de classe, la dictature d’une classe sur les autres, la création d’un État totalitaire, la violation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, le déni des droits des peuples à l’autodétermination, la non-reconnaissance du droit à la propriété privée des moyens de production, l’établissement d’un système à parti unique, le renversement violent d’un système étatique ». Sa promotion comprend y compris sa « diffusion dans les médias », la « production ou diffusion de produits contenant les symboles », qui sont : « les emblèmes, drapeaux de l’URSS, ou tout autre insigne qui porte les faucilles et marteaux ; les noms de rues, entreprises, institutions et organisations portant les noms des leaders communistes, le nom de l’URSS ».

Selon son article 2 : « la promotion de l’idéologie communiste en Ukraine est interdite », tout comme la « promotion de partis politiques entités idéologiques qui utilisent les termes Communisme, Marxisme, Léninisme, Stalinisme ». Selon l’article 3, « la production ou distribution de produits avec les symboles communistes, y compris des souvenirs, est interdite en Ukraine ». Enfin, l’article 4 prévoit que les « personnes violant la Loi seront criminellement responsables ». La promotion de l’idéologie communiste serait passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

Plusieurs initiatives ont été organisées le 29 janvier en soutien aux anarchistes arrêtés à Minsk pour résistance présumée à la police, il y a une semaine. Ils ont été soupçonnés de participation à des actions de solidarité avec d’autres militants, qui avaient eux-mêmes été arrêtés lors d’un concert punk et accusés de distribution de « littérature extrémiste ». Le 29 janvier à Minsk, donc, des affiches ont été placardées au domicile juge qui a autorité sur le cas des anarchistes. Des affiches ont aussi été collées en ville et sur le commissariat de police. Enfin, une banderole indiquant « Liberté aux prisonniers politiques » a été accrochée à un pont routier.

Action de solidarité avec les prisonniers anarchistes le 29 janvier 2015.

Action de solidarité avec les prisonniers anarchistes le 29 janvier 2015.

Six policiers ont été légèrement blessés et 54 manifestants antifascistes, arrêtés ce soir à Vienne, où se sont multipliées les manifestations hostiles à la tenue du bal annuel de l’extrême droite autrichienne. Entre 2.000 et 9.000 personnes ont investi le centre de la capitale de l’Autriche pour dénoncer cette soirée organisée à la Hofburg, le palais impérial d’hiver. Le « bal des diplômés de l’université » (Akademikerball), anciennement nommé bal des corporations étudiantes, est organisé par la section viennoise du parti d’extrême droite FPÖ.

Le dernier procès des personnes arrêtées lors des manifestations de l’OTAN au Pays de Galles de l’année dernière aura lieu mercredi prochain à Cardiff. Les manifestants sont accusés d’avoir agressé un policier. Une manifestation de solidarité est prévue devant le tribunal Cardiff le 4 février. Presque toutes les autres personnes arrêtées lors des manifestations contre l’OTAN ont vu leurs accusations sont abandonnées.

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Une campagne a été lancée en Angleterre contre l’embauche de Bob Lambert au département de criminologie de la London Metropolitan University. Bob Lambert était un des chefs du Special Demonstration Squad (SDS) de la police. Créé en 1968 en réponse aux manifestations de masse contre la guerre du Vietnam, le SDS avait pour fonction de placer des espions à long terme dans les mouvements politiques au Royaume-Uni. Le SDS espionné les groupes anticapitaliste, anti-raciste, anti-guerre, et environnementaux.

Dans le cadre de ces opérations d’infiltration, des agents comme Bob Lambert, ont abusé des femmes en ayant des relations intimes et sexuelles, parfois de longues durées, pour leur soutirer des renseignements. Lambert a admis quatre relations de ce type entre 1983 et 1988, ayant même engendré un enfant avant de disparaître sans laisser de trace. Au moins neuf autres espions policiers ont été identifiés ces 20 dernières années, presque tous ont eu des avec des femmes dans le but de leur soutirer des informations. Dix femmes victimes de ces abus poursuivent la Metropolitan Police pour cette raison.

Lambert infiltrait particulièrement les organisations environnementales, de Greenpeace à des groupes radicaux. Il a animé une provocation qui a encouragé des militants à placer des engins incendiaires en 1987. Deux militants ont été emprisonnés suite à cela. Bob Lambert a ensuite été promu inspecteur-détective de la Direction générale spéciale, et est devenu superviseur des policiers infiltrés. Il est aussi impliqué dans un campagne secrète de la police pour discréditer en 1993 la famille de Steven Lawrence, victime d’un crime raciste, qui dénonçait l’absence d’enquête.

Bob Lambert au moment de ses infiltrations et aujourd'hui

Bob Lambert au moment de ses infiltrations et aujourd’hui

A Londres, le Premier ministre David Cameron a présidé lundi 12 janvier une réunion avec les responsables des services de sécurité et de renseignement en réaction aux attentats de Paris. Les événements en France sont l’occasion pour le gouvernement de justifier à nouveau son projet de loi anti-terroriste actuellement discuté au Parlement et débattu à la chambre des Lords ce mardi.

Le projet de loi prévoit la confiscation des passeports des jihadistes de retour de zones de combat comme la Syrie ou l’Irak et leur bannissement du territoire britannique jusqu’à deux ans ; les universités se verraient aussi confier la responsabilité d’identifier et dénoncer les étudiants en voie de radicalisation. Un arsenal législatif que David Cameron voudrait compléter par la surveillance des communications sur internet.

Le Parti conservateur du Premier ministre David Cameron a annoncé samedi son intention de restreindre le droit de grève pour certaines catégories de personnels dans le secteur public en cas de victoire aux élections législatives de mai prochain. Selon le projet des Conservateurs, une grève dans les secteurs de la santé, des transports, de l’éducation ou des services de lutte contre les incendies devra avoir l’aval d’au moins 40% des membres des syndicats concernés pour être légale.

L’an dernier, une série d’arrêts de travail ont eu lieu dans l’éducation nationale, chez les pompiers et dans le métro de Londres. Plusieurs de ces grèves se seraient retrouvées illégales si le projet des Tories avait été en vigueur. Voter une telle loi, a estimé la secrétaire générale du Trades Union Congress (TUC), l’organisation qui regroupe les syndicats au Royaume-Uni, reviendrait à interdire le droit de grève dans le secteur public.

Andreï Sokolov est un révolutionnaire russe léniniste qui s’est rapproché de l’anarchisme. Détenu une première fois dans les années ’90 pour le dynamitage de la statue du tsar Nicolas II que le gouvernement Eltsine avait fait édifier, il a depuis été assistant parlementaire pour le Parti communiste, et emprisonné à quatre reprises, notamment sous l’accusation d’avoir fourni des armes et des systèmes pyrotechniques aux forces clandestines révolutionnaires communistes et anarchistes en Russie (Andreï est armurier de profession). Il a été arrêté par les services de sécurité ukrainiens le 18 décembre et enfermé à la prison de Mariupol.

Andreï lors de sa précédente détention (prison de Lefortovo, Moscou)

Andreï lors de sa précédente détention (prison de Lefortovo, Moscou)

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En Grande-Bretagne, il n’y a aucune limite de temps lorsqu’une personne est soumise à une caution sans charge et un sergent de garde n’a pas besoin de la permission d’un tribunal pour remettre une interdiction de manifester. Or, si elle est bafouée, le manifestant est passible d’arrestation pour violation de liberté sous caution. Une stratégie qui permet ainsi, non seulement d’empêcher quelqu’un de rejoindre une manifestation, mais aussi de lui passer l’envie de retenter un autre jour. Depuis 2008, au moins 732 personnes ont ainsi été arrêtées sans jamais avoir été poursuivies ensuite pour aucune accusation, alors que ces derniers se rendaient à des manifestations autorisées. Près de 85% des personnes interdites de manifester de la sorte, n’ont pas été par la suite mises en accusation.

La mise en liberté sous caution est donc devenue un instrument utilisé par la police britannique pour punir les manifestants et nier leur droit à manifester. La police mène sa propre justice extra-judiciaire sans aller devant aucun tribunal. Le “Network for Police Monitoring” a accumulé les preuves de la stratégie policière : “La caution policière est utilisée comme un moyen de perturber l’activité de protestation sans faire face aux inconvénients de devoir passer par un processus juridique formel. En raison de la longue expérience de la police d’avoir abusé des modalités de conditions préalables à l’inculpation contre les manifestants de manière irresponsable, nous croyons que la seule solution est le retrait complet de ce pouvoir pour toutes les infractions liées aux manifestations”.