Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Tekber Haddi est en grève de la faim illimitée depuis le 15 mai devant le consulat du Maroc à Las Palmas, aux îles Canaries. Elle réclame l’ouverture d’une enquête juste et impartiale sur l’assassinat de son fils, Mohamed Lamine Haidalla par des colons marocains et la traduction des responsables devant la justice. Cette grève devient symbolique pour les Sahrouis qui multiplient des démonstration de solidarité.

Suite à sa participation dans une manifestation pacifique de solidarité avec Takber Hadi et le militant et le journaliste sahraoui Salem Lebsir arrêté récemment, dans la ville d’El Aaiun occupée, le militant sahraoui Mohamed Ajmai a été violemment agressé dimanche par des membres des services de sécurité marocains. Les prisonniers politiques sahraouis (groupe de Gdeim Izik) ont annoncé aujourd’hui leur décision d’entamer une grève de la faim de 48 heures en solidarité avec Tekber Haddi.

Tekber Haddi

Mohamed Ajmei

Tekber Haddi
Mohamed Ajmei

Le 31 mai dernier, l’Organisation Milice pour la Justice Populaire avait revendiqué l’exécution du gardien chef de la prison de Domokos (voir notre article). Cette annonce faisait suite à un raid anti-terroriste contre trois personnes qui vivaient depuis plusieurs années dans la clandestinité et qui étaient accusées d’un braquage, le raid a eu lieu le 29 mai. Peu après son arrestation, Spyros Dravilas, l’un des trois arrêtés, s’était suicidé en se tirant une balle de revolver dans la bouche. Il est évidemment impossible d’être certain que ce n’est pas un meurtre policier maquillé, toutefois, ni ses camarades ni sa famille n’ont nié le suicide. La police voulait faire porter le chapeau de l’exécution du gardien-chef de Domokos à Dravilas, c’est probablement ce qui a déclenché la publication d’un communiqué de revendication de la part de l’Organisation-Milice pour la Justice Populaire.

Les deux personnes qui ont été arrêtées à ses côtés, Grigoris Tsironis (militant anarchiste de longue date) et Spyros Christodoulou (qui comme Spyros Dravilas était un illégaliste proche du milieu anarchiste) ont été amenées devant le procureur le 2 juin alors qu’une cinquantaine de solidaires s’étaient rassemblées devant le tribunal. De légers affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, ceux-ci empêchant tout contact oculaire entre les prisonniers et les manifestants. Grigoris et Spyros C. ont été transférés respectivement aux prisons de Trikala et Alikarnassos (en Crète), après qu’on leur ait prélevé de force un échantillon d’ADN.

Des personnes solidaires des 3 arrêtés ont publié un communiqué expliquant l’acte de Spyros D. par les nombreuses périodes d’emprisonnement, d’évasion et de clandestinité que celui-ci avait déjà vécu par le passé.

Grèce : Plus d’infos sur la mort de Spyros Dravillas et les arrestations de Tsironis et Christodoulou

Après plus de trois ans de négociations, les ministres européens de la Justice se sont finalement entendus lundi sur un nouveau cadre européen pour la protection des données personnelles. La nouvelle règlementation met à jour des règles datant de plus de vingt ans. Le droit à l’oubli est désormais garanti pour les internautes, dont les données personnelles pourront bien être supprimées de la toile. Les citoyens devront aussi expressément donner leur consentement pour autoriser le traitement de leurs données à d’autres fins.

Le pouvoir des autorités nationales chargées de la protection des données se voit renforcé de sorte à mieux faire appliquer les règles relatives à la vie privée. Le secrétaire d’Etat pour la Protection de la vie privée a d’ailleurs l’intention de présenter un projet de loi cet automne pour autoriser la Commission de la protection de la vie privée à infliger elle-même des amendes. Dimanche, cette dernière a d’ailleurs annoncé qu’elle attaquait Facebook en justice en raison de violations à la vie privée, une première en Europe. Les gouvernements européens doivent encore négocier les nouvelles règles avec le Parlement européen. Il est escompté que les colégislateurs dégagent un compromis avant la fin de l’année. Si tel était le cas, le nouveau cadre serait alors applicable à partir de 2018.

Téléphoner avec son GSM dans la discrétion la plus complète, c’est peut-être bientôt fini. Des discussions ont lieu entre le cabinet du ministre des Télécoms, celui du ministre de la Justice, l’IBPT (le régulateur) et les opérateurs télécoms en vue de mettre un terme à l’anonymat qui prévaut lors de l’achat d’une carte SIM prépayée. Mettre fin à cette situation est une vieille demande des forces de police qui, dans le cadre d’une enquête judiciaire, peinent à identifier les personnes se cachant derrière ces numéros de téléphone. Fin 2013, les cartes prépayées représentaient 40% des cartes SIM en circulation en Belgique

Une cinquantaine de guérilleros du Front n°6 de la NPA a attaqué dimanche après-midi le détachement du 69e bataillon de l’armée gouvernementale qui assurait la sécurité d’un projet de construction d’une route qui doit relier relie les provinces de Bukidnon et de Davao del Norte. Les militaires ont répliqués et la fusillade a duré 10 minutes. Un guérillero et militaire ont été tués, trois autres militaires blessés, et un jeune villageois a été tué par une balle perdue. Les guérilleros sont repartis dans un des véhicules appartenant à l’entreprise de construction, en emportant un mitrailleuse, trois fusils d’assaut et divers équipements appartenant aux militaires.

combattantes de la NPA

Jose Amin Hernandez Manrique, alias « Marquitos », commandant du front Dario Martinez et membre de la direction nationale de l’ELN, a été tué lors d’un assaut coordonné par la police et l’armée dans son campement, situé dans le département d’Antioquia. Amin Hernandez était poursuivi comme dirigeant de l’ELN mais aussi pour le détournement d’avion de la compagnie nationale Avianca en 1999.

Jose Amin Hernandez Manrique

Jose Amin Hernandez Manrique

13h30 : Ce matin nous rendions compte du fait que la Turquie avait ouvert la frontière entre la ville syrienne de Tal Abyad et son territoire, et que les milices kurdes (YPG/YPJ) étaient à quelques mètres de la ville. La ville était encerclée par deux front, l’Ouest venu de Kobané et l’Est venu d’Hassaké. Le front de l’Est est à présent dans le centre-ville de Tal Abyad alors que le front Ouest est à quelques kilomètres.

Selon les premiers témoignages sur place, les islamistes auraient profité de l’ouverture de la frontière pour déserter massivement vers la Turquie. Le président turc Erdogan a fait part de son inquiétude, puisque le contrôle de la ville par les YPG/YPJ permettra au combattants du PKK de rejoindre leurs camarades en Syrie (et selon lui, inversément). Notons que l’Armée Syrienne Libre a contribué a la prise de la ville par les Kurdes.

EDIT 14h00 : Des témoins rapportent depuis quelques minutes des centaines de jeunes hommes qui traverseraient la frontière turque dans le sens inverse, vers Tal Abyad. Apparement de l’EI.

EDIT 14h50 : Les forces de l’Est et de l’Ouest viennent de se rencontrer pour la première fois dans le centre-ville de Tal Abyad ! Les milices des cantons de Kobané et de Ciziré s’accueillent l’une et l’autre fraternellement. 600 islamistes sont encerclés par les forces kurdes dans la ville. Tal Abyad semble pratiquement aux mains des YPG/YPJ à présent.

Les combattantes de Kobané et de Ciziré se rencontrent à Tal Abyad

Les combattantes de Kobané et de Ciziré se rencontrent à Tal Abyad

Deux employés de la société de consultance EY à Diegem ont été suivis par des détectives privés, engagés par leur patron, qui les filaient entre leur domicile et leur lieu de travail ainsi que durant leurs pauses. Cette filature fait suite à une lettre d’information diffusée par les deux responsables syndicaux (à la SETCA), concernant la société dans laquelle il travaille et l’index. Les deux syndicalistes ont ensuite été licenciés pour faute grave, la direction prétextant un problème d’heures de travail.

L’état turc a finalement ouvert le checkpoint de Akcakale, laissant passer des milliers de réfugiés syriens de la ville de Tal Abyad, occupée par l’Etat Islamique et assiégée par les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/Unités de Défense des Femmes). Les réfugiés attendaient terrifiés et épuisés depuis 4 jours devant la frontière, poursuivis par les miliciens islamistes et refusés à coups de pompes à eau par l’armée turque. 13.000 civils avaient déjà réussi à traverser la frontière turque malgré la répression turque.

Il y a 2 jours, les YPG/YPJ avaient pris la ville de Suluk (a.k.a Sloq), l’une des premières prises de l’Etat Islamique en Syrie. La ville de Tal Abyad sera un nouveau tournant décisif dans la guerre de Syrie puisque c’est par cette ville que transitent armes et combattants réactionnaires de l’EI. C’est également l’une des places fortes du marché noir du pétrole. La prise de Tal Abyad coupera donc des ressources vitales à l’EI, mais ouvrira également un nouveau point de passage entre le Rojava (la partie syrienne du Kurdistan libéré) et la partie turque du Kurdistan. Cette prise reliera également les deux principales villes du Rojava libéré : Kobané et Hassaké. Enfin, la prise de Tal Abyad signifiera l’entrée des YPG/YPJ dans la province de Raqqa, dont le chef-lieu éponyme est la capitale de l’EI. Si les forces kurdes parviennent à gagner Tal Abyad, leur prochain objectif sera probablement Raqqa.

La prise de cette ville sera toutefois très difficile : de nombreux islamistes sont présents dans la ville, les rues sont minées, les maisons piégées et les ponts détruits. Le passage des réfugiés en Turquie donnera toutefois une marge de manœuvre aux combattants turcs qui pouvaient difficilement faire feu sur une ville remplie de civils.

Sur notre carte plus bas, on peut voir plus clairement les enjeux de cette ville à la frontière du Rojava, de la Turquie et de l’Etat Islamique.

La situation géographique de Tal Abyad.

La bataille de Tal Abyad commencera dans les prochaines heures.

La situation géographique de Tal Abyad.
La bataille de Tal Abyad commencera dans les prochaines heures.