Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La répression des manifestations qui avaient éclatées le 7 mai dernier dans la ville Kurde Iranienne de Mahabad après la mort d’une jeune travailleuse et femme de chambre Kurde qui s’était jetée du 4e étage de l’un hôtel où elle travaillait pour éviter d’être violée par un agent des services de sécurité, a conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de centaines de manifestants Kurdes. Les services de sécurité continuent d’arrêter arbitrairement des gens qui avaient participé à ces manifestations, dont la dernière a eu lieu il y a plus de deux semaines. Au moins 20 personnes ont été grièvement blessées lors de ces protestations. Un manifestant âgé de 19 ans nommé, grièvement blessé par balles le 7 mai est toujours dans un état critique dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de la ville d’Urmiyeh. Un autre jeune manifestant qui avait subi de graves blessures aux yeux se trouvait en grave danger de cécité. Les agent des forces spéciales anti émeutes épaulés par des Agents du Ministère avaient arrêtés plusieurs manifestants blessés dans des hôpitaux de Mahabad et des villes voisines.

Le sort réservé à ces manifestants arrêtés demeure incertain, car ces toutes prisons ont depuis ces événements été placée sous le contrôle direct des services du Ministère des Renseignements Iranien. Les autorités reconnaissent que 68 personnes arrêtées, ont été transférées vers la prison centrale d’Urmiyeh. ils sont tous accusés de « Troubles à l’ordre public ». La plupart de ces prisonniers avaient été battus et violemment matraqués dés leurs arrivées dans cette prison. Et un grand nombre d’entre eux avaient été torturés dans le but de leur faire « avouer leurs crimes » et de donner des noms d’autres manifestants.

Iran/Kurdistan: Des centaines de Kurdes détenus après le soulèvement de Mahabad

Des équipes conjointes de la branche de contre-espionnage de l’état du Jharkhand ainsi que de la police locale ont arrêté ce dimanche un membre présumé du CPI(Maoist) dans la localité de Basti Bawa Khel. L’homme, commandant de section, Deen Bandh Pater, 28 ans, vivait là sous une fausse identité et y travaillait comme ouvrier agricole depuis le mois de décembre. Les autorités l’accusent d’être impliqué dans six assassinats, plusieurs enlèvements et d’autres crimes divers, ainsi que dans plusieurs affrontements avec les forces de l’ordre depuis 2010. D’après les autorités, il aurait été formé par le commandant de zone maoïste Kundan Pahan, recherché depuis de longues années et dont la tête est mise à prix. Elles déclarent également que durant sa scolarité, Pater fournissait des informations aux guérilleros à propos des mouvements de la police, et qu’il leur fournissait de la nourriture et d’autres matériaux. Il avait été arrêté en janvier 2009 par la police de Ranchi, capitale de l’état, pour ses prétendues activités, mais avait été relâché en novembre 2009, faute de preuves. Entendu par le magistrat dimanche soir, il a été placé en détention préventive pour cinq jours.

Deen Bandh Pater

Deen Bandh Pater

Le Mexique déploie 40.000 militaires et policiers fédéraux dans plusieurs Etats du Sud du pays à la veille des élections législatives et locales. Hier, des manifestations anti-gouvernementales ont tourné à l’affrontement dans l’Etat d’Oaxaca. Les protestataires ont pris pour cible les forces de l’ordre, leur jetant des pavés, et ont capturé deux policiers. Parmi eux, des enseignants radicaux qui luttent contre la réforme de l‘éducation. Ils ont envahi des bureaux de vote, brûlés des milliers de bulletins, incendié un centre de distribution d’essence, provoquant une pénurie dans la région, et ils appellent au boycott des élections. Dans l’Etat du Guerrero, c’est la disparition et la mort présumée de 43 élèves professeurs qui a mobilisé les parents, proches et enseignants. Ils ne veulent pas non plus des élections législatives et locales de mi-mandat.

Dans la ville de Oaxaca, le syndicat des instituteurs CNTE a brûlé 13.000 bulletins de vote et les urnes devant un bureau de l’Institut National Electoral (INE). Dans plusieurs villages des alentours de Oaxaca, il s’est passé la même chose. Dans plusieurs endroits, en plus des barrages routiers, des raffineries de pétrole ont également été bloquées. Le 5 juin, 3000 militaires ont pris possession de la ville, récupérant immédiatement 7 des 11 sièges de l’INE occupés ou bloqués, appuyés par des hélicoptères et des drones.

Dans le Guerrero, des membres du Movimiento Popular Guerrerense, qui occupe depuis plusieurs mois la mairie suite à la disparition de 43 étudiants, ont dérobé 116.000 bulletins de vote dans un bureau de l’INE et les ont incendiés dans le centre-ville de Tlapa. Dans la ville de Xalapa, une trentaine de manifestants masqués ont attaqué au cocktail molotov un siège de l’INE. A Córdoba et Orizaba, les bureaux électoraux sont occupés par les instituteurs. A Chilpancingo, le péage de l’autoroute a été occupé, et un véhicule transportant du matériel électoral a été intercepté, renversé et incendié. Des anarchistes ont revendiqué trois attaques explosives dans la ville de Puebla contre le Secrétariat à l’Economie, contre l’INE et contre la gare routière située près l’Université Technologique, et une contre les bureaux du Secrétariat du Développement Agricole, Territorial et Urbain à Mexico.

incendie d’un siège de l’INE à Tehuantepec (Oaxaca)

incendie d'un siège de l'INE à Tehuantepec (Oaxaca)

Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, emprisonné depuis 2002 par l’AP puis depuis 2006 par Israël commencera une grève de la faim le 18 juin prochain si l’interdiction pour sa famille de le visiter persiste.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

60% des assesseurs du HDP ont été arrêtés et placés en garde à vue la nuit dernière en prévision des élection législatives qui se tenaient ce dimanche. Le HDP, Parti Démocratique des Peuples, est une coalition de gauche radicale regroupant plusieurs groupes anti-capitalistes, féministes, des droits LGBT, pro-kurdes, etc… Malgré les locaux incendiés, les assassinats, et plus récemment les attentats et la fraude éléctorale, le HDP a apparemment réussi à dépasser les 10% de voix requises pour accéder au Parlement turc.

404.000 effectifs de sécurité ont été déployés par l’état turc à l’occasion des élections.

Hier, après avoir quitté la manifestation antifasciste, un groupe de manifestants qui s’éloignait du lieu du rassemblement a été surpris par l’arrivée de deux combis de policiers qui les ont empêchés de repartir. Sans fournir de motifs, la police a d’abord demandé les cartes d’identité des manifestants. Ces derniers refusant de fournir les pièces sans motifs, la police a finalement prétendu « Il y avait des gens masqués à la manifestation ». Les manifestants ont finalement été contrôlés et photographiés en dehors de toute arrestation administrative ou judiciaire. C’est la deuxième fois en une une semaine que des manifestants sont inquiétés à plusieurs kilomètres d’un lieu de rassemblement après l’avoir quitté. La dernière fois, plusieurs manifestants avaient été arrêtés près de la station de métro Botanique, bien après la fin de la manifestation -qui se déroulait Place du Luxembourg-, c’était également une manifestation antifasciste.

Les manifestants contrôlés et fichés à Arts-Loi.

Les manifestants contrôlés et fichés à Arts-Loi.

Jeudi 4 juin, à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, des affrontements violents ont éclaté alors que la police était en train d’expulser plusieurs logements et petits commerces près de la gare de Facobly. Un opérateur économique aurait en effet acquis un terrain pour y construire de nouveaux magasins. Les occupants en question ne se sont pas laissé faire. Des barricades ont été érigées. Des véhicules et des magasins ont été incendiés, ainsi que la gare de la compagnie Mindeba Transport. Une partie des émeutiers auraient également exprimé des revendications telles que le non paiement des factures d’électricité et la réinsertion sociale. Lors des affrontements avec les gendarmes, ces derniers ont tué par balle au moins deux émeutiers et blessé gravement une autre personne.

émeute à Man (Côte d’Ivoire)

émeute à Man (Côte d'Ivoire)

C’était déjà un peu le cas aux USA, maintenant, c’est au tour de Londres de s’y mettre. Le maire de Londres a annoncé que la police londonienne sera équipée de pas moins de 20 000 caméras corporelles. Ces caméras sont encore à l’état de bêta test, mais cela ne les empêche pas d’être utilisées au quotidien. Plus de 6000 vidéos sont enregistrées grâce à elles tous les mois. Le maire semble tellement emballé par le projet qu’il souhaiterait accélérer plus le processus. Il désire que la police soit totalement équipée pour le mois d’avril 2016 (alors que le projet doit aboutir sur le papier d’ici 10 ans). Avec 20 000 caméras corporelles, Londres deviendra la ville où la police sera le plus équipée de cette technologie.

Caméra corporelle pour policier londonien

Caméra corporelle pour policier londonien

Les structures du Front Populaire (Halk Cephesi)ont été la cible le 3 juin d’une vaste opération policière anti-DHKP-C. Des perquisitions ont été effectuées dans plusieurs quartiers d’Istanbul (à Sultangazi, Küçükçekmece, Başakşehir, Bağcılar, Bahçelievler, Esenyurt, Ataşehir et Bakırköy), visant notamment le bureau du journal Yürüyüş (La Marche). Au moins 10 personnes ont été placées en détention par le Bureau Anti-terroriste de la police d’Istanbul. Les noms de quatre détenus sont connus : Selda Karataş, Kemal Delen, Ali Kanat et Erdi Şimşek.

Les locaux du journal Yürüyüş avaient déjà été la cible d’une violente opération policière en décembre 2010 (voir l’article)

Les locaux du journal Yürüyüş après l’opération policière

Les locaux du journal Yürüyüş après l'opération policière

Après la grande manifestation de jeudi à Munich (34.000 personnes), c’était la petite ville de Garmisch-Partenkirchen qui recevait les opposants au sommet G7 qui se tenait dans un chateau à 15 kilomètres de là. 4000 personnes étaient présentes à Garmisch, quelques incidents ont opposés manifestants et policiers. Plus de 22.000 policiers ont été déployés en Bavière pour veiller sur le G7 mais c’est à Leipzig qu’un black bloc d’une centaine de personnes est intervenu par surprise dans le centre ville. Une barricade de pneus enflammés a barré une des rues du centre; des pierres, des cocktails Molotov ainsi que des engins pyrotechniques ont été lancés sur des édifices publics et sur le consulat américain qui ont subis des dégradations. Lors d’un face-à-face avec les manifestants, plusieurs policiers ont été blessés. Trois véhicules de police ont par ailleurs subi d’importants dégâts et ont été rendus inutilisables. Un homme a été arrêté.

Incidents à Leipzig

Incidents à Leipzig