Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis ce matin, un service de sécurité privé opère au palais de justice de Bruxelles. Certaines tâches du corps de sécurité sont donc déléguées temporairement à des agents d’une société privée, comme les contrôles à l’entrée de l’établissement judiciaire. Cela devrait faciliter l’accompagnement des personnes détenues par le corps de sécurité vers les différents cours et tribunaux.

Le personnel du corps de sécurité est composé de 114 personnes qui, jusqu’à vendredi passé, étaient responsables du transfert des prisonniers de la prison vers les bâtiments judiciaires, ainsi que du contrôle de l’entrée du palais de justice et du bâtiment Portalis où siègent le Parquet de Bruxelles et le tribunal de la jeunesse. Ce corps est confronté à de nombreux problèmes liés au manque de personnel et à une organisation défaillante. Ces dernières années, cela a régulièrement occasionné des reports de procès. Depuis janvier, le niveau de la menace autour du Palais de justice a été relevé, ce qui a eu des conséquences au niveau du contrôle de l’entrée. A plusieurs reprises, aucun contrôle n’a eu lieu à l’entrée du Palais de justice, car le personnel était absent. Mardi passé, le bâtiment a été interdit au public pour cette raison. Lors d’une réunion de crise au SPF Justice, il a été décidé que des agents de sécurité privés assurent la sécurité à l’entrée de manière temporaire.

Belgique: Des vigiles pour contrôler le palais de justice

Suite à la mort de Rémi Fraisse sur la ZAD de Sivens, une commission d’enquête chargée de tirer les conséquences avait été mise sur pied. Son épais rapport a été publié par l’Assemblée Nationale. On y trouve les déclarations du Général Denis Favier. Celui-ci constate ue les réseaux sociaux permettent aux organisateurs de manifestations en tous genres de prendre de l’avance par rapport aux forces de l’ordre qui « en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper ». Il suggère qu’il faudra « examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos ».

Le chef du Service central du renseignement territorial (SCRT), Jérôme Léonnet, explique quant à lui que des méthodes parallèles sont déjà utilisées. Il s’agit du « recrutement de sources » par exemple. Concrètement, des taupes : « Nous avons des contacts même dans le monde de la contestation violente », précise-t-il. Pour finir, Denis Favier conseille encore d’améliorer les « dispositifs de vidéo-protection pour confondre les individus coupables de violences ».

Pour renforcer la sécurité dans dix districts où la présence maoïste est prépondérante, le gouvernement central a décidé la construction de 400 nouveaux commissariats et postes de police. Selon les informations révélées par le département du ministère de l’Intérieur en charge de la lutte contre ‘l’extrémisme de gauche’, le gouvernement est actuellement en train de construire 400 bâtiments fortifiés dans dix états, pour un budget moyen de 20 millions de roupies (près de 300.000 €) par commissariat. Les dix états concernés par ce plan sont l’Andhra Pradesh, le Telangana, le Bihar, le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Madhya Pradesh, l’Odisha, l’Uttar Pradesh et le Bengale occidental.

Dans deux actions distinctes, la police a arrêté six présumés guérilleros appartenant au CPI(Maoist) dans les districts de Vaishali and d’Arwal (Bihar) dans la nuit de samedi à dimanche. Les autorités du district de Vaishali ont affirmé avoir lancé une opération après avoir été informée d’une présence maoïste dans le village de Patepur, entrainant l’arrestation d’Amarjit Sahni. L’homme était recherché dans le cadre de plusieurs affaires de violence reliées aux actions de la guérilla dans la région. Dimanche, le commissaire a déclaré qu’il était actuellement interrogé. Toujours la même nuit, mais dans une seconde opération, un sous-commandant zonal du parti, Indradip Mahto et quatre autres personnes ont été interpellées avec des armes dans le village de Laltenbigha, dans le district d’Arwal. Un fusil, deux pistolets, quarante cartouches, de la littérature maoïste et d’autres choses leur ont été saisis. Eux aussi ont été interrogés dimanche.

L’Organisation-Milice pour la Justice Populaire, un groupe jusque là inconnu a revendiqué sur Indymedia Athens l’exécution il y a trois mois du gardien-chef de la prison de Domokos. Voir notre précédent article. Cette exécution avait eu lieu à la veille d’une lutte de grande ampleur de la part des prisonniers politiques grecs qui aura eu raison de l’unique prison de haute-sécurité de Grèce (la prison de Domokos, précisément). Makis Galimanis a été abattu lors d’un drive-by devant son domicile, il s’apprêtait à partir à la chasse. L’OMJP a revendiqué cette attaque en accusant Galimanis d’avoir été un ‘bourreau’ et un ‘ennemi du peuple’, dénonçant son habitude à se promener dans la prison avec un bâton de berger.

Il y a quelques jours, la police grecque a mené un raid contre trois anarchistes en clandestinité accusés d’un braquage à 400.000€ l’année dernière. Deux d’entre-eux -Grigoris Tsironis et Spyros Christodoulou- ont été arrêtés, alors que le troisième (Spyros Dravilas) est mort dans ce qui semble être un suicide. Spyros Dravilas était l’un des suspects de l’éxécution de Galimanis. Trois AK47 et 4 pistolets ont été trouvés par la police lors des raids.

L’exécution du gardien-chef de Domokos.

L'exécution du gardien-chef de Domokos.

Depuis les révélations d’Edward Snowden, les géants du net ne savent plus quoi faire pour faire croire à leurs utilisateurs qu’ils ne risquent rien. Dans cet esprit, Facebook vient de rajouter une fonctionnalité intéressante qui permettra aux utilisateurs de rajouter une clé publique OpenPGP dans leur page de contact. Eventuellement, on peut aussi demander au site de chiffrer les e-mails qui sont envoyés (les notifications). Cette fonctionnalité n’a cependant aucun intérêt, puisque le contenu des notifications peut-être déchiffré par des dizaines d’autres façons qu’en regardant dans la boite mail d’un utilisateur…

Cependant, le coté intéressant de cette démarche est qu’à l’heure actuelle, il y a deux moyens de partager des clés OpenPGP : soit de main à main (via clé USB, ou en l’envoyant par e-mail,…) soit via un annuaire. Dans le futur, les internautes à la recherche de la clé PGP d’un destinataire pourront éventuellement la trouver sur Facebook.

Les limites de ce système sont assez claires : certains utilisateurs de PGP l’utilisent avec une adresse e-mail bien précise qu’ils n’utilisent que pour les messages chiffrés, ils ont ainsi un relatif anonymat, qu’ils perdront en faisant héberger leur clé par Facebook. Pour ceux qui utilisent PGP sur leur adresse e-mail habituelle (et donc aisément reliable à leur identité propre), ce système équivaut à placer leur clé PGP dans un annuaire comme un autre. Qui plus est, cet ajout fera de la publicité à OpenPGP, qui en a bien besoin. Facebook avait d’ailleurs contribuer à sauver OpenPGP de la faillite, il y a quelques mois. Voir notre précédent article.. Si Facebook se servait de ce système pour chiffrer les communications de ces utilisateurs, cela serait plus dangereux : le message pourrait être récupéré de plusieurs manières, puisqu’il serait chiffré sur les serveurs de Facebook et non sur l’ordinateur de l’utilisateur.

Pour ajouter une clé publique sur Facebook, visitez ce lien, et dans la rubrique « coordonnées », cliquez sur « ajouter une clé publique ».

Rappelons que PGP (aussi appelé GPG ou OpenPGP) est le système de chiffrement de communications le plus sécurisé au monde. Il fonctionne sur le principe d’un couple de clé (une publique, l’autre privée), mathématiquement lié. Une clé publique permet uniquement de chiffrer, une clé privée ne sert qu’à déchiffrer. Il n’y a donc aucun problème de sécurité à laisser trainer sa clé publique aux yeux de tous. Un service de renseignement en possession d’une clé publique ne saurait rien en faire d’autre qu’envoyer des messages chiffrés à son propriétaire…

Facebook permet à ses utilisateurs d’héberger leur clé PGP sur son site.

Facebook permet à ses utilisateurs d'héberger leur clé PGP sur son site.

Ce lundi 1 juin, des membres de groupes d’extrême-droite français et de Nation ont prévu de provoquer la manifestation de sans-papiers à Arts-loi. Il y a quelques jours déjà, moins d’une dizaine d’entre-eux avaient provoqué les sans-papiers qui manifestaient à Arts-Loi. Aujourd’hui, les antifascistes prêteront main-forte aux sans-papiers.

14:00 : Au moins trois personnes arrêtées du côté des antifascistes.

15:00 : Les trois antifascistes ont été arrêtés après avoir raccompagné/escorté des sans-papiers. Une personne a été relâchée peu après, les deux autres à 15 heures, après une audition qui a débouché sur leur inculpation pour « port d’arme » (des gants de moto…).

Édit : « L’arme » en question : des gants de moto…

En avril dernier, à Gurgaon, l’HUDA (Autorité de développement urbain de l’État de l’Haryana) et la police de Gurgaon avaient en partie détruit plus de 200 maisons dans le secteur 47, sans réussir à expulser ses habitants, qui étaient restés sur place, déterminés à ne pas quitter leur quartier. Certains habitants affirment vivre là génération après génération depuis plus de 100 ans.

Vendredi 15 mai, les mêmes autorités locales sont retournées sur place pour forcer les habitants expulsés à dégager du vaste terrain qu’elles convoitent. Plus de 400 policiers ont commencé, dans la matinée, à installer une clôture pour délimiter le terrain (et démolir les habitations restantes), mais ont été confrontés à une résistance acharnée. Les habitants du quartier les ont repoussé en leur lançant des pierres et en mettant le feu en divers endroits du terrain. Les affrontements ont été violents, des dizaines de personnes ont été blessées, , plus d’une cinquantaine de personnes ont été arrêtées.

Affrontements à à Gurgaon

Affrontements à à Gurgaon

Le 15 mai, une voiture de police garée devant le commissariat de la rue Hostivařska à Prague a été incendiée. L’action a été revendiquée par la Cellule M.A.P., du Réseau des cellules révolutionnaires. L’action est une riposte à la vaste opération « Phoenix » anti-anarchiste du 28 avril. Trois personnes restent incarcérées suite à cette opération, et plusieurs autres attendent en liberté une comparution au tribunal.

La voiture de police incendiée à Prague

La voiture de police incendiée à Prague

Au petit matin du 27 mai, une camionnette de l’entreprise J.C-Decaux a été incendiée à Paris. Decaux était visé parce qu’il s’enrichit avec l’embourgeoisement des villes et l’exploitation des prisonniers. L’action a été menée en solidarité avec les anarchistes emprisonnés lors de l’opération Pinata en Espagne.

Une centaine de manifestants se sont rassemblés samedi soir dans le centre-ville de Montréal, afin de manifester contre les mesures d’austérité. Les participants s’étaient rassemblés à la place Émilie-Gamelin. Ils sont entrés à l’intérieur de la station de métro Berri-UQAM, qui est située juste à côté du parc. De nombreux policiers les ont suivis jusque sur les quais et à l’intérieur des wagons. Les manifestants sont retournés dans la rue quelques minutes plus tard dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, où le rassemblement a été déclaré illégal puisqu’ils entravaient la circulation sur la chaussée. Une cinquantaine de personnes, dont 12 étant mineures, ont été interpellées dans un kessel rue Dézéry. Ils ont été identifiés par les policiers avant de recevoir un constat d’infraction, en vertu du règlement 500.1 du code de sécurité routière, pour entrave à la circulation.

Interpellation lors de la manifestation nocturne samedi soir

Interpellation lors de la manifestation nocturne samedi soir