Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier lundi 1er juin, Adelberto Silva, le principal dirigeant du PCP et donc de la NPA, a été arrêté par une unité conjointe de la police et de l’armée dans la localité de Bacor (Cavite). Les forces de sécurité avaient déjà arrêté en mars 2014 le président du Parti Communiste des Philippines, Benito Tiamzon, et la secrétaire général, son épouse, Wilma Tiamzon. Adelberto Silva était devenu secrétaire général du parti après ces arrestations. Adelberto Silva devrait être renvoyé devant la justice pour le meurtre de quinze indicateurs de police dont les dépouilles avaient été retrouvées dans une fosse commune dans l’île centrale de Leyte en 1985.

Manifestation pour les 45 ans du PCP

Manifestation pour les 45 ans du PCP

C’est à l’unanimité qu’a été adopté hier 31 mai par le gouvernement israélien le texte de loi qui prévoit une sanction de dix ans de prison à l’encontre de tout manifestant pris en train de lancer des pierres sur des véhicules en mouvement. Le projet de loi, qui devrait faire l’objet de plusieurs lectures de la part du Parlement avant d’entrer en vigueur, est un amendement d’une loi existante qui sanctionne les lanceurs de pierres d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement, mais seulement dans le cas où leur intention d’infliger des dommages est prouvée, or prouver cette “intention est difficile, et les lanceurs de pierres palestiniens écopent en général de quelques mois de prison.

Palestine: Dix ans de prison pour les lanceurs de pierre

Une manifestation organisée hier samedi par le parti kurde HDP (Parti Démocratique du Peuple) pour commémorer le second anniversaires de soulèvement de Gezi a été attaquée par la police et les fascistes du mouvement « Loups Gris ». Ceux-ci ont attaqué le cortège dans la ville d’Isparta avec des barres de métal et des couteaux avec la complicité des policiers.

La manifestation d’Isparta est une des dizaines de manifestations organisées en Turquie pour commémorer, malgré les interdictions, le soulèvement de Taksim. A Istanbul, un important dispositif policier bouclait tous les accès à la place.

La police turque boucle la place Taksim, 2 ans… par 20Minutes

La section 215 du Patriot Act est le fondement juridique de la collecte des métadonnées (horaires, durées, numéro appelé) de tous les appels téléphoniques américains contenu dans le Patriot Act. Le Sénat n’ayant pas pu prolonger l’autorité légale du programme, les serveurs collectant les données sont désormais fermés. La Maison Blanche a qualifié dimanche soir d' »irresponsable » l’expiration de la collecte des données téléphoniques, demandant au Sénat de faire en sorte que l’autorité légale du programme soit rétablie le plus rapidement possible.

En retardant la procédure de quelques jours, les opposants au Patriot Act se sont offerts une victoire provisoire. Le Sénat va en effet continuer cette semaine à examiner le texte bloqué, lequel bénéficie du soutien d’un grand nombre de sénateurs, républicains et démocrates. Le vote final, dans le courant de la semaine, pourrait ensuite ouvrir la voie à un rétablissement de l’autorité légale de la collecte. Le texte en souffrance au Sénat, le USA Freedom Act, prolonge pour quelques mois la collecte des données par la NSA, le temps de permettre aux compagnies téléphoniques de mettre en place les moyens de les stocker elles-mêmes. Le texte a déjà été voté par la Chambre des représentants, et la Maison Blanche a multiplié cette semaine les appels en sa faveur.

Le siège de la NSA

Le siège de la NSA

Depuis ce matin, un service de sécurité privé opère au palais de justice de Bruxelles. Certaines tâches du corps de sécurité sont donc déléguées temporairement à des agents d’une société privée, comme les contrôles à l’entrée de l’établissement judiciaire. Cela devrait faciliter l’accompagnement des personnes détenues par le corps de sécurité vers les différents cours et tribunaux.

Le personnel du corps de sécurité est composé de 114 personnes qui, jusqu’à vendredi passé, étaient responsables du transfert des prisonniers de la prison vers les bâtiments judiciaires, ainsi que du contrôle de l’entrée du palais de justice et du bâtiment Portalis où siègent le Parquet de Bruxelles et le tribunal de la jeunesse. Ce corps est confronté à de nombreux problèmes liés au manque de personnel et à une organisation défaillante. Ces dernières années, cela a régulièrement occasionné des reports de procès. Depuis janvier, le niveau de la menace autour du Palais de justice a été relevé, ce qui a eu des conséquences au niveau du contrôle de l’entrée. A plusieurs reprises, aucun contrôle n’a eu lieu à l’entrée du Palais de justice, car le personnel était absent. Mardi passé, le bâtiment a été interdit au public pour cette raison. Lors d’une réunion de crise au SPF Justice, il a été décidé que des agents de sécurité privés assurent la sécurité à l’entrée de manière temporaire.

Belgique: Des vigiles pour contrôler le palais de justice

Suite à la mort de Rémi Fraisse sur la ZAD de Sivens, une commission d’enquête chargée de tirer les conséquences avait été mise sur pied. Son épais rapport a été publié par l’Assemblée Nationale. On y trouve les déclarations du Général Denis Favier. Celui-ci constate ue les réseaux sociaux permettent aux organisateurs de manifestations en tous genres de prendre de l’avance par rapport aux forces de l’ordre qui « en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper ». Il suggère qu’il faudra « examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos ».

Le chef du Service central du renseignement territorial (SCRT), Jérôme Léonnet, explique quant à lui que des méthodes parallèles sont déjà utilisées. Il s’agit du « recrutement de sources » par exemple. Concrètement, des taupes : « Nous avons des contacts même dans le monde de la contestation violente », précise-t-il. Pour finir, Denis Favier conseille encore d’améliorer les « dispositifs de vidéo-protection pour confondre les individus coupables de violences ».

Pour renforcer la sécurité dans dix districts où la présence maoïste est prépondérante, le gouvernement central a décidé la construction de 400 nouveaux commissariats et postes de police. Selon les informations révélées par le département du ministère de l’Intérieur en charge de la lutte contre ‘l’extrémisme de gauche’, le gouvernement est actuellement en train de construire 400 bâtiments fortifiés dans dix états, pour un budget moyen de 20 millions de roupies (près de 300.000 €) par commissariat. Les dix états concernés par ce plan sont l’Andhra Pradesh, le Telangana, le Bihar, le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Madhya Pradesh, l’Odisha, l’Uttar Pradesh et le Bengale occidental.

Dans deux actions distinctes, la police a arrêté six présumés guérilleros appartenant au CPI(Maoist) dans les districts de Vaishali and d’Arwal (Bihar) dans la nuit de samedi à dimanche. Les autorités du district de Vaishali ont affirmé avoir lancé une opération après avoir été informée d’une présence maoïste dans le village de Patepur, entrainant l’arrestation d’Amarjit Sahni. L’homme était recherché dans le cadre de plusieurs affaires de violence reliées aux actions de la guérilla dans la région. Dimanche, le commissaire a déclaré qu’il était actuellement interrogé. Toujours la même nuit, mais dans une seconde opération, un sous-commandant zonal du parti, Indradip Mahto et quatre autres personnes ont été interpellées avec des armes dans le village de Laltenbigha, dans le district d’Arwal. Un fusil, deux pistolets, quarante cartouches, de la littérature maoïste et d’autres choses leur ont été saisis. Eux aussi ont été interrogés dimanche.

L’Organisation-Milice pour la Justice Populaire, un groupe jusque là inconnu a revendiqué sur Indymedia Athens l’exécution il y a trois mois du gardien-chef de la prison de Domokos. Voir notre précédent article. Cette exécution avait eu lieu à la veille d’une lutte de grande ampleur de la part des prisonniers politiques grecs qui aura eu raison de l’unique prison de haute-sécurité de Grèce (la prison de Domokos, précisément). Makis Galimanis a été abattu lors d’un drive-by devant son domicile, il s’apprêtait à partir à la chasse. L’OMJP a revendiqué cette attaque en accusant Galimanis d’avoir été un ‘bourreau’ et un ‘ennemi du peuple’, dénonçant son habitude à se promener dans la prison avec un bâton de berger.

Il y a quelques jours, la police grecque a mené un raid contre trois anarchistes en clandestinité accusés d’un braquage à 400.000€ l’année dernière. Deux d’entre-eux -Grigoris Tsironis et Spyros Christodoulou- ont été arrêtés, alors que le troisième (Spyros Dravilas) est mort dans ce qui semble être un suicide. Spyros Dravilas était l’un des suspects de l’éxécution de Galimanis. Trois AK47 et 4 pistolets ont été trouvés par la police lors des raids.

L’exécution du gardien-chef de Domokos.

L'exécution du gardien-chef de Domokos.

Depuis les révélations d’Edward Snowden, les géants du net ne savent plus quoi faire pour faire croire à leurs utilisateurs qu’ils ne risquent rien. Dans cet esprit, Facebook vient de rajouter une fonctionnalité intéressante qui permettra aux utilisateurs de rajouter une clé publique OpenPGP dans leur page de contact. Eventuellement, on peut aussi demander au site de chiffrer les e-mails qui sont envoyés (les notifications). Cette fonctionnalité n’a cependant aucun intérêt, puisque le contenu des notifications peut-être déchiffré par des dizaines d’autres façons qu’en regardant dans la boite mail d’un utilisateur…

Cependant, le coté intéressant de cette démarche est qu’à l’heure actuelle, il y a deux moyens de partager des clés OpenPGP : soit de main à main (via clé USB, ou en l’envoyant par e-mail,…) soit via un annuaire. Dans le futur, les internautes à la recherche de la clé PGP d’un destinataire pourront éventuellement la trouver sur Facebook.

Les limites de ce système sont assez claires : certains utilisateurs de PGP l’utilisent avec une adresse e-mail bien précise qu’ils n’utilisent que pour les messages chiffrés, ils ont ainsi un relatif anonymat, qu’ils perdront en faisant héberger leur clé par Facebook. Pour ceux qui utilisent PGP sur leur adresse e-mail habituelle (et donc aisément reliable à leur identité propre), ce système équivaut à placer leur clé PGP dans un annuaire comme un autre. Qui plus est, cet ajout fera de la publicité à OpenPGP, qui en a bien besoin. Facebook avait d’ailleurs contribuer à sauver OpenPGP de la faillite, il y a quelques mois. Voir notre précédent article.. Si Facebook se servait de ce système pour chiffrer les communications de ces utilisateurs, cela serait plus dangereux : le message pourrait être récupéré de plusieurs manières, puisqu’il serait chiffré sur les serveurs de Facebook et non sur l’ordinateur de l’utilisateur.

Pour ajouter une clé publique sur Facebook, visitez ce lien, et dans la rubrique « coordonnées », cliquez sur « ajouter une clé publique ».

Rappelons que PGP (aussi appelé GPG ou OpenPGP) est le système de chiffrement de communications le plus sécurisé au monde. Il fonctionne sur le principe d’un couple de clé (une publique, l’autre privée), mathématiquement lié. Une clé publique permet uniquement de chiffrer, une clé privée ne sert qu’à déchiffrer. Il n’y a donc aucun problème de sécurité à laisser trainer sa clé publique aux yeux de tous. Un service de renseignement en possession d’une clé publique ne saurait rien en faire d’autre qu’envoyer des messages chiffrés à son propriétaire…

Facebook permet à ses utilisateurs d’héberger leur clé PGP sur son site.

Facebook permet à ses utilisateurs d'héberger leur clé PGP sur son site.

Ce lundi 1 juin, des membres de groupes d’extrême-droite français et de Nation ont prévu de provoquer la manifestation de sans-papiers à Arts-loi. Il y a quelques jours déjà, moins d’une dizaine d’entre-eux avaient provoqué les sans-papiers qui manifestaient à Arts-Loi. Aujourd’hui, les antifascistes prêteront main-forte aux sans-papiers.

14:00 : Au moins trois personnes arrêtées du côté des antifascistes.

15:00 : Les trois antifascistes ont été arrêtés après avoir raccompagné/escorté des sans-papiers. Une personne a été relâchée peu après, les deux autres à 15 heures, après une audition qui a débouché sur leur inculpation pour « port d’arme » (des gants de moto…).

Édit : « L’arme » en question : des gants de moto…