Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les visiteurs étrangers qui proviennent d’un pays où un visa est nécessaire pour entrer au Canada devront désormais fournir leurs données biométriques avant de mettre les pieds au pays. La mesure, qui est déjà en place pour les ressortissants provenant d’un groupe de 29 pays – dont l’Afghanistan, l’Égypte, le Pakistan, la Somalie, la Syrie et le Yémen – sera ainsi étendue aux ressortissants de 150 pays.

Les visiteurs devront fournir leurs empreintes digitales ainsi que des photos numériques de leur profil et de leur oeil au cours du processus d’obtention de leur visa. L’infrastructure pour recueillir les données biométriques est d’ailleurs implantée dans quelque 90 pays. Le gouvernement prévoit que l’ensemble du système sera fonctionnel pour 2019. Les Américains, les Britanniques, les Français et les Japonais en seront notamment exclus. Les coûts entourant cette mesure de sécurité sont refilés aux visiteurs, qui doivent eux-mêmes payer – 85 $ par personne et 170 $ par famille – pour la prise des empreintes digitales et des photos.

Les onze salariés grévistes et les quatre délégués syndicaux CGT de l’entrepôt de surgelés Stef, à Saint-Ouen-l’Aumône, ont été réintégrés ce mardi par la Cour d’appel de Versailles. Ils avaient été licenciés pour faute grave en mars 2014 suite à un mouvement portant sur la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Le 1er juillet dernier, le tribunal de Pontoise avait déjà prononcé leur réintégration en première instance.

Les grévistes de la STEF

Les grévistes de la STEF

Lurgui Garitagoitia Salegui, 32 ans, et Asier Borrero Toribio, 31 ans, étaient tous les deux accusés de tentative de meurtre, lors d’une fusillade pendant une course poursuite avec un véhicule de gendarmerie, le 9 juin 2009, en Lozère. Le premier, le passager, est accusé d’avoir tiré par la fenêtre sur le véhicule qui les poursuivait, avec l’arme de poing du second, qui conduisait le véhicule qu’ils venaient de voler. Un des gendarmes avait été touché à l’avant-bras. La cour a retenu la tentative de meurtre et a condamné le premier à 15 ans, le second à 13 ans.

Itziar Plaza Fernandez, 32 ans, présentée comme « responsable des caches » et déjà condamnée à 12 ans de réclusion criminelle en mars 2013 dans une autre affaire, a été condamnée à 12 ans. La cour d’assises spéciale, composée uniquement de magistrats comme c’est possible en matière de terrorisme, a prononcé la confusion de ces deux peines. Tous trois ont été également condamnés à une interdiction définitive du territoire français. Ils avaient été arrêtés fortuitement le 4 juillet 2009 près de Pau, leur véhicule garé sur le parking d’un fast-food ayant été repéré par les forces de l’ordre comme pouvant servir à l’ETA. Des traces ADN et les empreintes des deux hommes avaient été retrouvées dans la voiture impliquée dans la fusillade et sur l’arme ayant tiré.

Itziar Plaza Fernandez

Itziar Plaza Fernandez

Une femme présumée guérillero a été abattue au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité dans le district de Bijapur (Chhattisgarh) ce mardi. Celle-ci a été abattue dans un échange de coups de feu entre une équipe conjointe de membres des forces de l’ordre et des maoïstes mardi à l’aube, selon les autorités. Plusieurs équipes conjointes de la Special Task Force, de la CRPF, du commando CoBRA et de la police locale avait été mobilisé durant la journée dans le cadre d’une vaste opération de contre-insurrection. De source policière, alors qu’elles encerclaient une zone, les forces de sécurité ont repéré un camp de la guérilla, duquel elles se sont approchées. A leur arrivée, les maoïstes ont ouvert le feu, entrainant une longue fusillade à la suite de laquelle les guérilleros ont battu en retraite. C’est en ratissant la zone à l’issue du combat que les soldats ont découvert le corps d’une femme en uniforme. Ils ont également trouvé des armes et d’autres matériaux.

L’Audiencia Nacional a remis en liberté trois membres supposés des Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC) arrêtés en avril dernier au cours de l’opération Piñata, arguant que le juge n’avait pas suffisamment motivé l’envoi en prison pour délits d’appartenance à une organisation terroriste. Javier García Castro, Enrique Balaguer Pérez et Jorge Linares Izquierdo avaient fait appel de cette mesure. Leur remise en liberté se fonde sur le « manque de caractère concret des indices » (vu notamment l’aspect générique des degrés d’implication dont ils sont accusés) et sur le fait qu’il n’y a pas de risque sérieux de fuite vu leurs attaches familiales et salariales en Espagne.

Par ailleurs les juges affirment que les liens ne sont pas établis (prouvés) entre les GAC et la Fédération Anarchiste Informelle (FAI). Les trois anarchistes sont néanmoins placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer tous les 15 jours, retrait du passeport et interdiction de sortir du pays. 15 personnes avaient été inculpées dans le cadre de l’opération Piñata, 5 avaient été mis en détention préventive.

Perquisition lors de l’opération

Perquisition lors de l’opération

Ce mercredi matin, quatre jours avant les élections, la police turque a arrêté lors de plusieurs perquisitions dans les villes kurdes de Şırnak et Silopi, 30 personnes dont 8 mineurs. L’opération policière, appuyée par des blindés, a eu lieu à 3 heures du matin et visait le PKK.

Opération anti-PKK à Şırnak

Opération anti-PKK à Şırnak

Des enfants utilisés pour simuler des affrontements avec les forces de l’ordre… C’est la drôle d’idée qu’a eu la police de Portalegre à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, célébrée au Portugal le 1er juin. Révélée au grand public par des photos publiées sur le site Internet de la mairie de la municipalité, cette initiative provoque un tollé. Les images montrent des enfants de 6 ans, munis de boucliers antiémeutes et coiffés de casques pour incarner des policiers, chargeant un groupe de manifestants en herbe qui eux lancent des boulettes de papier en guise de projectiles. La maire de Portalgre a souhaité calmer le jeu. Selon elle, « A aucun moment, les enfants n’ont été incités à la violence », l’objectif étant de leur montrer « que la police est une autorité qu’il faut respecter ».

Portugal: Des enfants utilisés pour simuler des affrontements avec les forces de l’ordre

Kobad Ghandy, arrêté à Delhi en 2009 accusé d’être membre du CPI(Maoist) a entamé une grève de la faim illimitée ce samedi à la Tihar Jail où il est détenu pour dénoncer ce le harcèlement continuel des autorités à son égard. L’homme de 68 ans déclare avoir été transféré trois fois ces derniers mois dans des quartiers différents de la prison dans ce qu’il affirme être une tentative de ruiner sa santé défaillante. Outre ses problèmes cardiaques, Ghandy souffre d’arthrite, de problèmes rénaux, de tension artérielle et d’autres maladies. Il a été incarcéré en vertu du Unlawful Activities Prevention Act ainsi que de diverses lois du Code Pénal pour une série de délits et de crimes. Il fait actuellement l’objet de 20 procédures pénales à travers tout le pays. Il avait été arrêté à Delhi en septembre 2009 alors qu’il suivait un traitement spécifique pour sa maladie rénale. Ses avocats affirment qu’à l’époque déjà, il avait été détenu illégalement et torturé durant quatre jours avant que son arrestation ne soit officiellement annoncée.

Kobad Ghandy

Déclaration de Kobad Ghandy, 1er juin:
J’ai 68 ans et j’ai passé cinq ans et demi dans la prison de Tihar avec l’affaire de Delhi quasi bouclée. Bien que des transferts de routine (tous les trois à cinq mois) de prisonniers vers le quartier à haut risque de la prison aient lieu depuis quatre ans, je n’y suis sujet que depuis août 2014. Celui-ci est le troisième en neuf mois. Auparavant, les transfers en prison n’étaient effectués qu’en tant que punition.
J’ai un problème cardiaque, de tension artérielle, d’un glissement de disque vertébral, de spondylarthrite ankylosante, d’un problème rénal et de nombreux autres problèmes de santé – et tous se sont aggravés spécifiquement après août 2014.
Durant nos transfers, nous devons transporter nos sacs nous-mêmes (environ 10-15 kilos), subir diverses fouilles de tous nos objets, on nous fait patienter devant les portes de la prison pendant 4-5 heures dans l’attente d’un véhicule, serrés comme des sardines avec nos bagages dans un seul van et emmenés vers la nouvelle porte de prison.
Ensuite deux fouilles minutieuses supplémentaires, et à nouveau transporter toutes nos affaires vers le quartier, etc. On doit passer l’examen médical effectué pour tout nouvel arrivant. Puis, une ruée pour les cellules, le derniers arrivés obtenant les pires. Ensuite, ou moins 2 ou 3 jours passent au nettoyage de la cellule dégoutante et au rangement de nos affaires, sans aucune aide.
Dans la nouvelle prison, tous les traitements médicaux sont interrompus, les régimes médicaux et autres permissions doivent être à nouveau demandés, tout comme le lit et les toilettes à l’occidentale. Ceci peut prendre de quelques jours à quelques mois. De plus, l’équipement Vodaphone doit aussi être recommencé à zéro. A peine est-on installé, et adapté au nouveau lot de criminels (dont certains peuvent être très méchants) que survient le transfert suivant, et tout le processus reprend.
Mon transfert du 30 mai fut effectué au milieu d’un examen pour un problème cardiaque à la GB Pant Hospital.
Depuis l’ordonnance de la High Court en 2012 demandant à la Tihar Jail de mieux prendre soin de ses citoyens âgés (de lus de 65 ans), j’ai demandé à être transféré dans le quartier réservé au citoyens âgés, ou que l’on me donne des équipements similaires dans le quartier à haut risque, mais en vain. Au contraire, alors qu’au début il ne me transférait jamais, il ont recours à cela depuis août 2014, ceci étant manifestement une méthode de harcèlement, ainsi que de destruction de ma santé.
Etant donné que tous les appels, tant sur des bases légales qu’humanitaires ont été ignorés, j’ai, en dernier recours, dû me mettre en grève de la faim illimitée depuis mon dernier transfert le 30 mai dernier.

Kobad Ghandy
Tihar Jail 8/9
High Risk Ward (Ward 5)

Kobad Ghandy

Le Sénat américain a adopté mardi une réforme-phare qui réduit les pouvoirs de l’agence du renseignement NSA, en particulier la collecte massive de données téléphoniques autorisée après les attentats du 11-Septembre. Le USA Freedom Act limite le programme de la NSA de collecte des métadonnées des appels téléphoniques (heure, durée, numéro appelé), la plus critiquée des mesures de surveillance mises en place dans le cadre du Patriot Act.

Déjà adoptée par la Chambre des représentants, la loi doit maintenant être signée par le président Barack Obama. Elle prévoit de transférer le stockage des données aux compagnies de télécommunications, afin d’apaiser les craintes sur la surveillance des Américains par leur gouvernement. Les autorités n’auraient alors accès aux données que sur décision de justice. Le même texte prévoit par ailleurs de redonner à la NSA le pouvoir de traquer les suspects considérés comme des « loups solitaires » et de les mettre sur écoute. L’Agence nationale de sécurité a totalement interrompu la collecte de ces métadonnées depuis lundi 00H01 (04h01 GMT), en raison de l’expiration de la section 215 du Patriot Act qui fondait légalement cette collecte.