Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de l’Ontario a pu obtenir de la justice une liste de 7.500 numéros de téléphone de personnes qui se trouvaient autour d’une antenne GSM, alors qu’un meurtre avait lieu dans le périmètre. La police s’est ensuite servie de cette liste de numéros pour envoyer deux SMS, l’un en anglais l’autre en français, demandant à ces personnes de « répondre à quelques questions » sur un site internet communiqué en lien. La police a défendu cette manœuvre, à priori inédite, en la qualifiant d’équivalent digital à un porte à porte massif. Ce n’est pas la première originalité dans cette affaire, la police faisait déjà circuler un van décoré de l’avis de recherche et d’une promesse de récompense.

Canada: La police utilise les logs d’une antenne GSM pour envoyer des SMS en masse

La signature du traité CETA est prévue ce dimanche entre l’UE et le Canada. 150 personnes se sont rassemblé devant le Conseil de l’UE à Bruxelles. La police a arrêté en fin de matinée 16 personnes qui tentaient, selon elle, de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment.

Arrestations à la manif contre le CETA

Arrestations à la manif contre le CETA

Le président turc Erdogan a déclaré aujourd’hui samedi que le rétablissement de la peine de mort serait soumis au Parlement, sans toutefois donner de calendrier, ajoutant que les critiques formulées à ce sujet par l’Occident « ne comptent pas ». Lors d’un discours à Ankara, en réponse à la foule qui scandait « nous voulons la peine de mort » pour les auteurs du coup d’État manqué de juillet, Erdogan a déclaré: « Notre gouvernement soumettra cela au Parlement. Et je suis convaincu que le Parlement l’approuvera et, quand cela arrivera devant moi, je le ratifierai ».

La peine de mort en temps de paix a été abolie en 2001 (alors que la pendaison d’Abdullah Öcalan qui venait d’être ramené en Turquie, était discutée) et la peine de mort en temps de guerre a été supprimée en 2004 dans un relatif consensus. Plus de 35.000 personnes ont été arrêtées en Turquie, et un total de 82.000 ont fait l’objet d’une enquête, depuis la tentative de coup d’Etat le 15 juillet. Parmi les personnes qui ont fait l’objet d’enquête, 26.000 ont été libérées sous contrôle judiciaire.

Erdogan

Le sort du leader maoïste Ramakrishna alias RK est au centre des interrogations après l’opération policière du 24 octobre à Malkangiri, où 28 maoïstes ont été abattus (voir notre article). « Le dirigeant Ramakrishna est porté disparu et il pourrait être en garde à vue », a déclaré Kailash, secrétaire du Comité de la Division de l’Est du Parti Communiste d’Inde (maoïste), dans une cassette audio diffusée aux médias de l’Odisha.

RK, membre du comité central du Parti, a été aperçu pour la dernière fois à Jantri dans la zone voisine du district de Malkangiri. Il y avait animé le 1er octobre une réunion publique et appelé au boycott des élections. Le fils de RK, agé de de 25 ans, Munna alias Sivaji, a été tué dans l’opération, ainsi que des membres du groupe de protection de RK, ce qui indique la présence de RK. La police a bloqué toutes les routes.

Les corps des maoïstes tués lors de l’opértation de Malkangiri.

Les corps des maoïstes tués lors de l'opértation de Malkangiri.

La résistance continue sur le situe du projet de pipe-line « Dakota Access » (voir notre précédent article). Les manifestants amérindiens et écologistes ont affronté hier jeudi la police qui venait les déloger du camp qu’ils occupaient sur le site, près de Cannon Ball, et des barrages routiers qu’ils avaient établis à proximité. La police locale est intervenue en tenue anti-émeute, avec des renforts de sept autres Etats. Les policiers ont utilisé une arme à son pour disperser les militants, et ont procédés à des arrestations.

Face à face entre manifestants sioux et policiers

Face à face entre manifestants sioux et policiers

Une opération de libération en Colombie d’un ex-député prisonnier de l’ELN a débuté a annoncé ce jeudi le chef de la délégation gouvernementale aux négociations avec la guérilla, Juan Camilo Restrepo. La libération de l’ex-député Odin Sanchez par l’ELN était considérée comme un préalable à la reprise des négociations de paix en cours avec le gouvernement colombien, qui a déjà conclu un accord de ce type avec la guérilla des FARC il y a quelques mois.

Odin sanchez, prisonnier de la guérilla

EDIT: L’annonce de la libération a été démentie.

Odin sanchez, prisonnier de la guérilla

La police s’est affronté à des manifestants étudiants mardi devant un restaurant universitaire de la ville, Piazza Puntoni. Les manifestants voulaient effectuer une initiative d’auto-réduction et se sont heurtés aux policiers. Au moins deux manifestants ont reçu un traitement pour des blessures après avoir été frappé par des matraques. Après ces affrontements, un groupe de manifestants a forcé la porte et envahi des bureaux de l’université.

Les incidents de Bologne

Les incidents de Bologne

Le secrétaire de l’union locale CGT de Tulle, Sylvain Roch, a été convoqué vendredi par la police pour s’expliquer sur des dégradations commises en juin dernier dans le cadre des manifestations contre la loi travail. Personne ne savait exactement de quelles dégradations il était question. En fait il s’agissait de coupures de courant et de tags et affichages sur l’agence bancaire de la banque populaire de Tulle. Celle-ci et Enedis ont porté plainte. Des dizaines de syndicalistes s’étaient réunis en solidarité devant le commissariat. Sylvain Roch a été entendu durant deux heures.

Le rassemblement solidaire à Tulle

Le rassemblement solidaire à Tulle

Vingt-huit membres de la guérilla maoïste – et parmi eux quelques-uns des plus importants membres du Andhra Odisha Border Special Zonal Committee ont été tués lundi dans l’attaque de leur camp de Bhejingi par les forces spéciales de la police de deux états. C’est à Malkangiri, au coeur d’une des zones de guérilla, dans une région boisée et montagneuse où se trouvent 150 villages isolés par deux réservoirs, à la jonction de trois états (Andhra Pradesh, Odisha et Chhattisgarh), que l’opération policière a eu lieu. L’opération a mobilisé les forces spéciales de la police de l’Odisha (SOG et DVF) et de l’Andhra Pradesh. Le bilan initial était de 24 maoïste tués, un policier tué et un autre blessé, mais les corps de quatre autres maoïstes ont été retrouvé le jour suivant.

Opération anti-maoïste (image d’archive)

Opération anti-maoïste (image d'archive)

De violents affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants à Diyarbakir hier mercredi, au lendemain du placement en garde à vue des deux maires de cette grande ville du Kurdistan. Des policiers déployés autour de la mairie de la ville ont repoussé à coups de matraques, de grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau des centaines de manifestants, dont certains jetaient des pierres. La connexion Internet a été coupée mercredi matin à Diyarbakir et n’avait toujours pas été rétablie en début de soirée.

Gültan Kisanak, première femme élue à la tête de Diyarbakir, et son collègue Firat Anli ont été interpellés mardi soir dans le cadre d’une enquête sur de présumées « activités terroristes ». Ils sont accusés d’avoir permis l’utilisation de véhicules municipaux pour les funérailles de membres du PKK tués par les forces de sécurité, d’avoir « incité à la violence » ou encore d’avoir soutenu des appels en faveur d’une plus grande « autonomie ». D’autres rassemblements de protestation contre ces gardes à vue étaient prévus ailleurs en Turquie, notamment à Istanbul, mais également en Europe. Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d’être liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement, une mesure qui a déclenché des manifestations dans plusieurs villes de la région.

Gültan Kisanak et Firat Anli (archive)