Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans son bilan de l’année 2014, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, police des police) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non-létales face aux létales. L’IGPN préconise l’abandon de cette arme dite «intermédiaire», à l’origine de trop nombreux incidents graves lors d’intervention des forces de l’ordre. «Nous avons recommandé de ne pas le garder et de le remplacer par un nouveau lanceur de balles plus précis», a déclaré aujourd’hui jeudi la directrice de l’IGPN à l’occasion du bilan de la police des polices. D’ores et déjà, les services du ministère de l’Intérieur travaillent sur un modèle très efficace à longue distance et qui serait modifié pour être employé sur une plus courte portée.

L’année dernière, l’usage du flash-ball dans les rangs de la police a diminué puisque les fonctionnaires l’ont utilisé à 556 reprises, contre 662 l’année précédente.Dès 2010, après plusieurs cas d’éborgnements, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait recommandé «de ne plus utiliser cette arme lors de manifestations sur la voie publique, hors les cas très exceptionnels qu’il conviendrait de définir très strictement». L’IGPN a dénombré l’année dernière 567 usages de pistolet à impulsion électrique de type Taser.

flashball ou

flashball ou

En Basse Californie, dans la région de San Quintin, de grandes et modernes entreprises horticoles produisent pour les Etats-Unis, le Canada, l’Europe. A la pointe de la technologie, elles surexploitent 80 000 travailleurs agricoles, la plupart d’origine indienne, migrants du Guerrero et de l’Oaxaca. Ceux-ci travaillent pour 6 euros par jours, sans couverture sociale, vivant dans des hameaux sommaires, bien souvent sans électricité ni réseau d’eau potable, et sans aucune infrastructure de santé, d’éducation ou bien de couverture sociale.

Une gréve générale a éclaté le 17 mars dernier pour toute une série de revendications, allant du doublement des salaires á l’obtention de la sécurité sociale, la construction d’écoles et de cliniques et la répression du harcèlement sexuel des travailleuses agricoles. Samedi dernier, plusieurs dizaines de véhicules de police sont arrivés dans quelques uns des principaux hameaux des ouvriers agricoles en gréve. L’opération a été un échec total, devant la résistance déterminée des habitants qui ont endommagé plusieurs véhicules de police dont un blindé anti-émeutes, obligeant les forces de police á se replier. Il y a eu plusieurs dizaines de blessés et 4 travailleurs agricoles emprisonnés (s’ajoutant á une quinzaine d’autres déjà emprisonnés pour les blocages de l’autoroute reliant la région aux USA).

Affrontements dans le San Quintin

Affrontements dans le San Quintin

La guérilla maoïste a libéré aujourd’hui jeudi deux gardiens pénitentiaires qu’elle avait capturés le 27 avril dernier, à Marihatag (Surigao del Sur). Ce jour là, les combattants de la NPA avait attaqué un convoi pénitentiaire pour libérer leurs camarades. Ils avaient blessé trois gardiens et emmenés deux autres.

Les deux gardiens (en t-shirt POW!), un médecin et les guérilleros

Les deux gardiens (en t-shirt POW!), un médecin et les guérilleros

La Commission de concertation doit donner ce mercredi son avis sur l’obtention des permis de construire pour la méga prison de Haren, sensée ouvrir en 2018 et accueillir près de 1.200 détenus. Un rassemblement d’opposition à la prison avait lieu mercredi matin place de la Monnaie à Bruxelles. Dès 9h30, la Ville de Bruxelles et la Région bruxelloise ont organisé un Comité de concertation. 300 personnes avaient demandé d’y assister, notamment des riverains, mais aussi des militants, des représentants de différentes associations comme La Ligue des Droits de l’Homme ou l’observatoire international des prisons.

Place de la Monnaie hier

Lire un compte rendu de la réunion

Dans l’après-midi, une vingtaine de personnes masquées ont occupé le siège de la Régie des Bâtiments. Tandis que certaines d’entre elles bloquaient l’entrée, d’autres s’en sont prise à la maquette de la nouvelle prison de Haren qui se trouvait dans le fond la salle d’accueil. Les occupants ont ensuite quitté les locaux. il n’y a pas eu d’arrestation mais le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête.

Place de la Monnaie hier

Une opération visant la guérilla du PKK mobilisant des centaines de membre des forces spéciales appuyés par des hélicoptères a lieu sur les monts Ispiriz, dans le district dee Yüksekova, (province district de Hakkari). Des soldats turcs ont tiré des gaz lacrymogènes sur de nombreux villageois kurdes qui manifestaient contre eux près du village de Dedeler. Un homme a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène et 13 autres arrêtés.

Les villageois se déployant sur le chemin des militaires

Les villageois se déployant sur le chemin des militaires

Depuis le 30 mai, des groupes Anonymous ont lancé #OpItaly (Opération Italie) pour soutenir sur le net les revendications de No Expo. Plusieurs comptes twitter (reconnus comme dignes de confiance) ont annoncé que les Anonymous ont réussi à dérober 1 terra-octet de mots de passe à la compagnie Best Union qui gère le ticketing de l’exposition.

L’action revendiquée sur Twitter.

L'action revendiquée sur Twitter.

Entre le 15 et le 18 avril, 13 membres d’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) ont été arrêtés en Europe à la demande des services de sécurité allemands. 7 personnes ont été arrêtées en Allemagne, 4 en Grèce, 1 en Suisse et en France. Tous sont accusés d’appartenir au TKPML (Parti Communiste Turc – Marxiste Léniniste) pour des actions armées dans le Rojava (partie syrienne du Kurdistan). Aucune action ne vise une action illégale pratiquée en Europe. Lors de la journée de solidarité internationale avec ces 13 militants, une manifestation a eu lieu à Athènes. Le groupe d’extrême-droite ‘Aube Dorée’ a tenté d’attaquer le rassemblement, ils ont rapidement été repoussés.

Dans la région du Pont, la police anti-émeute a attaqué la manifestation de solidarité avec ATIK car une autre manifestation avait lieu devant l’ambassade de Turquie.

Aube Dorée attaque une manifestation à Athènes.

Aube Dorée attaque une manifestation à Athènes.

Le conflit social entamé voici neuf jours au sein des Courriers d’Île-de-France (CIF) a pris une nouvelle tournure le 14 mai 2015. Les tribunaux administratifs de Cergy-Pontoise et de Meaux, saisis en référé par la direction de cette filiale de Keolis, ont ordonné la levée du blocus des dépôts de bus de Goussainville et de Mitry-Mory. Deux parmi les neuf que compte cette entreprise de transport public qui opère dans le nord-est de Paris. Le dépôt de Dammartin concerné également par ce référé avait été débloqué par les syndicalistes le matin même.

Les CIF emploient 1080 salariés, dont moins de 20% étaient encore en grève le 13 mai 2015. Ce conflit social est marqué par plusieurs actes de sabotage : tags sur les bus, pneus crevés, vitres et rétroviseurs brisés, cartes électroniques arrachées, compteurs électriques saccagés… Au total, près de 80 véhicules auraient été la cible de ces dégradations. Par ailleurs, la direction affirme avoir porté plainte contre X pour « tentative d’homicide » dirigée contre deux de ses cadres: L’un aurait « failli » être écrasé par un gréviste conduisant un bus, l’autre a été menacé d’une barre.

Bus du CIF sabotés

Bus du CIF sabotés

Le domicile privé du ministre-président de la région bruxelloise Rudi Vervoort a été tagué avec l’inscription « Pas de prison à Haren » dans la nuit de dimanche à lundi, un mélange de fumier et de goudron sur le pas de la porte. La maison d’un collaborateur de Vervoort a également été taguée, ainsi que celle de l’ex-directrice de la prison de Forest et responsable francophone du projet de maxi-prison à Haren qui a été recouverte de graffitis. Suite à cela, elle a décidé de démissionner du projet. Depuis le début du projet de réforme des prisons belges, de nombreuses attaques ont visé tous les acteurs du plan : politiques, administratifs, construction, architectes,… Dernière attaque en date : un engin incendiaire (une bonbonne de gaz) sur le pas de la porte de l’architecte dont le bureau a signé les plans de la maxi-prison de Haren, en février.

Demain matin, dés 8h, des manifestants se rassembleront sur la Place de la Monnaie contre la commission de concertation qui doit approuver le projet et dont la décision ne fait bien sûr aucun doute…

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Emprisonnée en 2012 pour avoir refusé d’être fouillée lors d’une visite à un prisonnier, sa peine de 2 mois a été peu à peu allongée. Elle est toujours incarcérée à l’heure actuelle. Christine s’est régulièrement rebellée contre l’institution carcérale depuis 2004. Sa résistance lui a valu d’autres peines et le retour d’anciens sursis, c’est pourquoi elle est toujours en prison. Fin 2014, avec d’autres prisonnières, elle a émit une plateforme de revendications pour défendre leurs droits, demander de meilleurs salaires, la gratuité du courrier, parmi d’autres revendications. Lors de ce mouvement, elle a à nouveau été inculpée d’outrage et de rébellion, c’est ce qui lui vaut ce nouveau procès. Normalement prévu le 6 mai à Poitiers, le juge a finalement refusé de la transférer vers Lyon en justifiant évasivement « compte-tenu de la personnalité particulière de la prévenue ». Le procès est reporté au 6 octobre 2015.