Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au référendum d’approbation des accords de La Havane négociés entre le gouvernement et les FARC, le «Non» s’est imposé avec 50,21% contre 49,78% en faveur du «Oui». Près de 34,9 millions d’électeurs étaient appelés à répondre à la question : «Soutenez-vous l’accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable ?», titre du document de 297 pages issu de près de quatre ans de pourparlers. Ce rejet était inattendu, la plupart des sondages donnant le «Oui» en tête, avec 55% à 66% des intentions de vote, selon les dernières enquêtes publiées. La participation n’a été que de 37,28%. Mais depuis 1958, elle s’établit généralement entre 33% et 58,47%.

Cette consultation, non obligatoire, avait été voulu par le président Manuel Santos afin de donner la plus large légitimité possible à l’accord signé le 26 septembre. La droite, emmenée par l’ancien président Uribe, lié aux paramilitaires, avait mené une violente campagne dénonçant la « trahison » du président Santos, son « laxisme », et la perspective d’une participation des guérilleros démobilisés à la vie politique débouchant sur un « castro-chavisme ». Le cessez-le-feu bilatéral et définitif, observé depuis le 29 août, reste en vigueur.

Manifestation de la droite nationaliste contre le processus de paix

Manifestation de la droite nationaliste contre le processus de paix

Un groupe de militants du PKK a attaqué une base de l’armée turque ce samedi soir dans le district de Cukurca, dans la province kurde d’Hakkari, tuant un soldat et en blessant cinq autres. Une opération de l’armée turque, soutenue par des forces aériennes, a été lancée dans la zone pour accrocher le commando. Les forces armées turques affirment avoir « neutralisé » (ce qui peut vouloir dire tué ou capturé) trois militants du PKK vendredi dans une opération dans le même district de Cukurca.

Combattants du PKK (archive)

Combattants du PKK (archive)

Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées sur les bords du lac Harsadi pour assister à la cérémonie de l’Irreecha qui marque pour les Oromo la fin de la saison des pluies. De nombreux participants brandissaient leurs bras croisés au dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation oromo face aux autorités éthiopiennes. Des dirigeants oromo liés au gouvernement ont été pris à partie par la foule, qui a tenté de prendre d’assaut leur tribune. Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont riposté d’abord à coups de bâton, puis avec des gaz lacrymogènes. Les tirs de gaz lacrymogène ont provoqué un mouvement de panique causant un nombre inconnu de victimes (peut-être plusieurs dizaines).

Le rassemblement pour l’Irreecha

Le rassemblement pour l’Irreecha

Des heurts ont éclaté aujourd’hui samedi à Calais entre la police et des manifestants venus soutenir les migrants vivant dans le campement (la « jungle ») menacé d’évacuation. La préfecture du Pas-de-Calais avait interdit en milieu de semaine cette manifestation de soutien aux migrants, qui devait partir de la « jungle » pour atteindre le centre de la ville. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’une arroseuse pour les disperser, subissant en retour plusieurs caillassages. Un peu plus tôt, quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes pour participer à cette manifestation ont été bloqués à 40 km de la ville et ont dû rebrousser chemin. Le gouvernement français a annoncé sa volonté de démanteler totalement d’ici la fin de l’année la « jungle » de Calais où vivent entre 7.000 et 10.000 migrants espérant rallier le Royaume-Uni.

Affrontements à Calais

Affrontements à Calais

Les habitants du village de Soamahamanina, une commune située à 70 km à l’ouest de la capitale Antananarivo, demandent le départ d’une compagnie minière chinoise installée là depuis un an pour exploiter l’or du sous-sol. Les activités à la mine de la société Juixing Mines sont suspendues, le site est formellement interdit d’accès. Ce jeudi, en fin de matinée, une centaine de gendarmes a fait face à un millier de manifestants. Les affrontements ont fait dix blessés, presque tous à la tête ou au visage, dont six du coté des civils et cinq dans le camp de la gendarmerie. Des blessures, plus impressionnantes que graves, causées par des jets ou des éclats de projectiles ont été constatées. Les affrontements ont commencé lorsque les gendarmes ont voulu dégager au gaz lacrymogène la route occupée par les villageois. Plusieurs manifestants, dont les porteurs de banderole, ont été appréhendés.

Manifestation à Soamahamanina

Manifestation à Soamahamanina

La division Bansadhara-Ghumusar-Nagavali du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) avait appelé à une journée de « bandh », dans les district de Rayagada et de Kalahandi, pour protester contre le meurtre d’une maoïste (assassinat déguisé en « fusillade ») jeudi (voir notre article). Un important déploiement policier a eu lieu dans les deux districts où les transports routiers étaient à l’arrêt. La militante maoïste tuée jeudi a été identifiée, il s’agit de Sangita, originaire du district de Gajapati.

Patrouille de sécurité dans la région touchée par la grève

Patrouille de sécurité dans la région touchée par la grève

Les étudiants de l’Université Multimédia de Nairobi protestaient après que quatre d’entre eux aient été tués, renversés par un taxi minibus. Ces minibus roulent impunément à toute vitesse sur le campus, occasionnant de nombreux accidents. La police antiémeutes kenyane a tiré à balles réelles et usé de gaz lacrymogènes pour les disperser alors qu’ils bloquaient la route principale en face du campus, stoppant le trafic aux heures de pointe. De nombreux étudiants ont été blessés, six grièvement.

Un étudiant blessé à Nairobi

Un étudiant blessé à Nairobi

Les institutions de sécurité sociale et leur personnel pourraient être bientôt contraints par le Parquet de rompre le secret professionnel qui les lie aux usagers s’ils prennent connaissance d’« informations pouvant constituer des indices sérieux de l’existence d’une infraction terroriste », selon une proposition de loi de la N-VA actuellement débattue en commission de la Chambre. Le texte vise en outre à permettre au Parquet d’exiger, sous peine d’amendes, des travailleurs sociaux qu’ils lui fournissent les « renseignements administratifs » relatifs aux personnes qui font l’objet d’une enquête concernant des infractions terroristes.

La proposition de loi bénéficie du soutien du ministre de la Justice, qui a planché, avec le ministre de l’Intégration sociale sur un projet de loi sur lequel s’est fondé le collège des procureurs généraux dans une proposition de texte transmise à la commission Terrorisme de la Chambre. Les débats au sein de la commission Terrorisme ont évolué alors qu’une proposition de loi précédente, ne visant que les travailleurs et bénéficiaires des CPAS avait été retoquée par le Conseil d’Etat supputant une traque des allocataires. L’opposition a demandé en vain un avis du Conseil d’Etat sur la nouvelle proposition de loi. Celle-ci devrait revenir au coeur des débats en commission la semaine prochaine.

La commission Terrorisme de la Chambre a été instaurée le 26 novembre 2015

La commission Terrorisme de la Chambre a été instaurée le 26 novembre 2015

L’Administration du Développement du Logement de la Turquie (TOKI) a entrepris la construction des 700 kilomètres restants du mur en cours de construction à la frontière syrienne, après que la construction des 200 premiers kilomètres ait été achevée par les services du Ministère de la Défense et les autorités provinciales. Les 700 km seront bordés d’un mur de béton de deux mètres de large et trois mètres de haut. Les sections des murs dans les provinces kurdes de Hatay et de Şanlıurfa sont déjà en majorité achevées. Les blocs préfabriqués constituant le mur pèsent sept tonnes chacun, et leurs sommets est garni de concertina (barbelés en lames de rasoir). Le TOKİ construit également une route derrière le mur.

Modèle du mur turc

Modèle du mur turc