Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Jeudi 4 juin, à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, des affrontements violents ont éclaté alors que la police était en train d’expulser plusieurs logements et petits commerces près de la gare de Facobly. Un opérateur économique aurait en effet acquis un terrain pour y construire de nouveaux magasins. Les occupants en question ne se sont pas laissé faire. Des barricades ont été érigées. Des véhicules et des magasins ont été incendiés, ainsi que la gare de la compagnie Mindeba Transport. Une partie des émeutiers auraient également exprimé des revendications telles que le non paiement des factures d’électricité et la réinsertion sociale. Lors des affrontements avec les gendarmes, ces derniers ont tué par balle au moins deux émeutiers et blessé gravement une autre personne.

émeute à Man (Côte d’Ivoire)

émeute à Man (Côte d'Ivoire)

C’était déjà un peu le cas aux USA, maintenant, c’est au tour de Londres de s’y mettre. Le maire de Londres a annoncé que la police londonienne sera équipée de pas moins de 20 000 caméras corporelles. Ces caméras sont encore à l’état de bêta test, mais cela ne les empêche pas d’être utilisées au quotidien. Plus de 6000 vidéos sont enregistrées grâce à elles tous les mois. Le maire semble tellement emballé par le projet qu’il souhaiterait accélérer plus le processus. Il désire que la police soit totalement équipée pour le mois d’avril 2016 (alors que le projet doit aboutir sur le papier d’ici 10 ans). Avec 20 000 caméras corporelles, Londres deviendra la ville où la police sera le plus équipée de cette technologie.

Caméra corporelle pour policier londonien

Caméra corporelle pour policier londonien

Les structures du Front Populaire (Halk Cephesi)ont été la cible le 3 juin d’une vaste opération policière anti-DHKP-C. Des perquisitions ont été effectuées dans plusieurs quartiers d’Istanbul (à Sultangazi, Küçükçekmece, Başakşehir, Bağcılar, Bahçelievler, Esenyurt, Ataşehir et Bakırköy), visant notamment le bureau du journal Yürüyüş (La Marche). Au moins 10 personnes ont été placées en détention par le Bureau Anti-terroriste de la police d’Istanbul. Les noms de quatre détenus sont connus : Selda Karataş, Kemal Delen, Ali Kanat et Erdi Şimşek.

Les locaux du journal Yürüyüş avaient déjà été la cible d’une violente opération policière en décembre 2010 (voir l’article)

Les locaux du journal Yürüyüş après l’opération policière

Les locaux du journal Yürüyüş après l'opération policière

Après la grande manifestation de jeudi à Munich (34.000 personnes), c’était la petite ville de Garmisch-Partenkirchen qui recevait les opposants au sommet G7 qui se tenait dans un chateau à 15 kilomètres de là. 4000 personnes étaient présentes à Garmisch, quelques incidents ont opposés manifestants et policiers. Plus de 22.000 policiers ont été déployés en Bavière pour veiller sur le G7 mais c’est à Leipzig qu’un black bloc d’une centaine de personnes est intervenu par surprise dans le centre ville. Une barricade de pneus enflammés a barré une des rues du centre; des pierres, des cocktails Molotov ainsi que des engins pyrotechniques ont été lancés sur des édifices publics et sur le consulat américain qui ont subis des dégradations. Lors d’un face-à-face avec les manifestants, plusieurs policiers ont été blessés. Trois véhicules de police ont par ailleurs subi d’importants dégâts et ont été rendus inutilisables. Un homme a été arrêté.

Incidents à Leipzig

Incidents à Leipzig

À 14h, le ‘Dégage Day’ commence à Lemonnier. De 14h à 16h, manifestation de solidarité avec le HDP (parti kurde de gauche) à la place du Luxembourg. À 17h, rassemblement antifasciste à la place du Luxembourg également.

14:04: 5 combis et beaucoup de civils à la Place Lemonnier. 2 combis à Louise (les policiers sont en train de mettre leurs costumes anti-émeute. 3 combis devant le siège du MR, déjà costumés.

14.40: la manifestation kurde se termine à la place du Luxembourg. Plusieurs centaines de manifestants se dispersent. Pas de policiers visibles sur place.

15.10: il n’y a plus de manifestants place du Luxembourg.
Que
15.20: Manifestation apparement ‘terminée’ sans avoir commencée au ‘Dégage Day’.

15.49: les policiers en civil s’installent sur la place du Luxembourg. Des patrouilleuses observent les terrasses. Probablement en prévision de la manifestation de 17h.

16.40: déjà une cinquantaine de manifestants à la Place du Luxembourg.

16.50: Entre 60 et 100 personnes ont participé à une assemblée au Dégage Day’.

17.30: Entre 150 et 200 manifestants à la place du Luxembourg. La police est très discrète, il n’y a à priori pas de fascistes sur place.

17.50: après négociation entre certains groupes et la police, cette dernière autorise la manifestation jusqu’à Madou « tant que tout se passe dans le calme »… De nombreux manifestants sont sans-papiers.

18.00: la manifestation passe par la rue de l’industrie.

18.15: la manifestation est sur le dernier tronçon de la petite ceinture avant Madou.

18.20: Arrivée devant le siège du Vlaams Belang.

18.40: la manifestation se dissout. Tensions entre des photographes qui voulaient absolument prendre en photo des manifestants qui ne voulaient pas l’être, allant jusqu’à des menaces physiques de la part des photographes et de leurs soutiens, à quelques mètres de policiers en civil.

19.20: Plusieurs manifestants ont été brièvement arrêtés à Arts-Loi en quittant la manifestation. Contrôle d’identité et prise de photos.

A deux jours des élections législatives en Turquie, deux explosions ont retenti à un meeting du HDP, le Parti Démocratique des Peuples (le parti frère du BDP, Parti pour la Paix et la Démocratie) à Diyarbakir, la capitale officieuse de la partie turque du Kurdistan. Des dizaines de milliers de militants kurdes assistaient au meeting. Au départ, les autorités turques ont prétendu à l’explosion d’un transformateur, ce que le ministre de l’énergie a finalement démenti. Suite à ces deux explosions, une manifestation a éclaté et a été réprimée par des canons à eau. Des affrontements avec des nationalistes turques ont également eu lieu. Ces deux explosions sont la dernière attaque d’une longue série contre les partis kurdes dont le score pourrait être plus élevé que jamais.

Des officiels du PKK, du BDP et du HDP ont dénoncé une tentative de provocation de la part des nationalistes turques et de l’AKP à la veille des élections du 7 juin.

Un rassemblement aura lieu à Bruxelles, à la Place du Luxembourg, de 14h à 16h. Hasard du calendrier, une autre manifestation, faisant suite aux récentes agressions d’extrême-droite contre des sans-papiers à Bruxelles aura lieu au même endroit à 17h.

Édit: la police avait reçu l’alerte à la bombe et n’a pas transmis…

Emeutes à Diyarbakir suite à deux explosions visant le HDP.

Emeutes à Diyarbakir suite à deux explosions visant le HDP.

La police a utilisé des grenades assourdissantes pour disperser des centaines de Palestiniens qui protestaient contre le festival des lumières dans la vieille ville de Jérusalem. La police a arrêté quatre hommes. Le festival est organisé chaque année par la municipalité israélienne de Jérusalem, auquel des milliers de personnes participent, lors de manifestations culturelles et artistiques comme la danse et le chant.

Le tribunal de Gadchiroli a rejeté ce mercredi la demande de libération sous caution du professeur Saibaba, détenu depuis plus d’un an maintenant pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Saibaba avait, par l’intermédiaire de ses avocats, introduit une demande de libération sur base d’une grave détérioration de sa santé, l’homme étant considéré comme handicapé à 90% (il est paralysé des deux jambes). Le juge a déclaré que Saibaba n’avait pas droit à cette libération sur la base de sa maladie dans la mesure où un tribunal avait déjà statué de son maintien en détention sur cette base, et qu’il recevait un traitement adéquat en prison, ce que dément le prisonnier. Il a récemment mené une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention et le manque de soins spécifiques nécessaires à ses problèmes de santé, grève qui l’a amené à l’hôpital duquel il vient de sortir pour retrouver sa cellule.

Professeur Saibaba

Professeur Saibaba

Le 5 juin 2008, une vague de perquisitions et six arrestations frappait notre Secours Rouge. Des poursuites seront engagées contre quatre de nos membres: Bert, Constant, Wahoub et Abdallah. Ils sont accusés de « participation à activité terroriste », celle d’une organisation clandestine révolutionnaire en italie, le Parti Communiste Politico-militaire. En février 2007, la police italienne avait découvert, chez un des membres du PCPM, de photos d’identité des 4 du SR. Alors que la justice italienne n’a pas estimé cela suffisant pour poursuivre nos militants (alors qu’elle a la main lourde dans ces situations), le parquet fédéral belge décide de le faire.

Mais en Belgique, les perquisitions et les rapport d’espionnage (un an d’espionnage avec écoutes, caméras sur les domiciles, filature etc.) ne produisent rien, et un magnifique mouvement de solidarité se manifeste envers nos membres qui seront remis en liberté provisoire (c’est encore leur statut). Le parquet fédéral s’obstine à les poursuivre, mais il va être mis légalement en difficultés d’abord par la justice italienne, qui décrète en février 2012 que le PCPM n’était pas une « organisation terroriste » mais une « organisation subversive »; ensuite par la justice belge: en avril 2012, la Chambre du Conseil, rejette l’accusation de « participation à une activité terroriste » et ne poursuit nos quatre membre « que » pour « tentative de faux » (avec en plus, pour Bert, la détention d’un brouilleur d’ondes gsm).

Le parquet va s’obstiner, exiger que la qualification de terrorisme soit retenue, aller et gagner en appel. Mais en juin 2013, la cour de cassation casse cette décision et renvoie le dossier devant une cour d’appel qui doit à nouveau décider si, en plus de la « tentative de faux » et de la possession du brouilleur, il convient de poursuivre nos quatre membres pour « participation à une activité terroriste ». Voilà donc sept ans que la procédure est ouverte, et deux ans que l’on attend la date de la comparution en chambre d’appel (ne parlons même pas du procès sur le fond). Depuis, tous les condamnés du PCPM sont sortis de prison.

Voir l’historique complet et illustré de l’affaire du 5 juin

Belgique: Le point sur « l’affaire du 5 juin »

Trois ans avant sa date de libération, l’état suisse lance une nouvelle attaque contre Marco en déployant un arsenal de psychiatrie légale. En utilisant le jargon psychiatrique, la répression se permet non seulement d’exiger de Marco qu’il cesse ses contacts avec ses nombreux camarades à travers le monde, mais aussi lui demande de dénoncer sa propre idéologie, à travers un discours condescendant (« accompagner le patient hors de son idéologie de la délinquance… »). Plus grave encore, c’est la tentative de l’état suisse de faire de l’identité anarchiste -et révolutionnaire en générale- une maladie mentale.

Face à cette nouvelle agression contre Marco, la section suisse du Secours Rouge International lance un appel à des actions internationales de solidarité avec ce prisonnier anarchiste indéfectible, enfermé depuis 1991 en Italie puis en Suisse.

Lire le texte au sujet de l’attaque médico-légale contre Marco.
Lire le texte de l’appel à l’action.

Affiche du SRI pour Marco Camenisch