Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La marque la plus populaire des ’drones de loisirs’ va intégrer des ’zones d’exclusion aériennes’ dans lesquelles ils ne pourront pas mêmes décoller et des ’barrières virtuelles’ qu’ils ne pourront pas traverser. Suite à de multiples scandales liés aux drônes civils aux Etats-Unis (et des milliers de scandales liés aux drônes militaires), DJI va mettre à jour le programme de ses drônes non-professionnels, ceux-ci devant se servir obligatoirement de leur GPS pour se stabiliser, ils ne pourront pas décoller s’ils se trouvent près d’un terrain gouvernemental ou d’un aéroport. Dernier scandale lié à un drône civil : l’un d’entre-eux s’est écrasé dans le jardin de la maison blanche. Il s’agissait en fait d’un agent gouvernemental qui s’amusait durant son temps libre. Les drônes professionnels et militaires ne sont pas concernés par la mesure.

Jeremy Hammond (a.k.a Anarchaos), hacker anarchiste qui avait piraté la base de données Stratfor et démontré la surveillance des groupes de gauche par cette compagnie de renseignements privée, faisait l’objet d’une inscription sur la liste TSC (Terrorist Screening Center). Cette liste émise par le FBI avertissait tout agent de police qui scannait la carte d’identité de Hammond de ne pas ‘prolonger la rencontre’ et de ne pas procéder à une arrestation s’il n’y avait pas d’infraction fédérale. Cette inscription soulève deux choses : que la définition de ‘terrorisme’ n’est pas clarifiée dans les textes de loi américains. Selon l’agence qui emploie le terme terrorisme, celui-ci peut être considéré comme ‘dangereux pour des vies humaines’, ‘dangereux pour la propriété ou les infrastructures’, ‘ayant pour but d’intimider la population civile’. Dans le cas de ce hacker qui dérobait des informations électroniques, ces définitions s’appliquent difficilement. En second lieu : il s’avérait en fait que Hammond allait être piégé par le FBI puisque c’est un informateur de l’agence fédérale, Sabu, qui a permis d’arrêter ce pirate informatique. Cette liste aurait donc permit de ne pas arrêter ‘Anarchaos’ avant qu’il ne procède à l’attaque informatique contre Stratfor.

Extrait de l’avis TSC

Extrait de l'avis TSC

Plusieurs initiatives ont été organisées le 29 janvier en soutien aux anarchistes arrêtés à Minsk pour résistance présumée à la police, il y a une semaine. Ils ont été soupçonnés de participation à des actions de solidarité avec d’autres militants, qui avaient eux-mêmes été arrêtés lors d’un concert punk et accusés de distribution de « littérature extrémiste ». Le 29 janvier à Minsk, donc, des affiches ont été placardées au domicile juge qui a autorité sur le cas des anarchistes. Des affiches ont aussi été collées en ville et sur le commissariat de police. Enfin, une banderole indiquant « Liberté aux prisonniers politiques » a été accrochée à un pont routier.

Action de solidarité avec les prisonniers anarchistes le 29 janvier 2015.

Au Sénégal, les autorités refusent systématiquement les autorisations aux manifestations des principaux partis d’opposition ou de la société civile. Tout Sénégalais qui désire organiser une manifestation publique est tenu d’en informer, 72 heures à l’avance, l’autorité publique (le Préfet de la circonscription d’où doit se tenir la manifestation). Les « risques de trouble à l’ordre public » et des détails administratifs sont les deux justifications avancées par le préfet de Dakar pour interdire les rassemblements. En fin de semaine, quelques militants avaient bravé l’interdiction du préfet, provoquant arrestations et affrontements avec la police.

200 manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade française à Beyrouth pour demander à nouveau la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Dans un message audio, Georges a pu remercier les solidaires.

Rassemblement pour Georges Abdallah à Beyrouth

Rassemblement pour Georges Abdallah à Beyrouth

Le collectif Coup pour Coup lance sa campagne pour la libération d’Albert Woodfox, incarcé en 1971 dans la prison d’Angola pour braquage avant de s’évader et de rejoindre les rangs des Black Panthers. Arrêté à nouveau et renvoyé à Angola, il forme avec deux autres prisonniers une section du Black Panthers Party à l’intérieur de la prison. Tous trois placés en isolement 23h/24 après avoir été accusés du meurtre d’un gardien blanc. Robert King a été sorti de l’isolement en 2001 et libéré plus tard. Herman Wallace a été sorti d’isolement le jour de sa sortie de prison le 1er octobre 2013, il décédera d’un cancer trois jours plus tard. Albert Woodfox est le dernier des « Trois d’Angola », toujours emprisonné en régime d’isolement, il refuse de renier son engagement dans les Black Panthers. L’état américain refuse de le libérer malgré que son procès ait par trois fois été invalidé pour discriminations raciales. Durant tout le mois de février, le collectif Coup pour Coup 31 récoltera des dons et organisera des événements en soutien à Albert.

Affiche pour la libération d’Albert Woodfox.

Affiche pour la libération d'Albert Woodfox.

Deux guérilleros du CPI(Maoïste), dont un membre d’un comité régional activement recherché, ont été arrêtés à Nawadih, dans le district de Palamau (Jharkhand) ce samedi. Selon le commissaire local, Jairam Yadav, le membre du comité régional, était venu rendre visite à sa famille en compagnie de Bhupender Yadav. Ce dernier est originaire du district de Balrampur, dans le Chhattisgarh. Jairam Yadav était recherché par les polices du Jharkhand, du Chhattisgarh et du Bihar dans un total de 24 affaires distinctes, dont six affrontements avec les forces de sécurité et quatre affaires liées à des usages d’explosifs. Il serait également impliqué dans le combat étant déroulé dans la jungle de Katia (district de Latehar) au cours duquel, pour la première fois, les autorités ont déclaré avoir découvert des explosifs dans le corps d’un guérillero, en 2013 (information qui a immédiatement été démentie par le CC du parti). Le duo serait également en lien avec le parti maoïste depuis 2007 et serait membre de brigades armées. Le commissaire a enfin affirmé que les policiers avaient saisis des munitions sur les deux hommes au moment de leur arrestation.

Des unités dépendant du Commandement de Mindanao de l’Est (Eastmincom) ont lancé dimanche une grande opération de poursuite des combattants de la NPA qu’ils ont affrontés à Barangay Dagohoy, (Talaingod, Davao del Norte). Un détachement du 68e bataillon d’infanterie de l’armée philippine effectuait une patrouille à Barangay Dagohoy quand ils ont croisé un groupe de guérilleros samedi après-midi. La fusillade a duré environ 20 minutes avant que les guérilleros se retirent, abandonnant derrière eux quelques bagages, des mines terrestres, des kits médicaux et des documents politiques. Dans un incident distinct, un détachement du 60e bataillon d’infanterie a accroché un groupe de guérillero à Barangay Andap, (Laak, Compostela Valley) vendredi matin. La fusillade a duré environ 30 minutes.

Les militaires colombiens auraient capturés dans la région d’Antioquia cinq membres des FARC dans trois opérations distinctes. Les premières arrestations ont eu lieu dans la ville de Ituango (Antioquia), où les militaires ont capturé deux membres du réseau d’appui de la compagnie « Jefferson Cartagena » du Front 18 des FARC. Deux autres personnes, qui appartiendraient au front n°36 « Jair Aldana Baquero » des FARC, ont été fait prisonniers dans la commune de Valdivia. Enfin, dans la municipalité de Tarazá, un membre de la compagnie financière du front 18 « Cacique Coyará » a été capturé.

Plus de cinquante salariés ont manifesté vendredi matin devant l’entrée de l’usine Bombardier à Crespin, en soutien à l’un de leurs collègues syndicaliste menacé de licenciement pour « apologie du terrorisme ». Karim Khabati est menacé de licenciement pour avoir « proféré des propos inacceptables » au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo. Convoqué le soir-même par la direction, le syndicaliste est mis à pied et une procédure de licenciement est entamée. Karim Khabati, quant à lui, nie avoir tenu ces « propos inacceptables » : « Je suis musulman, mais si je fais le ramadan, je ne vais pas à la mosquée. Me traiter de fondamentaliste, c’est surfer sur la vague de l’islamophobie. Je suis avant tout l’homme à abattre. »

Ce syndicaliste, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est la bête noire du patronat parce qu’il a demandé, pour des raisons de non-respect de la sécurité des salariés, la démission du directeur du site Bombardier de Crespin. Quelques heures avant la tenue du comité d’entreprise, une cinquantaine de salariés, ont manifesté en soutien à Karim Khabati. L’entrée de l’usine était bloquée, des palettes et des pneus ont été brûlés. Au moment de la tenue du vote du comité, cinq élus se sont prononcés contre, trois ont voté pour le licenciement.

Karim Khabati à la manifestation de vendredi

Karim Khabati à la manifestation de vendredi