Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’Anarchist Black Cross de Moscou appelle à 10 jours de solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifascistes. De nombreux militants ont été emprisonnés ces cinq dernières années, particulièrement depuis les manifestations de 2011-2012. L’ABC met l’accent sur la situation de quelques prisonniers:

Dmitry Buchenkov, un docteur en sciences politiques, antifasciste et communiste libertaire, arrêté en décembre 2015 pour sa participation présumée aux émeutes du 6 mai 2012. 400 autres personnes ont été arrêtées suite à cette manifestation à Moscou, Dmitry était ce jour-là à Nizhny Novgorod, à 300km de Moscou.

Alexei Gaskarov, antifa et anarchiste arrêté le 3 août 2010 dans l’affaire de Khimki (la ceinture verte de Moscou, défendue par des militants antifascistes et écologistes et menacée par des milices fascistes et la police pour imposer le chantier de Vinci. Acquitté et libéré, il a été ré-arrêté le 28 avril 2013 et condamné à 3,5 ans de prison.

Alexei Sutuga, antifasciste et anarchiste, membre de l’Action Autonome. Condamné en avril 2014 à 37 mois d’emprisonnement en colonie pénitentiaire pour hooliganisme pour avoir supposément tabassé des fascistes.

Ilya Romanov, un anarchiste de Nizhny Novgorod condamné en 2015 à 9 années de prison haute-sécurité après avoir été blessé par un pétard qu’il tenait en main lors d’une protestation. L’escalade policière a finalement transformé le pétard en « terrorisme ».

Alexander Kolchenko, le réalisateur antifa ukrainien et criméen. Il est paradoxalement condamné en tant que membre de l’organisation fasciste « Secteur Droit » suite à un faux témoignage où il aurait tout avoué. Il a été condamné à 10 ans de prison.

Voir l’appel, les adresses des prisonniers et leurs histoires en anglais et en espagnol sur le site de l’ABC Moscou.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifa en Russie

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et antifa en Russie

Des affrontements ont éclaté à Quezon City mardi matin, quand les habitants de près de 200 maisons menacées d’expulsion ont bloqué les routes dans le but d’empêcher les autorités de la ville de démolir leur quartier. Les affrontements sont devenus directs entre les résidents (qui habitent illégalement là depuis des décennies) et la police quand celle-ci a pu franchir la barricade de fortune mis en place par les résidents sur Luzon avenue. Escortés par des policiers en grand nombre, les ouvriers ont pu pénétrer dans le quartier Barangay Culiat et y raser jusqu’à la moitié des 200 maisons. On signale des dizaines de blessés, majoritairement des habitants (dont quatre sont hospitalisés) mais aussi des policiers et des ouvriers.

Les habitants face aux policiers à Quezon City

Les habitants face aux policiers à Quezon City

Tanguy F., le manifestant qui avait frappé et mis knock-out le Commissaire Vandersmissen sera jugé dès ce vendredi 17 juin au Palais de Justice de Bruxelles (Place Poelaert). Un rassemblement de solidarité y est organisé à 8h, selon un article posté sur Indymedia.

Merci Tanguy

Lors de la très violente manifestation d’hier à Paris, les CRS ont attaqué un groupe de manifestants qui tentaient de prêter assistance à un homme inconscient après s’être pris une grenade en tir tendu dans la nuque. Les CRS commencent par tenter de gazer les manifestants avant d’intervenir à coups de matraques. Un deuxième homme tombe lui aussi inconscient après s’être pris un coup de télescopique sur la tête. Au vu de ces images hallucinantes, c’est pratiquement un miracle que la police n’ait pas encore tué de manifestant contre la loi travail tant elle s’applique à « ne pas carresser » les manifestants, comme un CRS l’ordonne dans la vidéo.

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Un détachement de huit membres de la police de la ville de Baleno (à la pointe sud de l’île-province de Masbate) est tombé dimanche matin dans une embuscade de la NPA alors qu’il rentrait au commissariat. Les maoïstes ont fait exploser un IED au passage du véhicule, qui a quitté la route et heurté un mur de béton. Les guérilleros ont ensuite longuement tiré à l’arme automatique. Un policier a été tué sur le coup et deux autres blessés. Les guérilleros se sont emparés d’au moins un M16 et sont partis vers la ville voisine de Aroroy.

L’île province de Masbate

Pendant ce temps, un détachement du 31e Bataillon d’infanterie qui patrouillait dans le village de Sangat (près de la ville Gubat, dans la province de Sorsogon) est tombé par hasard sur un groupe de maoïstes. La fusillade a duré 5 minutes sans faire de victimes, les guérilleros ont pu s’échapper en laissant sur place du matériel et des munitions.

L'île province de Masbate

A Erbil (Capitale du Bashur et principale ville du PDK), la police kurde (asayish) accompagnée de son service de renseignement a perquisitionné les locaux de REPAK (Bureau de Relation des Femmes Kurdes, une ONG pourtant reconnue par le régime kurde en 2014) ont été perquisitionné au matin du 5 juin 2016. Les Asayish sont entrés lourdement armés, sans présenter ni mandat ni explications et ont immédiatement « arrêté » trois femmes qui étaient là (dont la présidente de l’association) et leur ont saisi documents d’identité et téléphones portables. Elles ont été emmenées en-dehors de la ville où elles ont été libérées au milieu de la route de Slemani et où leurs documents et téléphones leur ont été rendus, la police leur a fait comprendre qu’il leur était à présent interdit de rentrer à Erbil. Cette décision probablement illégale sera pourtant certainement appliquée… Ce n’est pas la première fois que REPAK est persécuté par la police kurde irakienne, probablement pour leurs liens avec d’autres associations de femmes kurdes et pour leur opposition à la politique turque dans la région. Les trois déportées sont à présent à Slemani, REPAK est de fait interdit, leurs bureaux sont aux mains de la police.

Dans le Kurdistan irakien (Bashur), l’ouest du pays (provinces de Erbil et Dihoq) ainsi que la présidence du pays sont sous la domination du PDK, un parti féodal et réactionnaire, et de leurs Peshmergas, les associations de gauche y sont interdites alors que dans la province orientale (Slemani, gouvernée par le PUK et ses Peshmergas) les associations de la gauche kurde sont plus ou moins tolérées lorsque le gouvernement régional kurde ne vient pas les frapper d’illégalité.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Les trois femmes membres de REPAK déportées à Slemani.

Suite aux récentes attaques islamistes en France -dont l’une a visé un policier et sa femme à leur domicile- et aux « menaces imminentes » qui viseraient la Belgique, les policiers français sont autorisés depuis hier à ramener leur arme de service à la maison, ceux de la région bruxelloise le sont depuis aujourd’hui au motif que les attaques islamistes viseraient plutôt les policiers que les civils. Les policiers bruxellois qui choisiront de rentrer armés devront garder leurs munitions dans une armoire fermée séparées de l’arme.

Si le niveau OCAM (analyse de la menace) est maintenu au troisième niveau d’une échelle qui en compte 4, il n’est pas exclu que ce niveau soit remonté sous peu.

Perquisition à Bruxelles

Il y a eu des affrontements violents entre les enseignants et la police au Mexique, alors que les manifestations se poursuivent dans tout le pays contre la réforme de l’éducation. Les manifestations sont devenues violentes avant-hier après qu’un dirigeant syndical ait été arrêté sous l’accusation de blanchiment d’argent dans l’État mexicain d’Oaxaca. Ses partisans dénoncent une arrestation politique et ont mis en place des barrages routiers autour d’Oaxaca pour exiger sa libération.

Les affrontements au Mexique

Les affrontements au Mexique

À Paris, des centaines de milliers de personnes, sans doute un million (et 1,3 millions pour toute la France), ont marché contre la loi travail. La manifestation a quitté la place d’Italie vers 13h30 pour rejoindre les Invalides, et après quelques centaines de mètres seulement, la manifestation a tourné à l’affrontement. En début de soirée, on dénombrait officiellement 40 blessés, dont 29 issus des forces de l’ordre. Parmi les manifestants blessés (bien plus que les 11 annoncés par la police), 4 grièvement: boulevard de Montparnasse, la police a chargé le cortège de biais, puis a tiré des grenades, dont une s’est coincée en haut du dos du manifestant. Evacué par le Samu avec un autre participant, il était toujours, en fin de journée, dans un état grave.

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

73 personnes ont été interpellées. Sur le parcours, les dégâts matériels sont impressionnants: nombreuses vitrines fracassées, Abribus incendiés, poubelles en feu. Les forces de l’ordre ont usage de tout leur arsenal anti-émeute y compris, pour la première fois depuis le début des mobilisations contre la loi travail, des canons à eau. Dans les cortèges, des mots d’ordre comme «Paris, debout, soulève-toi!» ou encore «tout le monde déteste la police» retentissaient. Après le grand cortège syndical, une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes s’est dirigée vers le Sénat. De nouveaux affrontements ont eu lieu entre dockers et policiers à proximité du point de départ de leur bus (la CGT a affrété 600 bus!).

Les affrontements de Paris du 14 juin

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi dans une attaque à la voiture piégée visant le palais de justice de la petite ville kurde d’Ovacik. Une violente explosion s’est produite devant le complexe qui abrite aussi les logements des magistrats et d’autre personnels. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle est attribuée au PKK.

Le théâtre de l’explosion

EDIT: L’action, qui visait non pas directement le palais de justice mais les logements de fonction de son personnel, a été revendiquée par le HBDH (Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire), qui l’a dédiée au commandant HPG Baran Dersin et ses camarades, tués dans un bombardement le 17 septembre à Ovacik. Le HBDH regroupe le PKK et 9 organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan (voir notre article).

Funérailles du commandant Baran Dersin

Le théâtre de l'explosion
Funérailles du commandant Baran Dersin