Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Laurent syndicaliste du Havre a été condamné ce mercredi après-midi par le tribunal du Havre à une peine de six mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve pendant 18 mois avec obligation de réparer les dégâts commis à la permanence du PS du Havre. Ni policiers, ni parti socialiste ne s’étaient constitués partie civile, et pourtant c’est bien d’une sacrée peine qu’écope le syndicaliste. Plusieurs manifestants avaient envahi le local PS du Havre le 12 mai, renversé les meubles et peint la façade.

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Les affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté à Istanbul mardi, lorsque des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour marquer le troisième anniversaire des manifestations pour le parc Gezi, en dépit d’une forte présence policière. Plus d’une douzaine de militants ont été arrêtés et des affrontements à petite échelle ont continué dans le début de soirée après que des groupes d’opposition ont promis de défier le blocus de la police de la place Taksim qui voisins Gezi.

En mai-juin 2013 les manifestations Gezi avaient commencé comme un mouvement populaire pour arrêter les plans pour le réaménagement du parc Gezi dans le centre d’Istanbul, mais fait boule de neige dans une vague de colère nationale contre le régime du président Erdogan. Huit personnes ont été tuées dans les troubles à l’échelle nationale qui a suivi les manifestations Gezi Parc.

Incidents mardi à Istanbul

Incidents mardi à Istanbul

Une manifestation contre la loi Travail a débuté à la mi-journée à Rennes, partant de deux extrémités de la ville, avant de se rejoindre devant la préfecture de région. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la rocade de la ville. Sans qu’il n’y ai eu le moindre jet de projectile, sans doute pour prévenir un blocage de la circulation, les policiers ont chargé la manifestation en voiture, usant de gaz lacrymogènes et tirant au flash-ball. Les véhicules seraient intervenus à vive allure pour chasser les manifestants, avant que les policiers en civil ne se lancent à leur poursuite. Trois personnes auraient été hospitalisées à la suite des heurts. Quatre journalistes ont été pris pour cible et ont reçu des coups de matraque alors qu’ils suivaient la manifestation.

La charge à Rennes

La charge à Rennes

Dans une interview accordée le mois dernier,par Jean-Marc Rouillan à un mensuel satirique de Marseille, l’ancien membre d’Action directe, parlant des auteurs des attentats djihadistes du 13 novembre disait: « Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait. Ils se sont battus courageusement: ils se battent dans les rues de Paris [alors qu’ils] savent qu’il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d’eux […] On peut dire [qu’] on est absolument contre leurs idées réactionnaires, on peut dire plein de choses contre eux, dire ‘c’était idiot de faire ci, de faire ça’, mais pas dire que c’est des gamins qui sont lâches ». C’est pour cette réflexion qu’il se trouvera mercredi 24 juin jugé pour « apologie du terrorisme » devant la chambre en charge des dossiers de terrorisme et d’apologie.

Rouillan a depuis précisé (sur RTL…) «J’ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage, mais c’est tout. C’est une approche technique de la lutte, pas du tout une approbation de ce qu’ils ont fait. Dans la même interview je dis que ce sont des ennemis. Toute cette affaire prend des proportions incommensurables. Je ne vois pas comment ce serait poursuivi pour « apologie » de crimes des ennemis.»

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

A la prison de Korydallos, les ouvriers continuent d’installer des grilles épaisses et des barbelés dans la zone morte entre les cellules souterraines et les salles d’audience, dans le but d’occulter la petite ouverture qui permettait encore aux prisonniers de regarder le ciel. Ce confinement des prisonniers dans une cage de métal et de barbelés survient quelques jours après la conférence « Prisons, droits, transparence et responsabilité », organisée par le ministère de la Justice. Le 27 mai, les prisonniers révolutionnaires de la CCF et de Lutte Révolutionnaire ont annoncé dans une lettre au ministre de la Justice qu’ils lutteraient contre cette mesure (voir cette lettre).

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

C’est vers 19h dimanche soir qu’une cinquantaine de guérilleros de la NPA, ont encerclé le siège de la Police Nationale des Philippines (PNP) de la ville de Governor Generoso, dans le Davao Oriental. L’un d’eux, à l’aide d’un mégaphone, a appelé les 14 policiers retranchés à l’intérieur à se rendre: « Vos familles vous attendent à la maison, nous voulons seulement vos armes! » Mais les policiers ont ouvert le feu, déclenchant une fusillade de deux heures. Ils se sont finalement rendus. Trois policiers ont été blessés, ainsi qu’un civil touché par une balle perdue.

Les guérilleros sont arrivés et repartis à bord de trois pick-ups et d’un camion, en emportant l’arsenal du bâtiment (notamment six fusils d’assaut) et un prisonnier, l’inspecteur chef Arnold Ongachen, commandant de la police provinciale, qui se trouvait dans le bâtiment. Les troupes du 28e Bataillon d’infanterie et de la police locale, appuyées par deux hélicoptères, ont mené en vain une opération de poursuite. D’autres forces ont établi des check-points partout dans la province. Lundi en début d’après midi, les véhicules ayant servi aux guérilleros ont été retrouvés à 25 kilomètres du lieu de l’attaque.

Le mur criblé de balles du siège local de la police nationale (PNP)

Le mur criblé de balles du siège local de la police nationale (PNP)

L’Organisation Nationale Indigène de Colombie (Organización Nacional Indígena de Colombia, ONIC), organisait lundi une grève agricole, avec blocage des routes, à l’occasion du « Sommet Agricole, Paysan, Ethnique et Populaire ». L’ONIC dénonce les politiques gouvernementales ne répondant pas aux aspirations « de justice sociale et environnementale » des habitants des zones rurales. Ce n’est pas la première mobilisation de la sorte en colombie, il y avait déjà eu la grève agricole de 2013 (voir notre article)

Les policiers anti-émeute, les ESMAD, sont intervenus brutalement pour dégager les routes. Des affrontements ont eu lieu à l’aube lundi sur la route « Cabal Pombo » reliant la ville de Cali à celle de Buenaventura, sur le Pacifique. Un manifestant, Willington Quibarecama Nequirucama, a été écrasé par un blindé dans le village de La Delfina, près de la ville de Buenaventura. En outre, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement.

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Les syndicats de Bogota ont organisés une manifestation contre la vente de l’entreprise publique de télécommunications (Empresa de Telecomunicaciones de Bogota, ETB). Les organisations étudiantes appellaient aussi à participer à cette manifestation. Celle-ci a eu lieu devant le Conseil de Bogota pour protester contre l’approbation le 22 mai dernier, par le maire de cette ville, de vendre au privé de 80% des actions d’ETB. La police anti-émeute, les ESMAD, est intervenue massivement et brutalement, faisant des dizaines de blessés.

Les affrontements de lundi à Bogota

Les affrontements de lundi à Bogota

Entre 10 et 15 maoïstes lourdements armés ont fait irruption lundi dans le logement qu’occupait à Chainpur, dans le district de Gumla, Badrinath Tiwari, un agent de la « Special Brach » (le service de renseignement de la police de l’Etat du Jharkhand) qui avait pour mission d’espionner les activités et les cachettes des maoïstes dans le district. Ils l’ont emporté avec eux. Son corps criblé de balle a été retrouvé ce mardi matin, ainsi qu’un communiqué du Comité zonal de Gumla du PCI(M) promettant un sort similaire à ceux qui espionnent les maoïstes pour la police.

Patrouille anti-guérilla de la police du Jharkhand

Patrouille anti-guérilla de la police du Jharkhand

Un homme de 21 ans a été condamné lundi à Nantes à huit mois de prison ferme pour des violences et des dégradations jeudi lors d’une manifestation contre la loi Travail, qui avait été interdite. Le jeune homme, qui était jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nantes, a été condamné pour violences, rébellion, outrage, ainsi que pour la dégradation de la vitrine du journal Ouest-France. Il a par ailleurs été condamné à une contravention de 30 euros pour participation à une manifestation interdite.

Le jeune homme avait déjà été condamné à deux reprises, en 2014 et 2015, à du sursis et à du sursis avec mise à l’épreuve, en marge de manifestations contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l’état d’urgence. Le tribunal l’a condamné lundi à six mois de prison ferme et a révoqué deux mois de sursis, et a prononcé un mandat de dépôt à son encontre. Six personnes au total avaient été interpellées lors de cette manifestation.

Les affrontements à Nantes

Les affrontements à Nantes