Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un homme de 26 ans a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Lille à dix mois de prison, dont cinq ferme, pour avoir violenté un policier lors d’une manifestation contre la loi Travail, le 31 mars. Le jeune homme, un travailleur précaire, était accusé d’avoir balancé une barrière lors d’une charge de la police. La barrière avait touché un policier, qui s’était vu délivrer une incapacité temporaire de travail de un jour. Le manifestant comparaissait pour « violences volontaires sur agent de la force publique », en récidive car il y a bientôt cinq ans, il avait bousculé un contrôleur dans le métro lors d’une vérification des titres de transport.

Arrestation à Lille lors de la manifestation du 31 mars

Par ailleurs, un homme de 28 ans a été condamné mardi, à Rennes, en comparution immédiate à six mois de prison ferme. Intérimaire, l’homme avait été interpellé pour « violences avec armes sur agent de la force publique » samedi, lors d’une brève tentative de manifestation dans le centre historique de Rennes (voir notre article). Il a été placé sous mandat de dépôt. L’arme en question est une canette de bière…

Arrestation à Lille lors de la manifestation du 31 mars

Quatre soldats ont été tués et neuf autres blessés mercredi par l’explosion d’un IED au passage de leur véhicule blindé sur une route reliant Semdinli et Aktükün, dans la province kurde de Hakkari, frontalière avec l’Irak et l’Iran. Les blessés, dont quatre sont dans un état grave, ont été transportés à l’hôpital. Huit soldats avaient été tués et huit autres blessés vendredi dans la même province de Hakkari au cours d’une opération militaire contre le PKK (voir notre article). Un militaire a par ailleurs été tué mercredi dans la province de Mardin, également au Kurdistan.

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l’explosion)

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l'explosion)

Une voiture de police a été incendiée mercredi par des manifestants et deux policiers en sont sortis à la hâte près de la place de la République à Paris, lors d’un rassemblement interdit contre les violences policières. Quelque 300 contre-manifestants qui criaient « Flics, porcs, assassins » ou « tout le monde déteste la police » avaient été repoussés par les forces de l’ordre un peu plus tôt avec des gaz lacrymogènes de la place, où se tenait un rassemblement de syndicats de policiers dénonçant la « haine antiflics ».

Place de la République, cet après-midi

EDIT 19/5: Le ministre de l’Intérieur a annoncé quatre interpellations, précisant que trois des hommes concernés avaient « fait l’objet de la part de la préfecture de police de Paris d’une interdiction de paraître dans les manifestations ».

Place de la République, cet après-midi

Ces dernières six années, une émanation d’Aube Dorée, le « Mouvement patriotique des citoyens de Kavala » appellent à un rassemblement xénophobe. Et chaque année, les antifascistes de la ville appellent à une contre-manifestation. L’année passée, les incidents avaient commencés la veille du rassemblement : une groupe de fasciste avaient attaqué le magasin d’un militant antifa connu, tentant d’y mettre le feu. Et c’est lui que les policiers arrêteront suite à une plainte des fascistes! Le lendemain matin, le rassemblement antifasciste organisée, appelé était étroitement cerné par un dispositifs policiers (8 à 10 escouades anti-émeute et de nombreux policiers en civil. Un second antifasciste (qui est le frère du premier) est également informé qu’un procès est en cours contre lui, également suite à une plainte des fascistes. Le 31 janvier 2014, après avoir comparu devant le magistrat, ils sont libérés sous (ne pas quitter le pays et pointer au commissariat). Après plusieurs ajournement d’audiences, leur procès se tiendra à Xhanti ce mercredi 18.

Affiche de solidarité

Affiche de solidarité

Antoine, un brancardier de Vichy, militant de la Cellule Antifasciste Révolutionnaire d’Auvergne et à la CGT, avait été placé en détention provisoire après avoir refusé la comparution immédiate. Il avait participé à l’occupation du Conseil Municipal de Clermont-Ferrand vendredi 29 avril dernier (voir notre article). Au procès qui a eu lieu lundi 2 mai, Antoine a refusé la comparution immédiate. Il est placé en détention provisoire jusqu’à son procès le 26 mai prochain et une solidarité se déploie: manifestation, nombreux tags, pavés balancés dans la voiture de fonction du maire de Clermont-Ferrand, raid contre le siège du PS local, etc.

Solidarité avec Antoine

Solidarité avec Antoine

Samedi 14 mai, une centaine de gardiens en tenue anti-émeute noir ont fait irruption dans le quartier 21 de la prison de Gohardacht, qui est situé dans la ville de Karaj, au nord-ouest de Téhéran, où sont détenus les prisonniers politiques kurdes. Pendant cette attaque – qui a duré plus de deux heures – les gardiens ont battu les prisonniers avec des matraques et ont abimé ou détruit les objets personnels des prisonniers. Plus de 40 prisonniers politiques kurdes iraniens sont actuellement détenus dans le quartier 21 de la prison de Gohardacht.

La prison de Gohardasht

La prison de Gohardasht

Début 2016, Joseph Buddenberg et Nicole Kissane ont accepté de signer un document dans lequel ils ne coopéraient pas avec les enquêteurs mais reconnaissaient leur culpabilité de la loi « Conspiracy to Violate the Animal Enterprise Terrorism ». Joseph et Nicole étaient accusés d’avoir libéré des milliers d’animaux d’une élevage d’animaux à fourrures, et d’avoir causé d’autres dommages à l’industrie de la fourrure durant l’été et l’automne 2013. Joseph a été condamné ce mois à deux ans de prison prison. Nicole sera condamnée en juin.

Pour écrire à Joseph:
Joseph Buddenberg #12746-111
MCC San Diego
808 Union Street
San Diego, CA 92101
USA

Joseph Buddenberg et Nicole Kissane

Le site du comité de soutien

Joseph Buddenberg et Nicole Kissane

A Lille la police a procédé à des fouilles et des contrôles sur les personnes qui se rendaient à la manifestation contre la loi Travail. Certaines et certains ont été contrôlé plusieurs fois. Alors que la manifestation démarrait des policiers ont attaqué le cortège et ont procédé à deux arrestations ciblées, sans raisons apparentes : Corentin, du Syndicat étudiant et lycéen (SEL-CGT) sur Douai, et le camarade Antoine, militant actif à la CGT du Valenciennois. Corentin a été libéré au bout de plusieurs heures, mais Antoine est toujours en garde à vue.

A Lille, hier

A Lille, hier

La sixième journée de mobilisation nationale contre la loi travail à eu lieu dans plusieurs villes dans le cadre d’un dispositif sécuritaire énorme. Effectifs nombreux à Paris avec fermeture de station de métro et fouille systématique aux abords du périmètre de la manifestation. Les slogans étaient «Résistance !», «Tous ensemble tous ensemble grève générale !», «Retrait, retrait, de la loi El Khomri!»… Mais aussi «SO, collabos !»: un SO imposant avec casques et casse-têtes est démonstrativement présent. Peu avant 16 heures, de premiers débordements éclatent. Des projectiles (dont des engins incendiaires) sont lancés par des manifestants sur des CRS, à l’angle du boulevard Raspail. Lacrymogènes, affrontements, grenades de désencerclement (qui blessent au moins un manifestant). Des manifestants quittent le cortège principal et empruntent une petite rue mais sont ramenés vers la foule, évacués par des gaz lacrymogènes de CRS. 12 personnes auraient été interpellées.

Affrontements à Paris

Affrontements à Paris

Au moins deux soldats ont été tués dans une embuscade tendue par l’ELN, aux portes de la ville de Sardinata (province de Norte de Santander). L’embuscade a eu lieu sur la route de Cucuta, la capitale provinciale, dans le secteur « Y » de Sardinata. Un soldat blessé dans la fusillade a été transporté à un hôpital de Cucuta. Un autre soldat a été tué vendredi par le tir d’un sniper de l’ELN à El Tarra, une autre ville en Norte de Santander.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN