Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un détachement de la 303e brigade d’infanterie de l’armée philippines menait une opération anti-guérilla hier à Sitio Carbon (région du Visayas occidental) quand il s’est retrouvé sous le feu d’une dizaine de combattants de la NPA. Trois militaires ont été tués et deux autres blessés.

Militaires philippins

Militaires philippins

Le campus de Vanderbijlpark de la Vaal University of Technology (VUT) a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et policiers. L’université avait été fermée suite à une série de manifestations étudiantes cette semaine et comptait reprendre les cours. Un mémorandum remis à l’université par les étudiants cette semaine, ce qui a exigé la libération des étudiants qui avaient été arrêtés ou suspendus en raison des protestations sur le campus. De violents affrontements ont éclaté, un bâtiment a été inciendié et les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc et de grenade de désencerclement. L’université avait annoncé l’intention de reprendre les cours le jeudi, mais elle restera fermée jusqu’à nouvel ordre.

Bâtiment incendié à la VUT mercredi

Bâtiment incendié à la VUT mercredi

En Colombie, la justice s’attaque à cinq dirigeants de l’ELN, qu’elle accuse d’être responsables de plus de 15.000 crimes et délits depuis les années 1980. Les cinq membres de la guérilla visés sont : Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino), le chef suprême de la guérilla, Eliécer Herlinton Chamorro Acosta (Antonio Garcia), Israel Ramírez Pineda (Pablo Beltran), Rafael Sierra Granados (Ramiro Vargas) et Gustavo Anibal Giraldo Quinchia (dit Carlos Marin Guarin ou Pabli »). Tous font partie du Comité central de l’ELN. Cette annonce risque bien de compliquer les pourparlers évoqués en mars dernier par le gouvernement et l’ELN. Mais ces négociations sont encore à l’état de projet, aucune date n’est fixée.

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Le bâtiment, appelé « Salle de la cité », situé dans le centre historique de Rennes, avait été investi à la suite de la manifestation contre la loi travail du 1er mai par un groupe d’étudiants de Rennes 2 et d’intermittents du spectacle opposés à la loi travail. Rebaptisée « Maison du peuple » par ses occupants, cette salle était devenue le cœur à Rennes de la lutte contre la loi travail. Une intervention policière a débuté vers 6 heures ce vendredi pour l’évacuer.

Des policiers ont ouvert à l’aide d’une scie circulaire la barricade métallique installée par les occupants et une trentaine de policiers sont rentrés dans la cour du bâtiment. Peu après 06h30, une douzaine d’occupants étaient montés sur le toit du bâtiment pour tenter d’éviter l’évacuation, tandis plusieurs dizaines de jeunes, au sol, faisaient face au cordon policier. Vers 7 heures plusieurs policiers empruntaient une nacelle suspendue à une grue de chantier. Après environ trois heures d’opération, la salle était vidée de ses derniers occupants et les policiers ont alors repoussé à l’aide de gaz lacrymogènes les quelque 200 manifestants qui s’étaient regroupés dans les rues adjacentes. Une arrestation a eu lieu pour rébellion.

Sur le toit de la Maison du Peuple de rennes, cet après-midi

Sur le toit de la Maison du Peuple de rennes, cet après-midi

Le 25 février 2011, une manifestation des salariés d’Eternit a lieu devant le siège de l’entreprise à Vernouillet. Ils protestent contre la mise en place d’une décharge de 48.000 tonnes de produits amiantés sur le site de l’usine de Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire). Des manifestants pénètrent dans les bureaux. Le 1er avril dernier, Jean-François Borde, président du Comité Amiante Prévenir et Réparer (Caper) en Bourgogne, reçoit la convocation d’un juge d’instruction lui indiquant qu’il serait auditionné le 25 mai en vue d’une éventuelle mise en examen pour « destruction de bien d’autrui ». Cinq autres personnes, toutes militantes CGT, sont aussi convoquées.

C’est Eternit, responsable de milliers de morts par l’amiante, qui a toujours été spécialistes de la politique d’intimidation, qui choisi de porter plainte avec constitution de partie civile, ce qui oblige le juge d’instruction à convoquer les personnes mises en cause. C’est Eternit qui a désigné les hommes à poursuivre: la police n’avait relevé aucune identité le jour de la manifestation ni procédé à aucune interpellation.

Manifestation de victimes de l’amiante (archives)

Manifestation de victimes de l'amiante (archives)

Quelques dizaines de cyclistes s’étaient rassemblés le 29 avril dans le centre de Minsk pour une « masse critique », un circuit en vélo dans la ville pour revendiquer les droits des cyclistes sur la route. Des policiers en civil et anti-émeute étaient présents dès le début de la manifestation. À un certain moment la route des cyclistes à la fin de la colonne a été coupée par un véhicule de police. Les policiers anti-émeute ont sauté de la camionnette et arrêté six personnes. Ceux-ci ont été jetés dans le bus, frappé, et les policiers ont jeté leurs vélos sur eux. Les détenus ont été amenés au département de police du district. Deux d’entre eux, Stanislau Kanavalau et Dzmitry Paliyenka (toujours en détention préventive) sont poursuivis pour « résistance aux autorité », passible de 6 ans de prison, les autres pour des délits de roulage. Le procès de ces derniers était prévu pour les 12 et 16 mai.

Une campagne de solidarité a été lancée par l’ABC: belarus_abc@riseup.net.

Policiers en civil lors de la Masse critique de Minsk

Policiers en civil lors de la Masse critique de Minsk

L’agence spatiale indienne, l’Indian Space Research Organisation (ISRO) a utilisé les images satellites hautes résolutions pour aider la police de l’état du Chhattisgarh et la CRPF à lutter contre l’insurrection maoïste. L’étude d’image des jungles de la région d’Abujhmad aurait permis de déceleler la localisation de camps de la guérilla, et les mouvements des détachements. Les obervations vont être étendues aux régions de Sukma, Dantewada, Konta and Narayanpur.

Image satellite de l’ISRO

Image satellite de l'ISRO

De sérieux troubles ont éclaté jeudi après-midi dans le centre pour demandeurs d’asile de Saint-Trond (Limbourg). Ces incidents seraient dus à l’expulsion d’un réfugié irakien: un groupe de compatriotes a voulu empêcher que l’homme ne soit embarqué. La police est intervenue en masse avec pas moins de 12 véhicules. Les routes d’accès au centre ont été momentanément fermées. Des brigades canines sont également descendues sur les lieux. Les forces de police ont réussi à emmener l’Irakien et à rétablir le calme.

Le centre Fedasil de Saint-Trond

Le centre Fedasil de Saint-Trond

Au moins huit personnes dont cinq militaires ont été blessées hier jeudi par l’explosion d’une voiture piégée près d’une caserne militaire sur la rive asiatique d’Istanbul. Une voiture garée à proximité d’une caserne dans le district de Sancaktepe a explosé au moment où passait un véhicule de transport de l’armée.

Le lieu de l’explosion à Sancaktepe

EDIT: Quelques heures après l’explosion d’Istanbul, deux voitures piégées ont explosé au Kurdistan. La première explosion a eu lieu sur l’autoroute non loin de la ville de Hani au passage d’un convoi de policiers, faisant plusieurs blessées. La deuxième explosion s’est produite dans le district de Sarikamis, à environ 25 kilomètres de la principale ville de la région, Diyarbakir. Quatre personnes y ont été tuées et quinze autres blessées, dont quatre grièvement. L’explosion est survenue alors que des militants du PKK chargeaient des explosifs dans un véhicule, mais le chargement a explosé prématurément.

L’explosion de Sarikamis

Le lieu de l'explosion à Sancaktepe
L'explosion de Sarikamis

Une nouvelle manifestation contre la loi Travail a eu lieu à Paris jeudi. Près de 50.000 selon la CGT étaient présentes . Le défilé a eu lieu sur fond de vote de la motion de censure. Le défilé est parti vers 14h30 de la place Denfert-Rochereau dans le 14è arrondissement. Un peu avant 17h00, la manifestation se terminait tout près des Invalides et les CRS dispersaient les deniers manifestants. Les premiers affrontements ont éclaté un peu avant 16h00 près des Invalides, alors que le cortège arrivait au terme de son parcours. Deux personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles.

Le black bloc de cet après-midi à Paris

La manifestation était organisée par sept syndicats de salariés et d’étudiants. Elle devait rejoindre l’Assemblée nationale où le débat de censure a débuté à 16h00. Des journalistes sur place ont constaté que les services d’ordre des syndicats étaient beaucoup plus présents que pour les précédentes manifestations. Les forces de l’ordre ont filtré la sortie du RER B en vérifiant les sacs des passagers. La station du RER C Invalides a été fermée. Les trains ne s’arrêtaient plus dans cette station à la demande de la préfecture de police.


Le black bloc de cet après-midi à Paris