Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

Les commandos Thunderbolt du Kerala ont déclenché une vaste opération de ratissage le 4 décembre dans les régions forestières adjacente à un domaine de culture de thé du district de Wayanad à la recherche de six cadres présumés du CPI(Maoist). Selon la presse, les autorités auraient affirmé que six membres d’un groupe armé, parmi lesquels deux femmes, auraient rendu visite aux travailleurs du domaine, propriété de la Kerala Forest Development Corporation vers 10h30 vendredi et distribué des tracts. Ils étaient habillés dans un style militaire et portaient tous des armes. Deux d’entre eux ont discuté avec les travailleurs sur place. Ils ont passé près de trente minutes dans le domaine, et ont prié les travailleurs de poursuivre leur lutte pour obtenir une augmentation de leurs salaires et l’amélioration de leurs équipements. Ils ont également expliqué aux travailleurs comment le gouvernement les exploitent et ont affirmé vouloir les protéger de celle-ci. Ils ont ensuite placardé des affiches au mur avant de quitter les lieux. L’opération visant à les retrouver et à empêcher ce type de mission de propagande sur les domaines gouvernementaux est toujours en cours.

Logo du commando Thunderbold

Logo du commando Thunderbold

Au cours d’une opération de contre-insurrection de grande ampleur ce samedi matin dans le district (Chhattisgarh), une équipe conjointe composée de membres de la Border Security Force et de la police locale ont découvert une grosse quantité d’armes et d’explosifs ainsi que du matériel appartenant à la guérilla maoïste. Les troupes du bataillon 124 étaient en opération de ratissage lorsqu’elles ont repéré cette cache dans les forêts de Padbeda. Parmi les articles saisis, onze fusils, quatre « tiffin bombs' », deux pistolets, vingt détonateurs, des chargeurs de fusils SLR et d’INSAS, des gélatines, des matériaux électriques, des médicaments, des brochures maoïstes, des vêtement, ainsi que d’autres équipements de la vie quotidienne. Selon les autorités locale, l’accumulation de ce matériel par les guérilleros à cet endroit signifierait qu’ils avaient l’intention de lancer une offensive dans la région.

Toujours dans le cadre de cette même opération, le bataillon 140 de la Border Security Force a arrêté trois présumés maoïstes dans la région de Chargaon. Accusés de meurtres, d’attaques contre les forces de sécurité, de pillage, d’incendies volontaires, les trois hommes étaient recherchés dans le cadre de plusieurs affaires introduites dans divers commissariats du district de Kanker.

‘Tiffin bomb’

'Tiffin bomb'

Environ 150 personnes se sont rassemblées, samedi entre 14H00 et 15H30, devant le cabinet du ministre de l’Intérieur à Bruxelles, pour protester contre la recrudescence de contrôles policiers violents liés à un profilage ethnique. Plusieurs associations se sont rassemblées et ont pris la parole pour parler des violences policières. Le cas de Montasser AlDe’emeh a plus particulièrement été mis en avant. Alors qu’il était à Bruxelles pour une audition au Parlement bruxellois en tant que chercheur et spécialiste de la radicalisation djihadiste, il a été victime d’un contrôle policier violent mardi dernier.

Le rassemblement à Bruxelles

Le rassemblement à Bruxelles

Jets de pierres contre grenades lacrymogènes. Des affrontements ont opposé des dizaines de jeunes Palestiniens aux policiers et soldats israéliens, vendredi 4 décembre, dans les rues de Bethléem. Près de la colonie israélienne d’Ofra, entre Ramallah et Naplouse, un Palestinien a blessé deux soldats israéliens dans un attentat à la voiture bélier. Il a été abattu par les forces israéliennes.

De précédents affrontements à Bethléem

De précédents affrontements à Bethléem

Mise à jour

Marco Camenisch emprisonné en Italie et en Suisse depuis 1991 et dont la peine devrait se terminer au plus tard en 2018 a été transféré dans une « prison ouverte » (où des congés pénitentiaires peuvent être octroyés). Voici sa nouvelle adresse pour lui écrire:

Marco Camenisch
PF 1
CH – 9465 Salez
(Switzerland)

Pour connaître l’histoire de Marco, voire la petite vidéo réalisée par le Secours Rouge de Belgique.

Affiche du SRI pour Marco Camenisch

Osman Evcan, emprisonné pour « appartenance à une organisation terroriste » depuis 1992 en Turquie (il avait déjà été emprisonné entre 1980 et 1989), est en grève de la faim depuis le 10 novembre pour avoir le droit de consommer des repas vegans en prisons. C’est au moins la troisième fois que Osman entre en grève de la faim pour cette raison, il est devenu vegan et anarchiste en 2003. Il est actuellement détenu en prison de type-F (haute-sécurité).

Une banderole solidaire avait été accrochée à Chania, en Crête, le 23 novembre dernier.

Pour lui écrire:
Osman Evcan
Kocaeli 1 Nolu F Tipi Cezaevi
A-7-21
Kandıra / KOCAELİ
Turkey

Turquie: Un prisonnier anarchiste vegan en grève de la faim

Le 28 octobre, la justice espagnole a prolongé de deux ans la détention de Monica et Francisco. Arrêté le 13 novembre 2013, ils n’ont toujours pas été jugés. Si la détention provisoire est normalement limitée à deux ans, le code pénal espagnol permet à l’état d’allonger ce délai pour des « raisons spéciales ». Monica et Francisco sont accusés de participation à une organisation terroriste, de destruction et de conspiration. Ils ont récemment été transférés dans une prison dans les Asturies.

Mónica Caballero Sepúlveda
Francisco Solar Domínguez
C.P Villabona-Asturias
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias) España/Spain

Francisco et Monica

Au moins 18 personnes ont été arrêtées lors d’une opération policière dans 5 villes turques: Istanbul, Ankara, Amed (Diyarbakir), Hatay et Eskişehir. Les opérations visaient l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés) et la SGDF (Fédération des Associations de Jeunesse Socialiste). Ont entre-autres été arrêtés, la Vice-Présidente générale de l’ESP Fethiye Ok, le président provincial de l’ESP à Amed Soner Çiçek, le co-président de la SGDF Oğuz Yüzgeç,le survivant du massacre de Suruç Çağdaş Küçükbattal et les candidates députées HDP Burcu Demirbaş et Şerife Erbay. La conseillere presse du co-président du HDP, Ece Şimşek a également été arrêtés lors d’une perquisition à son domicile.

Dans un communiqué, le HDP a dénoncé le fait que l’AKP arrête ceux qu’il n’a pas pu massacrer lors de l’attentat de Suruç.

Opérations contre ESP et SGDF

Opérations contre ESP et SGDF

Le SR de Belgique organise une exposition historique à l’occasion de son 30e anniversaire (15e anniversaire sous le nom « Secours Rouge »). Cette exposition aura trois parties : la première partie, la principale, est consacrée à l’activité du Secours Rouge International en Belgique, de 1925 à 1945, la deuxième est consacrée au Secours rouge dans les années ’70, et la dernière sur celui dont l’histoire commence en 1985. L’exposition contiendra de nombreuses pièces originales (tracts, affiches, documents internes, brochures et carnets de membres. Un petit film exposant l’histoire du Secours Rouge International sera projeté en boucle (anglais sous-titré).

L’exposition aura lieu du samedi 12 au mardi 15 décembre, de 14H00 à 22H00, au Pianofabriek. Les 12 et 15 au soir, dans la salle de cinéma voisine, aura lieu deux soirées spéciales :
– Pour la soirée inaugurale du samedi, M. Jean Lemaître, auteur de « C’est un joli nom camarade / Jean Fonteyne, avocat de l’Internationale communiste », nous présentera le parcours de son grand-père Jean Fonteyne, dirigeant du Secours Rouge de Belgique dans les années ’30. Une projection exceptionnelle du petit film sur la manifestation d’hommage organisée par le Secours rouge en 1932 à l’ouvrier gréviste Tayenne tué par la police aura lieu à l’issue de la causerie.
– La soirée de clôture sera une soirée de soutien au Rojava dans le cadre de notre campagne de soutien aux combattants internationalistes au Rojava. Une interview audio d’un combattant du Bataillon International de Libération sera diffusée et commentée par une camarade du Secours Rouge International qui a été à deux reprises au Rojava – la dernière fois le mois passé.

Exposition: Histoire du Secours Rouge

Rappel historique

En 1922 est fondée en Russie soviétique une « Association d’aide et de solidarité internationale aux combattants de la Révolution ». Celle-ci est à l’origine du Secours Rouge International qui comptera 19 sections nationales en 1924, puis 71 en 1932, totalisant 13,8 millions de cotisants (dont 5.560.000 en URSS). Cette organisation mènera campagne pour Sacco et Vanzetti, pour les insurgés bulgares et asturiens, pour les antifascistes espagnols, allemands et italiens. La Section belge du SRI est créée en 1925, son premier président est Charles Plisniers et elle aura des sections dans tout le pays. Elle se fondra en 1941, sous l’occupation, dans « solidarité » une organisation qui unira le travail d’aide aux victimes de la répression de différents courants de la Résistance.

En février 1971, en plein essor du militantisme en Europe, dans le but de venir en aide aux militants arrêtés durant les manifestations et les grèves, le Secours Rouge était une première fois refondé en Belgique. Cette refondation fut menée à bien par des organisations marxistes-léninistes, maoïstes et trotskistes. De semblables Secours rouge renaissent en France (avec Jean-Paul Sartre), Italie (avec Dario Fo) et ailleurs. ils disparaitront fin des années ’70 (le SR belge plus rapidement que les autres) sous le double effet des luttes intestines et du reflux générale des luttes militantes.

En décembre 1985, suite à l’arrestation de membres et de sympathisants des Cellules communistes Combattantes, est fondé une Association des parents et Amis des Prisonniers Communistes. En décembre 2000, cette Association élargit son champ d’action et devient Secours Rouge de Belgique dans le cadre d’un programme de reconstruction du Secours Rouge International avec d’autres groupes de Suisse, France, Italie, Allemagne, Espagne et Turquie. Depuis, le SR a assuré 30 années d’activités militantes ininterrompues en Belgique, malgré la répression et la faiblesse générale du mouvement révolutionnaire.

Le livre de Jean Lemaître sur Jean Fonteyne

Exposition réalisée avec des pièces des collections de l’Institut d’Histoire Ouvrière Économique et Sociale (IHOES) et du Centre des Archives Communistes en Belgique (CARCOB)

Exposition: Histoire du Secours Rouge
Exposition: Histoire du Secours Rouge
Exposition: Histoire du Secours Rouge