Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pile un an après son entrée en vigueur, la loi portant sur la réorganisation du casier judiciaire va être toilettée. La loi du 29 mars 2013 avait entraîné la disparition du bulletin n° 3 du casier judiciaire, les éléments qu’il contenait (et notament les infractions mineures) apparaissaient dès lors sur le bulletin n° 2 susceptible d’être réclamé par l’employeur auprès d’un salarié ou d’un candidat à un poste.

En grève depuis le 3 avril, les salariés d’H&C SA ont surtout eu droit à un passage de l’huissier qui a relevé les identités de tous les présents pour mieux les assigner, ce mercredi après-midi, devant le tribunal de grande instance (TGI) de Lille. La procédure en référé d’heure en heure a été lancée par la direction de la holding H&C Réunis qui avance un « trouble manifestement illicite », une entrave à « la liberté du commerce et de l’industrie » et au « droit de propriété », un manque en chiffre d’affaires de l’ordre de 425 000 euros, etc. et réclame le déblocage du site.

Un représentant du personnel, accompagné de salariés, se rendra donc ce mercredi à 14 h, dans la salle « E » des référés. Et dans le même temps, sur le site de l’usine où la poursuite de la grève a été votée, le reste des grévistes devrait pour alors savoir si la reprise de Lucky textile est validée, ou pas, par le tribunal de commerce. Avec vingt-trois licenciements à la clé.

Suite aux affrontements de la manifestation du 22 février contre l’aéroport à Nantes, 30 policiers ont été mobilisés pour l’enquête. Après un mois, la police a raflé neuf suspects lundi 31. Deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspects comparaîtront ultérieurement ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1er avril.

La volonté de faire des exemples est évidente. Après une parodie de procès, une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis, soupçonné d’avoir renvoyé vers la police un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Deux jeunes manifestants, soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent de 4 et 5 mois de prison ferme (sans mandat de dépôt). Le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans, militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé, était accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure a requis 6 mois, le juge a prononcé 1 an de prison ferme avec mandat de dépôt. Un comité de soutien a été fondé: Comité de soutien aux inculpés (Pour Enguerrand) / Le Gué / 44220 Couëron.

Après dix jours de grève, des salariés de Nutribio (Sodiaal), la police est intervenue samedi matin pour permettre l’accès à l’usine des camions-citernes de lait, suite à une une décision de justice pour demander aux grévistes de laisser entrer et sortir les véhicules.

La grève était suivie à Montauban par 45 ouvriers sur 70. L’usine emploie des salariés pauvres qui gagnent 1.200 euros nets par mois, avec des conditions de travail à la production qui peuvent être très difficiles : du travail posté, en production dans un bâtiment où il peut faire 40 à 50 degrés, et une fréquence d’accidents du travail très élevée. Nutribio (160 millions d’euros de chiffre d’affaires) compte 400 salariés au total, à Montauban, Doullens (Somme) et Paris, elle est bénéficiaire et refusait une augmentation de salaire équivalant à 30 centimes par jour. L’intervention policière a brisé la grève et le travail a repris ce lundi.

piquet de grève à Nutribio

piquet de grève à Nutribio

Quelques centaines de personnes ont manifesté samedi 5 avril à Paris derrière le mot d’ordre « Urgence, la police assassine en toute impunité » à l’initiative de familles de victimes de bavures policières, rejointes par plusieurs associations et collectifs tels le Parti des indigènes de la République, la Brigade anti-négrophobie (BAN) ou encore l’Action antifa Paris-Banlieue.

En tête de cortège, une jeune femme dont le frère a été tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012 en région parisienne. Attaquée en 2013 pour diffamation par le ministère de l’intérieur, alors dirigé par Manuel Valls, pour une vidéo parodique mise en ligne sur le site du collectif « Urgence la police assassine » qu’elle a fondé, son procès est prévu ce lundi 7 avril à Paris. Les syndicats policiers avaient dénoncé, quelques jours plus tôt, la tenue d’une « manifestation anti-flics ». 12 camions de CRS ont d’ailleurs suivi le cortège qui s’est déroulée sans incident.

France: Manifestation contre les bavures policières

La première pierre du futur centre d’entraînement de la zone de police Nivelles-Genappe, comprenant notamment un stand de tir, a été posée vendredi. Le budget réservé à la construction de cette nouvelle infrastructure est de 1,7 million d’euros comprenant un subside provincial de 250000€. La durée du chantier est fixée à 180 jours ouvrables. Tout devrait donc être achevé vers le mois d’avril 2015. La zone de police Nivelles-Genappe sera alors la seule en Brabant wallon à disposer d’une telle installation.

L’infrastructure, semi-enterrée, ne comprendra pas que deux locaux de tir (une salle de 6 lignes et une autre de 4 lignes, toutes prévues pour le tir à 25 m) mais aussi un dojo de 100 m2 équipés de tatamis, une salle de formation, une cour pour les exercices, trois chenils, des vestiaires, un abri pour les vélos et les motos et un local pour le matériel de jardin destiné à l’entretien du site du commissariat. Afin de le rentabiliser, le nouveau centre d’entraînement et son stand de tir seront également régulièrement loués par d’autres zones de police du Brabant wallon et de sa périphérie et par la police fédérale.

Deux policiers ont été tués vendredi dans une embuscade attribuée à la guérilla des FARC, dans l’ouest de la Colombie, avant la reprise de négociations de paix avec les autorités. Les deux agents ont été la cible d’un tir nourri dans la matinée alors qu’ils se livraient à des exercices de sécurité à Jambalo dans le Cauca.