Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les grévistes de La Poste se sont rendu au Siège national du Courrier, boulevard Brune à Paris, pour s’adresser à leurs responsables nationaux directs en exigeant une réelle négociation. C’est la quatrième occupation: Vaugirard à deux reprises, le siège central de La Banque Postale, maintenant le Siège Courrier, à la consternation des responsables de la sûreté du Siège, les grévistes sont encore une fois parvenus à entrer sans encombre dans un des sièges de La Poste alors que la direction avait renforcé son dispositif sécuritaire.

Les grévistes sont directement allés à l’étage où se trouvent les bureaux des hauts dirigeants du courrier et ont investi la salle du Conseil où ils ont l’habitude de se réunir. La direction a une nouvelle fois eu recours à la force : en début de soirée, une bonne douzaine de cars de CRS ont été mobilisés. Un panier à salade grand format avait été spécialement préparé pour emmener un maximum de grévistes au poste. Mais ceux-ci sont parvenus à s’éclipser.

France: Les postiers en grève échappent aux CRS

Un rapport publié hier sur l’assassinat de Stephen Lawrence dénonce les pratiques de la police britannique. Cet adolescent noir de 18 ans avait été tué pour des motifs racistes le 22 avril 1993 par quatre jeunes, dont seulement deux ont été condamnés. Non seulement un officier de police aurait accepté de l’argent de la part du père d’un des suspects pour ne pas poursuivre son fils, mais un espion de la police avait infiltré l’entourage et les proches de la victime dans le but de les discréditer. Le 6 mars, la ministre de l’Intérieur, a ordonné une enquête publique afin de connaître « toute la vérité », plus de deux décennies après les faits.

Quant à la police britannique, elle se trouve d’autant plus dans l’embarras qu’elle est déjà au coeur d’une polémique en raison de sa politique d’infiltration à grande échelle dans des groupes politiques, pendant plus de quarante ans. Des dizaines – peut-être des centaines – de militants politiques aient été condamnés à la suite des opérations d’espionnage douteuses qui pourraient être liées à des erreurs judiciaires.

Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté jeudi soir l’avocate Shireen Issawi et son frère, le prisonnier libéré Shadi, du village d’Issawya à Jérusalem. Shireen et Shadi Issawi sont respectivement la soeur et le frère du prisonnier libéré, Samer Issawi, célèbre militant du FDLP qui avait obtenu sa libération après avoir mené une grève de la faim durant 270 jours.

Shireen (à g.), Samer (au centre) et Shadi Issawi

Shireen (à g.), Samer (au centre) et Shadi Issawi

La présence en Grèce, jeudi, du président de l’Allemagne, Joachim Gauck, a coïncidé avec la tenue de manifestations à Athènes qui ont tourné à l’affrontement. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de gaz de poivre lors de l’une de ces manifestations, au centre-ville de la capitale, des manifestants particulièrement ayant tenté de forcer un barrage policier afin de se rendre jusqu’à un immeuble du ministère des Finances. Officiellement, les manifestations n’étaient pas liées à la présence à Athènes du président Gauck. Ce dernier est venu à la rencontre de son homologue de la Grèce pour avoir des entretiens avec lui. Les autorités grecques avaient interdit la tenue de manifestations dans certains quartiers d’Athènes entre 8h00 et 19h00, jeudi, mais des organisations syndicales en avaient déjà prévu.

Dès tôt le matin hier, des centaines de personnes ont bloqué des terminaux de bus à différents endroits de Bogota pour dénoncer la médiocrité des services publics, et notamment des transports en commun. Au moins sept terminaux du système Transmilenio ont été occupés. C’est à la station Suba que la situation s’est rapidement dégradée, la police anti-émeute ayant tiré des gaz lacrymogène depuis ses véhicules blindés. Un homme a chuté de trois mètres de haut et a été du être opéré d’urgence. Trois autres personnes ont également du être hospitalisées, tandis que quatre manifestants ont été soignés sur place. A la station Venecia, dans un autre quartier de Bogota, une femme enceinte a du être hospitalisée d’urgence après avoir inhalé des gaz lacrymogène.

Police anti-émeute à Bogota

Police anti-émeute à Bogota

Trois des sept femmes belges participant à l’action internationale féminine de dénonciation du blocus de la bande de Gaza étaient mercredi soir en attente à l’aéroport de Rome, d’où elles devaient prendre un vol vers le Caire vers 21h30. Elles y seraient bloquées en raison de leur inscription sur une liste noire, probablement en raison de leur participation il y a deux ans à l’opération « Bienvenue en Palestine ». Elles sont les dernières participantes, parmi la centaine d’activistes pacifistes de la « Coalition Internationale des Femmes Contre le Blocus de Gaza », à ne pas encore avoir rejoint la capitale égyptienne, où quatre autres femmes belges sont toujours retenues par la police locale qui compte les expulser.

En dehors des trois Belges en attente à Rome, des quatre autres retenues à l’aéroport du Caire et des quatre femmes américaines et irlandaise (dont la Prix Nobel de la paix Mairead Maguire) déjà expulsées manu militari par la police égyptienne dès leur arrivée dans la capitale, quelque 90 autres militantes pacifistes de l’action sont venues s’asseoir dans l’aéroport en question. Parmi les participantes figure notamment la résistante algérienne Djamila Bouhired.

Egypte: Quatre manifestantes belges retenues

Dix des vingt-quatre militants de Greenpeace, interpellés hier après leur intrusion sur le site de la centrale nucléaire de Tihange, ont été déférés devant un juge d’instruction de Huy. Mercredi matin, une vingtaine d’activistes sont entrés sur le site de la centrale dans le but d’y dresser une grande banderole. Quatorze d’entre eux ont aussitôt été appréhendées par la police, qui les a relâchés après avoir procédé à un contrôle d’identité. Dix autres personnes qui se trouvaient attachées sur les haubans de la cheminée de rejet de Tihange 2, où ils ont déployé une banderole, ont dû être interpellées par les unités spéciales de la police fédérale, venues en renfort. Ce sont zux ont été déférées devant un juge d’instruction de Huy. Une demande de mise sous mandat d’arrêt a été requise à leur encontre par le parquet de Huy.

Tihange: Procédure judiciaire contre 10 des 24 Greenpeace

Le gouvernement philippin a déclaré aujourd’hui mercredi qu’il allait acquérir 12 unités d’obusiers de 155 millimètres pour augmenter les capacités de l’armée à combattre les guérillas. Le ministère de la Défense nationale (MDN) aura un budget de 9,8 millions de dollars pour acheter ces armes. Le modèle n’est pas encore choisi: un appel d’offres sera ouvert le 11 mars.

Le tribunal de Pérouse a reconnu qu’Enrico Triaca, ancien militant des Brigades rouges qui a passé en tout 13 ans dans les prisons spéciales, a dit la vérité en dénonçant qu’il avait été torturé en 1978. Les magistrats reviennent donc sur la précédente sentence qui avait infligée un an et quatre mois de prison à l’ancien brigadiste pour calomnie. C’est la première fois en Italie que des juges brisent l’omerta qui depuis plus de 35 ans couvrait l’action d’un groupes de fonctionnaires de la direction de la police politique, l’UCIGOS qui ont torturé des dizaines (70?) de membres des BR. Après avoir entendu les témoignages du commissaire qui recueillait les confessions sans infliger directement les supplices, et des deux journalistes qui avaient rencontré et interviewé les tortionnaires, les juges se sont exprimés sans tarder, mais en résumant cette procédure à une seule et unique audience, les juges font aussi l’impasse d’appeler à la barre Nicola Ciocia, le responsable d’une équipe des tortionnaires.

« Est-il exact que des agents de la CIA ont assisté à des ‘traitements ‘ et ont été surpris par votre technique ? » A cette question posée par un journaliste, Nicola Ciocia, qui cachait son identité derrière le pseudo « professeur De Tormentis », avait répondu avec fierté « Les Italiens sont les meilleurs au monde. Les autres, ceux des autres pays, n’ont pas assez de tripes, ils n’en ont pas autant que nous, les italiens. Ce ne sont certainement pas les américains qui nous ont appris certaines choses, nous sommes les meilleurs. » qui ajoutait: « Quand on agit au nom de l’Etat , on a les épaules couvertes. » Avec raison: les faits sont désormais prescrits et il n’existe aucune loi dans le code pénal italien qui condamne la torture.