Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dimanche, des centaines de sympathisants du PKK brandissant des pancartes avec la photo d’Ocalan et exigeant la libération du dirigeant ont défilé dans le district de Fatih, à Istanbul. Le rassemblement n’ayant pas été autorisé, les forces anti-émeutes sont rapidement intervenues. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et ont pris d’assaut le bâtiment d’une banque, brisant des vitrines et érigeant des barricades sur les routes. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des jets d’eau et des balles en caoutchouc sur la foule. Ils ont également interpellés plusieurs personnes alors que les affrontements ont duré plusieurs heures.

Déploiement policier à Istanbul

Déploiement policier à Istanbul

Une manifestation de lycéens pour défendre le paiement des enseignants du public a été violemment dispersée par la police ce lundi à Morono, faisant une dizaine de blessés et environ 150 arrestations. Des centaines de lycéens de l’école publique sont d’abord allés manifester devant l’Assemblée fédérale, avant l’intervention des forces de l’ordre au moment où ils convergeaient vers le centre-ville. Cette manifestation fait suite à un sit-in de 48 heures des enseignants la semaine dernière pour protester contre le non-paiement des deux mois d’arriérés de salaires et le retard pris sur leurs avancements. Les lycéens ont promis de poursuivre leur mouvement.

La direction d’Agfa-Gevaert va mettre un terme à la mission des huissiers qu’elle a envoyé aujourd’hui lundi sur le site anversois, toujours bloqué par les travailleurs en grève. L’astreinte qui pourrait être infligée aux personnes présentes au piquet de grève s’élèverait à 5.000 euros par personne. Selon les syndicats, la réunion devrait être organisée avec un médiateur social issu du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Le piquet de grève installé devant les portes de l’entreprise reste pour l’instant en place. Une large partie du dispositif policier qui stationnait près de l’usine, et notamment autopompes, a quitté les lieux.

Anvers: La situation à Agfa-Gevaert

Des incidents ont éclaté aujourd’hui en marge d’une conférence sur l’économie espagnole et européenne organisée à Bilbao, avec la présence de la présidente du Fonds monétaire international (FMI), de nombreuses personnalités politiques et économiques et du roi Juan Carlos. Portant pour certains les drapeaux d’organisations d’extrême gauche, cagoulés et le visage caché derrière des écharpes, des manifestants s’en sont pris à un fourgon de la police municipale, renversé sur le côté dans la rue, brisant ses vitres et gyrophares tandis que d’autres jetaient du mobilier et de la peinture contre une vingtaine d’établissement, en majorité des banques.

Pays basque: Affrontements à Bilbao

Mardi 25 février, Boualem Snaoui, militant de la CGT Educ’action 95, a été interpelé devant son domicile, menotté par des représentants de la police nationale, sans en connaître les raisons. Placé en garde à vue durant 8 heures dans trois commissariats – Deuil-la-Barre, Enghien-les-Bains, puis à nouveau Deuil-la-Barre – il fut amené, toujours menotté, devant son véhicule pour une perquisition ordonnée par le Procureur de la République.

Il apprend alors qu’une plainte a été déposée pour « dégradation d’affiches et incitation à la haine raciale », pratiquement d’avoir apposé des autocollants sur des panneaux d’affichage libre dont voici le texte:
En 4 ans, l’armée israélienne a détruit 12.000 maisons palestiniennes et déraciné 200.000 oliviers (rapport B’tselem, ONG israélienne) – Quel rapport avec la sécurité d’Israël ?
Des centaines de jeunes Israéliens sont emprisonnés parce qu’ils refusent de servir dans leur armée d’occupation. Exigeons leur libération !
STOP à la collaboration avec le terrorisme d’Etat israélien !
Pas un sou à l’occupant israélien !

Boualem Snaoui

Boualem Snaoui

La nouvelle « loi citoyenne de sécurité », prévoit des amendes allant jusqu’à 30.000 euros pour les « infractions graves » comme « menacer ou insulter un policier » ou « disposer des éléments qui empêchent la libre circulation des véhicules et des personnes ». Le projet de loi prévoit aussi des amendes allant jusqu’à 600.000 euros pour les infractions « très graves » comme « filmer ou diffuser des images de policiers qui puissent menacer leur sécurité » ou « manifester sans préavis devant des institutions de l’Etat comme le Congrès, le Sénat ou les hauts tribunaux ». L’actuel ministre de l’Intérieur à l’origine du projet de loi, Jorge Fernandez Díaz, est un fasciste notoire, ex-membre de la Phalange et toujours membre de l’Opus Dei.

Entre autre mobilisation contre la « loi Fernandez », une manifestation organisée par la Coordinadora Antifascista de León au cours de laquelle des banderoles et des slogans ont appelés à la libération des prisonniers révolutionnaires.

Espagne: Mobilisation contre la « loi Fernandez »

Le 25 novembre 2010, un syndicaliste de SUD qui avait eu l’intention de manifester contre la réforme des retraites, avait été maintenu à la gendarmerie du Mayet-de-Montagne (Allier) toute une matinée, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Le syndicaliste avait raconté que deux gendarmes étaient venus le chercher à la sortie de son travail, alors qu’il avait l’intention de se rendre à cette manifestation organisée à l’occasion de la visite du chef de l’Etat.
Il avait déposé une plainte pour « arrestation abusive » et une instruction avait été ouverte, aboutissant en décembre 2011 à la mise en examen de sept gendarmes.

Cinq d’entre eux ont bénéficié d’un non lieu mais deux officiers supérieurs de gendarmerie sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Ils devront répondre d’« acte attentatoire à la liberté individuelle commis arbitrairement par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions », un délit passible de 7 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende.

Une maison occupée, appartenant à la mairie a été évacuée illégalement hier après-midi à Calais. La police municipale accompagnée d’un officiel de la mairie, puis rejointe par la police nationale, s’est rendue sur les lieux. Ils y ont réceptionné les preuves de l’occupation de plus de 48 heures que les habitants et habitantes leur ont fourni. En début d’après-midi, six à sept vans de CRS sont arrivés ainsi que trois voitures de police nationale, afin de procéder à l’expulsion.

Alors que les habitants tentaient de communiquer avec les forces de police pour leur rappeler l’illégalité d’une expulsion sans décision du tribunal d’instance alors que des preuves ont été fournies, les policiers ont directement défoncé la porte sans proposer aux occupants de sortir. Des habitants et habitantes ont tenté de filmer l’action de la police mais ces derniers ont attrapé la caméra et l’ont jeté contre le mur. Des violences physiques extrêmement brutales se sont également déroulées à l’encontre des occupants et occupantes qui ont ensuite été arrêtés au motif d’occupation illégale et de dégradation volontaire. Ils ont été relâchés quelques heures après, sans aucune charge.

France: Squat illégalement et brutalement vidé à Calais

Environ 150 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, ont manifesté samedi après-midi devant l’ambassade italienne à Bruxelles afin de marquer le dépassement des 100 jours de rétention de Bahar Kimyongür en Italie dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Turquie. Poursuivi mais acquitté en Belgique pour appartenance au DHKP-C, Bahar a été arrêté le 21 novembre dernier en Italie sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie. Le procureur général italien a jusqu’au 31 mars pour rendre un avis sur la demande d’extradition turque.

L’épouse de Bahar partira mardi à Rome avec leurs deux enfants pour demander un entretien au ministre italien de la Justice Andréa Orlando. « La Turquie est connue pour harceler ses opposants politiques en les épuisant moralement et économiquement, mais je compte revenir avec Bahar d’Italie », a-t-elle assuré. Plus tôt dans l’année et en Espagne cette fois, il avait été libéré contre 10.000 euros de caution dans l’attente de la décision de la justice.

Manif pour Bahar

Manif pour Bahar