Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vers 9h ce matin, Maria Alekhina a été emmenée en voiture de l’administration du camp où elle purgeait sa peine vers la gare. Condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine avec son groupe, les Pussy Riot, elle a bénéficié de l’amnistie prononcée par Vladimir Poutine la semaine de dernière. Nadejda Tolokonnikova, elle aussi amnistiée, devrait être libérée incessamment. Interviewée suite à l’annonce du Kremlin, la musicienne a réagi: ‘Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication. Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé’. Durant son incarcération, elle a constamment dénoncé la politique gouvernementale. Elle a, entre autre, mené une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention des prisonniers en Russie.

Maria Alekhina

Dans la nuit de mercredi 11 décembre 2013, un incendie a frappé le domicile de Jurgen Van Poecke, directeur de la prison de Bruges. Ses deux véhicules, une Audi et une Citroën, garées sur l’allée de son villa (rue Kespier à Asbeek), ont été détruits par des flammes. L’incendie a commencé vers 4h du matin, et les flammes se sont répandues au garage de la villa qui a également été détruit. Il n’y a pas eu de blessés, mais la villa est pour l’instant inhabitable vu qu’il n’y a plus de courant, de l’eau ou de chauffage.

bruges, incendie chez le directeur de prison

bruges, incendie chez le directeur de prison

Dans son édition d’hier, le Washington Post déclare qu’un programme secret de la CIA avait été mis en place pour aider le gouvernement colombien à tuer plusieurs dizaines de dirigeants des FARC. L’agence a également procuré une ‘aide substantielle d’écoute’ au gouvernement. Enfin, les américains ont fourni des équipements GPS grâce auxquels les munitions traditionnelles peuvent être transformées en ‘bombes intelligentes’. Celles-ci peuvent atteindre des cibles spécifiques, même dans la jungle. Ce programme de plusieurs millions de dollars a été financé secrètement et séparément du programme de 9 milliards de dollars procuré ouvertement à la Colombie par les autorités américaines. Celui-ci fut autorisé par Georges Bush et s’est poursuivi sous Barack Obama.

Le président philippin a déclaré un cessez-le feu unilatéral avec la Nouvelle armée du peuple (NPA). Chaque année, le gouvernement et la guérilla maoïste observent une trêve pendant la période de Noël.

Cette trêve survient après plusieurs affrontements violents entre la NPA et l’armée gouvernementale. C’est ainsi que le 7 décembre, un lieutenant de l’armée a été tué dans un combat avec la guérilla à Surigao del Sur. Deux autres soldats du 3e Bataillon des forces spéciales ont été blessés dans le même affrontement qui a eu lieu dans le village de Buhisan. Le 15 décembre, une trentaine de guérilleros avaient attaqué le poste de police à Don Victoriano, dans les Misamis Occidental, récupérant de nombreuses armes. Une heure plus tard, une unité du 55e bataillon d’infanterie qui intervenait suite à cette attaque est tombé dans une embuscade à Barangay Sacong Tudela en ville Josefina. Deux jours plus tôt, les forces de sécurité ont découvert un important atelier clandestin de la guérilla dans la ville de Loreto (Agusan del Sur), saisissant à cette occasion 163 IED.

Plus de 7000 personnes ont manifesté hier dans le centre de Hamburg contre la fermeture du Rota Flora. Cet ancien cinéma est squatté depuis 1989 et est devenu un point de ralliement pour les militants. Les autorités ont récemment annoncé leur intention d’expulser les occupants, déclenchant une vague de colère dans la ville. Hier, les policiers anti-émeutes déployés en nombre ont été la cible de jets de bouteilles et de pierres alors qu’ils tiraient des jets d’eau et faisait usage de leurs matraques. Les forces de l’ordre ont annoncé que plus de cent policiers auraient été blessés, tandis qu’un grand nombre de manifestants ont également été blessés, sans qu’un chiffre ait pu être établi. 19 personnes ont été interpellées.

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

La police anti-émeutes turque a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des lances à eau à Istanbul contre des manifestants dénonçant les projets immobiliers du gouvernement et les accusations de corruption qui le visent. Une vaste affaire de corruption a été révélée la semaine dernière impliquant de nombreuses personnes dont des fils de ministres en exercice, des hommes d’affaires et le président directeur général de la banque publique Halbank. La police a saisi 4,5 millions de dollars cachés dans des boites à chaussures au domicile du PDG de Halbank Suleyman Aslan.

Quelque dix mille manifestants se sont rassemblés place Kadikoy sur le versant asiatique de la ville pour réclamer la démission du gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP). Certains des manifestants brandissaient des boites de chaussures. Des projets ambitieux d’urbanisme à l’initiative de M. Erdogan, ancien maire d’Istanbul, ont été à l’origine d’un large mouvement de protestation anti-gouvernemental en juin dernier lorsque la police a délogé des manifestants qui occupaient un parc visé par le projet d’urbanisme. Au moins six personnes ont été tuées et 8000 blessées au cours des trois semaines de manifestations et d’affrontements avec la police qui ont suivis.

affrontements à Istanbul

affrontements à Istanbul

Quatre Palestiniens ont été blessés et un autre interpellé à l’est de Jérusalem quand de violents heurts ont éclaté entre des habitants et des forces israéliennes. Les affrontements se sont déclenchés dans le village de al-Eizariya quand les soldats ont commencé à reboucher un trou creusé par les villageois dans le mur de séparation il y a deux jours. Les forces israéliennes on tiré des balles en caoutchouc blessant quatre civils. Elles sont ensuite montées sur les toits de plusieurs bâtiments et ont tiré des gaz lacrymogène sur la foule, intoxicant des dizaines de personnes.

Vendredi passé (le 13 décembre), le poste de police d’Exarchia sur la rue Kallidromiou dans le centre d’Athènes a été attaqué par un quarantaine d’anarchistes qui ont chassé les gardes de la police, et ont atteint l’entrée du poste de police, incendiant la porte d’entrée, la cabine de garde, et les véhicules de service de la police. Dans le même temps, un autre groupe de 30 anarchistes a bloqué la circulation et érigé des barricades à proximité, sur la rue Charilaou Trikoupi. L’action a été réalisée comme une réponse minimale à la répression du 6 décembre 2013 (lors du 5ème anniversaire de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos) et en soutien aux anarchistes en grève la faim et de la soif à la prison de Koridallos (la grève a été arrêtée le 15 décembre),

Attaque du commissariat d’Exarchia

Attaque du commissariat d'Exarchia

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes des journées de blocage de Turin. Ils sont dans une section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble, c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule. Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation. Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours. Les parloirs ont été autorisés.

La solidarité est active: tags sur se siège du Parti démocrate à Giulianova (Teramo), 11 décembre, et sur la caserne de Piacenza le 13. Le même jour, à Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de manifestants a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). Le 14 à Turin, 300 personnes manifestent pendant plusieurs heures à proximité de la prison à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Le 15, au Val Susa, manifestation d’environ 300 personnes. Le 17 à Toulouse, blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris. Les prisonniers vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement du 14.

Pour leur écrire :
Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti
c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIE

L’audience de mercredi fut planifiée en raison de la remise du procès le 27 novembre. Le maigre public qui avait pu entrer dans la salle d’audience avait été fiché à l’entrée, le reste des personnes n’avait pu pénétrer pour suivre les débats, parmi lesquelles des journalistes et une parlementaire. L’Avocat Général s’était lui-même élevé contre le non-respect du droit constitutionnel de publicité des débats. Mais non seulement la police n’avait rien changé à son dispositif, en fichant chaque personne désirant assister au procès, mais elle a encore fait pire, en bloquant à l’extérieur une partie des prévenus eux-mêmes.

Après une heure d’incidents, le procès commence. Visionnage des JT de l’époque des faits, questionnements des accusés, etc… Plaidoirie de l’avocate de la police, puis des avocats des prévenus. L’avocat général plaide l’acquittement « par simple vigueur du code pénal ». Il estime également que les PV de la police sont entachés d’erreurs et que dans ces conditions, il ne peut pas en tenir compte. Les deux avocats des inculpés ont plaidé pour l’acquittement, et à titre infiniment subsidiaire, une suspension du prononcé. Le jugement sera prononcé le 21 janvier 2014.

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