Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des habitants de Sidi Bouzid et de la délégation de Menzel Bouzaiane ont mené jeudi, une manifestation suivie d’un sit-in à partir du siège de l’Union régionale du travail (URT) de Sidi Bouzid, jusqu’au district de la garde nationale, pour demander la libération de Abdesselam Hidouri, membre du syndicat régional de l’enseignement secondaire, et Ferid Slimani, professeur, arrêtés mercredi sous l’accusation d’intrusion dans un poste de sécurité et tentative d’incendie.

Après avoir abandonné l’idée de la remise d’un récépissé après chaque contrôle d’identité pour limiter les abus, dispositif souhaité par de nombreuses associations, le ministre de l’Intérieur a tranché pour le retour du matricule, abandonné il y a une vingtaine d’années. Les modalités de port de ce « numéro d’identification individuel » ont été précisées dans un arrêté publié vendredi au Journal officiel. Le matricule sera porté sous forme de scratch sur les uniformes et sur les brassards pour les policiers en civil.

matricule

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Depuis mercredi, des dizaines de milliers de travailleurs du textile issus de centaines d’usine ont quitté leur travail pour manifester contre la maigre hausse de salaire prévue pour 2014. L’industrie textile du Cambodge englobe environ 500 usines employant 510.600 ouvriers. Les grévistes ont bloqué la route nationale devant la zone économique spéciale de Phnom Pehn et ont lancé des pierres sur les usines, amenant l’intervention de la police militaire nationale. Un affrontement s’est soldés par l’arrestation de trois ouvriers. Trois policiers et un nombre indéterminé de grévistes ont été blessés.

Une offensive de l’armée s’est déroulée dimanche dernier dans une zone difficile d’accès à Cubarral, une localité de la province de Meta, une des régions où opèrent les FARC. Dix membres des FARC auraient été tués, parmi lesquels Pedron Lain Parra, l’un des responsable d’une unité régionale. Sur les lieux du combat, situés à 3000 mètres d’altitude, les militaires ont également saisi des fusils, des mitrailleuses et des équipements de communication. Lundi dernier, les FARC avaient mitraillés un hélicoptère de la police, faisant deux blessés, dans le nord du pays.

La police a violemment réprimé les manifestants qui étaient descendus dans les rues d’Istanbul ce vendredi pour dénoncer un gouvernement turc corrompu. Des centaines de personnes scandaient ‘Partout corruption’ en tentant de se rassembler sur Istikal Avenue, dans la zone de Taksim. La police a tiré des gaz lacrymogène et des jets d’eau contre les manifestants pour les disperser. Elle a ensuite tiré des balles en caoutchouc sur la foule qui exigeait une démission du gouvernement suite aux récentes révélation de corruption et la démission de trois ministres. Certains manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice sur les forces de l’ordre. Aucun bilan n’a été établi, mais selon plusieurs témoins, de nombreuses ambulances et plusieurs camions de pompiers ont été envoyés sur place.

Manifestation contre la corruption du gouvernement turc

Un tribunal d’Istanbul a accepté cette semaine l’acte d’accusation du bureau du procureur général suite au vaste mouvement de protestation des mois de mai et juin dernier. Celui-ci avait débuté contre un projet urbanistique du parc Gezi à Istanbul avant de prendre une ampleur nationale et de devenir un mouvement antigouvernemental. Six personnes, dont un policier, sont décédés dans les affrontements qui ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre. L’acte d’accusation inculpe 255 manifestants, dont sept étrangers, pour de multiples faits tels que ‘participation à une manifestation illégale’, ‘perturbation des services publics’, détérioration d’un lieu de culte’, ‘dommages aux biens publics’, … La majorité des inculpés, chacun faisant face à une ou plusieurs accusations, seront jugés par la 55th Criminal Court of First Istance. La première audience du procès devrait avoir lieu la première semaine du mois de mai 2014.

Deux soldats du Commando-60 ont été blessés dans une fusillade avec une brigade de guérilleros dans la banlieue du village de Rengawahi, dans le sud de l’état du Gadchiroli en début de semaine. Les membres du C-60 se dirigeaient vers le village après avoir appris qu’un groupe assez important de maoïstes se trouvait à proximité. Cela faisait déjà quatre jours que les forces de sécurité ratissaient la région. Le soldat en tête de l’équipe a été blessé d’une balle dans la jambe tandis que le commandant de l’unité s’st blessé à l’épaule en chutant durant l’échange de tirs.

Au moins 110 mineurs âgés de 16 à 18 ans sont incarcérés à Dry Dock, prison pour adultes située sur l’île d’al Muharraq, dans l’attente d’une enquête ou en instance de jugement. La plupart d’entre eux sont soupçonnés d’avoir participé à des « rassemblements illégaux » et à des émeutes, d’avoir brûlé des pneus ou lancé des cocktails Molotov sur les forces de police. Plusieurs ont été maltraités, se sont vus refuser tout contact avec leur famille pendant de longues périodes et ont été interrogés en l’absence de leurs avocats.

Au mois d’août, la loi relative aux mineurs a été modifiée, pour préciser que les parents de tout mineur de moins de 15 ans qui participe à une manifestation, un rassemblement public ou un sit-in, recevront un avertissement écrit du ministère de l’Intérieur ; le père du mineur pourra être condamné à une peine de prison et/ou à une amende en cas de récidive dans les six mois.

Quelque 130 syndicalistes ont été arrêtés le 22 décembre lorsque des milliers de policiers ont effectué une descente au siège de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), en réaction à une grève des ouvriers du rail qui craignent des licenciements massifs imminents. Plusieurs ouvriers ont été blessés lorsque la police a utilisé des aérosols de gaz poivre. Il s’agissait du premier raid de la police au siège de la Confédération coréenne des syndicats, mené sans mandat de perquisition, depuis qu’elle s’est vue accorder un statut juridique en 1999.

La grève a démarré le 9 décembre pour protester contre la décision de Korea Railroad (KORAIL) de fonder une société distincte pour gérer une nouvelle ligne de train à grande vitesse. Le Syndicat coréen des ouvriers du rail (KRWU), qui fait partie de la KCTU, craint que cela ne conduise à la privatisation de KORAIL et à des licenciements massifs. Lors de précédentes descentes de police dans deux bureaux du Syndicat coréen des ouvriers du rail à Séoul le 17 décembre, une trentaine de policiers ont saisi des disques durs et des documents confidentiels. Deux jours plus tard, la police a saisi de nouveaux disques durs et des documents lors de raids simultanés dans quatre sièges régionaux du KRWU à Daejeon, Busan, Suncheon et Yeongju.

Le 18 décembre, le Premier ministre Chung Hong-won aurait qualifié la grève des ouvriers du rail d’« illégale ». KORAIL a suspendu 7.927 ouvriers grévistes, à titre de sanction disciplinaire. Les mandats d’arrêt émis contre 28 représentants syndicaux se fondaient sur les charges pénales d’« obstruction de l’activité économique » et deux dirigeants syndicalistes ont été arrêtés. KORAIL a également intenté une action en dommages-intérêts pour pertes estimées à 5.314.000 contre le KRWU et ses 186 dirigeants.

cheminots coréens en grève

cheminots coréens en grève