Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

C’est à Kazan qu’ont eu lieu en juillet les Universiades, la compétition internationale du sport universitaire. Dès le 3 avril, les policiers du « Centre E » (Centre de lutte contre l’extrémisme ») ont perquisitionnés les maisons de quatre étudiants antifas anarchistes – Dmitri Ilichev, Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher. Tous les quatre ont été arrêtés. Ce n’est qu’au commissariat qu’ils ont été informés qu’ils étaient soupçonnés d’avoir pris part à une bagarre qui a eu lieu un mois avant. La nuit du 24 février, deux néo-nazis s’étaient fait rosser par quatre hommes masqués. Les nazis prétendent reconnaîtres les quatre antifas à la « forme de leurs yeux ». Les antifas sont accusés de hooliganisme commis avec motivation de haine idéologique. Selon les agents de l’E-Center, arrêtés sont membres de la «jeunesse informelle groupe Antifa». Tous onrt été maltraités au commissariat, et l’un d’eux battus pas les policiers. Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher sont restés en détentions provisoire. Dmitri Ilichev est dehors mais soumis à des restrictions de mouvement. En mai, un cinquième antifa, Timur Doronin, a été arrêté le 21 mai chez lui dans la banlieue de Kazan.

27 mai l’arrestation de tous les suspects a été prolongée. Les antifas ont déjà passé plus de quatre mois en prison parce qu’ils refusent d’avouer et que la police a besoin de ces aveux pour étayer un dossier vide. Adresses des prisonniers pour des lettres de soutien: FKU SIZO-1, ul. Yapeeva 16/1, 420111 Kazan, Tatarstan, Russie. Le nom du détenu doit être rédigé sous forme officielle complète, avec un patronyme: Timur Valeryevich Doronin, Oleg Vyacheslavovich Kapustyanov, Ruslan Minrafikovich Rostov, Artyom Romanovitch Sher
Le contact du groupe de soutien local: dobrodobrey@riseup.net

Russie: Quatre antifas emprisonnés à Kazan

Nous poursuivons notre feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge en passant en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. A l’été 1988, redoutant l’agitation sociale qui pouvait suivre la fin de la guerre Iran-Irak, le régime de la République islamiste décide d’exécuter tous les prisonniers politiques non-repentis. En quatre mois, 30.000 d’entre eux seront assassinés.

Lire ce treizième épisode

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

Les forces de sécurité ont découvert un campement de la guérilla dans le district de Rayagada ce jeudi (Odisha). D’après la police, le camp a été mis au jour au cours d’une opération menée par des membres de la CRPF soutenus par des policiers locaux dans une zone forestière relevant du poste de police de Gudari. Aucun guérillero ne se trouvait sur place à l’arrivée des forces de sécurité qui ont découvert et saisi une importante quantité de matériel. Elles ont, entre autre, emmené neuf fusils, 50 kilos de matériel explosif, 3 kilos de poudre à canon, 37 détonateurs électroniques et 50 mètres de fil électrique utilisé pour faire exploser les IED. Elles ont également saisi des calicots, des médicaments, des piles, des lampes de poche et du matériel de cuisine. Les autorités ont déclaré qu’elles avaient, ces derniers jours, reçu diverses informations sur des mouvements d’une dizaine de maoïstes dans la région et que c’était sur base de ces renseignements que les membres de la CRPF avaient lancé cette opération de ratissage.

L’Agence nationale de la sécurité (NSA) a commis des « milliers » d’infractions aux lois sur le respect de la vie privée depuis qu’elle a été dotée de nouveaux pouvoirs il y a cinq ans, a rapporté jeudi le Washington Post. C’est ce que révèle un audit interne et d’autres documents secrets livrés au journal par Edward Snowden. L’un des documents montre que la NSA avait ordonné à ses équipes de falsifier des rapports adressés au département de la Justice et au Bureau du directeur du Renseignement national, en remplaçant certains détails par des termes plus généraux.

L’audit, daté de mai 2012, a dénombré 2.776 incidents au cours des 12 mois précédents, concernant des « collectes, stockages, accès et communication de données protégées légalement, sans autorisation ». La plupart de ces incidents n’étaient pas intentionnels, comme lorsqu’en 2008, un grand nombre d’appels téléphoniques en provenance de Washington ont été surveillés après une erreur de programmation qui a interverti le préfixe de la capitale américaine (202) avec celui de l’Egypte (20). Mais nombre d’entre eux sont dus à des défaillances, ou à la violation des procédures normales, et la NSA a au moins une fois caché la surveillance non intentionnelle de plusieurs Américains,

L’avocat Jacques Vergès est mort, jeudi 15 août, à l’âge de 88 ans. Né en 1925 d’un père français de la Réunion et d’une mère vietnamienne, le jeune Vergès a grandi à La Réunion. En 1941, il s’engage dans les Forces françaises libres, combat en Algérie, au Maroc, en Italie et en France. Après la Libération, il adhère au Parti communiste, termine ses études de droit. Pendant la guerre d’Algérie, Vergès assure la défense de Djamila Bouhired, une jeune poseuse de bombes du FLN, pour laquelle il invente le concept de « défense de rupture ». Au lieu de chercher à minimiser les faits et à obtenir l’indulgence des juges, l’avocat se pose en accusateur du système colonial. La jeune femme, condamnée à mort, puis graciée, devient une héroïne nationale en Algérie. Vergès l’épouse, s’installe à Alger après l’indépendance.

Après un voyage en Chine, où il rencontre Mao, il disparaît en 1970 pendant huit ans. Revenu au grand jour en 1978, à Paris, il assure des procès qui lui permettent, par un angle ou un autre, d’attaquer l’ordre impérialiste (sa « défense » du nazi Barbie consistait à contester au droit à la République française de le juger en raison des crimes coloniaux qu’elle même a commis). Il défend essentiellement des militants de la gauche révolutionnaire, comme Georges Ibrahim Abdallah.

France: Jacques Vergès est mort

La firme britannique Cuadrilla, spécialisée dans la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste, a annoncé vendredi qu’elle allait réduire ses activités réduire provisoirement ses opérations de forages exploratoires à Balcombe, un petit village à l’ouest du Sussex, alors que plus d’un millier de manifestants s’apprêtent à camper sur le site pendant six jours.

La firme a reçu des menaces d’actions directes contre le site d’exploration qui a été sécurisé avec des clôtures en barbelés. La police a déjà procédé à une quarantaine d’arrestations depuis le début des manifestations il y a trois semaines. Les affrontements ont démarré le 2 août lorsque la firme a commencé à creuser un puits vertical de 915 mètres de profondeur, avec trois mois de retard, dans l’espoir de trouver du gaz de schiste par la technique polluante de la fracturation hydraulique, qui utilise des quantités énormes d’eau pour libérer le gaz de la roche, technique interdite en France, mais mise en oeuvre aux Etats-Unis.

Grande-Bretagne: Lutte contre le gaz de schiste

Le tribunal correctionnel de Perpignan vient de rendre sa décision concernant les trois militants pro-palestiniens, poursuivis pour avoir appelé au boycott de produits israéliens devant une grande surface en mai 2010. La justice a prononcé la nullité des poursuites concernant trois chefs de prévention et les a relaxés pour deux autres. De fait, les parties civiles, bien que recevables, ont été déclarés non fondées. Une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice pour manifester leur soutien aux trois prévenus.

France: Les inculpés de BDS relaxés

Les métadonnées recueillies par les services de renseignements permettent de dessiner d’immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l’activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. Lorsqu’un groupe « intéressant » a été identifié, les services utilisent des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.

A quoi peuvent donc ressembler ces graphes de liaisons et que révèlent-ils? Trois membres du Massachusetts Institute of Technology ont mis au point une application permettant de voir ce que révèlent les métadonnées de votre compte Gmail. Il suffit pour cela de vous connecter –et donc d’accepter que le site ait accès à vos métadonnées–, et au bout de quelques minutes, voilà le résultat:

L’outil permet de visualiser ce que vous savez sans doute déjà: que telle ou telle personne est le centre de votre vie «courriellienne», mais aussi de vous rappeler à quel point certains groupes de votre vie ne se croisent jamais –en tout cas dans vos mails–, et comme certains de vos contacts n’ont de liens qu’avec vous. Appliqué aux recherches policières, cette technique permet d’identifier des équipes et leur leader. En outre, de gros cercles sans liens vers les autres points révèlent des relations qu’on pourrait vouloir cacher. Le fait que ces points importants n’interagissent avec personne d’autre paraîtra forcément louche, et ce sont ces connections qui, tout chose égale ailleurs, seront espionnées en premier lieu.

Pour essayer l’application « immersion »

Utilisation policière des graphes de métadonnées

La Belgique compte de très nombreuses voies navigables et il y a de plus en plus de bateaux sur les fleuves wallons. Une nouvelle brigade de la police fluviale vient d’ailleurs d’être créée à Mons pour aider celle de Liège. La police de la navigation fonctionne comme une patrouille sur le terrain. En 2012, la brigade fluviale liégeoise a contrôlé plus de 300 bateaux. Elle est en charge de plus de 450 kilomètres de voie navigable: une distance très importante lorsque l’on sait qu’avec les écluses il faut parfois une après-midi entière pour faire les 30 kilomètres entre Liège et Huy. C’est la raison pour laquelle un nouveau patrouilleur vient d’être mis en place depuis peu à Mons.

Un guérillero a été arrêté mardi soir dans le district de Kondagaon, dans le Chhattisgarh. Agissant sur base d’un renseignement précis reçu plus tôt dans la journée, un groupe conjoint de la Quick Response Team de la police d’état et une brigade de la police locale ont capturé Kumma Korram (30 ans) dans son village natal de Aadnar. Plus tard, suite à de probables révélations des prisonniers, les forces de sécurité ont découvert une cache et ont saisi cinq armes et une bombe de deux kilos. Lorram serait le chef du groupe Jantana Sarkar du CPI(maoïste) à Aadnar. Selon les autorités, il aurait rejoint le mouvement en 2006 et elles l’accusent d’être impliqué dans de multiples actions de guérilla. Sa tête avait d’ailleurs récemment été mise à prix.