Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi, des centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de Marrakech pour protester contre la hausse des prix de l’eau et de l’électricité. Utilisant l’interdiction de ce rassemblement comme prétexte, les forces de l’ordre sont immédiatement intervenue, dispersant la foule à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. D’après des témoins, plus de soixante personnes ont été blessés, plusieurs grièvement. Trente manifestants ont été arrêtés pour ‘actes de violence et vandalisme’.

Manifestation à Marrakech

Selon le rapport de fin d’année des autorités turinoises, le nombre de policiers déployés au cours de l’année 2012 pour ‘gérer’ la situation à Val Susa s’élève à 129952 hommes, c’est-à-dire à 80% de la force de police du territoire. Ces policiers ont continuellement réprimé, dans la violence, les militants qui luttent contre la construction de la ligne TGV reliant Turin à Lyon. Depuis le début du mouvement, de nombreuses personnes ont été grièvement blessées et arrêtées.

Déploiement policier à Val Susa

La police a arrêté vendredi deux hommes qu’elle accuse de sympathies maoïstes. Ils ont été interpellés dans le district de Seraikela-Kharsawan de l’état du Jharkhand dans lequel le CPI(m) avait appelé à la grève générale pour la journée du 28 décembre. Identifiés comme étant Yudhistir Mahto (35 ans) et Goltu Das (19 ans), habitants du village de Ghatdulmi, tous deux sont suspectés d’être impliqués dans des activités de la guérilla. Les autorités les accusent, entre autre, de transporter des armes à feu et des céréales pour les guérilleros dans la région.

Mercredi, la justice espagnole a une nouvelle fois refusé la libération d’Alfonso. Agé de 21 ans, cet ouvrier a été arrêté le 14 novembre, jour de la dernière grève générale en Espagne, alors qu’il se rendait à un piquet de grève, et inculpé pour détention d’explosifs. Suite à la décision de mercredi, il reste incarcéré dans l’attente de son jugement. Mercredi soir, des manifestations de soutien ont été organisées dans trente villes espagnoles et dans plusieurs capitales européennes et sud-américaines. Unique détenu des suites de la grève générale, Alfonso dénonce également la répression brutale des mouvements sociaux par le gouvernement central.

Solidarité avec Alfonso

Treize des quatorze personnes toujours incarcérées suite aux manifestations lors de l’investiture du président le 1er décembre ont entamé une grève de la faim pour exiger leur libération. Tous sont inculpés pour atteinte à l’ordre public alors que les manifestations avaient tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre, ces dernières blessant de nombreux manifestants et procédant à de multiples arrestations jugées arbitraire par plusieurs ONG et par la Commission des droits de l’homme de la ville de Mexico. Les quatorze inculpés risquent des peines de 5 à 30 ans de prison, mais nient tous une quelconque implication dans les heurts du 1er décembre. Un des avocats de la défense a récemment rendu publique une vidéo par voie de presse, vidéo démontrant la non-implication des prisonniers. Outre les treize détenus, certains de leurs amis et de leurs proches se sont également mis en grève de la faim.

Des F-16 turcs se sont attaqués à des cibles appartenant au PKK dans la nuit de mercredi à jeudi au cours d’un nouvelle opération aérienne. Les avions de guerre de l’armée ont décollé vers 23h45 pour bombarder des camps du PKK installés dans les régions de Kandil et de Zap dans le nord de l’Irak. Les opérations ont été déclenchées après que les données transmises par des drones survolant la zone aient signalé la présence de guérilleros se rapprochant de lieux précédemment bombardés par l’armée. Plusieurs abris présumés de la guérilla ont également été visés par les F-16.

300 personnes ont défilé à Bruxelles pour manifester leur solidarité avec Gaza. Une délégation appelant à la libération de Georges Abdallah a participé à la manifestation. Des tracts ont été distribués appelant à un:

Rassemblement mardi 8 janvier de 17H à 18H en face de la résidence de l’ambassadeur de France

Le tract appelant au rassemblement

Bruxelles: Présence pour Georges Abdallah au rassemblement Gaza

Ce jeudi 20 décembre, le Tribunal correctionnel de Paris a prononcé son verdict contre 15 militants et sympathisants du DHKP-C. Trois personnes ont été condamnées à 7 ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les prévenus ont cependant été relaxés des faits de « financement du terrorisme » qui leur était reprochés. Deux militants ont eu 5 ans de prison dont 4 ans ferme. Parmi ceux-ci, Zehra Kurtay, une ex-prisonnière politique exilée en France. Zehra souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff, depuis qu’elle a été alimentée de force par les tortionnaires turcs pendant la longue grève de la faim de 2000-2007 contre l’ouverture des prisons de type F.

Les inculpés présents à l’audience se sont retrouvés directement entre les mains des gendarmes. Un mandat d’arrêt a été lancé contre ceux qui ne se sont pas présentés à l’audience. Le verdict a été prononcé à huit clos. Des affrontements ont éclatés entre des sympathisants du DHKP-C et les forces de l’ordre en dehors de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris. L’ »Association culturelle et de solidarité Anatolie Paris » a été dissoute.

Le procureur a demandé la prison à vie pour aujourd’hui Eleuterio Flores Hala, alias « camarade Artemio », dirigeant du comité régional Huallaga du PCP-SL, capturé en février dernier. Artemio représentait la fraction liquidatrice, ouverte à une « solution politique » avec l’Etat péruvien. Les juges ont reproché à Artemio son attitude (il était entré dans la salle avec le poing droit levé, a rejeté l’accusation et refusé de répondre aux questions). L’accusation lui attribue la responsabilité de cinq cents actions armées dans la région forestière Amazone/Haut-Huallaga, ayant entraîné la mort de 60 policiers. Devant le refus de répondre Artemio, l’audience a été suspendue.

Pérou: Perpétuité requise contre « Artemio »

Alors que le système carcéral belge dispose de 9600 places, on dénombre 11855 prisonniers en cette fin décembre. En outre, tous les condamnés à des peines de moins de trois ans – ils sont actuellement 2682 – purgent leur peine à domicile alors que les condamnés à des peines de moins de six mois sont eux placés sur une liste d’attente pour la surveillance électronique. Réagissant à ces derniers chiffre, le ministère de la justice a rappelé les 250 nouvelles places qui vont être créées, la construction des nouvelles prisons prévue dans les années à venir et l’élargissement en cours de la surveillance électronique.