Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Jeudi dernier, 19 personnes ont été interpellées car elles sont accusées par les autorités d’être impliquées dans une fusillade avec des membres de l’armée. Le commandant de la brigade militaire en question a déclaré que toutes ces personnes avaient été arrêtées sur les lieux de l’échange de tir à proximité de la ville d’Isabelle (est du pays). Deux soldats ont été tués et quatre autres blessés au cours de cette fusillade. Néanmoins, selon plusieurs sources, les 19 personnes interpellées plusieurs heures après n’auraient rien à voir avec le combat, mais se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Le commandant a toutefois décider de tous les poursuivre pour le meurtre des deux soldats décédés, et pour la tentative de meurtre des quatre soldats blessés.

Les 19 inculpés ont été transférés au commissariat central d’Isabela où une enquête approfondie se poursuit, avec notamment des tests de la paraffine qui permettront de déterminer s’ils ont fait usage d’armes à feu. Tous sont par ailleurs accusés d’être membres de la NPA. Sur les lieux de la fusillade, les soldats ont démantelé un campement de la guérilla pouvant accueillir cinquante personnes et ont saisi des armes, des munitions, des documents et des drapeaux.

Philippines: Arrestation de 19 guérilleros présumés

L’avant-projet de loi sur les sanctions administratives a été adopté jeudi en le conseil des ministres. La nouvelle loi communale sera donc modifiée. Les communes conserveront une totale autonomie pour fixer les modalités concrètes des sanctions. Chaque commune pourra, avec l’accord du parquet, intégrer une série de nouvelles infractions «mixtes» dans la réglementation comme la rébellion, le vol, les coups et blessures volontaires, les outrages, les violences envers les autorités, etc. Par ailleurs, les ministres de l’intérieur et de la justice ont annoncé qu’elles allaient « examiner l’opportunité » d’introduire dans leur réforme « l’infraction à l’obligation scolaire ».

La réforme prévoit une hausse des amendes (350 euros pour les majeurs et 175 euros au maximum pour les mineurs) et l’installation d’un système de perception immédiate pour certaines infractions, (mais il n’y a pas encore consensus sur ce dernier point). Ce texte prévoit en outre la possibilité d’infliger une « prestation citoyenne » (15 heures au maximum pour les mineurs et 30 heures pour les majeurs), formation ou une prestation non rémunérée « sous la surveillance de la commune ou d’une personne morale compétente désignée par la commune ». Le bourgmestre pourra, en cas de trouble de l’ordre public causé par des individus ou des groupes et en cas d’infractions répétées, ordonner une interdiction temporaire de lieu. Celle-ci sera délimitée : un mois au maximum, renouvelable deux fois. Les communes pourront sanctionner les mineurs à partir de 14 ans. La loi prévoit une procédure spécifique : information des intéressés et de leurs parents, suivi des faits, médiation, prestation citoyenne, présence d’un avocat, etc.

Aujourd’hui, la loi distingue les infractions « simples » (qui ne sont pas sanctionnées pénalement) ; les infractions « autres » (dépôt clandestin, allumer un feu en dehors des champs…) ; et, en cas d’accord avec le parquet, les infractions « mixtes » de 1ère catégorie (menaces d’attentat, coups et blessures volontaires, injures, vols simples) et de 2e catégorie (dégradation de monuments, tapage nocturne, petites voies de fait…). A l’avenir, la liste des infractions « mixtes » sera élargie (répression de l’ivresse, dispositions en matière de police de la circulation routière, destruction…). La menace d’attentat ou les fausses informations relatives à un attentat, par contre, seront retirées de la liste.

La police turque a utilisé du spray au poivre et des canons à eau pour disperser le public venu assister à un concert du groupe Yorum hier dans le district de Bagcilar à Istanbul. Le concert, dont le slogan était ‘Développons la lutte des travailleurs, unissons-nous pour gagner!’ avait été interdit par les autorités. Les fans du groupe s’étaient malgré tout réunis devant le ‘Olympic Sport Hall’ où devait avoir lieu le concert, entraînant une violente réaction des forces de l’ordre. Celles-ci ont fait usage de spray au poivre, de canons à eau et de bombes lacrymogènes pour disperser les centaines de manifestants. Formé il y a 27 ans, le groupe Yorum fait face au continuel harcèlement des autorités. Plusieurs de ses membres ont déjà été condamnés à des peines de prison plus ou moins longues pour leurs activités politiques.

Fans du groupe Yorum

Fans du groupe Yorum

Pour la première fois depuis le début du mouvement, l’opposition au régime du président Poutine n’avais pas obtenu l’autorisation de se rassembler samedi devant le siège des services de sécurité à Moscou. Néanmoins, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies pour ‘célébrer’ le premier anniversaire de la contestation. Présente en nombre, la police a dispersé la foule et a procédé à des dizaines d’arrestations. Les autorités avaient signalé aux participants qu’ils risquaient la prison ou des amendes pouvant atteindre 300.000 roubles (7400 euros). Alors que plusieurs manifestants interpellés, parmi lesquels Sergueï Oudalstov et Alexeï Navalny, figures de proue du mouvement, avaient été libérés dans la soirée de samedi, tous les autres détenus ont été libérés dans la journée d’hier. L’annonce de leur libération a été faite par un porte-parole de la police qui n’a pas donné de détails quant aux éventuelles poursuites à l’encontre des opposants arrêtés.

Arrestation d'un opposant à Moscou

Un bus sur deux n’est pas sorti des dépôts des TEC Charleroi ce matin. Les chauffeurs se solidarisaient d’une collègue licencié. Le président du MR en a profité pour relancer son projet de service minimum au sein des transports publics wallons. Il a fait valoir la décision du Conseil d’Etat qui a débouté, il y a une dizaine de jours, les travailleurs qui avaient été sanctionnés suite à des actions sociales à la SNCB sans préavis.

Comme chaque année, la NPA et le gouvernement philippin ont convenu d’une trêve pour la période de Noël. Cette année, les opérations de guérilla et de contre-guérilla seront suspendues pendant 18 jours. Dans certaines régions touchées par le typhon Bopha, la NPA avait anticipé cette trêve en suspendant les combat dès le 5 décembre pour porter secours aux populations sinistrées.

Le conseil des ministres fédéral a confirmé l’octroi d’une enveloppe de 55 millions pour la politique de sécurité à Bruxelles. Il s’agit d’abord du montant habituel de 25 millions pour compenser les surcoûts liés aux sommets européens. La reconduction de l’enveloppe est conditionnée à une évaluation des mesures ainsi financées (investissements d’infrastructure en matériels de sécurité, rémunération des heures supplémentaires des policiers, de formations linguistiques, achat de matériel de télécommunication et financement d’une prime de 5000 euros pour inciter les policiers à opter pour Bruxelles à leur sortie de l’école).

Il s’agit ensuite d’une enveloppe additionnelle de 30 millions qui doit permettre de faire face aux « carences » (sic) constatées ces derniers mois en matière de sécurité. L’argent permettra de recruter 250 policiers supplémentaires pour le réseau de transport public bruxellois, ainsi que des agents de sécurité pour la Stib elle-même.

Des émeutes ont éclaté à Moro-wali, dans l’île de Sulawesi, après que la Chambre des représentants n’ait pas statué sur une demande autonomie régionale administrative. Des foules en colère sont descendus vers les maisons des fonctionnaires et des législateurs locaux qui avaient juré de soutenir l’autonomie. Deux véhicules de l’État et une moto ont été incendiées, une autre voiture appartenant à un législateur a été poussé dans un ravin.

Indonésie: Emeutes à Sulawesi

Samedi, au cours d’une opération anti-naxalite, le 170ème bataillon de la CRPF a abattu un guérillero et a saisi une grosse quantité de matériel dans la région de Kachlaram, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale du district, Bijapru (Karnakata). Les autorités, ayant reçu un tuyau selon lequel une brigade armée de la guérilla stationnait dans un coin densément forestier du district depuis deux jours, ont envoyé le bataillon de la CRPF sur place. Celui-ci, arrivé sur les lieux, a commencé à encercler le groupe de guérilleros. Ceux-ci avaient néanmoins été alertés de l’avancée des soldats et ont donc immédiatement ouvert le feu à leur approche. La CRPF a répliqué, entraînant une violente fusillade de plus d’une heure à l’issue de laquelle les guérilleros sont parvenus à battre en retraite. Dans l’opération de ratissage organisée peu après par les soldats, ils ont découvert le corps d’un maoïste mort durant l’échange de tirs. Ils ont également retrouvé 23 détonateurs, une bombe, des munitions, un fusil et des articles d’usage quotidien.

Six personnes ont été blessées ce samedi lorsque des villageois ont affronté la police alors qu’ils tentaient de bloquer une opération de déblaiement en vue de la mise en place d’un projet d’extraction minière dans le village de Runruno. Ces incidents résultent d’une action s’étant déroulée le 12 décembre dernier au cours de laquelle des bulldozers ont brisé une barricade humaine composée de 70 villageois. Les hommes de chantier étaient là pour commencer l’exploitation du site où la société FCF Minerals Inc. envisage d’extraire de l’or et du molybdène, ce que les villageois tentent d’empêcher depuis plusieurs semaine. Tout comme hier. Les actions de protestation n’ont finalement pas pu empêcher le début des opérations de déblaiement et les travaux. Toutes les personnes blessées, certaines après avoir été à moitié ensevelies dans le sol rendu meuble par les bulldozers, d’autres par les coups de la police, ont été soignées à l’hôpital de la ville voisine.

Bulldozer contre villageois aux Philippines

Bulldozer contre villageois aux Philippines