Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans un quasi consensus, l’Assemblée nationale a définitivement adopté le 12 décembre, le projet de loi sur la sécurité et le terrorisme du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Seul le Front de Gauche s’est abstenu. Examiné en procédure accélérée, l’adoption du projet de loi a donc été très rapide et s’est effectuée sans réelle opposition. Ce texte est annoncé comme devant faire face aux “dysfonctionnements” dans l’affaire Merah. Il s’agirait notamment de permettre le jugement de Français ou des personnes résidant habituellement sur le territoire hexagonal « qui se livrent à des actes de terrorisme à l’étranger ou qui vont à l’étranger […] pour se former au terrorisme ».

La loi crée un nouveau délit : celui de se rendre dans un camp d’entraînement, notamment en zone afghano-pakistanaise. Pourtant, la loi de 1986 sur la « notion d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » permet déjà de criminaliser de tels comportements, mais plusieurs procès ont permis de condamner les prévenus de telles accusations. Cinq des six détenus français de Guantanamo, libérés par les autorités étasuniennes, ont été condamnés à leur retour en France pour avoir participé à des camps d’entraînement attribués à Al Quaeda.

L’autre grand aspect du texte concerne la surveillance des données de connexion : internet, géolocalisation, factures détaillées de téléphone. Depuis 2006, cette surveillance peut s’exercer dans un but préventif, c’est à dire en l’absence de tout délit. Mais ces dispositions régulièrement renouvelées tous les deux ans, sont temporaires et expirent le 31 décembre prochain. La procédure d’urgence avait d’ailleurs été justifiée par le gouvernement en invoquant la nécessité de les prolonger. Inscrites dans la nouvelle loi, ces mesures deviennent permanentes. De plus, la LOPPSI 2, Loi d’Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure, adoptée le 8 février 2011, autorise déjà un type de surveillance plus poussée. Il prévoit la possibilité, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, d’installer, à l’insu de l’utilisateur, un dispositif technique enregistrant les frappes au clavier ou des captures d’écran. Afin de mettre en place ce « mouchard », les enquêteurs ont ainsi le droit de s’introduire dans le domicile ou le véhicule de la personne mise en cause, à son insu et, si nécessaire, de nuit.

Une unité du 34e Front des FARC a attaqué à l’arme automatique un poste de police à Murindó, une ville du nord-ouest de la Colombie, même si la guérilla a déclaré le 20 novembre un cessez le feu unilatéral pour la période de Noël. Ce n’est pas leur « accroc » à la trêve: des pylones ont également été dynamités.

Roland Echarri Pareja a été arrêté lundi par des membres de l’Unité des enquêtes contre le terrorisme de la police fédérale argentine, en coordination avec Interpol. Echarri était sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour avoir, en tant que membre du PCP-SL, avoir participé à des actions armées dans la ville de Cusco. Il aurait milité en Argentine en tant que membre du MOVADEF, qui, issu du PCP-SL, prône l’amnistie générale et la « réconciliation nationale ». On s’attend à une extradition d’Echarri vers le Pérou.

Huit maoïstes ont été tués vendredi par les forces de sécurité qui en ont également capturé neuf autre à l’issue d’une fusillade féroce au cours d’un raid sur un camp d’entraînement de la guérilla. La fusillade s’est déclenchée lorsqu’une équipe conjointe de la police du district et de la Special Task Force ont pris d’assaut le camp situé dans une zone densément forestière relevant du poste de police de Bande (district de Kanker, Chhattisgarh). Le corps d’un guérillero a été récupéré par les policiers alors que les sept autres ont emmené par leurs camarades.

En juillet dernier, la France avait établi un nouveau ‘record’ du nombre de personnes incarcérées sur son territoire. Ce 1er décembre, le pays a atteint un nouveau chiffre historique avec 67674 prisonniers. Selon les statistiques mensuelles de l’administration pénitentiaire, le nombre de détenus était de 67373 au 1er juillet, avait ensuite baissé en août et en septembre avant de repartir à la hausse pour atteindre ce nouveau chiffre inédit.

Les opposants au régime de Vladimir Poutine avaient lancé un vaste appel au rassemblement samedi au centre de Moscou pour marquer le premier anniversaire du mouvement de contestation contre le président russe. Malgré l’interdiction de la manifestation par les autorités, des centaines de personnes se sont réunies devant le siège des services de sécurité, encadrées par de nombreux fourgons de police. Les forces de l’ordre ont interpellé un grand nombre de manifestants parmi lesquels Sergueï Oudalstov, le leader du Front de Gauche. Le discours tenu par les manifestants était clair, ‘Rien n’a changé depuis un an, nos exigences n’ont pas été satisfaites et il y a de nouveau des prisonniers politiques’.

En novembre, Arundhati Roy a répondu à cinq questions concernant les élections et la politique en Inde. Dans ses réponses, elle dénonce le rôle joué par les politiciens corrompus, les grandes sociétés privées et les médias bourgeois. Celles-ci ont été publiée le 26 novembre dans le magazine ‘Outlook’. Ci-dessous, la traduction effectuée par nos soins.

Ceux qui ont tenté de changer le système au moyen des élections ont fini par être changé par lui – format pdf

Le 7 novembre dernier, la police était violemment intervenue pour disperser une foule d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dames-des-Landes. Plusieurs personnes avaient été interpellées et l’une d’entre elles a été jugée hier par le tribunal correctionnel de Nantes. La jeune femme avait été interpellée alors qu’elle se trouvait sur une barricade érigée dans la zone et hier, le tribunal l’a condamnée à trois mois de prison avec sursis pour ‘participation à un attroupement après sommation des forces de l’ordre’. Elle a également été condamnée à une interdiction de séjour d’un an dans les communes touchées par la zone d’aménagement du projet d’aéroport.

Les autorités indiennes ont annoncé que la récente opération Anaconda II déclenchée pour éliminer les maoïstes des forêts de Saranda devrait durer plus longtemps que l’opération du même nom menée en août-septembre 2011. Des sources haut placées ont affirmé qu’elles s’attendent à ce qu’elle dure largement plus que les trois mois initiallement annoncés. Anaconda II, impliquant 1500 soldats et fonctionnaires de la CRPF, du India Reserve Battalion, des troupes anti-naxales CoBRA, des Jharkhand Jaguar et de la Jharkhand Police, a été lancée le 9 décembre dernier. Elle a début dans la région de Thalkobad et ses 850 kilomètres carrés de jungle dans le district de West Singhbhum (Jharkhand), laquelle comprend 56 village. L’objectif principal d’Anaconda II est d’instiller la peur parmi les rangs maoïstes et d’assurer une présence sécuritaire. Selon un porte-parole des autorités, cette nouvelle opération fait suite aux récentes tentatives de la guérilla de se réimplanter dans le district et celles-ci veulent le libérer de toute présence maoïste: ‘Au cours de la dernière opération, nous avions détruit des camps. Cette fois, nous voulons en outre les affaiblir moralement’.

Jharkhand Jaguar

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