Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

M. Abdelmoumni, 66 ans, a été interpellé mercredi puis placé en garde à vue le jeudi 31 octobre, il fait l’objet d’une enquête pour « diffusion de fausses informations ». Ce militant, voix critique des autorités marocaines et membre de la Fédération de la gauche démocratique, comparaîtra vendredi devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca. La diffusion de fausses informations qui lui est reprochée serait liée à une publication dans laquelle M. Abdelmoumni évoque « l’implication du Maroc dans l’espionnage de la France » à travers le logiciel espion israélien Pegasus. En 2021, le Maroc avait été accusé d’avoir utilisé Pegasus pour infiltrer les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères, dont M. Macron.( voir article ici )

Edit: L’activiste a été présenté devant le procureur et mis en examen pour plusieurs chefs d’accusations, dont « diffusion d’allégations mensongères » et « outrage à une décision de justice ». Il a été  remis en liberté provisoire vendredi 1er novembre, mais reste poursuivi par la justice.

Le gouvernement français cherche à étendre la surveillance des activités des Français sur le web pour mieux «les comprendre ». Le SIG ( Service d’information du gouvernement ) vient de publier un appel d’offres pour renouveler le contrat d’écoute des réseaux sociaux. En 2025, cela concernera également l’analyse des recherches en ligne sur les moteurs comme Google et des signaux faibles comme les appels à manifester, à se rassembler. D’après le SIG, ce protocole permet de mieux comprendre la circulation de l’information. Seront scrutés: le nombre de vues, les commentaires, les likes, les retweets ainsi que les mentions sur un sujet particulier. En outre, les discussions publiques tenues en ligne sur Emmanuel Macron, Michel Barnier, des membres du gouvernement, des ministères ou des représentants de l’Etat (policiers, fonctionnaires, ambassadeurs, etc.) pourront être consultées.

Il s’agira de détecter les signaux faibles, de scruter Google, Youtube, Tik Tok et consorts à la recherche des tendances qui pourraient aboutir à des “évènements critiques” comme le mouvement des gilets jaunes ou les récents affrontements en Kanaky. L’IA serait notamment utilisée pour “prédire ces évènements”.

Le lundi 28 octobre, Léonard Peltier, le plus ancien prisonnier politique des États-Unis, a été hospitalisé. Il a été renvoyé en prison peu de temps après mais ses soutiens demandent son transfert d’urgence de la prison vers un établissement médical.

Léonard Peltier qui a eu 80 ans le 12 septembre dernier, souffre notamment du diabète, d’hypertension artérielle et des conséquences dues au COVID-19 en raison de sa longue détention. Peltier s’est vu refuser la liberté conditionnelle en juillet dernier. Selon l’avocat de Peltier, Kevin Sharp, une audience provisoire a été programmée pour juin 2026, tandis qu’une audience complète a été programmée pour juin 2039, date à laquelle Peltier aura 94 ans.

Leonard Peltier, emprisonné depuis 1976

Leonard Peltier, emprisonné depuis 1976

Dossier(s): Amérique du Nord

Entre du 22 septembre et 21 octobre, l’intensification des exécutions des prisonniers a atteint le nombre de 150. La majorité des prisonniers exécutés sont des Kurdes, des Baloutches, des Arabes et des Afghans vivant en Iran. Actuellement des centaines de prisonniers sont en grève de la faim pour protester contre la peine de mort et exiger la fin des exécutions ( voir article ici ). Au cours de la 39e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions », les prisonniers de 23 prisons d’Iran ont publié une déclaration, portant à l’attention du monde entier les voix des protestations des prisonniers politiques contre l’augmentation continue des exécutions.

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Le leader palestinien de premier plan Marwan Barghouti, qui purge une peine de réclusion à perpétuité depuis son arrestation en 2002 pour des charges de « direction de groupes armés ayant tué et blessé des Israéliens » pendant la deuxième intifada palestinienne, a été blessé lors d’une « agression brutale » à la prison de Megiddo. Le prisonnier souffre de blessures après l’attaque survenue dans sa cellule d’isolement le 9 septembre. Selon son avocat, Les autorités pénitentiaires israéliennes isolent des dizaines de détenus de haut rang dans des conditions difficiles et tragiques, elles les soumettent à des agressions brutales répétées à l’intérieur de leurs cellules.

Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.

 

Vers 15h30 ce mardi, des étudiants ont entrepris une occupation du bâtiment I de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), à Etterbeek, pour revendiquer la fin du génocide à Gaza et le boycott académique. Il s’agissait d’une occupation pacifique et ouverte, où tout le monde était autorisé à entrer et sortir du bâtiment. Après dix minutes, l’électricité dans le bâtiment a été coupée et les toilettes ont été fermées. La police est entrée dans le campus à la demande du recteur et s’est présentée devant l’entrée du bâtiment. Un peu plus tard, vers 17H, les étudiants ont été encerclés et brutalement traînés hors du bâtiment un par un.

Le gestionnaire du réseau ferroviaire belge Infrabel va porter plainte contre l’organisation Code Rouge en raison des dommages causés sur son infrastructure à Feluy durant le week-end. Des manifestants de Code rouge avaient bloqué le site pétrolier TotalÉnergies à Feluy de samedi à dimanche, pendant près de 30 heures (voir notre article). Ils se sont installés sur les principales voies ferrées par lesquelles les trains de marchandises transportent les combustibles fossiles vers et depuis le site de TotalÉnergies, ainsi que sur un rond-point stratégique. L’action de Feluy a mobilisé quelque 700 participants. Infrabel a constaté des « dégâts volontaires » faits à l’infrastructure ferroviaire à Feluy et a annoncé qu’elle allait porter plainte.

Un capitaine et trois sous-officiers israéliens ont été tués aujourd’hui par les défenseurs de Gaza, tandis que l’armée israélienne tuait 90 nouveaux civils dont 20 enfants. Selon le ministère israélien de la Défense, depuis le 7 octobre 2023, 366 soldats ont été tués dans les combats à Gaza. Il faut ajouter à ce nombre ceux qui ont été tués aux Liban et dans les autres parties de la Palestine. Pour la première fois le nombre total des militaires blessé a été révélé: environ 12 000 soldats israéliens ont été blessés. Le nombre de patients dans les services de rééducation a augmenté d’environ 20%. Selon le département de rééducation, 500 thérapeutes ont été recrutés et que dix centres de rééducation ainsi que trois structures d’hébergement ont été ouverts à travers le pays.

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André Olivier, 81 ans, ancien militant d’Action directe à Lyon, bénéficie depuis le 14 octobre, d’une libération conditionnelle sous surveillance électronique assortie de plusieurs obligations : interdiction de port d’arme, de rencontrer toute personne condamnée pour « terrorisme », interdiction de publication et de déclaration publique. L’ancien professeur de français s’est toujours refusé à demander une remise en liberté et ce par opposition au système judiciaire.

Le 29 juin 1989, la cour d’assises spéciale du Rhône l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 18 ans. Cette condamnation était liée à une série de braquages et d’actions armées menés pour la lutte anticapitaliste et anticolonialiste.