Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois paramilitaires anti-guérilla de la Central Reserve Police Force (CRPF) ont été tués lors d’une attaque maoïste dans le district de Nuapada, à Odisha, mardi. Un détachement de la CRPF se rendait d’un camp à l’autre lorsqu’il est tombé dans une embuscade dans la forêt de Patadhara, dans le district de Bheden. Les opérations de ratissage ont été intensifiées dans la zone, et des unités du Groupe d’opérations spéciales (SOG) et de la CRPF se sont rendu sur place.

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

 

Dossier(s): Inde-Népal

Ibai Aginaga, militant communiste et indépendantiste, était revenu le 13 mars dans sa ville de Berango après une absence de 21 ans, dont 2 dans la clandestinité dans ETA et 19 autres passés dans différentes prisons d’Espagne. Cette libération avait été l’occasion d’une manifestation de sympathie de masse, un accueil triomphal ayant été réservé au prisonnier (voir notre article). La justice espagnole a ouvert une procédure suite à cet accueil. La Haute Cour nationale a ouvert une procédure d’enquête  et un juge d’instruction a inculpé trois personnes prétendument impliquées dans l’organisation de l’hommage. Le juge a déjà convoqué le président de lu local (le stade de pelote) où a eu lieu l’accueil.

Dossier(s): Pays-Basque

Neuf personnes ont été interpellées, mardi 21 juin, au matin, en Centre-Bretagne (Côtes-d’Armor et Morbihan). Ces arrestations interviennent dans le cadre de l’enquête ouverte après le blocage d’un train de céréales, le 19 mars dernier, à Saint-Gérand. Ce samedi-là, vers 9 h 30, une cinquantaine de manifestants avait érigé un mur de parpaings sur la voie ferrée, à proximité d’un passage à niveau, empêchant le passage de 22 wagons transportant du blé tendre destiné à l’usine Saint-Jacques Aliment pour la fabrication d’aliments pour le bétail. Ils avaient ouvert les trappes du train bloqué et déversé le blé sur le sol. L’action avait été menée par des membres du collectif « Bretagne contre les fermes usines », épaulés par des activistes écologistes d’Extinction Rebellion.

Deux hommes (25 ans et 21 ans) et deux femmes (33 ans et 31 ans), sans antécédents,  ont été mis en examen pour « entrave à la mise en marche ou à la circulation de trains, entrée irrégulière dans l’enceinte du chemin de fer, dépôt de matériau ou objets quelconques dans l’enceinte du chemin de fer ainsi que dégradation de biens d’autrui, en réunion ». Et également, pour deux d’entre eux, « du chef complémentaire de refus de se soumettre aux prélèvements biologiques destinés à l’identification de son empreinte génétique par une personne soupçonnée d’infraction entraînant l’inscription au Fnaeg». Tous les quatre ont été « placés sous un strict contrôle judiciaire, comportant diverses obligations et interdictions ».

Le monopole d’État Nepal Oil Corporation (NOC) a augmenté lundi le prix d’un litre d’essence et de diesel de 12% et 16% respectivement, faisant craindre des hausses de prix plus importantes. Les tarifs des transports publics et des véhicules de transport de marchandises ont été augmentés jusqu’à 7,7 % à la suite de la hausse du prix du carburant. Des manifestants de la branche étudiante du principal parti d’opposition, le Parti communiste népalais (marxiste-léniniste unifié), ont affronté la police qui les avait empêchés de se rassembler à Katmandou en tirant des lacrymogènes et chargeant à la matraque. Les manifestants ont jeté des pierres et endommagé un véhicule de police. Les 29 millions d’habitants du Népal sont confrontés à une flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Bombardements par l’aviation, les drones et l’artillerie, financement et armement des réseaux dormants jihadistes, assassinats ciblés, sabotages, blocus, la Turquie utilise tous les moyens pour mettre le Rojava sous pression. Un de ces moyens est de priver le Rojava d’eau en opérant des retenues sur l’Euphrate Le gouvernement turc a baissé le débit de l’Euphrate pour la deuxième année consécutive, ne délivrant à la Syrie que 200 mètres cubes d’eau par seconde en moyenne, au lieu des 500 mètres cubes prévus par un accord international signé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak en 1987. Le captage de d’eau par la Turquie provoque la sécheresse dans le nord et l’est de la Syrie où l’Euphrate est la principale source hydraulique pour la consommation, l’irrigation et la production d’électricité. L’agriculture, l’élevage et la santé publique sont déjà impactés. La baisse du débit entraîne la pollution de l’eau et menace les cultures d’été (légumes et coton). C’est ainsi que s’organise méthodiquement une catastrophe environnementale et une crise humanitaire qui menace près de deux millions et demi de personnes dans différentes régions du nord de la Syrie.

Le barrage Atatürk retenant l’eau de l’Euphrate

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le 20 juin, le Conseil judiciaire d’Amfissa a rejeté la demande de libération du prisonnier an anarchiste Giannis Michailidis. Cette décision survient alors qu’après un mois de grève de la faim, Giannis a atteint 57,5 kg, a perdu plus de 21% de son poids corporel et sa vie est en danger. Il est enfermé dans une cellule sordide de l’hôpital de Lamia. Les visites de sa compagne sont refusées et elle ne reçoit aucune information officielle sur son état de santé.

En février 2011, Giannis avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes et accusé de tentative de meurtre pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Il est ensuite libéré avec des conditions. Un mois plus tard, suite à l’arrestation de 5 membres de la CCF dans une maison à Volos, un mandat d’arrêt est signé pour Giannis pour appartenance à la CCF, basé sur la découverte de ses empreintes digitales dans la maison en question. Il décide de prendre la fuite. En avril 2011, lors d’une fusillade entre Theofilos Mavropoulos et la police dans le quartier de Pevki à Athènes, Giannis est soupçonné être la deuxième personne, qui a fuit la scène en volant la voiture de police, blessant un policier qui s’interposait.

En février 2013, dans la ville de Veria, il est arrêté et envoyé en prison avec trois autres anarchistes, suite à un double braquage d’une banque et d’un bureau de poste à Velventos. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau dans une banlieue d’Athènes, armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades. Accusé d’un vol de banque datant d’août 2019 à Erymanthia, il retourne en prison. Le 29 décembre 2021, il atteint les trois cinquièmes de sa peine totale combinée et pourrait demander la libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il commence une grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération.

 

Dossier(s): Grèce

À l’appel de la Campagne Unitaire pour la libération de Georges Abdallah et avec le soutien de nombreuses organisations, des centaines de personnes ont manifesté samedi dans les rues de Paris pour exiger la libération immédiate de celui qui est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des nombreuses mobilisations qui se développent en soutien au communiste arabe et combattant de la résistance palestinienne emprisonné en France depuis 1984 alors qu’il est libérable depuis 1999. Réunies place des Fêtes, les personnes se sont rassemblées dès 15H pour écouter différentes interventions, en particulier celle que Georges Abdallah lui-même. Après la lecture de l’appel de la Campagne unitaire, la manifestation s’est élancée en déployant diverses banderoles et drapeaux aux couleurs de la Palestine tout en scandant des slogans en soutien à Georges Abdallah ainsi qu’au peuple palestinien et à sa résistance.

La « Manifestation pour l’Anarchie » a eu lieu pour la deuxième année consécutive hier samedi dans la banlieue nord d’Amsterdam (d’un squat à un autre à travers les quartiers populaires). Un groupe de policiers est intervenu très violemment à l’intersection de la Schoorlstraat avec Werengouw. Un manifestant a été blessé et plusieurs autres ont essuyé des coups de matraques. Les policiers ont essayé de s’emparer d’une banderole « ACAB » . La police s’est justifiée en évoquant des tags et des stickers collés sur le parcours… Aucune arrestation n’a eu lieu et la manifestation a poursuivi un parcours décidé au fur et à mesure…

Dossier(s): Reste de l'Europe

Pour des raisons de sécurité, c’est toujours avec un décalage que les portes-paroles de la résistance kurdes rendent compte des actions précises de la guérilla, de ses succès et de ses pertes. Une vidéo a été produite hier qui montre une de ces actions de la guérilla à Girê Cehennem le 24 mai. A 5 heures du matin, un groupe de guérilleros s’est infiltré dans un petit campement militaire. Ils ont mitraillé et grenadé les tentes, tuant sept militaires dont deux officiers. Les guérilleros sont parti en emportant des armes et des équipements. Une autre opération du même type a eu lieu, des snipers tenant les renforts à distance et leur infligeant des pertes supplémentaires.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Une émeute s’est déclenchée ce dimanche dans une ville du nord du pays lorsqu’une station-service n’a plus été en mesure de fournir de l’essence. La colère de la population s’est alors retournée contre des militaires présents sur place. Les soldats ont fait feu dimanche, faisant quatre blessés parmi les manifestants. Les faits se sont produits à Vusuvamadu, à 365 kilomètres au nord de la capitale Colombo, dans la nuit de samedi à dimanche, lorsqu’un poste militaire a été la cible de jets de pierres. Le Sri Lanka est frappé par la pire crise économique de son histoire et une grave pénurie de devises étrangères ne lui permet pas d’importer suffisamment de nourriture, de carburant et autres produits essentiels. L’île  vit depuis de nombreux mois au rythme de pannes d’électricité quotidiennes, de longues files d’attente devant les stations de carburant, des rationnements des denrées et d’une inflation record. Des manifestations pacifiques réclament depuis des semaines la démission du président Gotabaya Rajapaksa qu’ils accusent de mauvaise gestion. Des policiers et des soldats armés ont été déployés devant les stations-service.