Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce lundi, les maoïstes ont tendu une embuscade à Lachhuram Kashyap dans le district de Bijapur, à 480 km au sud de Raipur (Chhattisgarh). Ce dernier est une des dirigeants locaux de la Salwa Judum, la milice anti-maoïste organisée et financée par le gouvernement de l’état du Chhattisgarh depuis 2006. Les guérilleros ont pris d’assaut son véhicule alors qu’il revenait du commissariat local. Habillés en civil, ils ont ouvert le feu, tuant Kashyap sur place.

Un homme de 52 ans est mort d’hémorragie après avoir été sodomisé avec une bouteille dans un commissariat de Kazan. Les violences policières sont connues en Russie, mais cette fois l’affaire a fait grand bruit dans le pays, par la cruauté des faits et dans un climat de contestation sans précédent. Les accusations visant la police se multiplient en Russie, avec une trentaine de plaintes recensées pour la seule ville de Kazan. Au total, sept policiers de la ville qui ont été arrêtés pour des violences dont le but aurait été de faire avouer des vols.

Une enquête sur le décès d’un étudiant en 2008 dans un autre commissariat de Kazan a aussi été relancée. Parmi les autres cas évoqués: un Daguestanais torturé dans la région de Moscou (coups, strangulation, ongles arrachés), un jeune homme battu par des agents du FSB (service de sécurité intérieur, ex-KGB) de la région de Tver pour qu’il témoigne contre son père, accusé de corruption, un adolescent de 15 ans décédé après avoir été frappé à coups de manche à balai dans un commissariat de Saint-Petersbourg. Ces pratiques s’expliquent par l’absence de contrôle mais aussi par le fait que chaque commissariat doit remplir des objectifs fixés par la hiérarchie dans la lutte contre la criminalité: la torture est l’un des moyens utilisé pour atteindre les résultats prévus.

Russie: Dénonciation des violences policières

Depuis avril 2009 et le début des opérations gouvernementales dans l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union), accusée d’être une branche du PKK, plus de 10.000 personnes ont été arrêtées. Dans quinze jours, le procès de 193 d’entre elles, parmi lesquelles 147 sont actuellement toujours incarcérées, doit commencer. Le procureur d’Istanbul aux pouvoirs spéciaux Adnan Cimen a déposé son acte d’accusation. Celui-ci, épais de 2500 pages, doit être validé d’ici quinze jours par la cour d’assise avant le début du procès. Cimen a notamment requis 7,5 à 15 ans de prison à l’encontre d’un éditeur défenseur des droits de l’homme et d’origine arménienne pour ‘soutien à une organisation terroriste’. La constitutionnaliste Büsra Ersanli, accusée d’être ‘la responsable d’une organisation terroriste’ encourt de 15 à 22,5 ans de prison. En moyenne, chaque accusé dans ce procès risque 22 ans et cinq mois de prison.

C’est une première en France : le niveau d’alerte « écarlate » de Vigipirate a été activé lundi en Midi-Pyrénées après la fusillade antisémite de Toulouse. C’est le niveau le plus élevé destiné à prévenir un risque d’attentats majeurs.On annonce le déploiement de plus d’un millier de membres de forces mobiles dans la zone de défense du Sud-ouest. Quatorze unités mobiles, comprenant entre 70 et 80 hommes et femmes, sont déployées, sept en Haute-Garonne et les autres sur l’ensemble des départements de Midi-Pyrénées, dans le Lot-et-Garonne et l’Aude. Les grands départements de la zone, notamment la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, ont également reçu des renforts. Vingt-cinq policiers du RAID sont arrivés en renfort, complétant le dispositif. Si besoin, d’autres unités mobiles seront déployées.

Vigipirate associe l’action des forces armées et de la police sur les sites sensibles. Les patrouilles mixtes armées-police sont assurées de 7h à 22h. Le niveau « écarlate » vise à « prévenir le risque d’attentats majeurs (simultanés ou non), mettre en place les moyens de secours et de riposte appropriés, des mesures particulièrement contraignantes pouvant être mises en œuvre, protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale ». Le niveau « écarlate » de Vigipirate peut également impliquer d’autres mesures telles que la suspension des transports urbains, la suspension de toute activité scolaire, ou encore la limitation ou l’arrêt de la distribution de l’eau du robinet et la mise en place d’un réseau de substitution. Depuis le 7 juillet 2005, date des attentats à Londres, le niveau d’alerte Vigipirate a constamment été maintenu au rouge, ce qui signifie notamment des contrôles aléatoires d’accès aux trains, des patrouilles dans les TGV, la restriction ou l’interdiction de vastes portions de l’espace aérien et la constitution de stocks d’eau potable.

T. Ramanjaneyamma, une maoïste originaire de Atchampet dans le district de Guntur (Andhra Pradesh) a été arrêtée ce lundi lors d’un contrôle routier de routine à proximité de Vinukonda (Andhra Pradesh). Elle circulait avec l’un de ses proches, Yohan, également membre du CPI(Maoïste). Les autorités l’accusent d’être responsable du meurtre de Kateswara Rao dans le village de Karampudi en 2000 ainsi que d’être impliqué dans plusieurs affaires de destruction de biens de l’état.

Comme chaque année le « Collectif de Résistance Aux Centres Fermés pour Etrangers » appelait à manifester pour la fermeture du centre fermé de Vottem, ouvert depuis 13 ans. La manifestation d’hier, partie du parc de la Citadelle, était solidement encadré par la police fédérale (deux autopompes, nombreux policiers en civil et en robocop, et hélicoptère). Dès le départ, les 500 manifestants ont appris qu’un ordre de police interdisait les sacs à dos (que les manifestants ont transformés en sac au ventre), et que n’importe quel acte qui pourrait troubler l’ordre public serait suivit d’une arrestation immédiate. Les clowns ont du donner leur identité car ils sont un peu plus difficile à identifier. Manifestation tranquille, quelques coups sur la porte d’accès, très vite empêchés par la police et les organisateurs .

La répression des manifestations étudiantes à Montréal a mis en évidence l’usage de plus en plus fréquent des grenades sonores (soundflash). Normalement, elles sont lancées haut dans les airs et éclatent en hauteur, mais le 7 mars, certaines ont été lancées sur la foule. Plusieurs policiers ont été vus lançant ces projectiles de leur main, comme une grenade à fragmentation. La soundflash est noire,de forme (plus ou moins) sphérique, de la grosseur d’une orange, et faite de caoutchouc. La soundflash se reconnaît surtout par sa détonation particulière. Le bruit qu’elle émet particulièrement fort, le but étant de créer un effet de panique dans la foule. Lorsqu’elle éclate à proximité, elle peut créer des étourdissements chez les personnes touchées. L’explosion dégage également un flash lumineux qui pourrait, dans certaines circonstances créer un léger éblouissement pour les personnes qui regarde dans cette direction. Une fumée blanche, en petite quantité, se dégage.

Quant à son usage tactique, les observations actuelles montrent que les soundflash sont projetées par les policiers situés derrière la ligne de front quelques secondes avant une charge des policiers de la ligne de front. Cela semble maximiser l’impact de la soundflash. La confusion créée par les différents effets du projectile est amplifiée par la charge rapide de la ligne policière de front et le bruit des matraques contre les boucliers, le tout souvent utilisé de concert avec le gaz lacrymo et le poivre. Le 7 mars, l’utilisation de 2 soundflash, 1 projectile de gaz lacrymogène et une charge poivrée a été observée de manière quasi simultanée. Les lanceurs de soundflash semblent cibler les personnes situées à 2 ou 3 mètres de la ligne de front, peut-être pour ne pas créer de détonation trop proche des autres policiers.

Un membre d’une équipe de déminage de la police d’Etat a été tué et un autre gravement blessé dans l’explosion de l’IED qu’ils essayaient de désamorcer dans le district de Koraput (Etat de l’Odisha). L’équipe avait désamorcé avec succès un autre IED peu auparavant. Par ailleurs, la guérilla maoïste a revendiqué l’enlèvement mercredi de deux touristes italiens dans l’Etat de l’Orissa et exposé leurs revendications, dont l’une porte sur l’interdiction des « touristes tribaux » dans les régions à population aborigène.

La police a découvert dans la forêts de Tetahi (district de Nawadih) deux bunkers souterrains utilisés par les maoïstes pour entreposer explosifs, armes et munitions et pour se cacher pendant les opérations de ratissage. Ces bunkers sont des installations sophistiquées. L’un d’eux, aux murs construits en dur, était placé près d’un étang. Son entrée était minuscule, difficilement accessible (il fallait s’engager dans l’eau de l’étang) et soigneusement camouflée. Mais l’intérieur était vaste et bien aménagé avec un système d’aération. Enfin, les maoïstes ont fait sauter les bureaux et entrepôts des autorités locales de Mudulipada (district de Malkangiri, Etat d’Odisha) parce qu’il servait de cantonnement aux forces de répression.

Inde: Quelques nouvelles de l’insurrection maoïste

Une nouvelle loi, la HR 347, doit prochainement être signée par le président Obama. Celle-ci est une version ‘revue et corrigée’ d’une vieille loi qui restreignait les entrées dans les espaces publics fermés et qui contenait des mesures contre les manifestations lors d’événements publics. La HR 347 va plus loin en proposant de restreindre les manifestations et la liberté d’expression lors d’événements politiques et aux alentours des édifices du gouvernement, qu’elle qualifie de ‘zones de protection’. En vertu de cette loi – en raison entre autre du caractère vague du langage utilisé – une personne se plaignant à haute voix d’un politique dans cette zone pourrait être arrêtée et emprisonnée. Celle-ci permettrait également de prononcer des peines allant jusqu’à dix ans de prison à l’encontre de personnes chargées de ce qui pourrait être considéré comme un ‘objet dangereux’.

Le ministère public a requis jusqu’à cinq années de prison à l’encontre de deux étudiants qui sont accusés d’avoir perturbé ‘violemment’ le discours du ministre Egemen Bagis à l’université Ege de Izmir en décembre 2011. Des oeufs avaient été lancé, et des slogans tels que ‘AKP, hors de notre campus’ avaient été scandés. Les deux étudiants de vingt ans avaient été immédiatement interpellés par les forces de l’ordre et placé en détention préventive avant d’être relâché. Leur procès s’est ouvert aujourd’hui. Le ministère public a requis cinq ans de prison à l’encontre de E.C. pour ‘blessure intentionnelle’ (un oeuf aurait atteint le ministre à la joue) et deux ans de prison à l’encontre de A.D. pour avoir scandé des slogans contre le parti au pouvoir.