Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi tôt dans la matinée des inconnus ont saccagé les façades de différents entreprises activement impliquées dans le contrôle des flux migratoires. La façade de Carlson Wagonlit (gère le séjour des sans-papiers avant qu’ils soient expulsés) et de Randstad (livre les gardiens dans les centres fermés) ont par exemple été taguées.

Bombage sur Carslon Wagons-lits

Bombage sur Carslon Wagons-lits

Piquets devant les usines, files d’attente aux arrêts de bus, kiosques vides faute de journaux : l’Espagne a vécu au ralenti, mercredi, la première grève générale de l’ère Zapatero. La grève était suivie « à plus de 70 % » et par plus de dix millions de salariés dans le pays, voire à 100 % dans des secteurs comme la sidérurgie, l’énergie et les services de propreté. Les centrales CCOO (Confédération syndicale des commissions ouvrières) et UGT avaient accepté de garantir, pour la première fois, des services minimum dans les transports, avec par exemple au moins 20 % des vols internationaux et 25 % des trains de banlieue.

Dans l’ensemble du pays, plus d’une vingtaine de personnes ont été blessées lors des heurts entre policiers et grévistes aux abords d’usines, et la police a procédé à une soixantaine d’arrestations. A Barcelone, des affrontements ont eu lieu entre policiers et militants anticapitalistes.

Barricade pendant la grève à Barcelone

Barricade pendant la grève à Barcelone

Le président chilien Sebastián Piñera a réaffirmé dans une interview qu’il avait demandé aux autorités argentines d’accepter l’extradition de Galvarino Apablaza, ex-membre du FPMR. Celui-ci est accusé d’avoir participé à l’exécution, en 1991, de Jaime Guzmán, l’un des idéologues de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Le gouvernement argentin doit décider d’accorder ou non le statut de réfugié politique à Apablaza, qui vit depuis 1993 en Argentine.

Galvarino Apablaza

Galvarino Apablaza

La police revendique 218 arrestations préventives et affirme qu’il s’agissait « de personnes en possession d’objets dangereux », alors qu’il est évident qu’elle a arrêté par paquets, de manière préventive et plannifiée, tous les militants du No Border et ceux qui voulaient constituer un bloc anticapitaliste.

Arrestations à l’euromanifestation syndicale

Un groupe de policier en civil armé de matraque télescopique a procédé tout le long de la manifestation à des arrestations « sélectives » extrêmement violentes (coups de matraques, coups de genou etc.).

(plus de photos sur ce lien)

Les premiers militants arrêtés ont été libéré peu après 18H00. Ceux qui avaient étré blessés ont également été libéré. Seul un manifestant allemand d’une cinquantaine d’années reste hospitalisé avec un sérieux problème au cou. Des activistes libérés rentrent progressivement au No Border camp.

Les infos en direct sur la timeline du No Border

Finalement, ce sont effectivement environ 150 manifestants du bloc anti-capitaliste qui sont parvenus à rejoindre la manifestation syndicale en début d’après-midi. Dès le départ, la police tente de séparer le groupe du reste de la foule, en se rapprochant petit à petit des militants (il y a de nombreux policiers en civil) pour finalement les encercler. Arrivés à la Porte de Hal, les forces anti-émeute bloquent l’entièreté du groupe à coups de matraques et de jets de gaz lacrymogène. De nombreux militants sont blessés et certains d’entre eux sont emmenés à l’hôpital. Une cinquantaine de personnes sont arrêtées alors qu’une trentaine d’autre est forcée de s’asseoir à même le sol dans le bas de la chaussée de Waterloo (Saint-Gilles). Les policiers exigent d’elles le silence, et matraquent pour l’obtenir. Vers 17h, tous les membres du bloc anti-capitaliste encore présents sont arrêtés en emmenés en fourgon. La police déclare qu’ils seront tous relâchés à la fin de la manifestation. Il semblerait que depuis 18h30, ils soient relâchés au compte goutte.

Luis Maria Zengotitabengoa a été arrêté le 21 août dernier à Ostende au cours d’une opération conjointe des polices belge et espagnole dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par l’Espagne. Il est soupçonné d’être en lien avec l’ETA et d’avoir notamment loué une fourgonnette qui a été interpellée lors d’un contrôle de routine en Espagne au mois de janvier. A la fin du mois d’août, la chambre du conseil de Bruges s’était montrée favorable à l’extradition du prisonnier vers l’Espagne. Devant le juge, Zengotitabengoa a affirmé ne pas être membre de l’ETA et qu’il avait informé lui-même la police belge de sa présence à Ostende. Dès lors, son avocat a fait appel de la décision d’extradition. Hier, la cour de Cassation a définitivement autorisé le renvoi du prisonnier vers l’Espagne. Il devrait être extradé dans les jours qui viennent.

Luis Maria Zengotitabengoa

Luis Maria Zengotitabengoa

Ce sont tous le contingents venant du No Border camp et qui voulaient participer à la manifestation syndicale européenne qui ont été bouclés préventivement par la police en différents endroits (place Sainctelette, place Bara, rue Ribaucourt). On parle actuellement (à 13H30) de 300 arrestations préventives ! 150 militants auraient échappés aux encerclements et rejoints la manifestations.

42 personnes ont arrêtées plus tôt au Parc Leopold (une conférence de Frontex doit se tenir à la Bibliothèque Solvay). Cf. photo ci-dessous.

Arrestations au Parc Leopold

Suivez le fil de l’info sur la timeline du No Borber

Selahattin Demiras est le co-président du principal parti légal défendant les droits des kurdes en Turquie, le Parti de la paix et de la Démocratie. En 2006, en tant que dirigeant d’une des sections de l’Association des Droits de l’Homme, il prend la parole au micro de Roj TV. Au cours de sa déclaration, il affirme qu’Ocalan, dirigeant emprisonné du PKK, pourrait jouer un rôle dans la résolution de la question kurde. Immédiatement, il est accusé de faire l’apologie d’une organisation terroriste et l’affaire est portée devant le tribunal de Diyarbakir. Le jugement est tombé aujourd’hui. Demirtas écope d’une peine de dix mois avec un sursis de cinq ans. Cette affaire a été jugée malgré le fait que Demirtas soit actuellement député au parlement (et aurait donc du bénéficier d’une certaine immunité) parce que la Cour Suprême a estimé qu’elle était en lien avec le terrorisme.

Malgré les déclarations publiques de deux membres de l’ETA en début de semaine, dans lesquelles ils affirmaient le souhait de l’organisation d’avancer vers un règlement du conflit, la police espagnole poursuit ses actions de répression contre la gauche nationaliste.

Ce mardi, sept personnes soupçonnées d’appartenir à l’organisation basque Askapena (organisation de la gauche nationaliste basque de solidarité internationale) ont été arrêtées. Le 14 septembre, neuf membres présumés d’Ekin, considérés par le gouvernement comme le « coeur politique de l’ETA », avaient déjà été arrêtées. Les arrestations se sont déroulées dans diverses régions du Pays-Basque et il semblerait que parmi les personnes interpellées figure la fille d’une dirigeante de Batasuna. Tous les domiciles de ces personnes ont été perquisitionnées, tout comme un local utilisé comme siège de l’organisation, situé à Pampelune.

Depuis samedi, les forces de sécurité du Jharkhand et le l’Orissa ont conjointement déclenché une vaste contre-offensive dans la forêt de Saranda (Singhbhum Occidental, Jharkhand). Selon un haut fonctionnaire de police, entre dix et douze guérilleros ont été tués au cours du week-end. Les forces de sécurité ont également détruit deux camps d’entraînement maoïstes, un bunker et ont saisi deux armes et cinq grenades. Deux hélicoptères, des membres de la CRPF, de la CoBRA, de la police armée de l’état et du district ainsi que des hommes de la sécurité de l’état voisin de l’Orissa ont pris part à l’opération. Trois d’entre eux ont été tués. Au même moment, les guérilleros ont fait explosé une auberge et un autre bâtiment dans lesquels les forces de sécurité avaient logé il y a deux mois à Anandpur (Punjab). Ils ont également déclenché l’explosion de trois IED dans la jungle.