Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un groupe de cinq à six personnes a attaqué un commissariat situé place du Jeu de Balle, dans les Marolles, dans la soirée d’hier. Les vitres ont été dégradées par de nombreux coups de barre de fer. L’attaque aurait eu lieu en marge de la manifestation non autorisée autour de la gare du Midi, au cours de laquelle une centaine d’activistes ont été arrêtés. Deux interpellations auraient eu lieu dans la nuit.

Samedi 2 octobre à 13H00, le Camp No Border organise une manifestation dans le centre de Bruxelles en solidarité avec les sans-papiers ainsi que tous ceux qui subissent la répression liée au régime des frontières. Nous réclamons la liberté de mouvement pour tous.

La manifestation (autorisée) partira du Parc Maximilien, face à l’Office des Etrangers, passera devant le Petit Château, le centre ville et la Bourse pour retourner au point de départ. La manifestation est l’évènement qui clôture le Camp No Border exigeant la fin du système des frontières qui criminalise ceux qui, à la recherche d’une vie meilleure décident de tenter leur chance en Europe. Plus de 700 personnes meurent chaque année en essayant de passer les frontières européennes. Actuellement plus de 32 000 personnes sont emprisonnées dans 250 centres dispersés dans l’UE sans aucune forme de procès.

Une manifestation non-autorisée contre les déportation avait été annoncée gare du midi. Un important dispositif policier quadrillait les environs de la gare, la place Bara, la tour des pensions etc. Robocop, policiers en civils (y compris la bande des matraqueurs de jeudi), brigade canine,et au moins deux auto-pompe. Dans les alentours de la gare du midi il est affiché : « Par ordre de police tout rassemblement de plus de 5 personnes est interdit aux alentours de la gare du Midi de 15h aujourd’hui jusqu’à 6h du matin »

Les policiers procédaient à des interpellations tous azimuts et, selon les réponses ou la tête des interpellés, procédaient à des arrestations administratives (deux bus et deux fourgonnettes remplies de personnes arrêtées) ou leur sommait de quitter les environs. D’autres interpellations ont encore eu lieu aux environs de la porte de Hal. A 22H00, des équipes de policiers en civils quadrillaient encore le bas de Saint-Gilles. On parle de 150 personnes arrêtées administrativement.

Un groupe d’avocats bruxellois a préparé une plainte qu’ils vont déposer ce vendredi en réaction aux nombreuses arrestations préventives qui ont eu lieu en marge de l’euromanifestation syndicale.
Plusieurs centaines de personnes, pour la plupart en provenance du No Border Camp avaient été empêchées de se rendre à la manifestation syndicale de ce 29 septembre. Or, selon la loi, la police ne peut procéder à ce type d’arrestations qu’en cas de troubles. Or, mercredi, les personnes arrêtées ne faisaient que se rendre au rassemblement en groupe, sans perturber l’ordre public. La plupart n’ont même pas contesté le contrôle d’identité subi. Par contre, les forces de l’ordre ont manifestement fait un usage excessif de la violence. Selon un avocat, rédacteur de la plainte: ‘La police semble avoir procédé à des arrestations préventives d’une manière arbitraire, ce qui signifie une violation de leurs droits fondamentaux. Le droit de manifester est inscrit dans le code européen pour les droits de l’homme comme dans la Constitution’.

Durant une conférence de presse organisée hier dans les montagnes du nord de l’Irak, un commandant supérieur du PKK a annoncé le prolongement du cessez-le-feu actuel jusqu’à la fin du mois d’octobre. Lors de cette annonce, il a également poussé le gouvernement turc à satisfaire les conditions pour un cessez-le-feu permanent. Les Kurdes appellent à l’arrêt des opérations militaires, à la libération des politiciens kurdes emprisonnés, au rabaissement du seuil électoral de 10% pour la représentation parlementaire et la mise en place d’un dialogue global pour trouver une solution à la question kurde. C’est la troisième fois que le PKK prend la décision de prolonger son cessez-le-feu, mais le gouvernement n’a encore pris aucune mesure sérieuse pour répondre à ses exigences. Pire, la Turquie a renforcé ses efforts diplomatiques avec l’Irak et les Etats-Unis pour raviver l’action trilatérale initiée le 12 avril dernier contre le PKK, que ces trois pays (entres autres) ont mis sur liste noire et qualifiée d’organisation terroriste.

Le 19 septembre dernier, la guérilla avait enlevé sept policiers et une jeune femme alors qu’ils se déplaçaient entre deux camps de la police dans le district du Dantewada (Chhattisgarh). Le lendemain de l’enlèvement, des villageois ont retrouvé les corps de trois des policiers. Les conditions de libérations des policiers prisonniers posées par les maoïstes étaient les suivantes: annulation de l’Opération Green Hunt, retrait de toutes les forces paramilitaires de l’état, libération des dirigeants maoïstes incarcérés et arrêt des atrocités commises par la police.

Le gouvernement n’a accéder à aucune des exigences établies par les guérilleros. Toutefois, à l’appel, notamment, de l’idéologue maoïste Varavara Rao, du militant Swami Agnivesh et de la section de la People’s Union for Civil Liberties du Chhattisgarh, les policiers encore prisonniers ont été relâchés hier soir. Par ailleurs, la police recherche toujours activement l’agent Dulla Sodi, qui a disparu le 13 septembre. Des officiers hauts placés ne rejettent plus aujourd’hui la possibilité qu’il ait rejoint les maoïstes.

C’est ce jeudi 30 septembre que s’est ouvert à Stammheim le procès, Verena Becker, 58 ans, ancienne membre de la RAF, accusée d’avoir participé à l’exécution du procureur fédéral Siegfried Buback en avril 1977. La RAF tenait Buback directement responsable de la mort d’Ulrike Meinhof.

Venera Becker avait été condamnée en décembre 1977 à la prison à vie comme membre de la RAF et pour avoir tiré sur les policiers lors de son arrestation. Grâciée en 1989, cela faisait donc 20 ans exactement qu’elle était libre. Grâce aux progrès techniques, la police a en effet pu faire procéder à des analyses d’ADN sur l’enveloppe ayant servi à la revendication de l’attentat. Les résultats de ces analyses ont amené à la nouvelle arrestation et inculpation de Verena Becker.

Lire notre dossier sur l’histoire de la RAF

À Stuttgart se tenait hier une manifestation contre le projet de la nouvelle gare ferrovière en centre ville. La Police a alors chargé les milliers de manifestants pour permettre le début des travaux, utilisant gaz, canons à eau et matraques pour disperser les gens. Des dizaines de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, ont dû être hospitalisées en urgence. Une manif de soutien a rassemblé 300 personnes à Berlin le soir, et à Stuttgart, quelques milliers de personnes étaient encore sur place pour empêcher les travaux. Le maire a alors rencontré des manifestants et leur a promis que les travaux ne démarreraient pas cette nuit. Une partie des manifestants a alors quitté les lieux et une heure plus tard les premiers arbres étaient abattus, donnant lieu à de nouveaux affrontements.

Répression de la manifestation de Stuttgart

Répression de la manifestation de Stuttgart

Au total, 60 personnes ont été arrêtées dans toute la Catalogne lors des incidents ayant éclaté durant la journée de grève générale, selon un responsable de la police qui a évoqué la possibilité de nouvelles interpellations dans les prochains jours.

La grève générale a atteint 80 pc en Catalogne, soit 2,1 millions de travailleurs et fonctionnaires. Elle protestait notamment contre la réforme du marché du travail, adoptée récemment par le gouvernement Zapatero.

Plus d’une quarantaine d’arrestations ont eu lieu à Barcelone même lors des violents incidents de jeudi, qui ont causé d’énormes dégâts matériels et au cours desquels la police catalane a fait usage de balles en caoutchouc pour disperser une manifestation anticapitaliste. Près d’une cinquantaine de policiers catalans ont été légèrement blessés lors de ces heurts.

Affrontements lors de la grève générale à Barcelone

Affrontements lors de la grève générale à Barcelone