Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le parti socialiste au pouvoir et le parti populaire de l’opposition se sont mis d’accord ce mardi pour durcir la loi contre les partis et les élus de la gauche indépendantiste qui ‘soutiendraient’ ETA. Cette proposition viendrait compléter la mesure adoptée en 2003 qui avait notamment permis d’interdire Batasuna, d’interdire des organes de presse, des organisations de jeunesse, de famille de prisonniers, etc.. Les modifications permettraient, entre autre, de destituer les candidats jugés « proches » d’ETA, même une fois élus.

Le procès de 151 personnes accusées d’entretenir des relations avec le PKK a commencé hier à Diyarbakir. Parmi la quantité de suspects, 103 sont maintenus en détention depuis leur arrestation il y a plus d’un an et demi. Une douzaine de maires élus, membres du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie) se trouvent sur le banc des accusés dans un tribunal qui a du être agrandi vu leur nombre. Les charges retenues sont l’adhésion à un groupe armé illégal, la diffusion de sa propagande, la perturbation de l’intégrité territoriale de la Turquie et la tenue de meetings publics illégaux. L’accusation réclame des peines allant de quinze ans de prison à la perpétuité. La police de Diyarbakir a pris des mesures sécuritaires exceptionnelles pour encadrer le procès, déployant plus de 2.000 officiers. Hier déjà, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal. A l’entame des débats, les accusés ont unanimement demandé que leurs avocats respectifs puissent s’exprimer en kurde, estiment que c’est un droit naturel que de pouvoir se défendre dans sa langue maternelle. L’audience a d’emblée été ajournée pour examiner la question.

Tôt ce matin, un IED a explosé le long d’une route du district de Malkangiri, dans l’Orissa. L’explosion, attribuée aux maoïstes, très actifs dans la région, n’a causé aucun dégât. Les guérilleros auraient eu l’intention de surprendre les membres de la Border Security Force qui transitent par cette route tous les matins. La bombe a en effet explosé à 250 mètres de leur camp. Une opération de ratissage a été lancée et les patrouilles sont multipliées depuis ce matin pour tenter de retrouver les guérilleros. Par ailleurs, à cinquante kilomètres de là, à Gobindpali, les maoïstes ont collé des affiches et des étendards sur lesquels ils demandent aux membres de la force de sécurité spéciale et aux volontaires pour la défense du pays, de démissionner.

Au total, les autorités françaises ont interpellé quelques 651 personnes en marge des manifestations qui se sont déroulées ces derniers jours en France. Le ministre de l’intérieur a déclaré que les forces de l’ordre utiliseront systématiquement des moyens photo ou vidéo comme éléments de preuves pour d’éventuelles poursuites judiciaires. Selon ce même ministre, 47 policiers auraient été blessés au cours d’affrontements avec les manifestants.

En ce qui concerne l’adolescent blessé par un tir de flash-ball (il souffre de fractures de la pommette, du nez et de l’orbite oculaire avec un décollement de la rétine), le ministre s’est contenté de rappeler les conditions d’utilisation de l’arme. Une enquête de la police des police est en cours, alors que la vidéo de l’agression a été publiée sur internet.

Dans le cadre de l’attaque dirigée par le régime marocain contre les mouvements sociaux, nous avions annoncé l’arrestation de quatre militants étudiants. En fait, deux militants ont été arrêtés Youssef El Hamdia et Ilham Hasnouni. Les deux autres militants dont nous annoncions l’arrestation, Mourad Chouini et Khalid Meftah, étaient déjà détenus suite à la répression qui avait frappé le groupe de jeunes communistes (de l’organisation Voie démocratique basiste) et syndicalistes étudiants (à l’Union Nationale des Etudiants du Maroc) auqel appartenait Zahra Boudkour récemment libérée.

Deux guérilleros maoïstes ont été capturés après une fusillade dans le district de Palamau (Etat de Jharkhand). Un des deux maoïste arrêté, Girivar Chaudhary, est responsable du Comité populaire du district. Deux fusils, des munitions et de nombreux documents ont été saisis. A Hazaribagh, deux autres guérilleros ont été arrêtés, parmi lesquels le commandant sub-zonal, Irfan Mia. Un fusil et des munitions ont été saisis. Par ailleurs, la guérilla a abattu un indicateur de police dans le district de Garhwa.

Pris la bombe de peinture à la main, deux tagueurs de 20 et 29 ans ont été jugés la semaine passée à Cherbourg. Ils avaient écrit en grandes lettres des « A » anarchistes et des « ASAF » comme “anti sarko-anti facho”. Jugé en récidive, avec 21 mentions à son casier, le plus âgé a été condamné à dix mois de prison auxquels s’ajoute la révocation partielle d’un précédent sursis à hauteur de 12 mois. Il a été maintenu en détention. Le plus jeune a été condamné à quatre mois de prison avec sursis assortis d’un travail d’intérêt général de 105 heures. Ils devront dédommager la ville de Cherbourg, partie civile, à hauteur de 2 040 €.

La police de l’Etat du Chhattisgarh a abattu vendredi deux maoïstes dans les environs de Jamul. Il s’agit de deux responsables connus de la police: Nagesh, 45 ans, actif dans la région du Bastar depuis plus de 18 ans, et son épouse, Pramila, âgée de 28 ans, qui était également activement recherchée par la police. Un troisième maoïste a pu échapper au piège de la police.